Quand les entreprises Françaises sont dans la panade

Voici une situation peu glorieuse. Nos entreprises que sont les PME, ont beaucoup de mal à gagner de l’argent, et risquent de fermer les unes après les autres.

Il faut donc agir, et vite !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 20 Juin 2012

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Avis de tempête sur l’industrie française
Quelque 139 fermetures d’usines ont déjà été annoncées cette année, soit 36 % de plus qu’il y a un an

Les tissus Mermet la semaine dernière. Les poulets Doux, les contreplaqués Plysorol, et la société de gardiennage Neo Security peu avant. Sans oublier Technicolor à Angers. En vingt jours, une avalanche de faillites vient de frapper la France. Le début de l’année avait déjà été meurtrier, avec le dépôt de bilan d’entreprises comme Caddie ou Surcouf. Mais, depuis quelques semaines, la situation s’aggrave.

Arnaud Montebourg entendait être le ministre du redressement productif. Pour l’heure, le pays connaît une nouvelle phase de désindustrialisation accélérée, et Bercy doit avant tout éteindre les incendies qui se déclarent chaque jour. Fralib un jour, Doux le lendemain… Le Comité interministériel de restructuration industrielle, le fameux CIRI symbole de l’Etat-pompier, n’a jamais connu un tel afflux de dossiers.

Les fermetures d’usines, dont le nombre était en baisse régulière depuis le début de 2010, sont aussi reparties à la hausse. Quelque 139 fermetures ont été annoncées depuis le début de l’année, soit 36 % de plus par rapport à la même période de 2011, selon des relevés de l’Observatoire des investissements Trendeo pour Le Monde.

A la clé, 8 600 postes menacés.  » L’industrie recommence à supprimer des emplois à des niveaux qui se rapprochent du pic de 2009, tandis que le rythme de création dans les services se calme nettement « , précise David Cousquer, de Trendeo. La crise de l’euro, ouverte l’été dernier, a mis du temps à se propager à l’industrie française. Mais avec le ralentissement mondial, la stagnation du pouvoir d’achat des ménages et le durcissement du crédit bancaire, les entreprises sont désormais touchées de plein fouet.

Depuis deux mois, leur trésorerie s’est soudainement dégradée, indique l’enquête publiée lundi 18 juin par Rexecode. Les délais de paiement s’allongent. Et, au-delà de quelques faillites spectaculaires, les chefs d’entreprise dans leur ensemble s’alarment.

Le moral des patrons français s’est encore dégradé en juin, pour revenir à ce qu’il était fin 2009, selon le sondage mensuel de l’Insee dévoilé mardi 19 juin. Ils se montrent particulièrement pessimistes quant aux perspectives d’activité de l’industrie en général.

Hausse des prix des fournisseurs, baisse de chiffre d’affaires, crédit plus rare : l’inquiétude des patrons de PME est elle aussi à un niveau record depuis trois ans, montre le dernier baromètre KPMG-CGPME.

Si rien n’est fait,  » des milliers d’entreprises risquent d’aller au tapis « , pronostique l’économiste Patrick Artus. Car ce coup de froid touche une industrie française très fragilisée, avec des taux de marge déjà anémiques.  » Les entreprises sont plus vulnérables qu’elles ne l’étaient en 2008, car elles n’ont pas restauré leur situation financière d’avant-crise « , mettent en garde les experts de la société d’assurance-crédit Coface.

Les milliards de profits du CAC40 ? Ils donnent une fausse idée de la réalité.  » Pour la plupart, les entreprises cotées gagnent aussi bien leur vie que leurs concurrentes étrangères. Ce sont des groupes mondialisés, qui vont chercher la croissance où elle se trouve, et ne réalisent souvent qu’une faible fraction de leurs profits dans l’Hexagone, explique Michel Martinez, économiste à la Société générale. L’activité en France, elle, est peu rentable et les PME souffrent. « 

Toutes les statistiques convergent : les marges bénéficiaires réalisées par les entreprises sur le territoire national sont tombées fin 2011 à leur plus bas niveau depuis… vingt-cinq ans. Ce qui en fait désormais les plus faibles de toute l’Europe ! Même les sociétés espagnoles gagnent mieux leur vie.

 » La France est l’un des pays où les marges ont reculé le plus sensiblement, commente Denis Ferrand, directeur général du centre d’observation économique Rexecode. En dix ans, le taux de marge y a baissé de 4 points, tandis qu’il progressait au contraire de 10 points en Allemagne.  » Un phénomène centré sur l’industrie, dont les profits se sont effondrés côté français.

Confrontées à un alourdissement des coûts du travail et à la hausse de l’euro, les entreprises tricolores n’ont globalement pas réussi à répercuter cette poussée dans leurs prix de vente. La faute, en partie, à des produits trop banals, pas assez haut de gamme.  » Les industriels qui le pouvaient ont tapé dans leurs marges pour ne pas perdre trop de parts de marché « , ajoute Denis Ferrand. Les Allemands, eux, ont réussi à relever leurs tarifs, au-delà même de la hausse de leurs coûts. Plus facile de tenir ses prix quand on vend des BMW que des Clio…

Au bout du compte, un cercle vicieux s’est installé : du fait de leurs faibles marges et d’un endettement élevé, les entreprises peinent à réaliser les investissements grâce auxquels elles pourraient monter en gamme et sortir du lot. Si bien que leurs marges se tassent encore…  » Pour en sortir, il faudrait que les Français redonnent une bouffée d’air aux entreprises, donc acceptent qu’elles gagnent plus d’argent « , note Michel Martinez.

Un vrai défi politique.  » Cela prendra du temps « , reconnaît l’économiste de la Société générale. D’ici là, bien des noms risquent de rejoindre Doux et Caddie sur la liste des entreprises tombées au champ d’honneur.

Denis Cosnard

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On doit repenser l’ère du tout Diesel

Car le Diesel est dangereux pour la santé par les cancers qu’il induit, la France doit repenser son implantation et son développement. C’est une position qui doit être prise, comme doit l’être celle limitant les accès aux grandes agglomérations des véhicules les plus polluants.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 15 Juin 2012

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Le parc automobile français  » empoisonné  » par le diesel
Le classement par l’OMS des gaz d’échappement des moteurs diesel dans les substances cancérogènes devrait pousser le gouvernement à agir

La fin du diesel serait-elle annoncée ? En déclarant que les gaz d’échappement de ces moteurs étaient  » cancérogènes pour l’homme « , mardi 12 juin, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a sonné la charge. Plusieurs organisations de défense de l’environnement, comme France Nature Environnement, ont aussitôt appelé le gouvernement à agir vite pour  » repenser la politique de transports et ne plus favoriser l’expansion des véhicules diesel « .

Interrogée sur l’annonce du CIRC, Nicole Bricq, la ministre de l’écologie et de l’énergie, a jugé, mercredi, que  » cette étude venait à point nommé  » et qu’elle était favorable à des mesures fiscales pour lutter contre ce type de pollution. Ajoutant  » qu’il faudrait convaincre d’autres membres du gouvernement « , notamment Bercy. Ce serait un virage. Jusqu’à présent, la politique des gouvernements a été au contraire d’encourager fiscalement le diesel, pour soutenir les constructeurs français.

Résultat : le diesel pèse lourd en France. Joëlle Colosio, chef du département  » qualité de l’air  » à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), rappelle que si le parc des véhicules particuliers est passé de 24 millions à 32 millions entre 1990 et 2011, la part des diesels a augmenté, elle, de 15 % à 77 %. Sans compter les poids lourds, équipés quasi exclusivement au diesel.  » Avec les progrès technologiques dans la lutte contre la pollution, la qualité de l’air aurait dû s’améliorer mais l’augmentation du parc et du trafic s’est traduite par le maintien d’un niveau élevé d’émissions de particules « , explique-t-elle. Cette pollution serait responsable de la mort prématurée de 42 000 personnes chaque année, selon l’OMS.

La France devrait se voir condamnée par la Cour de justice européenne, avec l’Espagne, l’Italie, la Suède, la Belgique ou encore la Slovénie, pour la présence trop élevée de particules fines PM10 – des particules en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. La Commission européenne estime que  » depuis l’entrée en vigueur de la législation, en 2005, les valeurs limites applicables aux PM10 ne sont pas respectées dans 16 zones de qualité de l’air en France « .

La France, contrairement à l’Allemagne ou aux pays scandinaves, a pris beaucoup de retard dans la lutte contre la pollution de l’air. Face à la menace des sanctions européennes, le gouvernement Fillon avait lancé en juillet 2010 un appel à projets pour expérimenter des zones d’action prioritaire pour l’air (ZAPA) visant à interdire l’accès des véhicules les plus polluants dans les grandes agglomérations.

Mais alors qu’elles doivent rendre leur proposition le 13 juillet, les huit collectivités qui se sont portées candidates à l’expérimentation ont jeté l’éponge comme Nice et Clermont-Ferrand ou vont demander un délai supplémentaire, comme Paris, Grenoble, Lyon, Aix-en-Provence, Bordeaux ou Saint-Denis. Ces métropoles estiment que l’interdiction des véhicules les plus anciens constituerait une mesure discriminatoire à l’égard des citoyens les plus modestes.  » La défense de l’environnement ne peut se faire au détriment de l’égalité et de la justice sociale « , fait valoir la mairie de Clermont-Ferrand.

Mais la quantité de particules dans l’air n’est pas seule en cause.  » La concentration et la composition chimique des particules sont deux choses différentes « , explique-t-on au ministère de l’écologie. Si les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), très présents dans les émissions de diesel, sont cancérigènes, les études montrent aussi une augmentation des concentrations de NO2, le dioxyde d’azote, en particulier à proximité du trafic urbain. Les filtres qui équipent les véhicules diesel, qui fonctionnent par catalyse ou en introduisant des additifs, rejettent plus de NO2 qui, s’il n’est pas jugé cancérigène, présente des risques pour la santé. Dans un rapport d’août 2009, l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) expliquait que si  » un bénéfice sanitaire peut être attendu de la mise en oeuvre de dispositifs de dépollution incluant un filtre à particules sur les véhicules diesel « , celle-ci s’accompagnait  » d’une surproduction de NO2 « , avec des  » effets toxiques sur le système respiratoire « . La nouvelle norme Euro 6, en préparation, doit permettre d’ici à 2015 de limiter ces émissions, les faisant passer de 0,18 g/km à 0,08 g/km.

Malgré la décision de l’OMS, les constructeurs automobiles préfèrent souligner les progrès effectués.  » Nous avons tenu compte des nouvelles normes et tous nos diesels sont en dessous des valeurs demandées, avance Christian Chapelle, directeur de la motorisation chez PSA. Six millions de nos véhicules roulent avec des filtres à particules obligatoires depuis 2011, et si une 404 diesel – Peugeot – émettait 1 200 mg/km dans les années 1960, nos modèles actuels sont à 1 mg/km.  » Durcir la réglementation n’aurait pas de sens selon lui :  » Pour lutter contre le réchauffement, le moteur diesel est essentiel, car il émet 20 % de CO2 en moins qu’un moteur essence. « 

Rémi Barroux et Sophie Landrin

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Pourquoi il faut voter contre M. Polat… suite…

Récemment, M. Polat a envoyé cette invitation :

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Moirans, le 11 juin 2012      

Chère Madame, Cher Monsieur,

[…]

Sur notre circonscription, le « bloc de droite » a rassemblé plus de 51% des suffrages exprimés, et parmi les candidats qui ne peuvent pas se maintenir au second tour, quatre d’entre eux ont déjà officiellement appelé à me rejoindre. Une démarche de large rassemblement est donc engagée, et nous continuerons jusqu’au dernier jour à monter en puissance.

[…]

Julien POLAT
Candidat aux élections législatives sur la 9ème circonscription de l’Isère

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Cette propagande est misée sur le fait qu’il peut gagner l’élection car « le bloc de droite » a rassemblé 51% des suffrages. Le problème, c’est que dans ce « bloc de droite » figure forcément… le Front National…

Cela me dérange au plus haut point, car je considère que le Front National n’a jamais porté les valeurs républicaines élémentaires de notre pays. L’assimiler dans le bloc sus-cité fait penser que l’électorat de ce parti peut naturellement se reporter sur la candidature de M. Polat. En d’autres termes, ce message fait les yeux doux au FN. Pas aussi ouvertement que Nadine Morano, certes, mais la propagande de M. Polat n’est pas un déni des votes du FN comme on a pu avoir déni sous Chirac.

Pour moi le FN n’est pas un parti de droite. C’est un parti anti-républicain, xénophobe et raciste avec de grosses tendances fachistes. Le Pen n’a jamais été un patriote et, faut-il le rappeler, a minimisé la solution finale en la considérant être « un détail de l’histoire ». Je ne parlerai même pas de la sémantique de « race juive » chère à M. Le Pen.

Le Pen – Un point de détail de l’histoire…par Btoux_1979

On en a déjà discuté avec M. Polat. M. Polat considère que ce parti est républicain car, dixit, « il n’a jamais été interdit » et qu’il peut se prévaloir de 18,5% de résultat à la présidentielle de 2002. Personnellement, je pense que ce n’est pas parce qu’il n’a jamais été interdit qu’il est républicain et qu’il ne mérite pas d’être interdit. Quant aux résultats électoraux, cela n’a jamais été la preuve, ni dans un sens, ni dans un autre, du critère républicain d’un parti politique.

Bref, dans cette vision des choses, je ne peux et ne pourrai jamais apporter mon soutien à M. Polat, et c’est donc vers son adversaire que je me porte. Comme je l’ai déjà dit, je persiste cependant à penser que Mme Bonneton est d’une nullité vertigineuse, mais la nullité n’a jamais été le critère d’un fondement anti-républicain. De plus, elle peut compter sur son suppléant, M. Roland Revil, maire de Voiron, pour relever son niveau, et Dieu sait qu’elle en a besoin, ne serait-ce que pour prendre une position intelligente sur le dossier de Center-Parcs sur Roybon.

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Pourquoi il faut voter contre M. Polat

M. Polat est au second tour des législatives. Cela a été tellement évident que ces lignes ont été écrites avant même que je n’en connaisse le résultat, puisque j’écris ce texte le dimanche 10 juin 2012 à 14h08 précise.

Il n’en demeure pas moins, qu’il y est et qu’il a une position sur le cumul des mandats qui est néfaste pour notre pays. Ce monsieur est, en effet, pour le cumul des mandats, mais contre le cumul des indemnités parlementaires. Surprenante, cette position ‘milieu du gué’, que je ne comprends pas, au delà de celle, évidente, de faire de la démagogie et du populisme, marque de fabrique de tout politicard professionnel sorti de Science-Po.

