Il faut contrôler certaines des centrales nucléaires Françaises

C’est une alerte qu’il faut prendre très au sérieux. Il y a des fissures sur certaines cuves Françaises et il faut y faire très attention. De plus, à priori, la situation Belge est pire que la nôtre. Ce n’est pas un soulagement. Les méfaits des accidents nucléaires ne connaissent pas de frontière. Ainsi, si des défauts sont détectés sur certaines centrales, il faut que les mesures correctrices puissent être apportées internationalement. Pourquoi ne pas imaginer que Areva puisse aider les belges en la matière ?

C’est une question d’urgence et de responsabilité internationale.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 12 Août 2012

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Des micro-fissures sur les cuves de dix réacteurs français
Les défauts constatés à la centrale belge de Doel alertent l’Europe et les Etats-Unis

A l’initiative de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire belge (AFCN), des représentants des autorités de sûreté nucléaire de sept autres pays européens (France, Suisse, Suède, Pays-Bas, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni), ainsi que des Etats-Unis, se sont réunis jeudi 16 août à Bruxelles. Ils doivent examiner la situation de la cuve du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, près d’Anvers, où des milliers de possibles fissures ont été découvertes. Ils devraient se revoir en octobre, quand les résultats d’analyses complémentaires effectuées en Belgique seront disponibles.

Ces pays avaient été invités car certains d’entre eux possèdent des réacteurs – une vingtaine au total – dont la cuve, comme celle de Doel 3, avait été fournie, il y a une trentaine d’années, par le groupe néerlandais Rotterdamsche Droogdok Maatschappij (RDM), aujourd’hui disparu.

A l’issue de cette réunion, le patron de l’AFCN, Willy De Roovere, a dévoilé l’étendue des  » potentielles fissures  » détectées en juin et juillet sur la cuve de Doel 3 : elles seraient au nombre de 8 000 et d’une taille d’environ 20 mm.

 » Malaise « 

Ces défauts sont situés dans la masse des cylindres d’acier formant la cuve abritant le coeur du réacteur. Ils sont selon toute vraisemblance présents depuis la fabrication de l’acier brut par le groupe allemand Krupp (aujourd’hui ThyssenKrupp) ou sont apparus au moment du forgeage des cylindres par RDM.

Selon M. De Roovere, ces fissures, détectées par capteurs à ultrasons, sont presque parallèles aux parois des cylindres. Elles présentent donc moins de risques pour la solidité de la cuve que si elles étaient perpendiculaires aux parois. Mais leur grand nombre  » crée un sentiment de malaise « , souligne le directeur de l’AFCN.

A l’arrêt jusqu’au 30 septembre, Doel 3 ne sera autorisé à redémarrer que si Electrabel, l’exploitant de la centrale, filiale du groupe français GDF Suez, parvient à convaincre les experts qu’il n’existe aucun risque que ces anomalies se transforment en véritables fissures, par lesquelles de l’eau de refroidissement pourrait s’échapper, mettant à nu le réacteur.

 » Ce sera difficile à prouver « , a averti M. De Roovere, qui juge la date du 30 septembre peu réaliste et se dit  » sceptique  » quant à l’avenir de ce réacteur de 1 000 mégawatts. Il a aussi écarté l’hypothèse d’une réparation ou d’un changement de cuve.

L’autorité de sûreté belge a également révélé que c’était suite à la découverte, en 2004, de fissures sur les cuves de réacteurs français, notamment au Tricastin (Drôme), que la Belgique avait décidé de planifier des contrôles plus poussés de ses centrales.

De fait, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française fait état, dans une note de novembre 2010 – passée inaperçue – de la détection, depuis 1993, de 33  » défauts sous revêtement  » (des fissures situées sous le revêtement interne en acier inoxydable) sur les cuves de 10 réacteurs. Plus de la moitié d’entre elles (17) affectent le réacteur 1 de Tricastin, les autres se trouvant sur les réacteurs de Fessenheim 1 et 2, Chinon B-3, Gravelines 6, Blayais 2, Dampierre 3, Saint-Laurent B-1 et B-2.  » Les défauts découverts jusqu’à aujourd’hui ne dépassent pas une dizaines de millimètres de hauteur « , indique l’ASN, qui estime qu’ils  » ne sont pas comparables à ceux détectés à Doel 3 « . Un contrôle supplémentaire, entre les visites décennales réglementaires, a néanmoins été décidé pour Tricastin 1.

Greenpeace s’étonne de la  » différence d’approche  » entre les autorités de sûreté française et belge, la première considérant que  » ces micro-fissures ne sont pas nocives « , tandis que la seconde envisage, si ses craintes se confirment, de fermer définitivement deux des principaux réacteurs du pays.

Pierre Le Hir et Intérim (à Bruxelles)

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Quand le gaz de schiste promeut la culture de certaines plantes

Cet article est très surprenant et très intéressant. Il évoque les besoins dans une certaine plante, le guar, par les producteurs de gaz de schiste.

Cela mènera-t-il au problème d’alimentation du bétail ? Cela pourra-t-il mener à une problématique de mono-culture en Inde ? Seul l’avenir nous le dira.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 24 Août 2012

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Le haricot de guar indien dopé par le gaz de schiste
La plante, dont la gomme sert aux forages pétroliers, vaut de l’or pour les paysans. Mais le filon risque de se tarir
New Delhi Correspondance

Les vaches du Rajasthan ont du souci à se faire. Les compagnies pétrolières texanes se sont mises à consommer une légumineuse qui leur servait de fourrage, en forme de long haricot et poussant dans les régions désertiques ou semi-désertiques d’Inde.

Le guar, qui n’était cultivé au départ que pour nourrir le bétail, puis a été utilisé dans l’industrie agroalimentaire comme agent émulsifiant, est devenu très recherché par les compagnies pétrolières pour exploiter leurs gisements grâce à la technique de la fracturation hydraulique.

La poudre ou la gomme tirée des graines de guar facilite en effet, en épaississant les fluides injectés dans la roche, l’extraction du gaz ou du pétrole, puis leur récupération. Alors que quelques grammes de guar suffisent pour fabriquer une crème glacée, il en faut en moyenne neuf tonnes pour un forage de pétrole ou de gaz de schiste.

En Inde, d’où proviennent 80 % de la récolte mondiale du guar, cette hausse brutale de la demande a entraîné une flambée des cours.  » Entre 2010 et 2012, le prix de la tonne est passé de 1 500 à 20 000 dollars – de 1 200 à 16 000 euros – . Et nous avons encore aujourd’hui quatre ou cinq nouveaux clients américains par mois « , indique Shwet Kamal Sharma, le directeur de l’usine Lotus Gums & Chemicals située à Jodhpur.

L’entreprise devrait tripler son chiffre d’affaires cette année. Mais son patron reste prudent. Le marché à terme de la légumineuse a été suspendu en mars, après une multiplication par dix des cours en seulement un an. Et, avec une superficie cultivée qui devrait au moins doubler cette année en Inde, les cours ont déjà diminué de moitié depuis le deuxième trimestre.

 » Avec la mauvaise mousson qui s’annonce, les agriculteurs se sont massivement tournés vers la culture du guar « , explique Purushottam Sharma, coauteur d’un article sur la légumineuse publié dans la Revue de recherche sur l’économie agricole. Mais il ajoute :  » La production de guar est très volatile d’une année sur l’autre, car elle est souvent cultivée dans des zones non irriguées et sans engrais. La récolte dépend des conditions climatiques.  » C’est seulement en octobre et en novembre, après la saison de la mousson, que les agriculteurs sauront si la production était bonne.

Grâce à la demande des compagnies pétrolières texanes, le guar est devenu, dans les régions désertiques d’Inde, une mine d’or. Des paysans, comme les producteurs de coton au Pendjab, se sont convertis à cette culture, alors que le guar était jusque-là réputé comme étant la plante des pauvres, poussant sur des petits lopins de terre aride.

Rien qu’au Rajasthan, qui fournit la moitié de la production indienne de guar, les surfaces cultivées ont augmenté d’un tiers, passant de 3 millions d’hectares en 2011 à 4 millions d’hectares cette année.

Résultat, les semences sont devenues rares. La coopérative publique du Rajasthan a décidé de n’en autoriser la vente qu’aux agriculteurs les plus fragiles, appartenant à la caste des intouchables ou à des tribus répertoriées. Les cultivateurs qui les reçoivent s’engagent à vendre leurs récoltes aux fabricants de gomme de guar. L’un de ces producteurs, Vikas WSP, qui devrait voir son chiffre d’affaires passer de 180 millions d’euros cette année à 900 millions d’euros en 2013, a ainsi distribué près de 3 000 tonnes de semences à environ 200 000 paysans.

Des équipes d’agronomes ont été constituées pour les aider à maximiser leurs rendements. Les fabricants de gomme ont aussi sécurisé leurs approvisionnements de semences en nouant des partenariats avec des universités du pays.

D’autres Etats indiens que le Rajasthan ou l’Haryana, second producteur du pays, expérimentent eux aussi cette culture. Même si les promesses de réussite sont loin d’être certaines. Car la plante doit être cultivée dans une zone tropicale ou semi-tropicale, et sur une terre aride.

Les cultivateurs de guar ne sont peut-être pas devenus aussi riches que des émirs du Qatar, mais la légumineuse a au moins changé leur vie. Au Rajasthan, les concessionnaires de tracteurs ont vu leurs ventes exploser. Les prix des terres dans les régions arides ont rapidement augmenté. Et les mariages, dont la saison débute cet automne, s’annoncent somptueux.

Le miracle du guar pourrait toutefois être de courte durée, au risque de mettre en difficulté toute la filière industrielle. Deux brevets sur des produits synthétiques de substitution ont été déposés en juin aux Etats-Unis, où l’industrie pétrolière préfère dépendre d’un brevet plutôt que des aléas de la mousson. L’entreprise parapétrolifère américaine Baker Hugues, qui a mis au point l’Aquaperm, a déclaré avoir remplacé 5 % de sa consommation de guar par ce produit synthétique. Sa concurrente Halliburton a commencé à utiliser un autre substitut, le Permstim, dans quelques forages pétroliers aux Etats-Unis.

