Lettre ouverte au Président de la Rébublique sur les déserts médicaux

Monsieur le Président de la République Française,

Nous sommes en date du 02 Décembre 2012 au soir, et je viens de voir l’émission Zone Interdite diffusée sur M6, ayant pour objet les déserts médicaux.
Dans certains territoires, la France manque cruellement de médecins et cette situation n’est pas tolérable. Elle n’est pas tolérable car elle touche à l’intérêt général et elle touche à ce qu’il y a de plus cher dans cet intérêt : l’intégrité physique des habitants de notre pays.

On aura beau tourner autour du pot, on aura beau proposer des solutions complexes, la solution, nous la connaissons : revenir sur la liberté d’installation et de désinstallation des médecins. Cette non-liberté a été instaurée pour les notaires, les huissiers de justice, les pharmacies, alors pourquoi pas pour les médecins ?

Il est sûr que la non-liberté d’installation des médecins pourra résoudre la problématique des déserts médicaux, alors pourquoi ne pas l’instaurer ? Par manque de courage ? Assurément. Je vous demande donc d’être courageux, je vous demande d’être audacieux, je vous demande donc de servir la France et les Français en préservant l’intérêt général au lieu d’intérêts particuliers. Je sais que bon nombre de sièges à l’Assemblée Nationale sont occupés par des anciens médecins exerçant un lobbying acharné. Je vous demande donc d’avoir le courage de privilégier les Français par rapport aux parlementaires.

Si vous sentez que vous n’avez pas de moyen de pression pour aller au bout de ce but, vous n’avez qu’à utiliser le moyen du référendum. A cette question, l’ensemble des Français vous donneront raison. Ils vous donneront raison car ils financent, par leurs impôts, la formation de ces médecins, par la gratuité des études. Ils financent aussi la sécurité sociale et l’assurance maladie par leur travail.

Le jeune médecin pourra opposer qu’il sera seul en campagne, si la liberté d’implantation est remise en question, il ne le sera plus de facto. Il ne le sera plus car le manque de médecins est, entre autre, source de désertification de nos campagnes. En obligeant l’installation de médecins dans certains territoires, ce sont ces territoires que vous contribuerez à développer et ces territoires deviendront attractifs, non seulement pour d’autres médecins, mais pour nombre d’activités annexes indispensables à la vie et à la survie de nos campagnes.

Est-il normal que la rue de la Pompe, dans le XVIe arrondissement de Paris compte un médecin tous les 30 mètres ? Est-il normal que les communes doivent recruter des médecins en Roumanie, non par manque de médecins en France, mais parce que ceux-ci préfèrent une vie meilleure alors que leur formation a été payée par l’ensemble des Français, ceux des campagnes y compris ? Est-il normal que bon nombre de communes soient obligées de faire des efforts financiers importants, financés par le contribuable bien évidemment, pour faire venir des médecins ?

Votre Ministre de la Santé, Madame Marisol Touraine s’est exprimée dans l’émission. Elle n’est pas favorable à la non-liberté d’installation des médecins. Elle prévoit de dépenser des sommes importantes par la Sécurité Sociale afin de financer un salaire minimum de 50 000Euros pour un médecin s’installant dans les campagnes. Elle oublie que notre pays est dans un état économique plus que critique et que nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir des politiques économiques se rapportant à des gabegies permanentes. Les caisses de la Sécurité Sociale, comme toutes les caisses en France, sont absolument vides. Je vous demande donc d’arrêter de les assécher d’avantage et d’œuvrer dans le sens d’une responsabilité générale en préservant l’intérêt de tous les habitants de France. Madame Touraine parie sur des stages et sur un dialogue pour résoudre ce problème. Ce problème a plus de 15 ans et s’aggrave de jour en jour. Il ne pourra pas être résolu par des stages, il ne pourra pas être résolu par la concertation et ne le sera pas plus par 50 000Euros alors qu’un médecin gagne bien plus en ville. Je ne suis pas Ministre de la Santé, et je sais que ces mesures ne marcheront pas. Je vous demande donc d’agir.

En espérant avoir été entendu, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.

  Philippe NOVIANT


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