Ainsi, M. Polat est pour le cumul des mandats, au détriment de l’intérêt général. Ce n’est pas moi qui le dis, mais cet article complet du journal ‘Le Monde’ daté du 9 Juin 2012, où un certain M. Carcassonne donne son avis en la matière. M. Carcassonne est LE spécialiste de droit public connu et reconnu en la matière. S’il fait une analyse, car motivée et expliquée, elle sera automatiquement juste.

A vous donc de prendre votre bulletin de vote et voter pour la personne la plus à même de respecter l’intérêt général. Le pays a besoin de vous.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 9 Juin 2012

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Une Assemblée de cumulards
83 % des députés détiennent également un mandat local. Cette tradition bien française entraîne, au Palais-Bourbon, un spectaculaire absentéisme qui affecte le travail législatif et fragilise la démocratie

Lorsqu’il était petit, sa mère l’accusait souvent d’être paresseux. Un reproche que l’on peine à comprendre en entendant, soixante-dix ans plus tard, François Scellier égrener la longue liste de ses activités : à 76 ans, un âge où la plupart des gens savourent leur retraite, cet élu UMP est à la fois député du Val-d’Oise – membre de la commission des finances, coprésident du groupe d’études sur le logement et la construction et vice-président du groupe sur l’automobile – et premier vice-président du conseil général du département, ce qui lui vaut de diriger la commission sur le développement économique, le comité d’expansion du Val-d’Oise et une association de gestion des pépinières d’entreprises innovantes.  » Ma mère va bientôt avoir 100 ans, sourit M. Scellier, et quand je la vois, je lui dis toujours que je suis peut-être un paresseux, mais un paresseux qui travaille ! « 

Au fil des ans, François Scellier a appris, en chef d’orchestre accompli, à jongler habilement avec les agendas, les mails et les réunions. Ses secrétaires, à l’Assemblée comme au conseil général, sont connectés à son agenda électronique, il utilise le chauffeur du conseil général pour aller au Palais-Bourbon –  » je signe le parapheur pendant le trajet  » – et il délègue une partie de ses responsabilités.  » On multiplie sa capacité à gouverner en travaillant en équipe. J’ai une assistante et trois collaborateurs à temps partiel à l’Assemblée et je peux compter sur cinq personnes au sein de la commission sur le développement économique, une dizaine au comité d’expansion et trois dans la pépinière d’entreprises. C’est la vie privée qui trinque le plus : j’ai trois garçons, et l’un d’eux m’a dit un jour qu’il aurait bien aimé faire une partie de pêche ou taper dans le ballon avec moi. « 

Le parcours de François Scellier n’a rien d’exceptionnel : en matière de cumul des mandats, la France est championne d’Europe toutes catégories.  » Cette pratique constitue la plaie ouverte du régime « , résumait, en 1997, le professeur de droit public Bernard Chantebout.

Quinze ans plus tard, plus de 80 % des députés français détiennent au moins un mandat local, un chiffre qui place l’Hexagone loin, très loin, devant ses voisins européens : selon Laurent Bach, professeur assistant à la Stockholm School of Economics, le Royaume-Uni ne compte que 3 % de  » cumulards « , l’Italie 7 %, l’Espagne 20 %, l’Allemagne 24 % et la Suède 35 %.  » La pratique du cumul, quelle que soit sa forme, situe la France dans une classe à part puisqu’il est, en proportion, plus de deux fois plus élevé qu’en Suède, le pays où la pratique est la plus fréquente en dehors de France « , constate M. Bach dans une étude réalisée pour le Centre pour la recherche économique et ses applications.

Ce goût pour le cumul des mandats est le fruit d’une longue histoire. Selon Laurent Bach, la IIIe République affichait déjà 25 % à 35 % de députés-maires et 40 % à 50 % de députés-conseillers généraux. Avec la IVe, le cumul marque le pas, mais il fait un retour triomphant sous la Ve.  » Le renforcement du pouvoir central lié à la restauration du pouvoir exécutif souhaitée par le général de Gaulle a accru la pratique du cumul, constate un rapport réalisé en février 2012 par les sénateurs François-Noël Buffet et Georges Labazée. Il était généralement admis que, grâce à leur mandat de parlementaire, les élus locaux pouvaient mieux défendre les intérêts de leur territoire auprès du pouvoir central.  » Au début des années 1980, Jean Lecanuet était ainsi maire de Rouen mais aussi président du conseil général de Seine-Maritime, sénateur et parlementaire européen…

En dotant les collectivités locales d’un véritable pouvoir – elles réalisent aujourd’hui 70 % des investissements publics -, la décentralisation lancée au début des années 1980 par François Mitterrand aurait pu ralentir cette folle course aux mandats. Las, le cumul s’est poursuivi, obligeant le gouvernement à intervenir par la loi : en 1985, un texte contraint pour la première fois les députés à opter, en plus de leur siège, pour un seul mandat parmi ceux de député européen, conseiller général, conseiller régional, conseiller de Paris, maire d’une ville moyenne ou maire adjoint d’une grande ville.

Le cumul continue cependant à prospérer, conduisant le gouvernement Jospin à légiférer une seconde fois en 2000. Le régime des incompatibilités se durcit, mais la France ne va pas jusqu’à l’interdiction pure et simple qui prévaut dans la plupart des démocraties européennes : dans l’Hexagone, un député a le droit de diriger une ville, un conseil général ou un conseil régional.

Par la grâce de cette  » désolante exception française « , selon le mot de l’Institut Montaigne, l’Assemblée nationale est aujourd’hui peuplée d’élus qui passent leur vie à courir, débordés, du Palais-Bourbon à leur collectivité locale tout en consultant mails, courriers et dossiers sur leur smartphone. Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à Lille-II, a mené une étude sur les agendas des cumulants.  » Ils donnent à voir une activité permanente, harassante, sans répit, un rythme de vie d’une grande intensité, une course perpétuelle et compulsive contre l’horloge. L’élu est sans cesse « la tête dans le guidon ». L’activité politique est une vie par excès : de dossiers, de rendez-vous, de soucis, de requêtes, de courriers, de repas, de déplacements… Les élus sont nombreux à exprimer dans les entretiens un sentiment d' »asphyxie » ou de « perte de sens ». Beaucoup invoquent l’impossibilité de réfléchir, de prendre du recul. « 

Clientélisme

Pourquoi accepter des emplois du temps aussi chargés, des horaires aussi difficiles, des vies aussi bousculées ? Parce que le cumul des mandats aboutit au cumul des indemnités, accusent certains mauvais esprits. Instauré en 1992, le mécanisme de l' » écrêtement  » interdit d’additionner plusieurs indemnités, mais il ne fait pas disparaître toute ambiguïté pour autant : un député qui dispose d’un autre mandat touche 1,5 fois son indemnité parlementaire de base (8 300 euros) et il peut redistribuer le surplus aux élus de sa collectivité.  » Cette pratique encourage le clientélisme, le mélange des genres (il est arrivé que cet écrêtement soit perçu par un membre de la famille de l’élu, lui-même élu), voire les malversations (certains élus auraient demandé le reversement d’une partie de cet écrêtement à l’élu qu’ils ont désigné) « , regrette dans son blog le député (PS) Christophe Caresche.

Si le cumul prospère, c’est aussi parce que les députés, qui vivent dans la hantise de perdre leur mandat, voient dans cette accumulation de fonctions une assurance contre l’incertitude.  » Il permet, en construisant l’inamovibilité électorale, de sécuriser le maintien dans le jeu politique, poursuit Rémi Lefebvre. Les mandats sont à durée limitée, mais l’engagement est appréhendé dans une forme d’irréversibilité. L’activité souvent frénétique des élus traduit fondamentalement un « rapport d’insécurité » au temps.  » Une analyse confortée par les témoignages des parlementaires.  » C’est notamment pour éviter de se retrouver du jour au lendemain « sur le carreau », en cas de défaite électorale, que beaucoup d’élus ont la tentation, forte, de cumuler les mandats, admet le sénateur (UMP) Antoine Lefèvre dans le rapport de MM. Buffet et Labazée. C’est d’ailleurs le conseil que l’on m’a donné lorsque j’ai débuté ma carrière. « 

Si les députés choisissent de cumuler, c’est enfin, disent-ils, parce que leur mandat de maire, de conseiller général ou de conseiller régional les enracine dans leur région.  » En France, les élus considèrent que c’est le territoire qui leur donne leur légitimité, constate l’anthropologue Marc Abélès, auteur d’Un ethnologue à l’Assemblée (Odile Jacob, 2000). Cette idée est un héritage du XIXe siècle, de la notion de notable, de l’idée du fief politique. Dans les pays du Nord, la politique est un métier plus qu’une dignité et, là-bas, le mandat unique est le signe du respect que l’on porte à l’électeur et du sens de la responsabilité de l’élu. En France, c’est le contraire : les élus pensent souvent qu’un mandat de simple parlementaire, c’est un peu un mandat amputé, marginal, comme si l’enracinement dans le territoire n’était pas assez profond. « 

Hervé Gaymard, qui est à la fois député (UMP) de Savoie et président du conseil général du département, affirme ainsi qu’il se sentait  » un peu en apesanteur  » lorsqu’il était simplement député : il lui a fallu conquérir un mandat de conseiller général pour se sentir  » pleinement légitime « .  » Il y a une synergie totale entre mes deux activités, ajoute-t-il. Le conseil général me permet d’aborder les questions touchant aux personnes âgées, aux routes, à l’action sociale, au handicap, aux collèges. C’est une véritable valeur ajoutée qui me fournit beaucoup d’énergie et de conviction pour l’Assemblée. C’est d’ailleurs parce que je suis l’élu local d’une région montagnarde que je me suis battu, comme ministre et comme député, pour les tarifs spéciaux EDF des industries électro-intensives. « 

Hervé Gaymard, qui passe deux jours au Palais-Bourbon et trois dans sa circonscription, défend ardemment le principe du cumul : sans les moyens du conseil général, il aurait, dit-il, du mal à accomplir son travail de député.  » Les spécialistes et techniciens du conseil général peuvent m’éclairer pour les questions techniques, et les experts de l’action sociale m’accompagnent sur le fond des dossiers. Mes moyens de député sont prioritairement réservés aux interventions : mes cinq collaborateurs sont absorbés par la rédaction du courrier – pas moins de 10 000 lettres par an pour le logement, l’emploi ou l’école, entre autres ! Il s’agit donc d’un équilibre global entre l’activité nationale et une action de terrain où les compétences s’enrichissent mutuellement et toujours au bénéfice des résultats attendus. « 

Ces arguments font sourire le constitutionnaliste Guy Carcassonne, professeur de droit public à l’université Paris-Ouest Nanterre-la Défense et vigoureux opposant au cumul.  » Sous la IIIe et la IVe République, les députés n’avaient ni assistant, ni bureau, ni moyens d’investigation ou d’évaluation. Mais les temps ont profondément changé : en termes de moyens fournis aux députés, la France est aujourd’hui en tête des Parlements européens ! Les députés ont le plus souvent deux assistants et ils ont à leur disposition, à l’Assemblée nationale, des fonctionnaires d’exception qui sont souvent sous-utilisés. Depuis la réforme constitutionnelle de 2008, la collaboration avec la Cour des comptes donne en outre des résultats formidables : la commission des finances mène un vrai travail de fond, avec la juridiction financière, sur l’évaluation des politiques publiques. « 

Si la suractivité des  » cumulards  » se contentait d’altérer leur santé, nul, sans doute, ne se permettrait d’en débattre publiquement. Mais cette folle course contre le temps finit par nuire à la qualité du travail législatif, qui, elle, constitue un bien commun.  » Le cumul des mandats a des conséquences dramatiques sur le fonctionnement du Parlement « , résume Laurent Bach. Les chiffres sont accablants : dans tous les domaines ou presque de l’activité parlementaire, les députés dépourvus de mandats locaux sont nettement plus actifs que ceux qui ont des fonctions exécutives en région. Interventions en séance publique, présence aux réunions de commission, probabilité de rapporter une loi, participation aux commissions d’enquête et aux missions d’information : selon Laurent Bach, l’activité des  » simples députés  » est environ 70 % plus élevée que celle de leurs collègues qui sont aussi maire d’une ville de plus de 30 000 habitants ou président d’un exécutif territorial.

Cet absentéisme spectaculaire s’explique aisément : épuisés par leur course contre le temps, les députés qui cumulent ne peuvent, sauf à renoncer au sommeil, assumer toutes les obligations imposées par leurs deux  » temps pleins « . Mais les tâches qu’ils privilégient ne sont pas forcément les plus utiles à la collectivité : pressés par le temps, obnubilés par leur réélection, ils accomplissent en priorité le travail qui présente la plus grande rentabilité électorale.  » Seules deux activités ne sont pas négativement affectées par la détention de mandats locaux : l’envoi de questions écrites aux ministères et la présence aux séances télévisées de questions au gouvernement, le mercredi, déplore Laurent Bach. Face à une contrainte de temps forte, les députés préfèrent réduire avant tout les activités auxquelles leur circonscription est peu sensible. « 

Ces arbitrages conduisent les cumulards à déserter le coeur même de l’activité parlementaire. Ce sont en effet dans les réunions de commissions, les séances publiques sur les projets ou les propositions de loi et les missions de contrôle que se construit, pas à pas, le travail législatif.  » Les activités reconnues par tous comme essentielles au pays, mais dont il est difficile de se prévaloir auprès des électeurs, sont délaissées par les députés-élus locaux « , regrette M. Bach, qui estime que le cumul est  » une tragédie du bien public. Si tous les cumulards se comportaient comme des députés sans mandat local, le nombre total d’interventions en séance publique augmenterait d’un tiers et le nombre total de présences en commission d’environ 20 % « .

Conflit d’intérêts

L’absentéisme n’est pas le seul manquement démocratique suscité par le cumul des mandats : cette pratique très française présente aussi l’inconvénient d’être  » l’incarnation absolue du conflit d’intérêts « , selon le mot de l’universitaire Yves Mény, auteur de La Corruption de la République (Fayard, 1992). Lorsqu’un député  » cumulard  » prend position sur un projet de loi qui affectera sa mairie ou son conseil général, tranche-t-il en songeant, comme doit le faire un député, à l’intérêt national ou, comme pourrait le faire un maire, à ses intérêts locaux ?  » Que le cumul soit une plaie tient d’abord à cette évidence, que l’on connaît au moins depuis Goldoni : même Arlequin ne peut servir convenablement deux maîtres « , résume le professeur de droit public Guy Carcassonne.