 » Les produits synthétiques sont encore loin d’avoir les mêmes propriétés que le guar « , assure toutefois Purushottam Sharma. Les vaches du Rajasthan vont devoir encore attendre pour brouter à nouveau leurs haricots préférés.

Julien Bouissou

    En France, l’hydrocarbure non conventionnel en débat

    Les huiles et gaz de schiste seront au coeur de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, n’excluent pas d’autoriser l’exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels – présents dans le sud-est et l’Ile-de-France – si une technique moins polluante que la fracturation hydraulique était découverte. M. Ayrault a indiqué, le 22 août sur RMC et BFMTV,  » que le débat n’était pas tranché « . Interrogée lors des Journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts, Delphine Batho, ministre de l’écologie, a répondu qu’elle se prononçait en fonction de ce qui existe :  » Actuellement, la fracturation hydraulique est la seule solution technique qui existe et elle pose problème (…). Je pense que la transition énergétique, ce n’est pas d’aller vers de nouveaux hydrocarbures. « 

    En France, la fracturation hydraulique est interdite depuis la loi du 13 juillet 2011.

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Quand la métro de Grenoble se fout de la gueule de ses citoyens ! Part 4

…Et on continue avec cet épisode de la Métro ! Le moins que l’on puisse dire c’est que ça fait parler ! Je ne sais pas si vous avez vu, mais y’a un commentaire qui vaut franchement son pesant de cacahuètes !

C’est sur ce lien :
http://www.philippenoviant.com/article-quand-la-metro-de-grenoble-se-fout-de-la-gueule-de-ses-citoyens-109339175-comments.html#anchorComment

La partie la plus fun est celle-ci, c’est signé de Colette, et tenez-vous bien à votre siège, ça décoiffe :
« […] et contrairement à ce que vous dites, les colloques ne sont pas organisés « à la base pour les citoyens », bien au contraire […] « 

Par là, cette gentille personne vient de montrer et de démontrer que j’ai entièrement raison de m’insurger ! On a donc la Metro, organisme public financé par l’argent du contribuable, qui organise des colloques, mais pas pour les citoyens ! Et elle ajoute : « bien au contraire » ! L’air de dire, que si y’avait moins de citoyens, on s’en porterait pas plus mal !

Bon, n’oubliez pas de payer car faut bien que nos élus s’amusent quand même !

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Quand la métro de Grenoble se fout de la gueule de ses citoyens ! Part 3

Quand la métro de Grenoble se fout de la gueule de ses citoyens ! Part 3

J’ai reçu un mail de la métro et ai répondu dans le texte…

PN : C’est moi.
AB : C’est la métro.

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PN :

Bonjour,

Mes réponses dans le texte.

AB@lametrodegrenoble.fr a écrit:

  Bonjour,

  En effet, je n’ai pas souhaité entrer dans une polémique qui ne me semblait pas utile cependant je n’ai pas forcément apprécié d’être fustigée nommément dans mon cadre professionel.

PN :

Vous n’avez pas été fustigée. A aucun moment. Par souci d’information, j’avais maintenu vos coordonnées pour montrer que rien n’était monté dans mon information.
Celui qui a été fustigée a été la Metro et personne d’autre.

AB@lametrodegrenoble.fr a écrit:

  Nous sommes dans un pays démocratique vous avez le droit de vous exprimer néanmoins vous n’aviez pas à divulguer mes coordonnées mêmes professionnelles alors que je travaille pour une institution, celle que vous sembliez vouloir attaquer, soit une personne morale et non physique.

PN :

Vos coordonnées auraient du être publiques car l’invitation aurait du être publique. Le fait que vous vous insurgez est la meilleure des preuves que la métro n’agit pas de manière démocratique mais au profit de certains, j’y reviendrai.

AB@lametrodegrenoble.fr a écrit:

    Quand à l’objet de votre grief, sachez qu’un colloque peut-être réservé à un public restreint, il ne s’agit pas d’un outil démocratique, il ne s’agit pas d’une démarche participative mais bien d’un évènement scientifique et rien de plus.

PN :

Non, non, non et non ! La métro agit grâce à l’argent public ! Vous êtes payée par l’argent public provenant des impôts des citoyens !
Vous ne produisez rien, vous ne vendez rien. Sans impôt et sans subvention, vous n’existeriez pas.
Je ne dis pas que vous ne servez à rien, ne déformez pas mes propos, mais comme vous agissez grâce aux impôts de vos concitoyens, vous avez des devoirs. Votre devoir est d’organiser des colloques dans un but démocratique quand vous utilisez l’argent de la collectivité. Car, jusqu’à preuve du contraire, l’argent que vous utilisez pour organiser ce colloque est l’argent de la collectivité car c’est un colloque gratuit… Ce n’est pas parce qu’il est gratuit qu’il n’a pas un coût. Celui-ci est payé par la collectivité. Ainsi, vous êtes dans l’OBLIGATION de maintenir un critère démocratique quand vous dépensez l’argent public. Suis-je clair ?

AB@lametrodegrenoble.fr a écrit:

     Que vous le considériez utile ou non, cela ne change rien à son essence.

PN :

Je le considère inutile mais suis prêt à changer d’avis au vu du compte-rendu qui me sera fourni. Car j’ose espérer qu’il y aura un compte-rendu : ça serait la moindre des choses, vu que c’est quand même, je le rappelle, une partie de mon pognon qui finance cet évènement.

AB@lametrodegrenoble.fr a écrit:

    Je ne prendrai pas plus de temps pour ces échanges de mails car j’ai du travail mais je vous remercie d’avoir effectué les modifications, j’aurais juste préféré qu’elles n’eussent pas été nécessaires..

PN :

Oui, vous avez du travail et ce sont une partie de mes impôts qui le paie. Il va sans dire que si vous aviez ajouté à la polémique d’un point de vue personnel, j’aurais laissé vos coordonnées afin que les manières du personnel de la métro soit apprécié comme il se doit.
Personnellement, je regrette d’avoir enlevé vos coordonnées car votre mode d’intervention n’est absolument pas critiquable et relève d’un professionnalisme certain.
Néanmoins, si vous me le permettez, vous êtes encore très loin de connaître les objectifs démocratiques de votre mission, tant vous oubliez qui finance vos actions et qui vous paie.

AB@lametrodegrenoble.fr a écrit:

     Votre ami m’a confirmé sa volonté de demeurer inscrit à cet évènement et j’en suis ravie.

PN :

J’en suis ravi aussi. Personnellement, je ne participerai pas car je n’ai pas de temps à perdre dans ce genre d’évènement que je considère être une perte de temps et une gabegie. Comme dit précédemment, j’attends cependant le compte-rendu de cet évènement pour infirmer ou confirmer mes propos. Vous aurez de nouveau de mes nouvelles à ce moment là.

AB@lametrodegrenoble.fr a écrit:

    Bien cordialement,

PN :

Très cordialement,

  Philippe NOVIAN

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Mes commentaires :

1. « Celui qui a été fustigée a été la Metro et personne d’autre. ». Corriger en « Celle qui a été fustigée ».

2. Je ne vois pas le mal à divulguer des données professionnelles à partir du moment où l’institution, par son caractère public offre un service au citoyen. Ces données professionnelles ont un caractère public de facto car les personnes qui travaillent pour cet organisme sont au service du public, par définition…

3. « ce sont une partie de mes impôts qui le paie ». Corriger en « C’est une partie ».

4. « manières du personnel de la métro soit apprécié comme il se doit. » Corriger en « soient appréciées ».

5. « Philippe NOVIAN ». Corriger en « Philippe NOVIANT ».

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Quand la métro de Grenoble se fout de la gueule de ses citoyens ! Part 2

Comme vous vous en doutez sûrement, mon article a reçu une réponse. Elle vient de la métro, et, il faut bien le dire, la réponse reste particulièrement courtoise et polie au vu de mon article.

Suite à ce mail, très sage, j’ai décidé de masquer le nom de l’interlocuteur de la métro.

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Bonjour Friend,

Il semblerait que Monsieur Noviant n’ait pas eu la fin de nos échanges par mail hier. Je vous prierai de bien vouloir les lui transmettre afin que son article soit le plus complet possible.
De plus, je suis surprise de voir que mon adresse email est bien en évidence sur l’article quand la vôtre fait défaut.
Enfin je vous rapelle que l’entrée à cet évènement est sur inscription, considérant l’article de votre ami, dois-je vous désinscrire de cet évènement au profit de quelqu’un plus intéressé ?

Cordialement,

AB@lametrodegrenoble.fr
Apprentie Service Etude et Développement
Grenoble-Alpes Métropole / SMTC
Direction de la Mobilité et des Transports
Le Forum – 3, rue Malakoff – 38031 Grenoble Cedex 01

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Effectivement, l’interlocuteur de la métro avait ajouté une partie sur le fait que seuls les élus et techniciens avaient été invités dans un premier temps :

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De: AB@lametrodegrenoble.fr
Objet: Re : Invitation Journée d’études du 28 septembre 2012
À: Friend
Date: Mercredi 22 août 2012, 17h07
Je me permets de vous éclairer sur le sens de notre démarche puisque vous n’avez pas toutes les données, cette journée était dans un premier temps réservée à un public restreint de techniciens, d’élus et d’étudiants en urbanisme afin de les sensibiliser à ce mode de déplacements qui fait déjà  l’unanimité dans le milieu associatif. Il s’agit de voir ce qu’il se fait ailleurs dans ce domaine afin de dégager quelques actions à mettre en oeuvre sur notre territoire dans le prochain document de planification qui sera adopté par les élus et soumis à enquête publique. Il s’agit non pas de confisquer la démarche mais plutôt justement de rappeler à nos élus les réalités du terrain dont ils sont parfois éloignés. Cet évènement vient tout juste d’être ouvert au grand public puisque les moyens mis en oeuvre pour le réaliser sont devenus plus conséquents et nous sommes ravis de l’engouement qu’il suscite tant auprès des élus que des citoyens.

Très cordialement,

AB@lametrodegrenoble.fr
Apprentie Service Etude et Développement
Grenoble-Alpes Métropole / SMTC
Direction de la Mobilité et des Transports
Le Forum – 3, rue Malakoff – 38031 Grenoble Cedex 01

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Pour ma part, je ne change pas d’avis à ce sujet : dans une démocratie, la voix du citoyen est supérieure à la voix de l’élu. L’élu doit porter la voix du citoyen, non l’inverse.

