Quand l’écologie sert de moyen de communication à son détriment

Marrant ça… Marrant que l’on puisse se servir de l’environnement et de l’écologie dans un but de communication… et faire tout le contraire pour préserver son impact environnemental par derrière.

Pour faire cesser ce genre de pratique, le boycott peut être un bon moyen.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 15 Novembre 2012

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Bonnet d’âne pour Lesieur, Bolera Minera, Vinci et Areva

C’est une anti-récompense dont les entreprises se passeraient bien. Chaque année, les Amis de la Terre décernent les prix Pinocchio, bonnets d’âne du développement durable, aux groupes qui communiquent sur l’écologie sans se soucier des conséquences environnementales et sociétales néfastes de leurs activités. Mardi 13 novembre, trois d’entre eux ont été désignés par un vote de 17 000 internautes : Lesieur, Bolera Minera et Areva.

Dans la catégorie  » Plus vert que vert « , qui concerne le green washing (un verdissement d’image à bon compte), c’est Lesieur qui remporte la mise. En cause : la campagne publicitaire  » Aidons la Corne de l’Afrique : une bouteille d’huile Lesieur achetée, une bouteille envoyée « , censée illustrer l’aide de l’entreprise aux populations souffrant de famine. Bémol : Lesieur est la filiale de Sofiprotéol, l’un des principaux producteurs d’agrocarburants accusés de participer à l’insécurité alimentaire en concurrençant les cultures vivrières.

La catégorie  » Une pour tous, tous pour moi ! « , qui concerne la surexploitation des ressources naturelles, dénonce Bolera Minera, une joint-venture formée par les entreprises Bolloré et Eramet. Le groupe a obtenu en 2010 un permis d’exploration pour la recherche de lithium en Argentine, dans une région où vivent 33 communautés indigènes. Ces populations, qui affirment ne pas avoir été consultées, ont déposé une plainte devant la Cour suprême du pays.

Enfin, Areva remporte le prix  » Mains sales, poches pleines « . Motif ? Avoir nié sa responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des populations vivant à proximité de ses mines d’uranium en Afrique, et notamment le décès d’un de ses anciens salariés au Niger des suites d’un cancer du poumon, en 2009.

Un prix Pinocchio d’honneur a en outre été remis à Vinci, associé pour l’occasion avec les autorités françaises et russes. Le géant français du BTP est pointé du doigt pour deux projets dont il est le concessionnaire : l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), dont la construction doit débuter en 2014 ; et l’autoroute qui doit relier, en 2013, Moscou à Saint-Pétersbourg, à travers la forêt de Khimki, réservoir de biodiversité.

 » Les engagements volontaires des entreprises ont fait la preuve de leur inefficacité : ils permettent d’améliorer leur image au prix de lourds impacts sur l’environnement et les populations locales, dénonce Romain Porcheron, chargé de la campagne des Amis de la Terre. Il faut un cadre juridique plus strict pour réguler leur activité dans les pays du Sud. « 

Audrey Garric


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