Si le cumul est tant critiqué, c’est aussi parce qu’il bloque le renouvellement de la vie politique française en concentrant les pouvoirs – mairies, présidence des conseils généraux, présidence des conseils régionaux, Assemblée nationale – entre les mains de quelques élus dont les profils rappellent ceux des notables de la IIIe et de la IVe République.  » Notre vie politique tend à privilégier un profil type : hommes, blanc, de plus de 55 ans, appartenant aux couches sociales supérieures « , résume Eric Keslassy, sociologue à Sciences Po Lille, dans un texte publié surle site du Nouvel Observateur. Difficile, dans ces conditions, d’ouvrir la vie politique française à la parité, à la jeunesse et à la diversité.  » Malheur à la femme française de moins de 50 ans, issue de l’immigration et travaillant dans le secteur privé : elle n’a statistiquement aucune chance de siéger au Parlement ! « , plaisantait, en 2002, Pierre Bellon, président du conseil d’administration de Sodexho, dans une note de l’Institut Montaigne.

Depuis cette date, la situation n’a guère changé. Malgré l’inscription, en 2000, du principe de parité dans la Constitution, les hommes représentent plus de 81 % des députés, ce qui place la France au 17e rang de l’Europe des 27. L’Assemblée nationale française affiche en outre l’une des moyennes d’âge les plus élevées d’Europe : selon le sociologue Louis Chauvel, elle compte 9 % de sexagénaires contre 3 % au Royaume-Uni, 2,66 % en Italie, 0,78 % en Allemagne et 0,44 % en Suède, et ce déséquilibre s’aggrave – les jeunes sexagénaires représentaient 22,4 % des députés en 2007 contre seulement 13,8 % en 2002 et 9,6 % en 1997. Enfin, selon le sociologue Eric Keslassy, l’Assemblée ne compte qu’un seul député noir élu dans une circonscription métropolitaine.

Le cumul des mandats n’est pas seul en cause, bien sûr, mais il contribue à figer le profil des élites politiques françaises : si le non-cumul était la règle, comme dans bien des pays européens, des centaines de mandats s’ouvriraient peu à peu au renouvellement. Mais le chemin de la rénovation semble difficile : plusieurs groupes de réflexion – la commission Mauroy sur la démocratie locale en 2000, le Comité Balladur sur la modernisation de la Ve République en 2007 – ont plaidé contre le cumul, et plus d’une quinzaine de propositions de loi ont été déposées depuis 2002, mais aucune n’a jamais abouti.  » Pour légiférer, il faut passer par le Parlement, ce qui revient à demander aux cumulards de mettre fin au cumul, ironise Guy Carcassonne. Ce n’est pas le mouvement le plus naturel… « 

Prudent, François Hollande n’a jamais promis le mandat unique qui prévaut dans certains pays anglo-saxons. Le nouveau chef de l’Etat s’est cependant engagé, dans ses 60 propositions, à faire voter une loi limitant le cumul des mandats : les députés pourraient dans ce cas conserver leur mandat de conseiller municipal, général ou régional, mais il leur serait interdit d’exercer des fonctions exécutives locales (maire ou maire-adjoint, président ou vice-président d’une collectivité territoriale) – une idée que les militants socialistes avaient approuvée à plus de 70 % lors d’une consultation, en 2009. Le PS admettait alors qu’il s’agissait là d’une  » mesure modérée « , mais il promettait d’imposer, un jour, un  » mandat parlementaire unique « . L’avenir dira si ces engagements seront respectés.

Anne Chemin

     » FAUT-IL ABOLIR LE CUMUL DES MANDATS ? « 

    de Laurent Bach (Ed. rue d’Ulm,

    collection du Cepremap, 123 p., 7,50 €).

     » UN ETHNOLOGUE À L’ASSEMBLÉE « 

    de Marc Abélès

    (Odile Jacob, 2000).

    SUR LE WEB

    REGARDS CITOYENS

    www.regardscitoyens.org

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Merci et à bientôt !

Les résultats viennent de tomber, et je me croirais en train de voir mes résultats de vélo : comme d’habitude, je suis dernier 

Je fais 13/13 avec 0,53% et 282 votes.

Un gros poutou donc aux 282 personnes qui ont voté pour moi, c’est très sympa, merci.

Un grand merci républicain à tous ceux qui se sont donnés la peine de se déplacer et d’aller voter, la démocratie vous remercie.

Pour tous les dégoûtés de la politique et qui n’ont pas vôté, je vous invite à me laisser un petit mot.

A tous, vous pouvez me contacter et on pourra boire un coup ensemble un de ces quatre, à mes frais bien sûr 

Pour le second tour, je fais fi des conseils d’indépendance que l’on m’a donnés. Je sais bien que les 282 votes ne m’appartiennent pas, mais comme je ne connais pas ces 282 personnes, je me sers donc de ce vote pour leur donner mes orientations personnelles, elles en feront, bien entendu, ce qu’elles en veulent.

Donc, à ces 282 personnes, que je remercie à nouveau très chaleureusement, je leur dis que je voterai pour PS-EELV. Je voterai pour eux car je pense qu’il faut donner une majorité à notre nouveau président. De plus, je ne peux apporter mon soutien à l’UMP vu la fin de campagne présidentielle catastrophique qu’il a réalisé. Il s’est très clairement orienté sur le terrain du FN et je juge cela inacceptable. M. Polat est aussi pour le cumul des mandats alors que je suis résolument contre. Comment peut-on payer des gens à ne faire que la moitié, voire le tiers de leur métier ? L’UMP, par l’intermédiaire de Sarko est aussi à l’origine des 300Millions d’Euros remboursés à M. Tapie. Pour toutes ces raisons, je considère que l’UMP ne défend pas l’intérêt général et ne mérite donc pas d’accéder au Palais Bourbon.

Après, je ne suis pas dupe. Le PS et EELV ont joué avec leur électorat en décidant d’accords dans le dos des électeurs et des militants. Ce n’est pas normal mais l’électorat ne leur en n’a pas tenu rigueur en créditant Madame Bonneton de 37,2% des voix. Je respecte ce choix, mais ne le partage pas. Madame Bonneton a beaucoup de chances d’avoir eu comme suppléant un homme droit, rigoureux et honnête comme M. Revil, maire de Voiron. En d’autres lieux et d’autres temps, elle aurait pu affronter un dissident PS et je suis sûr que le résultat aurait été tout autre.

J’ai pris énormément de plaisir à participer à cette élection et j’en profite pour remercier chaleureusement ma suppléante, Jacqueline Joannon, qui a réalisé un travail phénoménal pendant que j’étais occupé à vaquer à mes obligations professionnelles. Car, oui, j’ai un boulot à côté de la politique et heureusement, car il me permet de financer, sur mes fonds propres, les 1500Euros que m’a coûté cette campagne. Jacqueline a financé, elle, les 1500Euros manquants. Servir l’intérêt général, c’est aussi cela : dépenser de l’argent pour défendre les gens et les idées auxquelles on croit.

A très bientôt en tous cas, et prenez soin de vous.

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Economie : les problèmes de la France dans le contexte international

Quand on travaille moins que les autres, il n’est pas étonnant que l’on réussisse moins. C’est en substance ce que dit cet article du journal ‘Le Monde’ très complet en la matière. Il compare les résultats de l’Allemagne et de la France en matière de commerce extérieur : les chiffres sont sans appel.

La comparaison laisse place à l’analyse, et, là aussi, des voies concordantes et indépendantes disent que les 35h ne sont pas étrangères au marasme constaté.

A méditer.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 09 Juin 2012

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Comment la France s’efface peu à peu des écrans radar du commerce mondial
En avril, le déficit commercial s’est élevé à 5,8 milliards d’euros, l’excédent allemand à 14,4 milliards

Nouvelle démonstration de la supériorité de l’économie allemande pour les uns, illustration de la perte de compétitivité de la France pour les autres. Quel que soit l’angle de vue, la publication simultanée, vendredi 8 juin, d’un déficit commercial français de 5,8 milliards d’euros pour le mois d’avril, de 200 millions plus important qu’en mars, face à un excédent allemand de 14,4 milliards (chiffres bruts) – bien qu’en léger recul – est un mauvais point pour l’économie française.

Année après année, l’Allemagne creuse l’écart avec une France en déclin qui semble incapable de défendre sa place dans le commerce mondial. Entre 1999 et 2012, la part de marché du pays dans les échanges internationaux a chuté de moitié, passant de 6,5 % à 3,5 %, quand Berlin limitait les dégâts, indique Patrick Artus, chef économiste chez Natixis et professeur à l’Ecole polytechnique.  » Seule la Grèce a fait pire que nous ! Combien de temps cela peut-il durer ? « 

Depuis dix ans, la balance commerciale du pays est dans le rouge. Chaque année davantage : 231 millions en 2003, 24 milliards en 2005 et plus de 70 milliards en 2011. Si l’aéronautique, le luxe, la pharmacie et les cosmétiques parviennent à résister, la détérioration des autres secteurs a des allures de  » bain de sang « , estime M. Artus.

Les raisons de cette dégringolade sont multiples. Et il faut rappeler que la facture énergétique (pétrole brut et raffiné, gaz…) est responsable d’une grosse partie du déficit commercial de 2011. Mais, quand Berlin parvient à compenser ce désavantage, Paris ne fait que l’aggraver.

Que s’est-il passé ? Au début des années 2000, les pays émergents, notamment la Chine, ont pris part au commerce mondial. En 1998, les exportations de la République populaire ne représentaient que 1,5 % du total. Aujourd’hui c’est 13 %, selon Natixis.

Toutes les puissances occidentales ont souffert de cette concurrence agressive proposant des produits à des prix imbattables. La France, tout juste entrée dans la zone euro, n’a pas pu, ou pas su, réagir. Dorénavant interdite de dévaluer sa monnaie comme au bon vieux temps, elle a, de surcroît, fait les frais de l’appréciation de la monnaie unique. L’euro, qui s’échangeait à 0,82 dollar en octobre 2000, n’a cessé de prendre de la valeur jusqu’à atteindre le pic de 1,60 en avril 2008. Un désastre pour les exportateurs.

Mais l’appréciation de la monnaie unique n’a été que le révélateur, voire l’accélérateur, des faiblesses de la production française.

Le pays est entré dans l’euro en mettant en place les 35 heures et en laissant déraper le coût du travail, juge Michel Didier, économiste chez Coe-Rexecode. A la même période, l’Allemagne, elle, optait pour la modération salariale, mettant en place des réformes nécessaires pour redresser l’économie affaiblie par la réunification.

Entre 1999 et 2007, le coût du travail a progressé de 2,3 % en France, quand il a reculé de 10,8 % en Allemagne, souligne aussi Gilles Moec, chez Deutsche Bank. Résultat, les entreprises allemandes ont pu restaurer leurs profits et investir pour moderniser leur production. L’industrie a ainsi confirmé son positionnement dans la catégorie  » haut de gamme « .

Perte de compétitivité

A rebours de la situation des entreprises françaises, dont le niveau de marges a été divisé par deux sur la décennie, affirme M. Artus. Mais, à ses yeux, le responsable n’est pas tant le coût du travail que l’incapacité des sociétés à imposer leurs prix et à protéger ainsi leurs profits.

Leur spécialisation historique dans des produits de  » moyenne gamme  » les rend sensibles aux variations de prix, dit-il : lorsque l’euro progresse de 10 %, les ventes reculent de 9 %. en Allemagne, elles progressent de 2 %.

Quand un exportateur français se bat contre un allemand – ce qui arrive huit fois sur dix, a calculé Lionel Fontagné, professeur d’économie à l’Université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne -, il perd souvent la bataille. La qualité des produits allemands, le service après-vente… font la différence face à un produit français jugé interchangeable.

Ainsi, l’Hexagone est peu présent dans les pays émergents, pourtant eldorado des exportateurs. L’Allemagne oui. La part de nos exportations vers la Chine est de 3,2 %, contre le double (6,1 %) pour Berlin.

Pour Michel Didier, la détérioration de notre commerce extérieur témoigne donc essentiellement de la perte de compétitivité de la France par rapport à notre voisin.

Les parts de marché que le pays a perdues, c’est Berlin qui les a gagnées, dit-il, en particulier en Europe :  » En dix ans, les exportations de la France ont reculé d’environ 100 milliards d’euros, ce qui correspond à peu de chose près au montant des exportations que l’Allemagne a gagnées sur la période. « 

Ce bilan, très sévère, mérite toutefois d’être nuancé. L’Allemagne exporte en utilisant des produits fabriqués en grande partie chez ses partenaires d’Europe de l’Est. On cite ainsi souvent le cas de la Porsche Cayenne, dont 85 % des pièces sont produites en Slovaquie avant d’être assemblées à Liepzig pour y coller l’écusson Porsche. Dit autrement, un excédent peut masquer une production délocalisée.

Et  » la France est compétitive… à l’étranger « , plaisante M. Fontagné. Plutôt que d’exporter, les entreprises françaises ont bien souvent fait le choix de produire dans les pays auxquels elles destinent leur production. La Logan de Renault, faite en Roumanie, est un exemple parmi d’autres, même si aujourd’hui la voiture low cost du groupe au losange se vend partout dans le monde.

Mais l’ampleur du déficit commercial de la France n’en reste pas moins préoccupante. Car compenser ce déséquilibre oblige le pays à s’endetter auprès d’étrangers. Pour le moment, la France n’a aucun problème à le faire,  » mais, un jour, les gens finiront par se poser des questions sur la solvabilité du pays « , redoute M. Artus.

Claire Gatinois

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Une manipulation pour réduire le CO2 sur notre planète ?

Cela peut être intéressant d’utiliser la manipulation dont on parle dans cet article du journal ‘Le Monde’ daté du 09 Juin 2012. Malheureusement, pour l’instant, on n’en est qu’au stade du prototype et de la recherche…

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Le CO2 recyclé en matière première ?
Des chercheurs travaillent à la valorisation industrielle et économique du principal gaz à effet de serre
Solaize (Rhône) Envoyé spécial

La  » manip  » tient dans un casier pas plus grand qu’une boîte d’apprenti chimiste. A l’intérieur, des électrodes reliées à des arrivées de gaz carbonique et d’eau. Un peu de courant, et il en sort de l’acide formique. En quelque sorte, un alambic distillant, à partir d’ingrédients mis à macérer à bonne température et à pression idoine, quelques gouttes d’un suc corsé. Rien de bien spectaculaire à première vue.