C’est ce que je dis dans le mail que j’envoie à mon ami :

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Salut Friend,

Voici le mail que j’ai envoyé à Madame AB.

J’ai reçu son dernier message car elle a eu la gentillesse de me mettre en copie.

Sur le fond du problème, je maintiens mes positions quant au fait que les principes démocratiques sont quelque peu dévoyés par la métro. Le principe démocratique de base est d’organiser des colloques pour la population et les citoyens. Comme on ne peut pas organiser un évènement pour 400 000 personnes, la priorité doit être donnée aux représentants des associations de citoyens. Les élus et techniciens doivent passer après. Ce qui est choquant dans l’invitation, tant sur la forme que sur le fond, c’est qu’il y ait un nombre de places limitées et que la limitation ait déjà été atteinte quand les premiers représentants des associations sont contactés.

Si le colloque avait été bien organisé, on aurait récupéré les inscriptions et on aurait choisi les personnes les plus à même de défendre le sujet du colloque, c’est à dire élus et/ou représentants d’association les plus en rapport avec le sujet et le thème de l’évènement. Le principe du ‘premier arrivé, premier servi’ alors que les mails n’ont pas tous été envoyés au même moment est particulièrement choquant au regard de tes actions locales.

Quant au mail de Madame AB que tu as reçu, il te demande simplement si mon article remet en question ta participation. A priori non, et j’invite donc Madame AB à te laisser sur la liste des inscrits sauf avis contraire exprès de ta part.

Je profite de ce mail pour remercier Madame AB de ne pas avoir, vis à vis de ma personne en tout cas, mis de l’huile sur le feu concernant ma démarche. Elle n’est pas entrée dans la polémique et c’est tout à son honneur. Cependant, je persiste à penser que ce colloque a été mal organisé, en particulier concernant l’épisode de la balade matinale. Je persiste aussi à penser qu’il est complètement inutile et ridicule. Cependant, car seuls les cons ne changent pas d’avis, je serais ravi de recevoir le compte rendu de cet évènement afin que je puisse faire amende honorable, ou, au contraire, signifier l’inutilité de l’organisation d’un tel évènement.

Bien à toi.

  Philippe NOVIANT

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Aux belles leçons de l’UMP, n’oublions pas le passé

Par hasard, je suis retombé sur cet article de 2011. C’était l’année dernière et ça montre bien les façons de faire de l’UMP quand elle était au pouvoir.

Aujourd’hui elle donne de belles leçons, mais il faut savoir, de temps en temps, regarder le passé…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 6 Juillet 2011

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M. Fillon préserve les ministres de la Cour des comptes
Les amendements les rendant justiciables en cas d’infraction financière ont été supprimés

Cette fois, le ministre de la justice, Michel Mercier, avait reçu des instructions claires. Les services du premier ministre étaient mobilisés pour s’assurer que ne se reproduirait pas en séance la bévue – du point de vue gouvernemental – advenue mercredi 29 juin, en commission. Le président (UMP) de la commission des lois, Jean-Luc Warsmann, avait habilement réussi à faire passer une vingtaine d’amendements additionnels au projet de loi sur la répartition du contentieux.

Parmi ces dispositions, une, notamment, rencontre l’inflexible opposition du chef du gouvernement, François Fillon, et de son directeur du cabinet, Jean-Paul Faugère : celle consistant à rendre les membres du gouvernement et les responsables d’exécutifs locaux justiciables devant la Cour des comptes en cas d’infraction financière (Le Monde du 1er juillet).

Mission accomplie

Aussi, lundi 4 juillet, à l’ouverture de la séance, les conseillers ministériels et ceux du groupe UMP avaient été dûment chapitrés afin de veiller au grain. M. Mercier a commencé par faire son mea culpa.  » J’ai fait une faute, cela ne me gêne pas de le reconnaître. (…) C’est ma faute, c’est clair, je n’accuse personne d’autre.  » On imagine sans peine comment il a dû être accueilli après les modifications acceptées en commission, auxquelles il ne s’était pas opposé.

Le gouvernement présentait donc en séance autant d’amendements de suppression que d’articles additionnels dont il souhaitait la disparition. M. Warsmann les a cependant défendus. Il a rappelé que le gouvernement lui-même, dans l’exposé des motifs du projet de loi portant réforme des juridictions financières déposé en… octobre 2009 et enterré depuis, plaidait, au nom de l' » efficacité  » et de la  » probité « , pour une réforme  » urgente  » de la responsabilité juridictionnelle des gestionnaires.  » Nous ne pouvons pas dire à nos concitoyens qu’en cas de faute commise par un gestionnaire public il n’y a pas de sanction « , a-t-il conclu, appelant chacun à  » voter en conscience « .

Lorsque viennent en discussion les amendements de suppression du gouvernement, l’effervescence au pied de l’Hémicycle monte d’un cran. Les retardataires, rappelés à l’ordre, regagnent les bancs de l’UMP. René Dosière (app. PS, Aisne) et Charles de Courson (Nouveau Centre, Marne) tentent de venir au secours des articles de la commission. M. Warsmann plaide une nouvelle fois – sans illusions – pour remédier à ce qu’il appelle  » un manque dans le droit « . Mais les consignes sont appliquées par la majorité. Les amendements de suppression déposés par le gouvernement sont adoptés. Les conseillers, soulagés, avertissent Matignon que la mission a été accomplie.

En revanche, les amendements acceptés en commission prévoyant une diminution du nombre de chambres régionales des comptes (CRC) ont, eux, été confirmés. Au grand dam des magistrats des CRC, qui dénoncent  » un coup sévère porté au contrôle des finances publiques locales « .

Patrick Roger

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Quand la métro de Grenoble se fout de la gueule de ses citoyens !

La commmunauté d’agglomération de Grenoble (la métro) organise un super évènement, tenez vous bien à votre siège, intitulé :

La marche, c’est le pied, dont les renseignements se trouvent sur ce lien :

http://www.eco-quartiers.fr/#!/fr/focus/agenda/2012/09/la-marche-c-est-le-pied-journee-d-etude-du-pdu-de-grenoble-159/

Donc, va y avoir, ce jour là, de grands intervenants qui vont dire combien il est bénéfique de marcher… C’est vrai que les citoyens Grenoblois sont un peu débiles, et qu’il faut forcément qu’on organise un colloque pour leur rappeler qu’ils ont deux jambes et qu’ils peuvent s’en servir au lieu de prendre leur bagnole et de polluer leur belle ville. D’autant plus débiles aussi, que l’essence n’a jamais été aussi chère, et qu’ils n’auraient jamais eu l’idée de laisser leur bagnole au garage si un tel colloque n’avait pas été organisée par la gentille métro : et bien voyons…

Bref…

J’ai donc un ami qui a voulu s’inscrire à ce colloque pour signifier aux organisateurs qu’il serait peut être un peu temps d’arrêter de dépenser de l’argent dans des organisations qui ne servent à rien et que l’argent, ça ne se fout pas par les fenêtres.

Voici le mail original d’invitation que mon ami à reçu :

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De: AB@lametrodegrenoble.fr
Objet: Invitation Journée d’études du 28 septembre 2012
À:
Date: Lundi 20 août 2012, 14h27
Bonjour,

le Syndicat Mixte des Transports en Commun et l’Institut d’Urbanisme de Grenoble organisent le 28 septembre 2012 de 9h à 17h30 une journée d’études consacrée à la marche intitulée : la marche c’est le pied ! au CRDP de Grenoble.

Vous trouverez en pièce jointe le programme de cette journée ainsi que la liste des intervenants et le sujet de leurs travaux.
Entrée libre sur inscription à l’adresse suivante : AB@lametrodegrenoble.fr .

(Il n’y a d’ores et déjà plus de places pour la balade du matin),

Cordialement,

AB
Apprentie Service Etude et Développement
Grenoble-Alpes Métropole / SMTC
Direction de la Mobilité et des Transports
Le Forum – 3, rue Malakoff – 38031 Grenoble Cedex 01

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Déjà, première surprise : plus de places pour la balade du matin ! Ah ben tiens ! On lance une invitation mais on indique d’ores et déjà que l’on ne peut s’inscrire ! Un peu cavalier la méthode !

Dorénavant, quand je vais inviter mes amis à bouffer à la maison, je vais envoyer un mail en leur disant :

« Salut, j’organise une soirée demain soir, mais y’a plus de place, allez, à plus ! »

Mon ami s’étonne, à juste titre…

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—–Friend a écrit : —–
A : AB@lametrodegrenoble.fr
De : Friend
Date : 22/08/2012 16:29
Objet : Re : Invitation Journée d’études du 28 septembre 2012

Bonjour,

Je vous confirme mon inscription pour la journée d’études du 28 septembre 2012.
Je souhaiterais participer à la balade urbaine et au déjeuner.
Svp préciser conditions et lieu pour le déjeuner;
je vous manifeste ma surprise pour votre information:
(Il n’y a d’ores et déjà plus de places pour la balade du matin),
pourriez-vous m’expliquer cette situation dès le jour d’inscription ?

Je vous prie de recevoir mes plus cordiales salutations.

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La réponse vaut son pesant de cacahuètes :

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De: AB@lametrodegrenoble.fr
Objet: Re : Invitation Journée d’études du 28 septembre 2012
À: Friend
Date: Mercredi 22 août 2012, 16h35

Bonjour,

en effet il n’y avait qu’une trentaine de places disponibles pour cette balade dont l’invitation a été transmise en premier lieu aux techniciens et élus du domaine des transports. Je ne peux donc vous inscrire à la balade, je le regrette sincèrement.
Cependant je vous inscris aux conférences et au déjeuner qui se tiendra dans le Hall du CRDP et qui sera offert par le SMTC.

