Quand les commerçants de la CAPV sont pris pour des vaches à lait Part 2

En fait, le problème de la Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais (CAPV) est loin d’être le seul en France. Il se produit aussi dans les environs de Montpellier.

Le principal point d’achoppement est toujours le même : les communautés de commune cherchent du fric alors ils le prennent là où c’est le plus facile : chez les entreprises…

C’est sûr que c’est beaucoup plus facile de s’attaquer aux boites qu’aux contribuables car ils forment un poids électoral beaucoup moins importants et qu’on sait que c’est une population qui vote à droite et qui ne change pas facilement d’avis. Bref, on se venge…

Qui va prendre la défense de tous ces nantis, de ces méchants patrons qui se font forcément de l’argent sur le dos des autres ? Qui va prendre la défense de commerçants qui s’en sont forcément mis plein les poches avec le passage à l’Euro ? Qui va prendre la défense de ces entrepreneurs qui roulent forcément tous avec le dernier Porsche Cayenne ?

Alors, qu’en est-il de leur situation ? D’abord, on taxe ces entreprises en fonction de leur chiffre d’affaire (CA). Il n’y a pas une notion économique plus problématique que le CA car le CA, pour mémoire, est le montant des ventes d’une entreprise. Ainsi, la marge brute est la différence entre le CA et les coûts d’acquisition d’un produit avant la vente. De là, on tire le bénéfice qui est la différence entre la marge brute et tous les frais. Le bénéfice sert à rétribuer le gérant.

Partant de là, on parle de taux de marge par rapport au chiffre d’affaire. Un taux de marge de 100% correspond à un prix d’acquisition nul. Si on achète un produit 100 et qu’on le revend 130, on fait un taux de  marge de 30%.

Par exemple, une société qui fait du service a un taux de marge de près de 100% (pas d’achat de produit). Un photographe dégage un taux de marge brut de 70% (il faut y inclure le taux d’amortissement du matériel et les consommables). Un revendeur informatique fait du 25-30% et un vendeur de fruits et légumes, 15%.

Sachant que les charges sociales (retraite, maladie, etc.) représente une taxation de 57%, on peut ainsi calculer ce qui reste dans la poches des différentes professions :

– Service, 100KEuros de CA -> 100KEuros de marge -> 43KEuros dans la poche

– Photographe, 100KEuros de CA -> 70KEuros de marge -> 30KEuros dans la poche

– Revendeur informatique, 100KEuros de CA -> 30KEuros de marge -> 13KEuros dans la poche (moins que le SMIC !)

– Vendeur fruits et légumes, 100KEuros de CA -> 10KEuros de marge -> 4.3KEuros dans la poche (358Euros par mois !)

On voit donc que classer les entreprises par CA est tout simplement absurde ! Dès lors appliquer un impôt unique à 2500Euros peut dès lors s’avérer très problématique !

L’entrepreneur, le commerçant n’est donc pas le rentier que l’on nous présente car c’est oublier un peu vite que ces entrepreneurs forment la population laborieuse à la base de notre économie. Il faut savoir qu’ils représentent les vaches à lait de l’état qui n’hésite jamais à leur taper dessus, car c’est une population discrète qui a, à tort à mon avis, honte de gagner de l’argent et de travailler dans un pays qui voue aux gémonies les 35h et le plus grand nombre de vacances à l’année, en bref, la flegmardise et la glandouille professionnelle. Ainsi, j’ai demandé à une boulangère Moirannaise ce qu’elle pensait de cette mesure et elle m’a répondu que ça ne regardait pas sa clientèle. Je lui ai dit qu’au contraire si, dans la mesure où son commerce était en quelque sorte un service public qui rendait service à la population avec ses bons chaussons aux pommes. Si elle n’est pas là, il faudra que je me rende au Carrefour Market du coin pour manger un chausson au goût de carton cuit ? Qui plus est, qui va payer les impôts servant à mettre mes gosses à l’école si les entreprises ne les paient pas ? Ben la population pardi ! C’est à dire MOI !

Il faut donc aider les commerçants à ce qu’ils ne soient pas considérés comme des vaches à lait, car « Trop d’impôt, tue l’impôt » et le commerçant qui met la clé sous la porte devient un assisté que je serai obligé de rétribuer par mon travail ! En bref, on est tous dans le même bateau et il faut se serrer les coudes à rétablir une justice fiscale et sociale dans notre pays !

Pour agrémenter mes propos vous pourrez trouver un compte rendu de presse ICI et ICI.

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