Pourtant, l’expérience d’électroréduction menée au centre de recherche de Solaize, près de Lyon, de l’IFP Energies nouvelles (IFPEN), illustre les espoirs placés dans la valorisation industrielle du CO2. Une voie étroite mais prometteuse qui pourrait permettre de recycler une partie du gaz très actif dans le réchauffement de la planète.

L’enjeu est connu. Les émissions mondiales de CO2 ont atteint en 2011 le niveau record de 31,6 milliards de tonnes (gigatonnes). Si rien n’est fait, elles auront doublé en 2050. Or, pour limiter la hausse des températures à 2 oC – et éviter que les équilibres de la biosphère soient dramatiquement compromis -, il faudrait au contraire les réduire de moitié.

Pour y parvenir, la sobriété et l’efficacité énergétiques restent la solution la plus efficace : dans le scénario optimiste de l’Agence internationale de l’énergie, elles pourraient éviter 38 % des rejets de CO2 à l’horizon 2050. Dans le même temps, le stockage de ce gaz dans des formations géologiques profondes – une piste encore à l’étude – pourrait en économiser 19 %. Pas assez, toutefois, pour éviter la surchauffe de la planète.

D’où une troisième option : la réutilisation du CO2 dans des procédés industriels. Ce qui offrirait l’avantage de lui donner une valeur économique, de réduire les importations d’énergies fossiles et, peut-être, de créer des emplois.

Aujourd’hui déjà, le gaz carbonique sert à différents usages. Les pétroliers en injectent dans les gisements d’hydrocarbures, à raison de 40 millions de tonnes par an, pour améliorer l’extraction. On en trouve aussi dans les boissons gazeuses. Il est encore employé comme réfrigérant ou comme solvant. Transformé, il est à la base de matériaux plastiques et de divers produits utilisés dans la chimie, la pharmacie, la parfumerie, le textile ou l’agroalimentaire.

Mais toutes ces applications ne consomment que 0,5 % des émissions annuelles mondiales de CO2.. Il doit être possible de faire mieux : pour certains experts, entre 5 % et 10 % de ces émissions pourraient, à terme, être  » remises dans les tuyaux « .  » La valorisation du CO2 ne remplacera pas l’efficacité énergétique et le stockage géologique, prévient Laurent Forti, de la direction scientifique de l’IFPEN. Mais il existe des marchés de niche. A partir du carbone, on peut tout faire. « 

Dans une étude réalisée en 2010 pour le ministère de l’écologie et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, la société de conseil Alcimed a identifié  » 12 voies de valorisation « , reprises, en 2011, par l’agence dans une  » feuille de route stratégique « . Le défi, écrit-elle,  » consiste à trouver de nouvelles applications en s’appuyant sur des technologies de rupture « .

Sur le papier, l’éventail des possibles est large. Avec du CO2, on peut stimuler la croissance de microalgues, d’où pourraient être extraits des biocarburants de troisième génération. Fabriquer des plastiques de synthèse. Faire du carbonate de calcium, composant principal du calcaire, pour le bâtiment et les travaux publics. Produire toute une gamme de composés chimiques (méthanol, urée, acide formique, etc.) utilisés dans la composition d’engrais, l’ensilage ou la papeterie. Ou encore stocker de l’énergie, en le convertissant en méthane injecté dans les réseaux de distribution de gaz.

Mais les obstacles restent nombreux. Il faut améliorer les procédés de captage du gaz carbonique. Il faut, en outre, de l’énergie pour casser la molécule de CO2, afin d’en isoler le carbone, puis pour recombiner celui-ci avec d’autres éléments.  » L’opération n’a de sens qu’avec à une énergie décarbonée, comme le solaire ou l’éolien, souligne Laurent Forti. Si on a recours à du fossile, au final, on produit plus de CO2 qu’on en consomme. « 

 » Il n’y a pas de solution magique, ajoute Jean-François Minster, directeur scientifique de Total. Pour éliminer des quantités significatives de CO2, il faut agir sur de gros tonnages, de l’ordre de la centaine de millions de tonnes, et fabriquer des produits qui vont stocker le carbone sur une longue durée, comme les plastiques ou le calcaire. Mais ce sont des marchés à faible valeur ajoutée. Les marchés à plus forte valeur ajoutée, eux, sont de petite taille. « 

Tout ou presque – faisabilité technique, rentabilité économique, bénéfice environnemental – reste donc à prouver. Dans ce domaine, les Etats-Unis, le Japon et la Chine ont pris plusieurs longueurs d’avance sur l’Europe. En France, des entreprises commencent pourtant à s’intéresser à la valorisation du CO2.. Air Liquide est ainsi partie prenante des projets de culture de microalgues Green Stars et Salinalgue.

A ses côtés, d’autres groupes industriels, dont Areva, EDF, Rhodia ou Veolia Environnement, sont engagés, avec des équipes du CNRS et du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, dans un programme financé par l’Agence nationale de la recherche. Portant sur la conversion du CO2 en méthanol, ce programme est intitulé  » vitesse2 « . Il y a en effet urgence, pour contrôler le dérapage des émissions de CO2, à passer à la vitesse supérieure.

Pierre Le Hir

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Un article sur la 9e Isère sur exprimeo

Voici un article que l’on peut retrouver sur :

http://exprimeo.fr/article/8104/isere-anne-gerin-et-la-campagne-de-proximite.htm

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La 9 ème circonscription de l’Isère est l’une des circonscriptions les plus surveillées dans ce département.

Trois raisons y contribuent :
– d’abord, la non candidature d’André Vallini (député PS sortant) « ouvre le jeu »,

– ensuite, l’opposition départementale y présente l’un de ses jeunes leaders prometteurs : Julien Polat, n° 2 de l’UMP dans ce département,

– enfin, l’opposition départementale compte d’autres candidats mais qui devraient tout naturellement s’unir au second tour pour le sprint ultime.

Parmi ces candidats figure Mme Anne Gerin, candidate du Parti Radical et soutenue par les autres partis du centre (Nouveau Centre, Convention Démocrate et Gauche Moderne) sur la 9ème circonscription de l’Isère (cantons de Pont-en-Royans, Rives, Saint-Marcellin, Tullins, Voiron, Vinay).

Elue à Voreppe depuis 2001 Anne Gerin a tout d’abord été adjointe aux finances et elle est aujourd’hui conseillère municipale dans l’opposition.

48 ans, mariée, mère de 3 enfants, cadre dans une agence bancaire, Anne Gerin est donc concernée par les mêmes problématiques que nos concitoyens. En effet, Anne Gerin n’est pas ce que l’on pourrait qualifier de professionnelle de la politique : « la politique est avant tout un moyen de faire bouger les lignes, ce n’est pas un job ».

Les résultats des élections présidentielles au niveau national et sur la 9ème circonscription confortent les centristes dans leur conviction de créer un pôle centriste puissant à l’Assemblée Nationale.

Comme Anne Gerin l’a indiqué lors du débat qui a eu lieu sur Télé Grenoble le 25 mai dernier, il s’agit avant tout pour elle de défendre des valeurs humanistes, républicaines, sociales, écologiques et européennes.

Son score sera instructif sur le rapport des forces politiques dans ce Département.

Cette circonscription compte également d’autres candidatures modérées qui ont vocation à appartenir à l’opposition départementale à l’exemple de M. Claude Mahier (DVD) ou de M. Philippe Noviant (Cap 21). M. Noviant peut compter par ailleurs sur l’implication personnelle de la Présidente départementale de Cap 21 (Mme Joannon). Corinne Lepage a programmé un déplacement pour aider ses deux candidats tout particulièrement. Mme Joannon vient de présenter avec succès un dossier très complet pour l’amélioration des transports en commun dans l’agglomération grenobloise et M. Philippe Noviant est également un spécialiste reconnu en matière d’aménagement du territoire.

Quant à Julien Polat, le dynamique n°2 de l’UMP, il est manifestement parvenu à réussir une campagne d’une extrême qualité, s’affirmant comme l’une des valeurs durables de l’opposition départementale pour tous les prochains combats. Bien entendu, si la victoire devait être au rendez-vous du 17 juin, l’accélération n’en serait que plus grande.

    Publié le 3 juin 2012

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Qu’est-ce que le SCOT ?

Le SCoT est le schéma de cohérence territorial et on en parle dans le journal du pays Voironnais de Mai 2012. En la matière, il y a des buts et objectifs antagonistes. Ainsi :

– Comment favoriser l’accès à l’emploi en réduisant le nombre de voitures par souci de préservation du développement durable ?

– Comment favoriser l’hébergement tout en ne construisant pas sur des parcelles réservées à l’agriculture ?

– Comment accueillir des habitants en maitrisant une offre de logements pour ne pas étendre les zones d’habitation et limiter l’émiétage des lieux de vie ?

Ce sont tous ces enjeux qui doivent faire l’objet de débats locaux. Ces débats doivent, je crois, faire l’objet d’autant de consultations et de votes locaux afin de faire parler la démocratie locale.

Je copie-colle l’article pour information :

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Schéma de Cohérence Territoriale:
pour un cadre de vie préservé

Déterminer des règles d’aménagement et de développement communes aux sept territoires (1) qui composent
la Région Urbaine Grenobloise, tel est l’objectif du projet de SCoT (2) qui a été arrêté en décembre 2011.

Le SCoT a été élaboré par un établissement intercommunal composé des représentants élus des 7 territoires qui composent la Région Grenobloise. Dès 2013, il deviendra pour les 10 prochaines années le document de référence pour l’ensemble des politiques locales d’aménagement et d’urbanisme avec pour principal objectif la lutte contre l’étalement urbain et la périurbanisation.


Éloignement continu des lieux de vie et de travail, émiettement des espaces naturels, manque de logements accessibles et de qualité, congestions routières… autant d’aspects qui doivent être traités à l’échelle de l’ensemble de la Région Grenobloise si l’on veut pouvoir apporter des solutions efficaces.


Le SCoT fixera les objectifs qui s’appliqueront à toutes les communes en matière de production de logement, de localisation des espaces d’activités et des commerces, de développement des transports en commun ou encore de réduction de la consom mation d’espaces agricoles et naturels par l’urbanisation. Il définira des règles précises et concrètes, sur lesquelles les élus pourront s’appuyer pour élaborer les projets communaux tout en s’assurant de leur cohérence avec la feuille de route définie à l’échelle de la Région Grenobloise.


Les orientations du SCoT, labellisé « SCoT du Grenelle », s’inscrivent dans le respect du développement durable et de la lutte contre le changement climatique. Ce SCoT est encore à l’état de projet. Après une première phase de  concertation avec les citoyens et les acteurs socio-économiques qui s’est déroulée tout au long de son élaboration, il doit à présent faire l’objet d’une enquête publique avant d’être définitivement approuvé.


Si vous souhaitez prendre connaissance du SCoT, vous pouvez consulter le document et faire vos remarques sur les registres mis à votre disposition tout au long de cette enquête publique qui se déroulera du 4 mai au 4 juillet sur l’ensemble des territoires concernés. Pour le Pays Voironnais, le SCoT est consultable dans les mairies des 34 communes. Dans les mairies de Voiron, Voreppe, Tullins, Moi rans, Rives et St-Geoire en Valdaine, ainsi qu’au siège du Pays Voironnais, un registre d’observation est également mis à disposition pour que chacun puisse consigner
ses remarques. Des permanences des commissaires enquêteurs seront également assurées dans ces mêmes lieux. Enfin, le document est aussi consultable sur www.scot-region-grenoble.org

1.Agglomération grenobloise, Voironnais, Grésivaudan,
Sud-Grenoblois, Trièves, Sud-Grésivaudan, Bièvre-Valloire.
2. Schéma de Cohérence Territoriale.

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Quand les banquiers perdent la tête

Très clairement, je ne comprends pas cette situation. Comment des banques peuvent-elles prêter à des taux négatifs ? Quand on en vient à atteindre de telles actions, je pense que l’on est en droit de remettre en cause la compétence des organismes financiers en général, des banques en particulier.

La crise n’est donc pas finie, selon moi, elle ne fait que commencer. Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, si une banque fait faillite demain à cause d’erreurs d’investissement, ça sera l’économie européenne dans son ensemble qui paiera les pots cassés.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 2 Juin 2012

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Dans le sillage de la dette allemande, les emprunts d’Etat français deviennent une valeur refuge
Jamais Paris n’a payé aussi peu pour emprunter. Même chose pour Berlin, Washington et Londres

Si on m’avait dit que la France emprunterait à de tels taux sous un gouvernement socialiste…  » Dans cette salle de marché d’une banque française, la surprise est difficilement voilée. Car jour après jour, les taux d’intérêt réclamés par les investisseurs pour financer la dette tombent toujours plus bas. Jeudi 31 mai, les rendements des emprunts d’Etat à dix ans sont descendus jusqu’au seuil inédit de 2,32 % : loin des 2,83 % atteints à la veille de l’élection de François Hollande, très loin des 3,75 % programmés dans le projet de loi de finances et à mille lieues des 4,1 % constatés en moyenne depuis la création de la zone euro.

Certes, l’équipe de M. Hollande avait préparé le terrain. Ces derniers mois, l’économiste Karine Berger – aujourd’hui candidate PS aux législatives dans les Hautes-Alpes – a multiplié les rencontres avec des fonds, des hedge funds, des assureurs ou des banquiers de toutes nationalités pour leur exposer le programme de celui qui était alors candidat à l’Elysée.  » A leur demande « , précise-t-elle.  » Les questions étaient assez basiques. Ils voulaient connaître nos priorités, nos mesures pour revenir à l’équilibre budgétaire et réduire la dette, la vision européenne de M. Hollande… Pour certains investisseurs anglo-saxons, le terme « socialiste » pouvait générer de réels a priori négatifs… « 

Mais Mme Berger ne masque pas sa surprise devant la situation actuelle :  » J’étais persuadée que les taux français n’allaient pas monter, mais je ne m’attendais pas du tout à ce qu’ils baissent. « 

De fait, les tourments de la zone euro ont fait passer au second plan l’alternance politique française.  » Les élections en Grèce et la question de la sortie du pays de la zone euro ont occulté la situation en France « , juge Jean-François Robin, analyste de la banque Natixis. Les alertes de Bruxelles sur les réformes structurelles à mener sont passées inaperçues, les investisseurs ayant les yeux rivés sur Athènes et les nouvelles élections du 17 juin, sur Madrid encalminée dans sa crise bancaire et sur Rome. Résultat : les marchés fuient les emprunts espagnols et italiens, qui voient leurs taux flamber : la part de la dette publique espagnole détenue par des étrangers est tombée à 38,11 %, contre 55,46 % en novembre 2011.