Cordialement,

AB@lametrodegrenoble.fr
Apprentie Service Etude et Développement
Grenoble-Alpes Métropole / SMTC
Direction de la Mobilité et des Transports
Le Forum – 3, rue Malakoff – 38031 Grenoble Cedex 01

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Un colloque doit être organisé pour les citoyens (principe démocratique de base), ou, à la limite pour les représentants d’associations citoyennes (représentant d’un groupe de citoyens).
Là, on l’a remarqué, une partie des activités du colloque est réservée aux techniciens et aux élus du domaine des transports !
Ce sont les techniciens et les élus qui doivent marcher le plus pour désenclaver Grenoble de la pollution et de la nuisance des automobiles ? Très sincèrement, je ne crois pas… Les élus étant à la tête de la métro, on organise donc un bon colloque où on va pouvoir blablater pendant des heures, en réservant certaines activités aux élus et techniciens, tout cela avec le fric du citoyen !

Merci la métro de prendre le citoyen pour un guignol et un porte-monnaie sur pattes en organisant un colloque dont l’utilité reste largement à être démontrée ! Un grand merci aussi aux élus et aux techniciens sus-cités !

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Des problèmes à la piscine de Moirans ?

Ayant eu une discussion récente avec quelques citoyens Moirannais, j’ai écrit aujourd’hui à la DDASS de l’Isère pour obtenir des renseignements sur l’équipement collectif qu’est la piscine de Moirans.

J’attends donc les résultats idoines.

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Bonjour,

Je me permets de vous écrire pour attirer votre attention sur la piscine de Moirans située dans l’Isère (38430).

Je me suis entretenu avec certaines personnes qui travaillent quotidiennement avec cet équipement et elles m’ont fait part d’un certain nombre de problèmes :

– C’est un équipement qui dispose d’un dôme coulissant. Actuellement, seul une partie du dôme coulisse, l’autre partie du dôme est bloqué et nécessiterait la somme de 10 000Euros pour être remplacée. D’après mes interlocuteurs, le problème serait pire que simplement réparer ce dôme. En effet, l’immobilisation du dôme serait du au fait que les tuiles composant ce dôme sont remplies d’eau ce qui exercerait une charge telle que les pannes seraient régulières. De plus, il y aurait un risque que ces tuiles se détachent de leur structure et puissent tomber sur les usagers de la piscine. Dans ce cas, avec une masse unitaire de près de 70kg, l’issue pourrait être fatale.

– La concentration en chlore gazeux dépasserait très régulièrement les normes en vigueur, mettant en danger le personnel de cet équipement collectif.

– La vétusté générale de l’équipement engendrerait des problèmes d’hygiène et de sécurité sanitaire (pédiluves ne fonctionnant pas, etc.).

Pourriez-vous effectuer une inspection rapide de cet équipement et me tenir au courant des résultat de cette inspection ?

D’avance, je vous en remercie.

Très cordialement,

  Philippe NOVIANT

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Plus c’est gros, plus ça passe

Sur BFMTV, l’interview de M. Hortefeux :

Brice Hortefeux : J’observe d’ailleurs, simultanément, c’est très curieux que personne ne le note qu’il n’y a pas eu, pendant, tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, d’émeutes urbaines, pendant les cinq ans, nous avons vu…
Le journaliste : Nan, il n’y a pas eu d’émeutes, il y en a eu à la fin du dernier quinquennat de 2007…
Brice Hortefeux : Mais attendez, mais vous savez pourquoi ça c’est réglé ? Vous savez pourquoi, c’est aussi une différence… J’ai bien observé ce qui s’est passé à Amiens, pardon, avec l’oeil d’un ancien ministre de l’intérieur, mais j’ai été très surpris, il y a une centaine d’individus, ce qui est considérable, et le premier jour il n’y a aucune interpellation ?
Moi je vous le dis, j’ai été ministre de l’intérieur, j’ai donné des consignes très strictes, très précises, qui ont d’ailleurs toujours été respectées, il faut interpeler très vite !

Comme d’habitude, on ne peut que se réjouir que d’avoir vu partir de tels menteurs avec de telles méthodes de communication. On essaie de sortir un gros mensonge éhonté et quand on voit que le journaliste a des sources discordantes, on change son fusil d’épaule et on essaie de s’en tirer.

Honteux et nauséabond.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 18 Août 2012

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La mémoire sélective de Brice Hortefeux sur les émeutes urbaines

Le Monde.fr | 18.08.2012 à 08h35 • Mis à jour le 18.08.2012 à 10h36

« J’observe – et c’est curieux que personne ne le note – qu’il n’y a pas eu pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy d’émeutes urbaines. » Invité sur BFM-TV, vendredi 17 août au matin, Brice Hortefeux, président de l’Association des amis de Nicolas Sarkozy, monte au créneau pour défendre la politique de l’ancien chef de l’Etat en matière de sécurité. « Quand j’étais ministre de l’intérieur, je donnais des consignes très strictes : il faut interpeller très vite », assène M. Hortefeux, en faisant référence aux événements d’Amiens.

Tout à sa démonstration, M. Hortefeux a sans doute parlé un peu vite. Il a oublié les émeutes urbaines de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) en novembre 2007, qui ont duré deux nuits pendant lesquelles des armes à feu ont été utilisées contre la police. Celles de Firminy (Loire), qui s’est enflammée pendant trois nuits en juillet 2009, après la mort d’un homme dans un commissariat de Chambon-Feugerolles.

Celles du quartier de la Villeneuve, à Grenoble, en juillet 2010, où, après plusieurs nuits d’affrontements avec la police, M. Sarkozy viendra en personne limoger le préfet et prononcer son désormais célèbre discours de Grenoble, qui marque un virage sécuritaire dans le quinquennat. Il semble oublier également les incidents de Woippy (Moselle) en novembre 2010 ou ceux de Grigny (Essonne) en 2011.

Un oubli d’autant plus étonnant que M. Hortefeux, ministre de l’intérieur de juin 2009 à février 2011, a eu à gérer plusieurs de ces incidents directement. Sa soudaine perte de mémoire n’a pas échappé aux internautes les plus taquins. Sur Twitter, le « hashtag » #toiaussifaistonhortefeux a vu se déchaîner des blogueurs de gauche et des militants socialistes, parodiant la formule de l’ancien ministre : « Sous Sarkozy, il n’y avait pas de SDF », « Sous Sarkozy, Liliane Bettencourt payait ses impôts » ou encore « Sous Sarkozy, Bachar Al-Assad était fréquentable. »

Nabil Wakim

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Il n’est pas normal que les semenciers s’engraissent sur le dos des agriculteurs

Comme je le dis dans le titre de cet article, il n’est pas normal que les semenciers s’engraissent sur le dos des agriculteurs. Sous principe de frais de recherche et de brevets, les grands semenciers s’installent dans un état de rente qui est intolérable vis à vis de nos agriculteurs.

Car, non seulement, les nouvelles semences durent moins longtemps que les autres, mais elles engendrent des effets délétères sur la biodiversité des espèces agricoles.

Si, en plus, les industriels utilisent leur puissance financière pour engager des procès contre les agriculteurs, c’est la mort de l’agriculture basée sur une base familiale et sereine qui est en jeu. Voulons-nous une agriculture 100% industrielle dans le futur ? On sait ce que le libéral a apporté au monde par les banques : si nous laissons le libéral montrer ce qu’il sait faire dans le monde de l’agriculture, nous courrons à notre perte par une uniformisation néfaste de la production.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 3 Août 2012

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Les paysans, otages des semenciers industriels
Les géants du secteur veulent imposer aux agriculteurs français les variétés qu’ils commercialisent

En ces premiers jours d’août, les moissonneuses-batteuses commencent juste à grignoter les rangs des champs de blé de Christian Boisleux, à Wancourt, dans le Pas-de-Calais. La récolte s’annonce bonne. Et comme les prix du blé frôlent les sommets – même si lui les considère comme  » normaux, si on les compare à la hausse du prix du pain depuis vingt ans  » -, tous les voyants sont au vert. Il va moissonner cette année 70 hectares de blé. Mais il ne vendra pas tout. Il gardera une partie de la récolte pour ses semis de septembre.

L’exploitant pratique ce que l’on appelle la semence de ferme.  » Je n’achète que l’équivalent de 5 à 6 hectares de semences de blé chaque année. Le reste, ce sont mes propres semences, explique-t-il. Cela me coûte moins cher et elles sont de meilleure qualité. « 

Christian Boisleux n’est pas un cas isolé. Loin d’être le fait de quelques agriculteurs dissidents, la semence de ferme est une pratique très largement répandue en France. Mais son usage est aujourd’hui menacé par les appétits des semenciers industriels.

Selon les chiffres publiés en juin par le Syndicat des trieurs à façon (Staff), les semences de ferme représentent 42 % des semences agricoles plantées en France. Le blé tendre est l’espèce la plus représentée. Mais la démarche concerne bien d’autres variétés.

 » Je pratique la semence de ferme pour le blé, mais aussi le colza ou les fèveroles « , témoigne Jean Tasiaux, chef de culture de la ferme de la Woestyne, propriété de la famille Bonduelle à Renescure, dans le Nord, qui s’étend sur 400 hectares dont 200 de blé.  » Je ne suis pas satisfait des variétés vendues par les semenciers. Elles sont très peu stables, explique-t-il. Il y a une vingtaine d’années, une variété durait quatre, cinq, voire six ans. Aujourd’hui, après deux saisons, elle doit être remplacée. « 

Le sujet est très sensible en France. Il touche au coeur de l’activité agricole. Preuve en a été donnée lorsque Bruno Le Maire, alors ministre de l’agriculture, a fait passer, le 28 novembre 2011, une loi qui prévoit d’instaurer une redevance sur les semences de ferme. Il s’agit de verser des royalties aux semenciers, qui disposent du droit de propriété intellectuelle sur les variétés par le biais de  » certificats d’obtention végétale « .

Un tel mécanisme existe déjà pour le blé tendre : tout agriculteur qui livre sa récolte à un organisme collecteur doit verser une contribution de 5 centimes par quintal de blé livré. Mais le texte visait à étendre ce principe à 21 semences (avoine, orge, colza, pois…).

Le projet, très controversé, a été jugé par ses opposants comme une tentative de passage en force des semenciers avant les élections présidentielles. Deux syndicats d’agriculteurs, la Confédération paysanne et la Coordination rurale, en ont demandé l’abrogation.

