Un éditorial du journal ‘Le Monde’ bien marrant…

Je n’aime pas beaucoup les éditoriaux et les éditorialistes. Le boulot d’un journaliste est d’investiguer, d’aller chercher l’information et de la retranscrire. Pas de la commenter.

Cet éditorial est dans la droite ligne d’un éditorial que l’on peut considérer comme médiocre. Il pose la question de ‘Pourquoi 2013 ?’ et s’étonne d’une date aussi rapprochée. Cet éditorialiste oublie que si Hollande dit 2014, 2015 ou 2016, il montrera qu’il ne prend pas les décisions nécessaires tout de suite, et perdra en crédibilité.

En politique, il faut avoir le bon sens paysan. Quand on emprunte de l’argent et que l’on dit : « Je te rembourserai à la Saint Glin-Glin, si la croissance est bonne », c’est la meilleure manière que l’on nous prête plus.

Bref, soit l’éditorialiste est bête, soit il est de mauvaise foi. Je pense pour le deuxième cas.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 12 Septembre 2012

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Editorial
3 % de déficit, oui. Mais pourquoi en 2013 ?

En annonçant un matraquage fiscal exceptionnel pour tenir les engagements européens de la France en matière budgétaire, François Hollande a suscité un beau débat. Patriotisme et fiscalité, finances publiques et croissance – autant de sujets de dissertation pour diplôme de fin d’année de Science Po.

Les discussions enflammées qui ont suivi l’intervention du président sur TF1 dimanche 9 septembre sont intéressantes. De même que celles, plus exotiques, provoquées par l’attirance soudaine pour le climat belge de tel ou tel capitaine d’industrie. Elles ont un défaut : elles sont, largement, à côté de la plaque.

M. Hollande est fidèle à ses promesses de campagne et à la parole de Paris à l’égard de ses partenaires de la zone euro. Il entend tenir cet engagement : ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut en 2013. Pour ce faire, il a annoncé 10 milliards d’économies dans les dépenses de l’Etat et 20 milliards d’impôts supplémentaires.

On peut contester cette répartition de l’effort. On peut regretter que l’emballage, quoi qu’en dise le président, laisse ce pénible sentiment d’une gauche qui n’aime pas, ou pas assez, les entreprises et les entrepreneurs.

Mais M. Hollande ne manque pas de bons arguments pour s’accrocher à ce cap des 3 %. Il rassure les marchés, qui souscrivent d’autant plus volontiers aux emprunts de l’Etat français. Paris a rarement  » vendu  » sa dette à d’aussi bonnes conditions qu’aujourd’hui – ce qui contribue, jour après jour, au rétablissement de ses finances. En s’en tenant à ces 3 %, une des règles de bon fonctionnement de l’euro, la France renforce la crédibilité de la monnaie unique à un moment où elle en a bien besoin. L’Etat s’efforce enfin de sortir d’un cycle d’endettement lourd – largement provoqué par la détérioration de sa balance commerciale -, qui est à lui seul un facteur de ralentissement de la croissance.

Le dossier est solide. Nul doute que les marchés pénaliseraient la France si elle changeait de cap. Mais M. Hollande – le chantre de la croissance – s’est arrêté en chemin. Il eût fallu une deuxième partie à l’exposé, comme on l’apprend à Science Po. Il eût fallu adresser cette question à nos partenaires de la zone euro : pourquoi 3 % en 2013, précisément ?

Le vrai débat porte moins sur cette affaire française – la répartition de l’effort budgétaire – que sur le timing que se sont fixé les Européens. En période d’activité basse, l’austérité budgétaire risque de plomber un peu plus la croissance – donc la recette fiscale, donc la dette. D’où l’idée, avancée par nombre d’économistes, et qui figure dans le futur traité budgétaire européen, d’ajuster les objectifs de déficit aux aléas de la conjoncture. C’est la notion de déficit  » structurel « . Un déficit corrigé, sous le contrôle de la Commission, en fonction de l’état de la croissance. Ce qui est gravé dans le marbre, c’est le retour à l’équilibre ; la variable, la date butoir.

Reine du déficit, la France n’est pas la mieux placée pour défendre le  » déficit structurel « . Mais la cause méritait que M. Hollande prît ce risque.


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