Actifs jugés plus sûrs

Ces liquidités se reportent du coup vers d’autres actifs jugés plus sûrs, dans un mouvement classique qualifié – selon le vocabulaire consacré – de  » fuite vers la valeur refuge  » ou de quête de  » valeurs refuges « .  » La nouveauté, c’est que la France bénéficie à plein de ce statut « , juge M. Robin.

Les investisseurs en quête d’actifs sans risques se reportent déjà depuis longtemps vers l’Allemagne, sa rigueur, sa réputation de bastion orthodoxe. Les obligations de Berlin à dix ans ont d’ailleurs encore battu, jeudi, un nouveau record, tombant jusqu’à 1,19 %. Soit bien en deçà de l’inflation, qui a atteint 1,9 % en mai outre-Rhin. En clair, les investisseurs sont prêts à perdre de l’argent pour le prêter à l’Allemagne… Quant aux emprunts allemands à deux ans, ils ont atteint, jeudi soir, un rendement… négatif de – 0,002 % : une situation si ubuesque que les écrans Bloomberg des salles de marché n’étaient pas configurés pour afficher ce taux négatif dans les graphiques retraçant l’évolution de ces emprunts.

Vu l’extrême faiblesse des taux allemands, des investisseurs traquent des titres de dette jugés un peu moins sûrs mais leur permettant de gagner un peu d’argent. Et se reportent du coup sur la France… Ils pourraient se ruer sur les emprunts finlandais, luxembourgeois ou néerlandais, mais la taille imposante de la dette française lui permet d’être très  » liquide  » : en clair, quelques secondes suffisent pour trouver un acheteur ou un vendeur intéressé par plusieurs centaines de millions d’euros d’emprunts français…

L’attrait de la dette française est d’autant plus marqué que les emprunts des autres grands Etats développés hors de la zone euro affichent également des taux d’intérêt historiquement bas et bien inférieurs à ceux de Paris, là aussi en raison d’un phénomène de fuite vers la qualité… Jeudi, les bons du Trésor américains ont ainsi encore battu leurs plus bas historiques. Mêmes records ce jour-là pour les emprunts britanniques (1,56 % pour les titres à dix ans), malgré une dette attendue à 91,2 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2012 ou un déficit de 6,9 %.

Cette ruée mondiale sur les obligations d’Etat ne doit cependant pas être accueillie avec trop d’enthousiasme à Paris. Certes, la baisse des taux permettra de diminuer la charge de la dette de l’Etat, prévue à 48,1 milliards (735 euros par Français) et déjà revue à la baisse en février après une première estimation de 48,8 milliards. Mais ces économies seront totalement gommées par les moindres rentrées fiscales causées par la crise. Surtout, cette discrimination jamais vue entre les différentes dettes de la zone euro est révélateur de l’extrême nervosité des marchés, toujours prompts à changer de pied brutalement.

Clément Lacombe

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Deux poids, deux mesures dans la sécurité routière

Est-il bien normal qu’un citoyen qui est capable de se payer un avocat s’en sorte en matière de délinquance routière, et un citoyen qui ne peut pas, ne s’en sorte pas ?

C’est pourtant le cas en France où l’égalité entre les citoyens est baffouée en la matière. Baffouée car la justice est trop pointilleuse, car certains agents des forces de l’ordre ne le sont pas assez, et que les tribunaux administratifs oublient qu’en acquittant un voyou sur la route, ils ne poussent qu’à la récidive tout en engraissant des avocats qui n’en demandent pas tant.

En attendant, la sécurité routière est indispensable : l’implantation des radars automatiques a économisé 5000 morts / an sur les routes. Pour ma part, je préfèrerai toujours un citoyen qui râle car il a perdu 90Euros, qu’un citoyen qui ne râle plus car il a perdu la vie. La vie humaine est la chose la plus précieuse, bien plus précieuse que 3000Euros refilés à un avocat verreux.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 1er Juin 2012

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Code de la route : comment des avocats exploitent les failles en toute légalité
PV mal rédigés, éthylomètres non homologués, ces erreurs qui annulent les procédures

Frédéric Péchenard, le nouveau délégué interministériel à la sécurité routière, va-t-il s’attaquer aux failles du code de la route, qui permettent à des conducteurs indélicats d’échapper aux sanctions ? C’est ce que souhaite Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière :  » Espérons que cet ancien patron de la police nationale réactualisera les trop nombreuses consignes que doivent respecter les forces de l’ordre lorsqu’elles remplissent des procès-verbaux – PV – d’infraction « , dit-elle.

Certains conducteurs échappent à l’amende ou au retrait de points sur le permis de conduire, bien qu’ils aient mis en danger la vie d’autrui en commettant un excès de vitesse ou en roulant ivres. Ils font appel à des avocats qui se flattent d’exploiter les failles de la loi, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.

Sur son site, Me Jean-Baptiste Iosca, l’un des pionniers du droit routier, n’a aucun scrupule à conseiller quelques  » astuces  » aux conducteurs. L’une des plus connues consiste à faire établir la carte grise de leur véhicule au nom d’un enfant, ce qui est légal. Les forces de l’ordre envoient l’amende et l’avis de retrait de points au détenteur du certificat d’immatriculation de la voiture, en l’occurrence à l’enfant, qui ne peut être théoriquement condamné. Me Iosca s’étonne que le tribunal de proximité d’Antibes ait récemment condamné un garçonnet de 4 ans à payer 23 138 euros d’amende pour des infractions au code de la route, vraisemblablement commises par ses parents.  » S’il avait eu un avocat, celui-ci aurait démontré que ses jambes ne pouvaient pas atteindre les pédales ! « , s’exclame-t-il. Le parquet de Grasse a d’ailleurs fait appel de ce jugement.

 » Cette astuce fonctionne pour les excès de vitesse flashés, parce que les radars prennent les photos de dos et non de face « , explique l’avocat parisien. La Sécurité routière confirme que 75 % des radars fixes flashent par-derrière, du fait que les motos n’ont pas de plaque à l’avant.

 » Comme on ne peut pas reconnaître les conducteurs, ils peuvent dire qu’ils n’étaient pas au volant « , continue Me Iosca : une plaidoirie constamment utilisée dans les tribunaux, depuis l’apparition des radars automatiques, en 2002. Faute de preuves contraires, les juges ne peuvent que relaxer.

Les titulaires de la carte grise qui nient avoir été au volant de la voiture flashée sont invités à dénoncer le conducteur.  » Mais ils n’en ont l’obligation que pour les crimes et les délits, pas pour les contraventions « , précise Me Iosca.  » Cette astuce ne marcheraitpass’il y avait un accident et des victimes !, précise le conseil. Le conducteur serait immédiatement arrêté ! « 

Les avocats du droit routier conseillent aussi de conduire un véhicule acheté en leasing (contrat de location de longue durée) à l’étranger.  » Il faut choisir un pays où la loi interdit de communiquer le contrat, comme le Luxembourg « , précise Me Iosca. Il a ainsi obtenu, en appel, la relaxe pour un chef d’entreprise de l’Essonne dont la voiture avait commis 484 excès de vitesse entre 2006 et 2010, mais dont il niait être le propriétaire. La police l’avait pourtant retrouvé parce qu’il avait laissé son numéro de téléphone au garagiste chargé des révisions. L’enquête avait en outre montré que son portable se trouvait près des radars lorsque la voiture était flashée. Celui-ci a évoqué le  » hasard  » et la  » coïncidence « .

Les avocats exploitent aussi les innombrables vices de forme pouvant être commis par les forces de l’ordre lorsqu’elles établissent des PV. En cas de conduite en état d’ivresse, par exemple, ces documents doivent mentionner la marque et le type de l’éthylomètre utilisé pour déterminer la quantité d’alcool dans le sang.

En cas de défaut de cette mention, ils peuvent être annulés, car le juge ne pourrait pas être certain que le contrôle a été pratiqué par un appareil homologué. Me Iosca assure avoir fait annuler, en 2009,  » une trentaine de PV établis sur la base du modèle Seres 679 « , dont la date limite d’homologation était dépassée.

Même chose pour les radars qui contrôlent la vitesse ou qui surveillent les feux rouges. Ils doivent être homologués et vérifiés par un organisme certifié, indique Me Rémy Josseaume, ancien juriste de l’association 40 Millions d’automobilistes, dans son ouvrage Contentieux de la circulation routière (Lamy, 2010).  » Quand ils sont mobiles, ils doivent préciser la position du conducteur, mais aussi celle des agents qui verbalisent « , ajoute-t-il.

Me Sébastien Dufour se targue pour sa part de faire annuler des procédures pour conduite en état d’ivresse lorsque les policiers ont différé la notification du taux d’alcool dans le sang à des chauffards ivres morts, le temps que ceux-ci puissent dessaouler et signer :  » La Cour de cassation impose une notification immédiate « , observe-t-il. S’ils reprennent le volant en état d’ébriété, ils risquent pourtant de faire des victimes. Il faut, en outre, un délai de trente minutes entre l’arrestation d’un conducteur et son contrôle à l’éthylomètre.

Il y a enfin les relaxes obtenues pour ceux qui ont grillé des  » feux rouges qui n’existent pas légalement « , rappelle Me Josseaume : les feux tricolores, en effet, doivent être créés par arrêté des autorités compétentes (communes, départements ou préfectures). Les lieux des infractions doivent être mentionnés précisément : tel PV indiquant un franchissement de ligne blanche en face d’une station d’essence de Colombes (Hauts-de-Seine) a été annulé car il s’agissait de La Garenne-Colombes.

Rafaële Rivais

    Protestations contre un fichier des contestataires

    La Ligue des droits de l’homme et l’Automobile-Club des avocats viennent de saisir le Conseil d’Etat afin qu’il annule le fichier ARES, acronyme d' » Automatisation du registre des entrées et sorties des recours en matière de contravention « , créé par un arrêté du 20 février du ministère de l’intérieur.

    Ce fichier est destiné à  » traiter  » les requêtes des conducteurs qui contestent un PV, et à  » produire des statistiques « . Les deux associations estiment qu’il viole la loi Informatique et libertés, notamment parce qu’il prévoit de conserver les données personnelles des contestataires pendant cinq ans, alors même que ces derniers auraient été relaxés ou que l’administration aurait abandonné les poursuites à leur encontre.

     » Avec un fichier, celui qui conteste ses PV sera repéré comme un casse-pieds par les juges qui se montreront moins bien disposés à son égard en cas de doute « , assure Me Rémy Josseaume, président de l’Automobile-Club des avocats.

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Article dans le Dauphiné Libéré

Quelques précisions :

J’ai 39 ans et deux enfants. La technologie nucléaire d’avenir est basée sur le Thorium qui pourrait remplacer l’Uranium. On en parle dans le magazine Science & Vie numéro 1130.

Plus d’infos, ici :

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_%C3%A0_sels_fondus

Mon orientation politique a toujours été Centre-Droit.

Historiquement l’UMP était dans une telle configuration, avant que, sous l’ère Sarko elle aille rejoindre le camp du FN.

Bayrou était dans une telle mouvance avant que Bayrou, voyant que la droite se déportait sur son extrême, oriente le MoDem vers du centre-gauche.

Ne reste plus que le parti de Corinne Lepage, parti de centre écologique, pragmatique et responsable, qui me correspond et pour lequel je porte les valeurs avec l’aval de Mme Lepage.

L’interview :

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F Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce scrutin ?

« En effet, c’est mon premier scrutin. J’ai été militant UMP pendant quelques années mais j’ai été écœuré par l’ouverture de Nicolas Sarkozy vers le Front national. Je suis ensuite passé à l’UDF devenu le MoDem que j’ai quitté car l’orientation prise par François Bayrou ne me convenait pas non plus. J’ai alors été séduit par le parti de Corinne Lepage.»

F Pourquoi vous êtes-vous présenté ?

« Je le fais par dégoût du système actuel. J’en ai un peu marre de ces professionnels de la politique qui ont toujours réponse à tout et qui ne se remettent jamais en question. J’ai déjà occupé un mandat de représentant du personnel a une période où l’entreprise connaissait des difficultés. J’ai pris goût à défendre les valeurs d’intérêt général. Je vais travailler tous les jours en train, je vois et connais les besoins des gens .»

F D’après vous, quelle doit être la priorité du futur député de la neuvième circonscription ?

« D’un point de vue national, elles sont nombreuses : l’emploi, l’éducation, la santé, les transports. Par exemple, pour l’éducation, je ne comprends pas pourquoi on cherche à tout prix à pousser les jeunes à faire un bac généraliste. Pour moi, il faut valoriser les filières professionnelles et leur donner le goût d’apprendre un métier. Pour le secteur de la santé, il faut lutter contre les déserts médicaux en obligeant les médecins à s’installer dans les zones qui en ont besoin. L’État peut faire quelque chose d’autant plus que c’est lui qui impose les numerus closus. Il n’est pas normal que les Français n’aient pas tous le même accès aux soins. D’un point de vue plus local, la réalisation du projet de pôle hospitalier à Voiron est une nécessité pour le territoire .»

F Si Cap 21 ne figure pas au deuxième tour, donnera-t-il des consignes de vote ?

« Les consignes sont très claires. Nous ne soutiendrons ni une candidate FN, ni un candidat de l’UMP. On appellera à voter Europe-Écologie-Les Verts/PS. »

o L’agriculture

« Je pense que l’on a trop d’intermédiaires entre la production et la distribution. Si on commençait par raccourcir les circuits, cela donnerait aux agriculteurs les moyens de vendre leurs productions aux consommateurs. La grande distribution a une grosse responsabilité dans les difficultés actuelles de l’agriculture.»

o La dette

Il faut trouver un équilibre avec la rigueur nécessaire tout en n’étouffant pas la croissance. Cela suppose de répondre à un certain nombre de questions. Sommes-nous obligés d’avoir cinq millions de fonctionnaires en France ? Est-il normal d’avoir un tel écart entre les salariés du public et ceux du privé ? »

o Sortir du nucléaire

« Force est de constater qu’à part le charbon, on ne sait pas faire sans. Dans le nucléaire, il n’y a pas que l’uranium. Il existe aussi d’autres types de réacteurs offrants beaucoup d’avantages ».

o L’échangeur de Mauvernay

« Ce qui me dérange, c’est qu’on est dans la logique du tout voiture. On pourrait chercher d’autres alternatives comme le transport par câbles. Combiné au train, cela pourrait être une solution d’avenir. Malheureusement, cela va être difficile de revenir sur le tout voiture ».

o Le départ d’André Vallini de la circonscription pour le Sénat

« André Vallini (ex-député, Ndlr) a fait le choix de quitter la circonscription pour le Sénat. Et, en plus, il croyait qu’il pouvait faire machine arrière et revenir sur la circonscription ? Je n‘aime pas qu’on joue avec les électeurs. D’ailleurs, je lui ai déjà écrit sur des thématiques de justice. Il n’a jamais pris le soin de me répondre ».