A l’inverse de la FNSEA, dont le président, Xavier Beulin, est monté au créneau pour le défendre, estimant  » normal que les agriculteurs partici pent au financement de la création variétale, puisqu’ils en bénéficient « . Devant la fronde, les décrets d’application n’ont pas été publiés, rendant pour l’instant le texte inopérant. Pour les prochains semis, les agriculteurs pourront continuer à utiliser leurs propres graines. Mais le dossier pourrait être rouvert en 2013.

Les opposants au texte, transposition d’un règlement européen, ne sont pas tous contre l’idée de payer une redevance. Ce qui les inquiète le plus, c’est de voir la liberté de semer se restreindre au profit des semenciers, au fur et à mesure de l’apparition de nouveaux textes réglementaires.

Car si la loi autorise la pratique des semences de ferme, moyennant le versement de royalties, pour les 21 espèces visées, il l’exclut de fait pour les autres espèces, dont le maïs, le soja, mais aussi toutes les semences hybrides.  » L’étau se resserre d’année en année sur les semences de ferme « , estime Sylvain Ducroquet, président du Syndicat des trieurs de semences.

Certains agriculteurs se disent prêts à opter pour des semences industrielles si elles sont le gage de rendements améliorés. Or, pour accroître les rendements, les semenciers ont axé leurs recherches sur les variétés hybrides, dont les résultats baissent si les on les sème plusieurs années de suite. Ce qui oblige en réalité à en racheter tous les ans.

Sur des espèces comme le maïs, devenu en quelques années à 100 % hybride, les semences de ferme ont quasiment disparu.  » C’est une course contre la montre, les hybrides se développent pour le colza et les travaux se multiplient sur les hybrides de blé « , dit M. Ducroquet.

L’étau pourrait encore se resserrer sur la liberté de semer les graines de son choix, à l’issue d’une partie de bras de fer qui se joue actuellement à Bruxelles. Son issue pourrait redessiner l’avenir des pratiques semencières en Europe.  » Nous nous attendons, d’ici à la fin de l’année, à une proposition législative qui refondera l’ensemble complexe de la mise sur le marché des variétés et des semences pour les vingt prochaines années « , indique François Desprez, président de l’Union française des semenciers (UFS).  » L’objectif est de renforcer les titres de propriété de l’industrie au détriment du droit des paysans « , dénonce le Réseau semences paysannes.

L’industrie semencière ne présente pourtant pas un front uni. Avec le développement des biotechnologies et des OGM, les géants mondiaux de la chimie – Monsanto, Syngenta ou DuPont, devenus leaders du marché de la semence – ont changé la donne. Dans les industries qu’ils représentent, le brevet est la règle. Et ils souhaitent l’étendre au monde végétal.

Les semenciers européens défendent, eux, le certificat d’obtention végétale. Plus souple que le brevet, il permet aux semenciers d’employer dans leur sélection une variété protégée pour en créer une nouvelle. L’UFS veut que ce droit s’applique aussi en Europe à la sélection de variétés incluant des inventions biotechnologiques brevetées.

 » Le développement des OGM crée un basculement de la valeur de la semence, avec une valorisation très forte du trait OGM au détriment de la recherche variétale « , commente M. Desprez. Et de citer le cas de la semence de betterave, dont le prix a quasi doublé aux Etats-Unis avec l’arrivée des déclinaisons OGM, passant de 150 à 270 dollars (de 122 à 220 euros). Sur les 120 dollars de redevance liée à la technologie, plus de la moitié revient à Monsanto, qui détient le brevet sur le gène. Les semences deviennent alors un maillon d’une chaîne de production agricole industrielle. Ce qui explique l’importance des enjeux, et l’âpreté de la bataille des semences.

Laurence Girard

    La justice européenne contre les semences  » libres « 

    Les tenants du droit des paysans à multiplier et à échanger librement leurs semences ont été désavoués par une décision du 12 juillet de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Celle-ci a donné raison à l’industrie semencière dans un procès qui l’opposait à Kokopelli, une association distribuant des semences potagères anciennes ou rares pour faire vivre la biodiversité agricole. Kokopelli avait été attaquée par la société Graines Baumaux pour concurrence déloyale en 2005. Contre l’avis de l’avocate générale, la CJUE a considéré que l’Europe a raison d’imposer l’obligation de ne commercialiser que des semences de légumes recensées dans des catalogues officiels. La Cour estime que l’objectif premier des lois européennes en vigueur  » consiste à améliorer la productivité des cultures de légumes « .

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Vive l’agroforesterie !

Je ne connaissais pas ce mode d’agriculture mariant les arbres aux cultures classiques.

Grâce à cet article du journal ‘Le Monde’ daté du 31 Juillet 2012, me voici à la page 😉

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Le retour des arbres au milieu des champs
En France, des exploitations comme la Bergerie de Villarceaux redécouvrent les bienfaits de l’agroforesterie
Chaussy (Val-d’Oise) Envoyée spéciale

Entre les épis de blé prêts à être moissonnés pointent de jeunes noyers. Alignés sur des hectares entiers, ils promettent, dans une trentaine d’années, un bois d’oeuvre de grande valeur. Plus loin, au milieu des champs de tournesols ou de féveroles, se dressent des chênes, des merisiers, des cormiers et autres frênes… La Bergerie de Villarceaux, ferme biologique du Vexin, dans la commune de Chaussy (Val-d’Oise), illustre le retour en vogue de l’agroforesterie, ce mode d’exploitation des terres dans lequel les arbres poussent parmi les cultures.

Olivier Ranke et son équipe sont des précurseurs. Voilà dix ans qu’ils ont commencé à replanter des haies, dans un département où la tradition est plutôt aux cultures intensives, sans un arbuste à l’horizon. En 2011, ils ont sauté le pas, en se lançant dans l’un des projets d’agroforesterie les plus ambitieux du nord de la France : sur 23 hectares de cultures grandissent aussi plus de 600 arbres de différentes essences.

 » Ce mode d’exploitation qui allie cultures et arbres alignés dans un même champ est une pratique ancestrale, remise au goût du jour par la recherche agronomique. Au XIXe siècle, dans le bocage du Perche, par exemple, il était courant de voir les pommiers pousser dans les prairies « , rappelle Fabien Liagre, le président du bureau d’études Agroof.

Ce spécialiste des arbres champêtres conseille les agro-sylviculteurs de la Bergerie de Villarceaux.  » De plus en plus de cultivateurs se rendent compte de l’appauvrissement de leur sol, qui entraîne une baisse de leur production. Or les arbres sont un très bon moyen de régénérer la terre tout en produisant du bois qui assure un complément de revenu « , explique-t-il.

Alors que cette pratique avait quasiment disparu, ce sont désormais 3 000 hectares qui, chaque année en France, sont convertis à l’agroforesterie. Un mouvement favorisé par l’évolution de la politique agricole commune (PAC), qui, sous la pression des associations et des syndicats agricoles, a rendu depuis 2006 ces parcelles un peu particulières éligibles aux primes européennes.

Christian Dupraz, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Montpellier, étudie l’intérêt de cette exploitation mixte depuis vingt ans. Selon lui, il est urgent de s’orienter vers des systèmes  » agro-écologiques  » ne dépendant plus de la pétrochimie.  » La fertilité des sols français vient des forêts, qui ont enrichi le sol en carbone. Planter des arbres peut donc remplacer les engrais chimiques « , plaide-t-il.

Pour ce scientifique, les avantages de l’agroforesterie sont multiples, tant sur le plan économique qu’environnemental.  » Grâce à une taille régulière et à l’espace qui leur est donné, les arbres poussent trois fois plus vite, indique-t-il. Pour les cultures, l’impact du réchauffement climatique est limité par l’ombrage, qui retarde l’évaporation. En outre, elles sont protégées par l’installation d’une nouvelle biodiversité : grâce aux arbres, les oiseaux vont, par exemple, revenir combattre les ravageurs, ce qui limitera l’utilisation des intrants chimiques.  » De plus, les racines des arbres, qui freinent l’érosion des sols, servent de filtres naturels réduisant la pénétration des polluants dans les sous-sols et les nappes phréatiques.

De son côté, l’agriculteur peut espérer une nouvelle ressource financière non négligeable. Christian Dupraz l’estime à 6 000 euros par hectare pour des peupliers vendus à l’âge de 12 ans. Sans compter la production de biomasse, formée par les branches taillées régulièrement, qui peut être revendue en plaquettes pour le chauffage.

Autant d’atouts mis en avant par des associations qui veulent faire reconnaître l’agroforesterie comme une pratique agricole efficace, justifiant des soutiens financiers régionaux, nationaux et européens. La place de l’arbre dans les campagnes intéresse d’ailleurs un public plus large que les chercheurs et les agriculteurs : pour preuve les journées nationales  » Arbres et agricultures  » organisées les 29 et 30 juillet à Marciac (Gers) par l’Association française d’agroforesterie, avec, mardi 31 juillet, des visites de parcelles proposées au public.

Alain Canet, le président de l’association, espère que ce travail aboutira à la création du métier d’agroforestier, afin de former et d’accompagner les porteurs de projets dans chaque région française.

Car la technique ne s’improvise pas.  » Pour conserver un rendement normal des cultures céréalières, il faut limiter le nombre d’arbres à l’hectare à 100 pieds. Sinon, leurs branches font écran à la lumière nécessaire aux cultures « , explique M. Ranke. Dans ses champs, il a mis en pratique les recommandations de l’INRA. Sur chaque ligne, 10 mètres séparent les arbres, pour éviter la concurrence. Et 50 mètres séparent chaque ligne d’arbres, pour permettre le passage des machines agricoles.

Pourquoi ce modèle n’est-il pas davantage développé en France ? Se pose, comme souvent, le problème des financements. Même si les bénéfices sont rapides pour l’agriculteur, se lancer dans un projet agroforestier représente un investissement tel qu’il freine les ardeurs. En plus des arbres à acheter, il faut compter le coût, très élevé, de leur protection – des grillages placés autour des troncs pour les préserver des animaux sauvages et des troupeaux de bovins. Pour ses 23 hectares, la Bergerie de Villarceaux a ainsi déboursé 42 000 euros, subventionnés pour moitié par la région Ile-de-France : près de 4 000 euros pour les arbres eux-mêmes et leur plantation, et surtout 38 000 euros pour les treillis de protection.

