Quand les partis de droite se déplacent toujours plus à droite

Entre l’UMP qui a fait une campagne présidentielle dégueulasse en allant ouvertement chasser sur les terres du FN, et le parti de Dupont-Aignan, on est bien servi !

Dupont-Aignan, lui aussi, se déporte sur sa droite. Mais comme il l’était déjà particulièrement, il occupe une position qui le place en tant qu’interlocuteur du FN : de mieux en mieux !

Pendant ce temps là, la droite humaniste, Chiraquienne et Gaulliste est plus que jamais orpheline, obligée de se rapprocher de leur plus proche parent républicain : le PS.

Quand de plus en plus de partis prennent la voie du FN, c’est la France qui perd, vu le programme raciste, xénophobe et économique désastreux du parti à Le Pen.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 09 Septembre 2012

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Nicolas Dupont-Aignan veut dialoguer avec le Front national, « une bonne chose »

Le Monde.fr | 08.09.2012 à 21h12 • Mis à jour le 08.09.2012 à 21h12

Lors du discours de clôture de son université de rentrée, samedi 8 septembre à Dourdan (Essonne), Nicolas Dupont-Aignan a tendu la main au Front National et a appelé au rassemblement de « tous les patriotes pour un programme de salut public ». Un positionnement qui interroge certains militants mais en réjouit d’autres, venus de la droite.

Le président de Debout La République était attendu sur le sujet du Front National. Vendredi, il avait déjà laissé entendre qu’il était « ouvert au dialogue » avec le parti frontiste dans le cadre de l’émission Les 4 vérités, sur France 2. En clôture de son université de rentrée, l’ancien candidat à la présidentielle a pu préciser sa pensée. Devant 400 auditeurs, il a appelé les « patriotes de tous bords » à le rejoindre, afin de « ne plus plier devant la dictature du politiquement correct » et se battre contre « la gauche et la droite européistes » qui affaiblissent la France.

FAIRE « COMME FRANÇOIS MITTERRAND AVEC LES COMMUNISTES »

Il précise cependant que c’est le « contexte historique exceptionnel » qui le pousse au dialogue avec le FN et fustige « le bipartisme destructeur de notre pays ». François Hollande, qu’il appelle « le président Oui-Oui » (« Oui à Angela Merkel », « Oui aux banques ») en prend aussi pour son grade. Dans un échange avec des journalistes après son discours, M. Dupont-Aignan explique vouloir placer le Front National et sa dirigeante devant ses responsabilités historiques : « Si le Front National continue ainsi, il devient l’alibi du système. Ce parti a atteint un plafond de verre. Il ne suffit pas de faire 20 % pour rassembler ».

L’ambition de NDA est de faire « comme François Mitterrand avec les communistes », une « sorte d’appel à l’union sacrée ». Un discours qui demeure en partie incantatoire, tant le président de Debout la République reste flou sur les modalités concrètes du dialogue avec le FN. Marine Le Pen devrait, selon lui « couper le cordon avec l’obsession identitaire » et mettre fin aux « dérapages extrémistes d’une frange xénophobe » de son parti. Il refuse en outre d’expliquer quels sont les points programmatiques concernés quand il parle de « ligne jaune à ne pas franchir ».

« LES CADRES AVAIENT DES APPRÉHENSIONS »

Malgré ses 1,79 % à la présidentielle et le fait que son parti ne compte que deux députés, l’élu de l’Essonne se veut optimiste : « Je suis le seul capable de rassembler les patriotes de gauche comme de droite, j’ai toujours eu un discours irréprochable ». Ni le Front de gauche ni le Front national ne seraient en mesure de l’imiter, ils sont jugés trop sectaires. Cependant, l’évolution stratégique de Nicolas Dupont-Aignan est aussi une prise de risque politique. Dans le parti, certains confient que la première journée de l’université de rentrée a connu des débats animés.

« Les cadres du parti, pour beaucoup issus du MRC de Jean-Pierre Chevènement, avaient des appréhensions. Les militants, eux, viennent plutôt de la droite, ils étaient davantage acquis à la cause », confie le délégué général du parti, Laurent Fouco.

« C’EST UN CHOIX QUI PEUT EMBARRASSER CERTAINES PERSONNES »

Laure, une militante venue du Nord Est, est en accord avec la volonté de dialogue de son président : « C’est un choix qui peut embarrasser certaines personnes. Cependant, en tant qu’eurosceptiques, il faut qu’on travaille entre nous ». Son collègue Olivier va plus loin. « Avant, notre positionnement était flou, nous n’étions ni à droite ni à gauche. Maintenant, cela va nous placer entre l’UMP et le FN. Je trouve que c’est une bonne chose que Nicolas Dupont-Aignan veuille dialoguer avec le FN ». Optimistes, ils veulent croire à une augmentation prochaine des adhésions. « François Hollande a baissé son pantalon sur la règle d’or, ça va faire bouger plein de monde ». Le parti revendique officiellement 12 500 adhérents.


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