En bref

Philippe Noviant a 43 ans et il est ingénieur informaticien. Il est marié et a trois enfants. Sa suppléante est Jacqueline Jouanon.

Corinne Lepage aujourd’hui à voiron

Dans le cadre de la campagne pour les législatives, l’ancienne ministre Corinne Lepage sera aujourd’hui de passage à Voiron. Elle apportera son soutien à Philippe Noviant lors de la réunion publique prévue aujourd’hui à 18h à la salle Léo-Lagrange. (Archives DL)

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Retours et preuves sur l’affaire Tapie

Hier, le 05/06/2012, lors de notre rencontre où figurait Corinne Lepage, j’ai eu à relater une des causes de mon rejet du système Sarkozy. Il avait trait à l’épisode Tapie où le gouvernement avait fait appel à un tribunal arbitral pour régler cette affaire et dédommager M. Tapie sur les finances publiques.

Un monsieur, encarté à l’UMP, a remis en cause ces faits. Il m’a demandé d’apporter des preuves.

Je le fais aujourd’hui par ces articles très détaillés et très complets du journal ‘Le Monde’.

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Affaire Tapie : la CJR estime que Lagarde s’est impliquée « personnellement »

Le Monde.fr avec AFP | 18.08.2011 à 11h15 • Mis à jour le 18.08.2011 à 11h15

Christine Lagarde s’est impliquée « personnellement » dans un processus comportant « de nombreuses anomalies et irrégularités » : voici les motivations de la Cour de justice de la République (CJR), qui a décidé d’ouvrir une enquête le 4 août, dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais, selon les révélations de Mediapart (article payant). Le site d’information, qui s’est procuré les motivations de la CJR, considère qu’il s’agit d’un « document en tout point accablant pour Christine Lagarde ».

L’ex-ministre de l’économie, aujourd’hui directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), « paraît avoir personnellement concouru aux faits, notamment en donnant des instructions de vote aux représentants de l’Etat dans le conseil d’administration de l’EPFR [Etablissement public de financement et de restructuration], gérant le soutien financier de l’Etat au CDR [Consortium de réalisation, la stucture publique qui gérait le passif du Crédit lyonnais], voire au président de cet établissement public en sa qualité de membre du conseil d’administration du CDR », concluent-ils.

Le 4 août, la commission des requêtes avait donné un avis favorable à l’ouverture d’une enquête sur Christine Lagarde. La commission d’instruction, qui va mener les investigations pour décider si Mme Lagarde doit être jugée pour « complicité de faux » et « complicité de détournement de fonds publics », a été officiellement saisie mardi.

RECOURS « CONTESTABLE » À L’ARBITRAGE

En juillet 2008, un tribunal arbitral – juridiction privée – avait condamné le CDR à verser à Bernard Tapie 285 millions d’euros d’indemnités, soit 400 millions avec les intérêts, afin de régler le litige qui l’opposait à l’ancienne banque publique Crédit lyonnais, au sujet de la vente d’Adidas en 1993. « Après compensation avec diverses créances, [le CDR] aurait versé un montant net de 304 millions d’euros » à l’ex-homme d’affaires, écrivent les sept hauts magistrats qui composent la commission des requêtes de la CJR.

Le texte souligne que « le principe » du recours à l’arbitrage « aurait été arrêté au moment de la prise de fonction, le 18 mai 2007 », du ministre de l’économie Jean-Louis Borloo. Christine Lagarde, qui lui a succédé le 18 juin 2007, a retenu cette option malgré « l’opposition manifestée à plusieurs reprises » par le directeur général de l’Agence des participations de l’Etat, note la CJR.

Dans une note du 1er août 2007 à l’attention de Mme Lagarde, ce dernier déconseillait à la ministre de s’engager dans la voie d’un arbitrage, qui « pourrait être considéré comme une forme de concession inconditionnelle et sans contrepartie faite à la partie adverse ».

La CJR souligne que le recours « contestable » à l’arbitrage a été décidé alors que « les chances de succès de l’instance judiciaire engagée par [les mandataires de Bernard Tapie] douze ans plus tôt étaient à tout le moins sérieusement compromises (…) Alors que des consultations de sociétés d’avocats spécialisés pouvaient laisser espérer une chance d’annulation de la sentence, la ministre a demandé par écrit aux administrateurs représentant l’Etat de s’exprimer en défaveur d’un recours en annulation ».

La crainte invoquée par la ministre « de voir s’allonger la durée des instances judiciaires et s’accroître le montant des honoraires d’avocats déjà exposés par le CDR explique mal l’abandon de ces procédures », qui étaient « proches de leur terme », souligne la CJR.

Le choix des arbitres « n’apparaît pas conforme aux pratiques habituelles », ajoute la CJR, et la décision du tribunal arbitral a satisfait « 80 % » des demandes du camp Tapie pour le préjudice matériel et « 90 % pour le préjudice moral ».

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Affaire Tapie : le PDG d’Orange interrogé

Le Monde.fr avec AFP | 09.12.2011 à 18h43 • Mis à jour le 09.12.2011 à 18h43

Stéphane Richard, PDG d’Orange et ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, a été interrogé vendredi 9 décembre par la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’affaire Tapie-Crédit lyonnais. M. Richard était « convoqué en tant que témoin », a précisé la direction d’Orange, confirmant une information de Mediapart.

La CJR a ouvert en août une enquête sur le rôle de l’ancienne ministre de l’économie, aujourd’hui à la tête du Fonds monétaire international, pour son rôle dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais, concernant l’arbitrage ayant mis fin en juillet 2008 au conflit entre Bernard Tapie et l’ancienne banque publique Crédit lyonnais, au sujet de la vente d’Adidas en 1993.

ARBITRAGE PRIVÉ

Le tribunal arbitral (une juridiction privée) avait condamné le Consortium de réalisation (CDR), structure publique qui gérait le passif du Crédit lyonnais, à verser à l’homme d’affaires 285 millions d’euros d’indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (400 millions d’euros avec les intérêts).

On reproche à Mme Lagarde d’avoir recouru à cet arbitrage privé alors qu’il s’agissait de deniers publics, d’avoir eu connaissance de la partialité de certains juges arbitres, d’avoir fait modifier le protocole initial pour y intégrer la notion de préjudice moral et de ne pas avoir exercé de recours contre cet arbitrage controversé alors que plusieurs spécialistes l’y avaient encouragée.

Stéphane Richard avait été nommé en 2007 directeur de cabinet à Bercy du ministre de l’économie Jean-Louis Borloo, et avait été reconduit à ce poste par Christine Lagarde. En août, le patron d’Orange avait contesté qu’il ait pu y avoir « un feu vert » ou une « insistance » de l’Elysée en faveur de la procédure d’arbitrage dans le dossier.

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« Il n’y a pas eu de droitisation de la campagne »

« Il n’y a pas eu droitisation de la campagne de Sarko ! », l’aveu vient de M. Hortefeux auteur de propos ouvertement racistes mais acquitté par un tribunal qui a oublié qu’il se devait de préserver l’ordre public par la condamnation de propos venant des plus hautes instances de l’état.

Pour le reste, je crois qu’il n’y malheureusement rien à contredire à cette droitisation : ni les discours de Dakar et de Grenoble n’ont été désavoués, la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers était en place, et le discours a été largement sur les plates-bandes du FN.

De droitisation, il y a donc eu et affirmer le contraire est un mensonge éhonté.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 1er juin 2012

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 » Je récuse toute notion de droitisation de la campagne de Nicolas Sarkozy « 
CHAT Brice Hortefeux, vice-président de l’UMP

Libéraux, humanistes, membres de la Droite populaire, fillonistes ou copéistes… Toutes les écuries de l’UMP et  » toutes les sensibilités de la majorité qui a soutenu Nicolas Sarkozy  » sont membres de l’association des Amis de Sarkozy, a souligné Brice Hortefeux, vice-président de l’UMP, dans un chat au Monde.fr.

L’association a tenu, mercredi 30 mai, sa première réunion. L’objectif avoué : exercer un lobbying prosarkozyste.  » Nous avons l’ambition d’aider l’Histoire à former son jugement sur un quinquennat qui restera, à nos yeux, comme un temps fort de modernisation et de réformes « , a expliqué ce proche de l’ancien président.

Au sein de cette équipe de sarkozystes, les responsabilités ont été consciencieusement distribuées :  » Christian Estrosi est secrétaire général, Maurice Leroy, Nora Berra, Claude Guéant et Christine Boutin sont vice-présidents, Alain Joyandet est secrétaire généraladjoint et Nadine Morano trésorière. Ils sont aidés par des membres fondateurs, par exemple Henri Guaino, Eric Raoult, Edouard Courtial, Philippe Goujon. Et aussi Jérôme Lavrilleux, directeur du cabinet de Jean-François Copé…  « , a énuméré le député européen, soucieux de n’oublier personne.

Interrogé sur les raisons qui ont conduit M. Sarkozy à la défaite, M. Hortefeux refuse d’y voir une conséquence négative du virage à droite pendant la campagne :  » Je récuse totalement la notion de droitisation. Je ne sais pas ce que cela veut dire. En revanche, les propositions de M. Sarkozy étaient, j’en suis convaincu, autant consensuelles dans la société que clivantes dans le microcosme. Pour le reste, M. Sarkozy a eu le courage de dire très tôt qu’à l’évidence certaines réformes étaient inachevées et que certaines initiatives de forme auraient pu être évitées « , glisse-t-il diplomatiquement, référence à la période  » bling-bling  » du quinquennat.

Concernant la campagne des législatives, le numéro 2 de l’UMP a annoncé qu’aucun meeting national ne serait organisé du fait de  » la difficulté de coordonner les emplois du temps de campagne déjà très largement définis pour les leaders « . Mais, a-t-il ajouté,  » il est vrai qu’une autre raison est clairement apparue : le coût d’une telle manifestation dans un contexte budgétaire contraint « .

Enfin, à propos des changements opérés à la tête des services de police et à la préfecture de Paris, l’ancien ministre de l’intérieur reconnaît la valeur des nouveaux nommés mais regrette néanmoins  » que, pour des raisons purement politiques, Manuel Valls, ministre de l’intérieur, ait décidé de changer des hauts fonctionnaires extrêmement compétents et grands serviteurs de l’Etat. Ce qui n’enlève rien aux mérites de ceux qui ont été choisis par le nouveau pouvoir « .

Eric Nunès

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Un article sur Grenoble

Voici un article sur M. Destot, maire de Grenoble. Rien à voir avec la 9e ? Rendez-vous en fin d’article 

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 06 Juin 2012

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Les réussites et les paris manqués de Michel Destot Mais a échoué, une nouvelle fois, à devenir ministre
Le maire se targue d’avoir métamorphosé la ville.
Grenoble Envoyé spécial

Bravo madame la ministre !  » Posant au milieu des enfants et des mères de famille d’une école du quartier populaire de Tesseire, à Grenoble, Geneviève Fioraso rayonne. Elle a renvoyé son officier de sécurité pour conduire elle-même sa voiture le temps de son séjour.

Députée, élue locale de longue date dans cette agglomération ancrée à gauche, elle ne cache pas que sa nomination comme ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur a été plutôt surprenante, même si elle est saluée par toute la classe politique locale.  » J’ai même raccroché la première au nez du premier ministre à la fin de la conversation. Mon assistante était scandalisée « , s’amuse cette ancienne enseignante, passée par le cabinet d’Hubert Dubedout, l’emblématique maire de Grenoble (1965-1983), avant de suivre Michel Destot, l’actuel édile, dont elle fut directrice de cabinet chargée de l’innovation.

En 2007, c’est à la surprise générale qu’elle avait enlevé la 1re circonscription de l’Isère à une droite divisée. Aujourd’hui, elle est de retour dans la ville pour conserver ce siège de député.  » Si je le perds, je ne suis plus ministre « , rappelle-t-elle à un passant. A quelques mètres de là, dans le bâtiment à l’allure soviétique de la mairie de Grenoble, l’ambiance est tout autre. Michel Destot, député de la 3e circonscription et maire, depuis 1995, de cette ville sertie entre trois massifs montagneux, qu’il a reprise à Alain Carignon, le maire, condamné à cinq ans de prison pour corruption et abus de biens sociaux, ne cache pas sa déception.  » C’est dur, c’est vrai, quand le matin vous avez été choisi et que le premier ministre vous rappelle le soir pour vous dire que la parité a fait que finalement, non « , admet l’élu.

Selon ses opposants, M. Destot paye ses  » mauvais choix  » de la primaire : soutien actif de Dominique Strauss-Kahn, il a ensuite rallié Martine Aubry. Et s’il a rencontré des chefs d’entreprise pour le compte de François Hollande et hérité de la codirection du conseil des élus durant la campagne, il n’a pas pu obtenir le poste qu’il briguait.

Pour la seconde fois, après 1997, M. Destot rate au dernier moment le coche du gouvernement. L’élu se console en évoquant, au travers de la nomination de Mme Fioraso, la  » reconnaissance du travail accompli sur la ville depuis vingt ans « .

Michel Destot ou Geneviève Fioraso, leurs parcours sont proches et ressemblent à Grenoble. A la fin des années 1980, le premier, ingénieur nucléaire de formation, avait embauché la seconde, dans sa start-up, Corys. Ils partagent ce même tropisme grenoblois pour les nouvelles technologies et les entreprises innovantes.  » L’histoire de la technopole grenobloise commence dès le XIXe siècle avec l’hydroélectricité et les écoles d’ingénieurs « , raconte Gilles Novarina, directeur de l’institut d’urbanisme de la ville,  » elle continue avec Louis Néel et les centrales nucléaires « . Le Prix Nobel de physique et père du nucléaire français choisit Grenoble, et conserve le même schéma de partenariats entre recherche et industrie avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA-LETI) et son accélérateur de particules, installés au nord-est de la ville. Les besoins de ce pôle conduiront ensuite au développement de l’informatique, toujours dans l’agglomération, mais à l’ouest, vers la riche commune de Meylan. Plus récemment, le secteur de l’informatique a eu besoin de la microélectronique, développée au travers du projet de Minatec et de Giant, deux pôles installés au nord-est, dans la zone du CEA.