Sur le terrain, comme à l’INRA et dans les rangs des associations, on espère donc que l’agroforesterie fera partie des axes de  » verdissement  » de la PAC, dont la réforme doit entrer en vigueur en 2014.

Tiphaine Honoré

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Il faut que les politiques jouent les patrons face aux médecins

Car la médecine est financée par les citoyens et car la médecine est une cause d’intérêt général, le politique se doit d’imposer ses vues à des médecins qui essaient trop souvent de tirer sur la corde.

On peut augmenter cette profession, mais la liberté d’installation doit très clairement être remise en cause, car il est inadmissible que la population subisse les déserts médicaux.

La liberté d’installation n’est pas de mise chez les huissiers, les notaires et elle l’est pour les médecins ? Quand c’est qu’un huissier a sauvé la vie de quelqu’un ces derniers temps ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 26 Juillet 2012

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Honoraires libres : pourquoi les médecins résistent
La CNAM et les syndicats de praticiens ouvrent, mercredi 25 juillet, les négociations sur les dépassements d’honoraires

En finir avec les dépassements d’honoraires abusifs et s’assurer que les Français puissent être soignés sans que la question financière soit un obstacle. C’est l’objectif des négociations qui se sont ouvertes, mercredi 25 juillet, entre l’assurance-maladie, les complémentaires de santé et les syndicats de médecins (CSMF, SML, MG France, FMF et Bloc).

Ces dépassements sont devenus un point noir du système de santé. De plus en plus de médecins s’installent en secteur 2 (honoraires libres) et les niveaux de dépassements ne cessent d’augmenter. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a prévenu que, si la négociation échouait, elle n’hésiterait pas à légiférer. Elle plaide pour la mise en place d’un nouveau contrat avec les praticiens permettant une baisse de ce qui reste à charge des patients. Les syndicats de médecins, la Mutualité française et les associations de patients rappellent qu’une revalorisation des actes en secteur 1 (tarifs Sécu), est indispensable. Dans un contexte financier contraint, la négociation s’annonce difficile.

Géraldine Bloy est sociologue au laboratoire d’économie et de gestion (CNRS) à l’université de Bourgogne, et enquête sur les médecins depuis plusieurs années. Elle explique pourquoi les médecins libéraux sont attachés à la liberté tarifaire et d’installation.

Six spécialistes sur dix choisissent les honoraires libres lors de leur installation. Pourquoi ?

Malheureusement, il y a un déficit d’enquête sur ce qui guide les spécialistes en médecine libérale. Il ressort toutefois du discours des syndicats médicaux et de la presse médicale qu’ils subissent une dégradation de leurs revenus, de leurs conditions de travail, un déclin voire une  » prolétarisation  » et une perte de notabilité. Cela peut être une motivation à s’installer en secteur 2. Il y a là un côté  » Je fais ce choix, parce que je le vaux bien ! « . Cela permet de se reconstituer un prestige que la société n’accorde plus aux médecins, du fait de l’évolution des exigences des patients.

Pourtant, il n’y a pas de paupérisation des médecins ou de décrochage de leurs revenus quand on les compare à ceux des cadres du privé. En outre, parler des revenus des médecins de manière unifiée conduit à masquer des disparités pourtant stupéfiantes et peu justifiées. Les revenus d’un radiologue ou d’un anesthésiste libéral sont ainsi plus de trois fois supérieurs à ceux d’un généraliste, qui travaille en moyenne davantage.

Les médecins se vivraient donc à tort comme des victimes ?

C’est ce qui ressort des discours des responsables syndicaux, et aussi des médecins seniors sur le terrain. Le corps médical est clairement sur la défensive : ce discours imprègne les plus jeunes et contribue au conservatisme, même parmi les gens de bonne volonté.

Pour comprendre leur ressentiment, il faut dire que la reconnaissance qu’on leur porte n’est effectivement plus ce qu’elle était, et que du fait de la politique de maîtrise des dépenses de santé, ils se vivent de plus en plus comme une profession cernée, d’autant que les pouvoirs publics se mêlent même désormais de définir les pratiques médicales. Dans ce contexte, les dépassements d’honoraires restent un espace de liberté apprécié.

Comment se positionnent les jeunes médecins ?

Ils sont sur la défensive. Les futurs médecins ont ainsi rappelé, avant la négociation, leur opposition à toute contrainte, et notamment à celle avancée par le gouvernement de limiter l’installation en secteur 2 dans les zones surdotées en praticiens. Ils refusent de payer pour les erreurs de leurs aînés… Ils se disent que si une limite est fixée, la fenêtre se fermera à jamais pour eux. L’histoire leur donne raison. En 1990, face à la multiplication des dépassements, l’accès au secteur 2 a été limité, et il ne s’est jamais rouvert. Depuis, ceux qui étaient en secteur 1, généralistes ou spécialistes, s’y sont trouvés bloqués.

Il faut rappeler que le vécu des jeunes médecins – concours difficiles, longues études, responsabilités – les entretient dans un sentiment d’exceptionnalité. Et puis, il y a l’internat, très lourd en termes de gardes et de temps de travail, parce que les seniors se déchargent sur eux. Ils doivent beaucoup donner et ont un peu le sentiment d’avoir déjà payé leur écot. Les enquêtes montrent ainsi que la liberté d’installation est la récompense d’efforts, et donc un acquis difficile à remettre en cause.

Les syndicats de médecins sont-ils représentatifs ?

Le mode de désignation des élites et des représentants des médecins reste très conservateur. Il s’agit massivement d’hommes quinquagénaires, quand il y a deux tiers de femmes parmi les jeunes diplômés. La question se pose effectivement de leur capacité à traduire les aspirations de tous. Mais ce n’est pas spécifique à la profession médicale.

Les dépassements d’honoraires sont devenus un frein à l’accès aux soins. Les médecins ne risquent-ils pas de se mettre la population à dos ?

C’est un risque pour leur image, le  » seuil de tolérance  » des patients semble en effet atteint. La nouvelle majorité bénéficie d’une fenêtre politique pour agir, mais tous les gouvernements ont regardé dériver les dépassements, sans apprécier toutes les conséquences pour les patients. Ils ont laissé s’instaurer une réalité qui pose problème : généralisation du phénomène, décrochage des revenus des médecins en secteur 1 qui jouent le jeu des tarifs de la Sécu, etc.

Cependant, si les médecins veulent la reconnaissance de la société, il faut trouver une position responsable. C’est leur intérêt de donner des gages sur les tarifs, s’ils veulent conserver des marges de manoeuvre sur la liberté d’installation, un autre chantier où ils ont bien plus à perdre.

Propos recueillis par Laetitia Clavreul

    2,4 milliards d’euros de dépassements d’honoraires en 2011

    1980 Création du secteur 2. Les médecins y sont autorisés à pratiquer des tarifs libres, mais avec  » tact et mesure « .

    1990 Limitation des entrées en secteur. Seuls les anciens chefs de clinique et assistants des hôpitaux peuvent désormais s’y inscrire. Les nouveaux généralistes en sont exclus.

    Mars 2012  Renforcement de l’option de coordination. Les chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes qui souscrivent s’engagent à facturer 30 % de leurs actes au tarif de la Sécu, et pour les autres, à ne pas pratiquer des dépassements supérieurs à 50 %. Les complémentaires de santé sont obligées de les prendre en charge. Ce dispositif vient d’être suspendu par le ministère de la santé.

    Coût total  En 2011, les dépassements d’honoraires se sont élevés à 2,4 milliards d’euros, dont 2,1 milliards pour les spécialistes. Entre 1990 et 2010, il est passé de 900 millions à 2,5 milliards.

    Part des effectifs  41 % des spécialistes pratiquaient des dépassements en 2011 (près de 60 % des nouveaux installés), contre 30 % en 1985. Chez les généralistes, la proportion est de 10 %, contre 16 % en 1985. 86 % des chirurgiens sont en secteur 2, 55 % des gynécologues, 40 % des dermatologues et 57 % des anesthésistes.

    Taux de dépassement moyen   Il s’élève à 55 % du tarif de la Sécu chez les spécialistes, 58 % chez les chirurgiens, 77 % chez les gynécologues et 60 % chez les ophtalmologues.

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Parlons un peu de politique

Je pense qu’il y a la place pour créer un parti de droite qui porte des valeurs républicaines et humanistes, tant le parti monopolistique et dominateur qu’est l’UMP s’est décalé sur son extrême et a perdu toutes ses valeurs.

Actuellement, il n’est plus possible de faire confiance à des gens qui ont accepté de faire le grand écart entre leurs courants. Il n’est plus possible de s’affilier à un parti qui se revendique humaniste et qui, ouvertement, va faire les yeux doux sur ses extrêmes.

Un article du journal ‘Le Monde’ le rapporte juste à propos.

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« La droite répète : ‘Nos valeurs, nos valeurs’. Mais lesquelles ? »

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 26.07.2012 à 13h43 • Mis à jour le 28.07.2012 à 17h29

Par Propos recueillis par Gérard Courtois

Après sa série d’échecs électoraux, la droite sort divisée sur le bilan du sarkozysme, sans socle commun, sous pression des idées du Front national. Comment peut-elle se reconstruire, sur la base de quelles « valeurs » ? L’historien Michel Winock, spécialiste de l’histoire de la République française, montre le difficile travail de clarification qui l’attend.

GC : En cinq ans, la droite a perdu l’Elysée, Matignon, l’Assemblée, le Sénat, les régions, etc. Cela résume-t-il l' »inventaire » de la présidence de Nicolas Sarkozy ?

La responsabilité de Nicolas Sarkozy dans les échecs électoraux de l’UMP n’est pas la seule, mais elle n’est pas douteuse. Dans un premier temps, son dynamisme et sa détermination ont séduit, après douze ans d’immobilisme. Très vite, cependant, l’opinion s’est rendu compte qu’il y avait dans cet activisme beaucoup de bluff, d’opportunisme et de projets sans lendemain. Où allait-il, ce président ? Où voulait-il mener la France ? Le style Sarkozy s’est apparenté à de l’agitation, sans véritable horizon.

Ce fut un malheur pour lui, évidemment, de voir ses promesses cassées par la crise financière et économique. Mais, dès avant 2008, la soirée inaugurale au Fouquet’s et le bouclier fiscal l’avaient catalogué : il était le président des riches. Juste ou injuste, ce jugement s’est immédiatement imposé.

GC : Tout n’est pas négatif cependant, dans ce bilan…

Les réformes positives ne manquent pas, mais il n’a pas su les mettre en valeur. Dans la crise de 2008, il a fait montre d’énergie et d’initiative, mais sans jamais inscrire son action à long terme. Il s’est montré un bon sapeur-pompier mais jamais un éclaireur d’avenir. Son caractère impulsif, son défaut de civilité, ses multiples dérapages, le manque d’égards et de réserve qu’implique la fonction présidentielle ont fait le reste.

GC : L’UMP a choisi de régler d’abord la question de qui va la diriger. Comme si le choix du chef était le préalable à tous les autres…

La droite, comme la gauche, est tributaire des institutions de la Ve République et de l’élection présidentielle au suffrage universel. Qu’on le veuille ou non, l’individualité qui mènera la bataille prime sur le reste. On a beau dire « d’abord un programme ! », le préalable de la désignation du chef s’impose. Il existe cependant une différence historique entre droite et gauche. Dans sa culture, la gauche n’a jamais aimé les « chefs ». Elle s’est toujours, au moins en théorie, opposée au pouvoir personnel, trop d’expériences démocratiques passées ayant été brisées par l’avènement de l' »homme providentiel », le coup d’Etat, l’héritage d’un bonapartisme dont le gaullisme a été l’ultime avatar.

Rappelons-nous qu’au début d’une IIIe République les radicaux, Clemenceau en tête, refusaient l’institution même d’un président de la République. Il lui a fallu Mitterrand, qui venait de la droite, pour changer quelque peu d’attitude. La droite, elle, ne partage pas cette gêne. Elle a été monarchique, bonapartiste, boulangiste, pétainiste et gaulliste, autant de traditions dans lesquelles l’existence d’un leader incontesté est la clé de voûte de l’action. La défaite de Nicolas Sarkozy l’amène tout naturellement à lui chercher un successeur, sans délai.

GC : Le débat sur la doctrine s’engage de façon très floue. Est-ce parce que le propre de la droite est de ne pas en avoir ?

Dans l’Histoire, la droite n’a pas été sans doctrine ni sans idées, mais ce sont des idées aujourd’hui vaincues. La droite a fait siennes les victoires de la gauche, le suffrage universel, les droits de l’homme, les libertés publiques, le divorce, le rejet du racisme et de l’antisémitisme, la justice sociale, l’émancipation des femmes, même si cela n’a pas toujours été sans résistances, comme en témoigne le vote sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975, acquis grâce à l’appui de la gauche. Du coup, la droite contemporaine est coupée de son passé ; elle ne revendique pas les idées qui furent celles d’une droite aujourd’hui obsolète. C’est une force en même temps qu’une faiblesse.

Une force, parce qu’elle permet à l’homme politique de droite une souplesse d’attitude qui manque parfois cruellement à la gauche, souvent embarrassée par un héritage révolutionnaire qu’elle ne voudrait pas « trahir ». Mais c’est aussi une faiblesse, parce qu’elle ne peut revendiquer aucune tradition et, contrairement à la gauche, aucune figure tutélaire. A l’exception, et encore, du gaullisme, qui paraît déjà d’un autre âge.

GC : Nicolas Sarkozy voulait justement moderniser la droite…

Nicolas Sarkozy a été le premier président de la Ve République à se réclamer de la « droite républicaine ». C’était faire preuve de modernité contre les illusions du « rassemblement » gaulliste. Mais, en aucun cas, il n’a voulu ou su définir ce qu’il entendait par droite républicaine. Bref, la doctrine reste à construire. Ce sera une obligation pour l’UMP, qui ne peut se contenter d’être l' »antigauche ».

GC : Tous les responsables de l’UMP n’ont aujourd’hui que le mot « valeurs » à la bouche. Que peut-on entendre par là ?

Pour l’instant, personne n’a vraiment fait la démarche d’expliciter ces valeurs. C’est d’autant plus étonnant que l’Histoire permet de discerner de solides points d’appui. La première vocation de la droite est la défense de l’autorité de l’Etat, sur le plan intérieur (l’ordre, la sécurité…) autant qu’extérieur (défense, diplomatie…). La deuxième vocation est l’affirmation de l’impératif de la production, avant la consommation et l’égalité sociale. La troisième, enfin, est un certain conservatisme des moeurs où se retrouve la trace de l’influence catholique ; à cet égard, ce n’est pas un hasard si la question du mariage homosexuel et de l’homoparentalité est un vrai point de divergence avec la gauche.

Ces trois axes – complétés par l’impératif de l’intégration européenne – permettraient à la droite de construire un canevas de doctrine contemporaine. Mais elle n’en fait rien, se contentant de répéter « nos valeurs, nos valeurs »…

GC : Pourquoi, selon vous ?

Bâtir une doctrine suppose une assez grande unité de vues ; or la droite reste partagée entre différents courants héritiers des démocrates-chrétiens, du gaullisme ou des modérés descendant de Raymond Poincaré [homme d’Etat français, 1860-1934]. Sans parler de la concurrence de l’extrême droite. En outre, la dimension intellectuelle du pouvoir l’intéresse peu. Au fond, la droite exerce le pouvoir comme Monsieur Jourdain fait de la prose. Dès lors que le gouvernement du pays lui apparaît comme sa place légitime (à l’inverse de la gauche qui n’y serait jamais que par parenthèses ou par « effraction »), pourquoi aurait-elle besoin d’expliquer au nom de quoi ?

GC : Vous évoquez la diversité persistante de la droite. L’UMP a-t-elle échoué à rassembler tous ses courants ?

Un grand mérite de Sarkozy est d’avoir su fédérer les diverses droites de gouvernement dans une seule organisation. Aujourd’hui, cette unité fait problème, car les composantes de l’UMP ne semblent plus à l’unisson. La tendance modérée, plus ou moins issue de la démocratie chrétienne et du centrisme, ne s’accorde pas avec la radicalisation de la tendance « populaire ».

L’influence du Front national (FN) exerce une pression sur une partie importante de l’UMP. Depuis le discours de Grenoble de juillet 2010, ce discours sur l’immigration si peu conforme à l’Etat de droit, on a observé un rapprochement avec la thématique du FN, que la campagne présidentielle a confirmé. C’était d’abord tactique (récupérer les électeurs de Le Pen que Sarkozy avait su gagner en 2007), mais cette thématique n’en répond pas moins à une demande d’une partie de l’opinion de droite et de certains élus.

GC : Iront-ils jusqu’à s’allier avec le FN ?

Les sondages ont révélé qu’une forte minorité des électeurs de l’UMP, voire une majorité, étaient d’accord avec des alliances éventuelles avec le parti de Marine Le Pen. Pour le second tour des dernières législatives, les responsables de l’UMP – aussi bien François Fillon que Jean-François Copé – ont décrété un « ni-ni » (ni désistement en faveur d’un candidat de gauche, ni désistement en faveur d’un candidat frontiste) qui révèle déjà la faille dans la doctrine « républicaine ».

Pour une Nathalie Kosciusko-Morizet ou une Roselyne Bachelot, déterminées explicitement à voter pour un socialiste pour éviter l’élection d’un candidat du FN, une Nadine Morano n’a pas hésité à prêcher le ralliement des électeurs lepénistes dans Minute [hebdomadaire d’extrême droite] : ces deux extrêmes montrent bien le défaut de consensus « républicain » au sein de l’UMP. Refaire l’unité du parti sur un fonds de valeurs communes devient bien une tâche urgente.

GC : L’attitude à l’égard du FN est donc aujourd’hui une pierre de touche pour l’UMP ?

Le dilemme est certain. Si l’on regarde au-delà des frontières, nombre de partis de droite n’ont pas hésité à conclure des alliances avec les partis populistes, en Italie, en Autriche… Dès lors, il est permis de penser que l’UMP pourrait les imiter, d’autant que le Centre a cessé d’être une force d’appoint suffisante pour elle. Mais une telle démarche comporte un vrai risque, qui serait précisément la recomposition d’un Centre renforcé par tous les réfractaires de l’alliance avec le FN.

Malgré les efforts ou les ruses de Marine Le Pen, son parti reste encore marqué historiquement par l’héritage du père, dont les idées néopétainistes, antidémocratiques, xénophobes, antisémites, antigaullistes sont un repoussoir pour beaucoup. Les convictions affirmées du FN contre l’euro et contre l’Europe, pour la fermeture des frontières et le protectionnisme ne peuvent faciliter davantage le rapprochement. On peut deviner que celui-ci, s’il a lieu, sera plus feutré qu’éclatant, sur la base d’accords électoraux plus que sur celle d’un « programme commun de gouvernement ».

GC : L’extrême droite ne joue-t-elle pas un rôle similaire à celui de l’extrême gauche vis-à-vis de la gauche : celui de censeur de la « mollesse » de la droite ?

Ce constat me paraît juste. Si la gauche radicale a longtemps empêtré l’action du Parti socialiste, elle n’exerce plus aujourd’hui la même pression. L’échec de Jean-Luc Mélenchon en témoigne. Quand les premières références de la nouvelle majorité s’appellent Jules Ferry (François Hollande) ou Georges Clemenceau (Manuel Valls), nous pouvons mesurer l’évolution depuis le fameux discours de Mitterrand de 1971 sur la rupture avec le capitalisme.

A l’opposé, le FN est devenu un défi pour la droite républicaine. Par temps de crise et de chômage de masse, ses rejets, ses slogans, son islamophobie, sa dénonciation des élites ont séduit un cinquième de l’électorat. Et demain, peut-être plus.

Dans une Europe hantée par la récession et le déclin, et de plus en plus hostile à l’immigration des musulmans, le discours populiste constitue une sorte de « surmoi nationaliste » qui pèse sur la droite de gouvernement. Pour l’heure, celle-ci est dans l’incapacité d’y répondre par un nouveau message d’espoir. C’est l’enjeu central de sa refondation doctrinale.