Si elle ne représente  » qu’un tiers des emplois et 25 % des revenus de l’agglomération « ,  » la « Silicon Valley » grenobloise existe bel et bien « , assure M. Novarina, avec  » un milieu scientifique fort et puissant, qui produit un vrai discours, des clubs, des réseaux « . Et des élus, comme M. Destot, ou Mme Fioraso, dont le concubin, Stéphane Siebert, adjoint municipal, est aussi directeur adjoint du CEA Grenoble.

 » Destot, Fioraso, Siebert, c’est le CEA dans la mairie, Fioraso à l’enseignement supérieur, c’est le CEA au ministère « , s’agace l’écologiste Raymond Avrillier. Sa formation, l’Association démocratie écologie solidarité (ADES), a aidé M. Destot à remporter la mairie, en 1995. Mais elle a rapidement pris le chemin de l’opposition aux projets du maire.

En trois mandats, Michel Destot n’aura pas failli à la tradition grenobloise de maires bâtisseurs : côté high-tech, Minatec et Giant, mélanges de laboratoires de recherche, de campus et de pépinière d’entreprises innovantes centrées sur la microélectronique et les nanotechnologies. Côté urbanisme, trois nouvelles lignes de tramway dans l’agglomération ; plusieurs revalorisations de quartiers, ou encore un stade, construit dans le seul parc de la ville, l’un des facteurs de rupture avec les écologistes.  » Je suis fier de mon bilan, et les Grenoblois aussi, la ville s’est métamorphosée « , assure l’édile, qui évoque aussi ses efforts pour réduire la fracture entre sud, plus pauvre, et nord où se concentrent entreprises et hauts revenus.

Mais à beaucoup tenter, Michel Destot a aussi connu l’échec. La candidature de Grenoble aux Jeux olympiques, balayée au profit d’Annecy ; le stade conçu pour une équipe de football qui a disparu de l’élite ; la rupture avec les écologistes, qui l’a conduit à s’allier au MoDem, et à prendre dans sa majorité d’anciens alliés d’Alain Carignon ; des oppositions multiples d’une partie de la population, notamment contre un projet de rocade nord, porté par le conseil général mais soutenu par lui ; ou encore l’échec de sa candidature à la tête de la communauté d’agglomération de la ville, la Métro.  » Il a eu une période de scoumoune « , reconnaît un député socialiste de l’agglomération.  » Il est certain que lorsqu’on ne fait rien, on ne risque rien « , se défend M. Destot, qui cite un sondage révélant que 75 % des Grenoblois le jugent comme un très bon maire.

Les opposants à M. Destot ne disent pas la même chose.  » Séisme « ,  » coup de massue  » ou  » psychodrame « , tous évoquent un revers de taille pour l’édile, qui a  » nourri le serpent en son sein « . Tous vantent également la compétence de Mme Fioraso. Si cette dernière doit l’essentiel de sa carrière au maire de Grenoble, qui la fit passer de son entreprise au cabinet de sa mairie, puis l’aida à obtenir l’investiture sur la 1re circonscription, elle assure que rien ne lui a été offert.  » En 2007, on m’avait dit : « Si tu gagnes les législatives, ce sera un miracle » « , corrige cette fille de normaliens, qui rappelle qu’elle travaille  » depuis vingt ans sur les questions d’innovation « .

L’affaire n’est pas sans conséquences sur les municipales de 2014. Jugé quelque peu  » absent  » de la scène locale ces derniers temps, M. Destot avait déjà préparé sa succession, après trois mandats à la tête de la ville. Et s’il se refuse à en parler, alliés, opposants ou observateurs évoquent le même arrangement. A Jérôme Safar, son premier adjoint, la mairie en 2014, et à son suppléant et ancien collaborateur, Olivier Noblecourt, la législature. Ce dernier devra passer son tour, pour l’instant du moins : M. Destot fera campagne pour un sixième mandat dans cette circonscription, qui a voté Hollande à plus de 64 %. Quant à la mairie, elle aiguise les ambitions. La droite rêve de la reconquérir à la faveur d’un désaveu national envers le PS, tandis que les écologistes voient en Grenoble une terre de conquête possible, et rêvent d’une alliance avec le Front de gauche.

M. le maire ne cache pas qu’il espère une mission ou une nomination au niveau national pour  » sortir par le haut  » de sa ville. Et rejette toute comparaison avec Hubert Dubedout. Ce dernier, après dix-huit ans à faire de sa ville l’un des laboratoires de la gauche, rata la marche gouvernementale. Seul maire d’une grande ville socialiste à ne pas être au gouvernement de Pierre Mauroy en 1981, la figure presque fondatrice de Grenoble dut se contenter, en 1983, de la direction de l’Association technique de l’importation charbonnière, en guise de lot de consolation.

Samuel Laurent

    André Vallini, victime des affaires locales

    C’est un autre déçu du gouvernement. Le sénateur de l’Isère et président du conseil général, André Vallini, faisait figure, durant la campagne, de ministre de la justice en devenir. Il n’a finalement rien obtenu. En cause : une accusation de harcèlement moral de la part d’une ancienne collaboratrice, qui s’estimait  » mise au rencart  » au profit d’une autre assistante, ancienne Miss Isère. L’histoire s’est conclue par une conciliation. Mais M. Vallini est aussi visé par une plainte pour  » concussion « , un conseiller général UMP l’accusant d’avoir utilisé les ressources du conseil pour ses mandats nationaux. S’il n’est pas exclu que M. Vallini finisse par obtenir un poste au cours du quinquennat, sa circonscription, la 9e de l’Isère, est convoitée par l’UMP. Investi au Sénat en septembre 2011, il avait laissé son siège de député, arraché à la droite. L’investiture a été offerte à une candidate écologiste, Michèle Bonneton, mal connue localement.

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Les vicissitudes d’une député sortante à Paris

J’ai trouvé cet article très touchant car je me reconnais dans cette femme qui a été salariée et qui s’est dédiée aux gens par son engagement. On lui reproche d’avoir quitté les verts pour le Front de Gauche ? La belle affaire ! L’étiquette politique ne change pas les gens pour autant. Il faut voter pour les valeurs des personnes, non pour l’étiquette politique.

Bonne chance à elle en tous cas… même si on n’est pas du même bord…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 1er Juin 2012

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Martine Billard, le baroud d’honneur d’une députée pas comme les autres
La candidate du Front de gauche à Paris a peu de chances de retrouver un siège à l’Assemblée

Au mur de sa permanence de la rue Notre-Dame-de-Nazareth, au coeur de Paris (3e arrondissement), la très discrète Martine Billard contemple la carte de la circonscription où elle se présente. Députée sortante de l’ancienne 1re circonscription, elle doit affronter une situation nouvelle.

Alors qu’elle représentait à l’Assemblée nationale les quatre premiers arrondissements de la capitale, le redécoupage de 2009 ne lui laisse pas d’autre possibilité que d’aller dans la 5e circonscription, qui associe  » son  » 3e arrondissement au très socialiste 10e. Elue en 2002 et en 2007 sous l’étiquette des Verts, avec le soutien du Parti socialiste (PS), elle défend aujourd’hui les couleurs du Front de gauche – elle est issue du Parti de gauche, dont elle est coprésidente avec Jean-Luc Mélenchon.

Elle sait que la partie est loin d’être gagnée face à Seybah Dagoma (PS), adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë.  » C’est une femme de dossiers, qui n’a pas d’implantation locale dans la circonscription « , affirme un proche de Mme Billard. Venue soutenir celle-ci, mercredi 30 mai, M. Mélenchon s’est indigné de  » l’inélégance et de la brutalité  » des socialistes,  » qui ont l’intention de l’empêcher d’être réélue « .  » Je m’attaque à une montagne « , a d’ailleurs fini par lâcher la députée sortante.

Rien ne destinait à la députation cette fille d’une résistante déportée en 1944 à Ravensbrück, devenue assistante sociale à son retour des camps et qui a élevé seule ses trois enfants à Paris. A 16 ans, Martine Billard commence à travailler pour payer ses études. A la même époque, elle découvre le militantisme avec Mai 68 avant de rejoindre une organisation d’extrême gauche, Révolution !

Mais ce n’est qu’en 1993, après s’être investie dans le milieu associatif, qu’elle rejoint les Verts. Tête de liste aux municipales de 1995 dans le 20e arrondissement, elle devient conseillère de Paris, tout en conservant son travail à temps partiel dans une entreprise de services informatiques. Un emploi dont elle sera licenciée en 2001, quelques mois avant d’entrer à l’Assemblée nationale. L’un de ses assistants parlementaires, Thomas Giry, la décrit comme  » une bosseuse « . Elle est aussi connue pour son assiduité.  » Je ne cumule rien, je me consacre totalement à mon mandat « , indique-t-elle.

Son meilleur souvenir ?  » En termes d’intérêt du travail – de députée – , ce fut, sans conteste, Hadopi « , la loi contre le téléchargement illégal – elle en fut l’une des plus farouches adversaires.  » Il y a eu une mobilisation énorme, se souvient-elle. Les internautes nous envoyaient des commentaires en direct.  »  » C’était une bataille en osmose avec tous les citoyens qui la portaient « , ajoute-t-elle.

Changement de couleur

Son pire souvenir ? Les lois sur les retraites et sur le travail du dimanche. Pour cette ancienne déléguée du personnel, ces deux textes vont à l’encontre des droits des travailleurs.  » Il y a de moins en moins de députés qui ont été salariés et qui connaissent la réalité du monde du travail, regrette-t-elle. Le profil est de plus en plus le même : grandes écoles, énarques, professions libérales ou permanents politiques. « 

Même ses concurrents trouvent difficilement à redire.  » C’est une députée qui fait son boulot « , indique sobrement Pierre Aidenbaum (PS), maire du 3e arrondissement, son suppléant depuis 2007. Désormais suppléant de Mme Dagoma, M. Aidenbaum préfère développer ce qui l’a  » beaucoup gêné  » : le changement de couleur politique de Mme Billard en cours de mandat. En 2009, elle a en effet quitté les Verts pour rejoindre le Parti de gauche.  » C’était l’aboutissement d’une insatisfaction par rapport à la ligne politique des Verts, notamment sur la question du travail « , explique-t-elle. Son suppléant aurait trouvé  » normal qu’elle démissionne et qu’elle se représente « .

De son expérience à l’Assemblée nationale, Mme Billard retire une certaine défiance.  » Pour les gens, les députés sont des privilégiés, c’est normal, souligne-t-elle. Mais, de fait, on sent la différence de classe. Certains ne vous diront jamais bonjour, à droite comme à gauche. Vous n’êtes pas de leur monde.  » Elle semble s’en moquer, même si ces mots témoignent d’une volonté de tracer son chemin.  » J’aimerais bien être réélue : j’ai toujours été dans l’opposition… « , précise-t-elle.

Si ce n’est pas le cas, elle sait qu’à près de 60 ans, il lui sera difficile de retrouver un travail.  » Quand vous êtes employé dans le privé, c’est quasiment impossible, d’autant plus quand vous avez l’étiquette Front de gauche « , juge-t-elle. En attendant sa retraite, en tant que députée sortante, elle aura droit à l’allocation de retour à l’emploi des députés. Elle s’empresse de préciser qu’elle ne sera pas à plaindre.  » J’ai commencé ma vie au chômage, je risque de la finir au chômage mais pas au même taux ! « , sourit-elle.

Raphaëlle Besse Desmoulières

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La politique comme on l’aime

Ca, c’est la politique comme on l’aime ! On ne parle pas de la population, de ses problèmes, de ses attentes. Non. On parle égo, postes, être maire pour accéder au pouvoir, être député pour faire de même… Le pouvoir et tout l’argent, les avantages qui vont avec…

Et dans le rôle de l’avocat du diable, quelqu’un que nous connaissons bien sur cette circonscription. Quelqu’un qui défend son patron, trop lâche pour annoncer son retrait lui même. Alors, soldat Polat sauve Ryan-Carignon.

Ca serait marrant si l’électorat n’était pas oublié et n’était pas, une fois de plus, comme la bonne pâte qui n’est bonne qu’à mettre un bulletin dans l’urne histoire que les guignols puissent faire de la politique.

C’est pour mettre un coup de pied dans cette fourmilière que je me bats.

En attendant une petite vidéo en cadeau pour y voir notre politicien professionnel.

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Débat sur la neuvième ciconscription de l’Isère

Un débat auquel je n’ai pas participé  car on ne m’a pas invité.

Qu’importe, j’y apporte quand même mes réponses…

http://ma-tvideo.france3.fr/video/55234316192s.html

01:08 Les candidats représentent, pour leur parti, 70% des suffrages lors de la dernière présidentielle, alors que Anne Gérin, candidate de Borloo, n’a pas été représentée… C’est bizarre, alors que ni le Front National ni le MoDem ne sont présents.

03:02 : Mme Bonneton : « […] les marais étaient considérés sans importance […] » : n’importe quoi… Les marais ont toujours été considérés comme une base indéniable naturelle. Elle a cependant raison d’insister pour préserver ces lieux.

05:07 : Mme Bonneton ne répond pas à la question concernant le fait qu’elle fait alliance avec le PS sur la 9e, mais que EELV s’oppose au PS, sur les autres. Elle louvoie, sur des valeurs communes… En somme, elle dit que sur la 9e, on insiste sur les valeurs communes mais que pour les autres circonscriptions, on se battra sur les différences. C’est un peu léger comme explication.

08:50 : Mme Gérin dit que le parti radical est différent de l’UMP alors que ça n’a pas empêché Borloo de faire parti du gouvernement de Sarko pendant longtemps. C’est oublier aussi un peu rapidement que Borloo a quitté le gouvernement car il n’a pas eu le poste de premier ministre… Bref, il ne faut pas oublier que Parti Radical et UMP c’est blanc bonnet et bonnet blanc.

11:09 : Grace à l’effort de ses deux grand pères mineurs de fond, M. Polat sait ce que c’est que la valeur travail… Mouais. En tous, cas, ça nous fait au moins un point commun : mon grand-père aussi était mineur de fond…

14:13 : M. Toillier est de Lorraine, tout comme moi. Ca me fait un point commun.

16:13 : Engagement syndical pour M. Toillier : c’est bien, encore un point commun avec moi !

20:31 : ON PARLE DE MOI !

21:15 : Trop fort ! EELV et PS : candidature commune ! C’est pas ce qui avait décidé avant, mais comme EELV était sur de perdre, on va chercher le PS pour gagner avec la signature de M. Vallini. Espérons que l’électorat avalisera ces petits arrangement entre amis.

22:15 : M. Polat remet les pendules à l’heure concernant le fait que Mme Bonneton se revendique d’une candidature commune alors qu’à la présidentielle, elle a soutenu Mme Joly.