Propos recueillis par Gérard Courtois

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Une dépêche guère rassurante

Ce n’est pas rassurant, et c’est le moins qu’on puisse dire : la glace continue à fondre, c’est une dépêche AFP parue dans le journal ‘Le Monde’ daté du 26 Juillet 2012 qui le dit…

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CLIMAT
Dégel exceptionnel des glaces du Groenland

La calotte glaciaire du Groenland a fondu, en juillet, sur une étendue jamais atteinte en plus de trente ans d’observations, a annoncé, mardi 24 juillet, l’agence spatiale américaine (NASA). Selon les données de trois satellites, environ 97 % de la calotte ont montré des signes de dégel, a indiqué l’agence, contre la moitié habituellement. La situation est si inattendue que les chercheurs ont d’abord cru à une erreur d’acquisition des données. L’agence note en outre qu’un immense bloc de glace – deux fois la superficie de Manhattan – s’est détaché le 16 juillet d’un glacier du Groenland. – (AFP.)

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Quand EDF joue avec la sécurité des installations en oubliant le droit du travail

C’est un article très intéressant paru dans l’édition du journal ‘Le Monde’ daté du 26 Juillet 2012 que je vous propose.

On ne peut qu’y voir un rapport avec Fukushima, où les mêmes conditions concernant la sous-traitance avaient été relevés pour expliquer, entre autres, la catastrophe.

Il est temps pour EDF de réagir.

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Nucléaire : les infractions d’EDF au droit du travail
Pour l’autorité de contrôle, les conditions faites aux agents et aux sous-traitants sont préjudiciables à la sûreté

Après dix-huit jours de grève sur le site de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche), les salariés de l’entreprise sous-traitante Essor ont obtenu, mardi 23 juillet, un renouvellement de leur contrat pour une durée de dix-huit mois, à partir du 1er janvier 2013. Leur combat illustre, pour la CGT, les conditions de travail pénibles des personnels de la sous-traitance, indispensables au fonctionnement du parc nucléaire.

Les 150 salariés de cette filiale du groupe Vinci travaillent dans les secteurs de la maintenance et du nettoyage-décontamination, sur le site de cette centrale qui emploie 1 245 agents EDF et quelque 1 000 personnels extérieurs en période de travaux. Reçus mardi par la ministre de l’écologie, Delphine Batho, les salariés d’Essor ont réclamé  » l’élaboration d’un texte contraignant  » leur garantissant de meilleures conditions sociales.

Les personnels des entreprises sous-traitantes ne sont pas les seuls à connaître des conditions de travail difficiles. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’est intéressée au temps de travail des agents d’EDF. Dans une récente note adressée à la direction de la Division production nucléaire d’EDF, elle a relevé de nombreuses  » infractions « .

 » Sur l’ensemble du parc en exploitation « , l’ASN pointe  » des dépassements, parfois extrêmement importants, des limites des différentes durées réglementaires du travail, et des insuffisances de repos caractérisées « . Ce ne sont pas seulement des questions d’organisation,  » mais aussi de santé et de sécurité « , écrit-elle. Ses inspecteurs ont verbalisé plusieurs dépassements et dissimulations d’horaires, des  » falsifications « , des non-respects des temps de travail dans une douzaine de centrales.

L’ASN souligne que ce dépassement d’horaires n’augmente pas la productivité, mais  » pourrait par contre porter atteinte à la sûreté des installations « . Et de citer l’exemple de l’accident de la navette américaine Challenger en 1986 :  » Le rapport sur les causes de l’explosion, rappelle-t-elle, indique que les heures excessives de travail avaient été à l’origine d’une perturbation des performances et d’erreurs décisives de jugement lors de situations critiques. « 

Pour Thomas Houdré, chef de la direction des centrales nucléaires à l’ASN,  » des dépassements horaires importants peuvent avoir un impact sur la vigilance des salariés et, in fine, des effets négatifs sur la sûreté des installations « .

La direction d’EDF, de son côté, relativise les problèmes.  » Nous avons des personnels extrêmement impliqués qui ne comptent pas leurs heures, notamment lors des arrêts de tranche, arrivant tôt et repartant tard « , avance Dominique Minière, directeur du parc nucléaire. Il affirme aussi que les horaires de présence indiqués par les systèmes de contrôle ne correspondent pas toujours à des heures travaillées. Un argument peu crédible selon M. Houdré.  » Si quelqu’un arrive à sept heures du matin, dit-il, il est peu probable que ce soit pour passer deux heures à la cafétéria.  » L’ASN reproche à EDF de ne pas disposer d’un système de contrôle efficace des heures de travail de ses salariés, en particulier de ses cadres.

L’autorité de contrôle s’interroge aussi sur les rapports de l’entreprise publique avec ses sous-traitants. Dans un rapport transmis à la direction d’EDF le 26 juin, elle relève des manquements qui ont  » un effet sur les conditions de travail, la sûreté, la qualité et l’application des lois sociales « . EDF, qui compte 23 000 agents sur les sites nucléaires, fait aussi appel à 20 000 salariés extérieurs. Pour l’ASN, ce recours massif à la sous-traitance a entraîné une perte de compétences dans certains métiers.

Le dossier de la sous-traitance est ouvert depuis plusieurs années, assure l’électricien.  » Il y a eu des pertes de compétences dans le passé et cela a entamé notre maîtrise de ce qui se passe sur un site, reconnaît M. Minière. Je rejoins la CGT sur ce point « . EDF a dû ainsi, indique-t-il, embaucher 200 robinetiers, métier qui avait disparu au sein de ses propres effectifs. Pour autant, ajoute-t-il, le recours à la sous-traitance reste inévitable :  » Il y a des pics dans l’activité qui imposent de faire appel à des entreprises extérieures. Et qui est mieux placé pour entretenir une installation que celui qui l’a conçue et montée pour nous ? « 

Un groupe de travail, codirigé par EDF et la CGT, va rendre prochainement au gouvernement les conclusions de ses travaux sur ce dossier. Ce document, que Le Monde a pu consulter, insiste sur le renforcement de la protection sanitaire et sociale des salariés de la sous-traitance, et sur le  » développement des compétences et du professionnalisme des intervenants « . Il demande aussi  » l’interdiction du recours à l’intérim pour des postes d’encadrement ou liés à la sécurité « . Avec un objectif : réduire les risques sur les sites nucléaires pour tous les salariés, agents d’EDF ou sous-traitants.

Rémi Barroux

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Quand les députés veulent continuer à s’en mettre plein les poches

Nos députés, en campagne, étaient plein des meilleures intentions, les voilà envoyées aux oubliettes. Ainsi, on continue à profiter des subsides de l’Etat, donc du citoyen, pour continuer à s’en mettre plein les poches, en oubliant de verser l’impôt sur le revenu correspondant.

Merci messieurs les députés !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 21 Juillet 2012

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La transparence sur les indemnités des députés attendra

L’amendement ne portait pas à proprement parler sur un article du projet de loi de finances rectificative (PLFR) en discussion à l’Assemblée nationale : un  » cavalier « , en quelque sorte. Il n’en a pas moins suscité d’abondants commentaires dans la presse et sur les réseaux sociaux. Surtout quand, en commission, il a été rejeté. La  » preuve  » que les députés ne sont pas près de lâcher leurs  » petits privilèges « , en l’occurrence la désormais fameuse indemnité représentative de frais de mandat (IRFM).

L’IRFM, attribuée à chaque parlementaire, est destinée à couvrir les frais inhérents à l’exercice de ses fonctions. D’un montant brut de 6 412 euros (autour de 5 800 euros net), elle n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu et rien ni personne n’oblige les élus à justifier la façon dont ils utilisent cette somme. Pas plus qu’à en restituer tout ou partie s’ils ne la dépensent pas dans sa totalité.

L’amendement déposé par Charles de Courson, député (Union des démocrates et indépendants, UDI) de la Marne, visait, au nom de la  » transparence « , à soumettre à l’impôt sur le revenu la part non utilisée de cette IRFM, considérant qu’elle constituait alors un complément de salaire.

Président du groupe UDI, Jean-Louis Borloo n’a pas ménagé sa peine, tout au long de la journée du 19 juillet, pour faire savoir urbi et orbi qu’il allait lui-même défendre cet amendement de son  » ami  » Charles de Courson. Et même, annonçait-il, il allait demander un scrutin public, s’attribuant ainsi le rôle du chevalier aux mains propres déterminé à faire échec au  » combat d’arrière-garde  » de ses collègues.

Tout cela sonnerait bel et bon si la forme comme le fond ne contredisaient l’exemplarité de la démarche. Le cavalier seul de M. Borloo ressemblait un peu trop à une entreprise d’autopromotion. Ses collègues l’ont prié de ne pas trop jouer avec ça.

 » Le débat est important, a admis Bruno Le Roux, le président du groupe PS, mais la meilleure solution n’est peut-être pas celle que vous proposez. La question qui se pose est celle de l’utilisation de l’IRFM et non celle de sa fiscalisation. Si une indemnité n’est pas utilisée, elle doit être restituée. « 

 » Ce n’est pas le bon jour « 

M. Le Roux a aussi rappelé que le nouveau président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait été saisi afin de travailler, avec l’ensemble des présidents de groupe, sur la question de la transparence,  » et pas seulement sur celle de l’IRFM « . Il l’a invité à se joindre à cette initiative.

 » J’ai tellement entendu ça : ce n’est pas le bon jour, pas la bonne méthode « , a répliqué M. Borloo.

 » Je trouve l’argument singulier venant de la part de parlementaires qui, pendant dix ans, ont été en situation de mettre en pratique ce qu’ils réclament aujourd’hui « , s’est étonné M. Le Roux.

Il est vrai que l’idée de modifier le régime des frais de mandat ne soulève pas un fol enthousiasme à droite.  » Il faut éviter de nourrir la suspicion, juge le président du groupe UMP, Christian Jacob. Cela relève de la liberté d’exercice du mandat. On entre là dans une sorte de voyeurisme et de démagogie sans limite. « 

Et de faire innocemment remarquer :  » Au moins, ça nous a permis de voir Borloo en séance. Chacun existe comme il le souhaite.  » Arriver à un consensus ne va pas être chose aisée.

Patrick Roger

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