22:30 : Mme Bonneton qui dit qu’elle n’a pas soutenu sa candidate : belle preuve de fidélité ! Si elle est aussi fidèle avec sa candidate qu’avec son électorat, je pense que l’on peut voter pour elle. M. Polat lui a tendu un piège et elle est rentrée dedans les deux pieds joints !

25:03 : Au contraire de ce que dit M. Toillier, le score du FDG est du à M. Mélenchon, qui a les idées du PC. La personnalité de M. Mélenchon y est pour beaucoup. Ainsi le Front du Gauche ne constitue qu’une recette réchauffée du Parti Communiste de naguère, avec un fort en gueule à sa tête du nom de Mélenchon. Tout change… mais rien ne change.

29:32 : « Renouveau de la vie politique » : Mme Bonneton se fout de nous là ! Une politique basée sur la coopation et l’héritage n’est pas un renouveau ! Et maintenant, elle loue M. Vallini qui a ce talent de cumuler le poste de sénateur et de président de l’Isère ! Elle se fout de son électorat !

31:17 : Renouvellement = accord, vieille cuisine politique : bien joué M. Polat, c’est ce que je viens de dire…

32:14 : Mme Gérin est soutenue par le nouveau centre, c’est à dire ceux qui ont quitté Bayrou en 2007 pour récupérer leur siège à l’Assemblée Nationale. De belles valeurs politiques !

34:07 : M. Mahier n’est pas centriste d’après M. Toillier, je suis d’accord.

38:00 : Mme Bonneton est très vague et ne répond pas aux questions de gouvernance de M. Toillier. Il dit qu’il n’y a pas de cohérences de vote, au niveau local et national entre les verts et le PS. Je pense qu’il a raison.

38:39 : Mme Bonneton est très sèche vis à vis de M. Toillier qui lui a posé une question et qui n’a pas les réponses qu’il est en droit d’attendre. Elle ne répond pas au fait qu’il n’y a pas de cohérence sur les prises de positions entre les verts et le PS.

45:35 : Mme Bonneton botte en touche et ne prend pas position sur Center Parcs. Il n’y a pas de pour et de contre. Tout le monde s’interroge, donc, elle s’interroge aussi… Elle verra en temps voulu. En fait non, elle fera ce qui sera décidé entre les pour et les contre… S’ils tombent d’accord, sinon, elle ne fera rien.

47:02 : M. Polat est fort et renvoie Mme Bonneton dans ses cordes. Par contre, je ne suis pas d’accord avec M. Polat sur ce projet. L’emploi ne peut pas tout justifier : quand on aura dévasté tout un ensemble naturel, on fera quoi avec 450 emplois ? Qui plus est, on ne sait pas quels seront la nature de ces emplois.

49:00 : Comme M. Toillier, je pense que le financement public d’une structure commerciale n’est pas saine, surtout quand on pense à l’impact écologique du projet. Pour moi, il faut renverser le paradigme. Il faut l’implantation d’une structure écologique forte et pérenne, génératrice d’emplois avec un minimum d’engagement de financement public pour éviter un effet d’aubaine de la part d’un Center Parcs qui s’implanterait plus pour recevoir des aides publiques qu’être profitable économiquement. La priorité doit aller au projet écologique. On ne me fera pas croire qu’avec les moyens actuels, il n’est pas possible de construire de telles structures sans écologie et sans développement durable. On peut faire de ce dossier un laboratoire qui allie performances économiques et performances écologiques. L’un ne doit pas aller sans l’autre.

52:00 : Le code du travail protège plus le CDI que le CDD M. Polat. Si vous aviez bossé un jour, M. Polat, vous le sauriez. M. Polat, on ne peut pas se contenter de visiter les entreprises une fois tous les 5 ans, quand on est en campagne, pour savoir comment se passe le milieu du travail. Il faut y avoir vécu pour le savoir. C’est encore mieux d’avoir eu des responsabilités de représentant du personnel, comme je les ai eues comme siégeant au Comité d’Entreprise et comme Délégué du Personnel.

54:30 : Mme Bonneton dit que M. Polat caricature alors qu’il n’a fait que mettre le doigt sur les limites des emplois jeunes.

55:52 : ON PARLE ENCORE DE MOI !

57:20 : M. Polat rappelle que M. Vallini n’a pas défendu le projet d’hôpital sur Voiron, tout occupé qu’il était à son cumul de mandat. C’est pour cela que c’est le cumul des mandats qui est problématique, non le cumul des indemnités parlementaires.

58:49 : Concernant les maisons de santé, pour moi, il faut aller plus loin : il faut remettre en cause la libre implantation des médecins sur le territoire Français. Pour avoir des maisons de santé, il faut y mettre des médecins. Une maison de la santé sans médecin est une maison qui ne sert à rien. Le médecin ne pourrait profiter du remboursement de la sécurité sociale que s’il est prouvé qu’il n’est pas dans un territoire sur-doté en médecin. C’est cela la base en matière de santé que je prône. A gauche, un graphique montrant la densité de médecins pour 100 000 habitants.

60:09 : Mme Bonneton a raison en disant que l’UMP a privatisé la santé. C’est on ne peut plus vrai.

61:16 : M. Toillier : je ne suis pas d’accord pour une santé gratuite. Une santé doit être gratuite pour les plus pauvres, mais payante pour les plus riches pour pouvoir financer la santé des plus démunis. C’est la base d’une politique de santé responsable consistant à instaurer une solidarité sociale forte.

63:33 : Il n’y a pas d’argent Mme Bonneton ! On a 50Mds d’euros de dépensés chaque année en plus de ce qui rentre dans les caisses ! Ce n’est pas parce que le PIB est important que nous sommes riches. Le PIB est une valeur économique qui ne dit pas s’il reste de l’argent à la fin de l’année dans les caisses. En l’occurrence, il n’en reste pas. Mme Bonneton, vous avez d’énormes lacunes en matière économique. Ces lacunes sont graves car elles ne sont même pas au niveau d’un étudiant de première année d’université. Il va vraiment falloir que vous preniez des cours d’économie sous peine de vous voir retoquer régulièrement par vos futurs collègues à l’Assemblée Nationale.

65:30 : Smic à 1700Euros : une vraie mesure de Père Noël M. Toillier. Soyons un peu réaliste voulez-vous ?

67:44 : On demande des apprentis alors que l’on ne change pas la mentalité, à l’intérieur de l’éducation nationale, consistant à dévaloriser la qualification professionnelle. L’emploi est avant tout une question d’éducation. Ce qu’il faut c’est changer cette mentalité éducative consistant à dévaloriser le professionnel en essayant de pousser à un haut taux d’obtention du Bac. Un Bac pour faire quoi quand l’échec se retrouve dans les années de supérieur ?
Il faut réellement transformer l’éducation afin de former des citoyens, mais aussi des personnes prêtes à rentrer sur le marché du travail avec un métier, et que le jeune soit fier d’avoir effectué ce parcours, sans qu’on lui ai fait ressentir qu’il a été dans une filière professionnelle par échec. Concrêtement, c’est instaurer deux filières : une générale et une professionnelle, chacune dénuée d’une notion de niveau. L’élève, en fonction de ses résultats, suivrait une filière ou l’autre et pourrait utiliser des passerelles entre les deux. L’enseignement général doit avoir la même valeur que l’enseignement professionnel. Aucun travail ne doit être honteux. C’est cela ma priorité concernant l’éducation et l’emploi qui sont deux notions liées voir intriquées.


69:09 : Une banque d’investissement aux PME, c’est une bonne idée.

69:40 : Le photovoltaïque est dépassé Mme Bonneton. Le photovoltaïque est actuellement produit en Chine pour des questions de coût. Il ne faut plus se positionner sur la production mais bel et bien sur la recherche et le développement.

70:12 : Les transports. Il faut penser à autre chose qu’à l’ère du tout voiture car, même les automobilistes n’en veulent plus. Les automobilistes subissent les bouchons, les automobilistes subissent la montée sans fin du prix de l’essence. Il faut passer maintenant à un autre paradigme.

71:20 : Le Voironnais ne pourra jamais créer seul les emplois nécessaires à débouchonner l’entrée sur Grenoble. Il faut être réaliste.

71:52 : Il faut augmenter les dessertes de transport en commun et surtout, les modes de transports en commun en favorisant une implantation multi-modale : SNCF, bus, tramway mais aussi transport par câble qui offre une alternative audacieuse, futée et économiquement avantageuse.

74:02 : Le télétravail ne marche que pour le tertiaire Mme Bonneton.

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Et si tout commençait aujourd’hui ?

Voici mon premier tract d’engagement réel dans la vie politique. Il a deux ans. Depuis, Corinne Lepage et Jacqueline Joannon, m’ont mis le pied à l’étrier et je les en remercie grandement. En attendant, bonne lecture.

« Cher Monsieur Vallini, je trouve particulièrement curieuse la situation que je vais vous exposer dans ces lignes. Je me pose des questions : elles concernent le fait que de nombreux automobilistes ont perdu, ces derniers temps, leurs points de permis de conduire suite à l’installation des radars automatiques. Des avocats profitent de cette situation dans la mesure où ils facturent très cher à leur client le fait de pouvoir récupérer ces points près les Tribunaux Administratifs. En effet, ils utilisent le fait que l’Etat, par manque de moyens, ne notifie pas la suppression de points aux contrevenants par lettre recommandée avec accusé de réception. Ainsi, sur un simple vice de forme, ces avocats font récupérer l’intégralité de leurs points à des automobilistes fautifs. Est-il bien normal que les automobilistes les plus riches, ceux étant à même de payer 4000Euros pour un dossier, soient ceux qui peuvent se permettre de commettre les infractions sur les routes ? Est-il bien normal qu’un ouvrier en retard au boulot le matin se voit retirer son permis sans aucun recours possible par manques de moyens ? Est-il bien normal que l’Etat, en voulant réaliser des économies de bout de chandelle incite à une telle inégalité ? Est-il bien normal que l’Etat viole par elle-même une procédure pénale que ses législateurs, dont vous faites partie M. le Député, ont instauré ? Je pense que non. Je vous saurais donc gré de bien vouloir soulever cette question et de faire le nécessaire afin que l’Etat fasse correctement son travail, c’est à dire, envoyer les avis en recommandé avec accusé de réception, afin que les plus riches de non concitoyens ne se croient plus tout permis sur les routes sous prétexte qu’ils ont les moyens de se payer une bonne défense. Je compte donc sur votre action en tant que Député de la neuvième circonscription de l’Isère afin de défendre l’intérêt général lié à cette question afin de rétablir l’égalité devant tous les citoyens devant la loi. Très cordialement, Philippe NOVIANT ».


Aaaaahhhh ! J’étais fier de moi en ce jour de 2006 ! J’avais bien bossé ! J’avais pris ma plus belle plume et essayé d’utiliser ma plus belle prose pour défendre les intérêts de mes concitoyens ! J’avais donc envoyé une belle lettre à M. Vallini, qui a fait partie de l’enquête parlementaire liée au drame d’Outreau. Comme il avait fait du bon boulot dans ce dossier, la présente demande était une formalité : d’ici deux mois, j’aurais reçu réponse et sous six mois, l’Etat faisait correctement son boulot et l’égalité des citoyens devant la loi était respectée. Bref, ce devait être une formalité.
J’ai donc attendu une réponse de mon député : 15j, 30j, rien… 3 mois, 6 mois : rien. J’envoie une lettre de rappel : une lettre type me dit qu’on a reçu ma réponse. Quelles sont les actions engagées ? Pas de réponse. Je téléphone à la permanence, là, on me dit que M. Vallini ne reçoit jamais les contribuables (sic!) : « Vous comprenez, il a beaucoup de travail, il est aussi Président du conseil général de l’Isère ! »


Et si c’était ça le problème ? M. Vallini est le président de département ET député de la neuvième circonscription de l’Isère. Moi, stupidement, je croyais que le boulot de député était un boulot à plein temps. A 10000 Euros le job, par mois, la moindre des choses serait d’exercer ce job à pleins temps non ? Et bien non justement. M. Vallini fait des heures sup. « Travailler plus, pour gagner plus » est la devise de notre député, tout en oubliant un peu joyeusement que je fais partie des contribuables qui mettent la main à la poche pour payer son salaire à la fin du mois.


Un collègue de boulot qui habite Bernin me faisait remarquer : « Qu’est-ce qu’on peut voir Vallini dans son papelard qu’on reçoit dans les boites aux lettres sur le département ! ». Je lui ai répondu : « M’en parle pas ! Le problème c’est que ce Monsieur est aussi notre député, et que de ce point de vue là, il est d’une absence totale ! ».


Bref, je l’ai un peu sévère. En tant que simple citoyen, je faisais confiance à mon député de circonscription pour défendre l’intérêt général, et l’intérêt général a fait pschit. Que faire alors ? Attendre 2012 pour voir arriver un Fabien de San Nicolas, toutou de Sarkozy en puissance qui fasse tout autant le beau ? Attendre ? Attendre qui ? Attendre quoi ? Quel politicard local ou parachuté, faisant partie du même sérail que les autres serait à même l’intérêt des citoyens de la neuvième ?


Qu’à cela ne tienne, je tente ma chance ! Aucune chance je n »ai, et je n’en ai rien à carrer !
Je suis ingénieur informaticien, n’ai aucune notion de politique de haut niveau consistant à mettre des peaux de banane sous les pieds de mes potes, mais au moins j’ai cette conviction que l’on peut changer la France en mettant en fonction des responsables qui se veulent être au service, non de leur intérêt personnel, mais de l’intérêt général.
Je veux servir les gens et les aider, alors, même si je n’ai aucune chance, je la tente quand même, ne serait-ce que pour se marrer un bon coup et pouvoir dire que l’on a tout tenté.


Je me lance donc dans l’aventure avec 20 tracts à distribuer par semaine sur le marché de Voiron. Y’aura mon site web et que ça. Il n’y aura que mon envie, que mon enthousiasme, et que cette croyance, totalement crétine, que la politique est là pour servir et non pour se servir.


Il y a cette foi, cette insouciance, cette envie de dire « tous pourris », mais si personne ne se lance alors la pourriture n’est-elle vouée qu’à proliférer ?


Car je n’ai aucune chance, car cette entreprise est d’une bêtise et d’une naïveté exacerbée, je me lance, car j’ai des convictions. Vaille que vaille, je tente et si même si j e suis ridicule, tant-pis.


J’ai envie de pouvoir dire que je l’ai fait et que si j’ai raté, j’aurais tout tenté.


Je veux pouvoir me regarder dans une glace.

Et si tout commençait aujourd’hui ?

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