Ce n’est pas comme cela que l’on luttera contre le changement climatique

Le changement climatique ne peut que gagner face à ce manque de courage et à l’incompétence généralisée de nos politiques. Ils ne se rendent pas compte qu’agir comme cela ne peut que concourrir à nous conduire à notre propre perte. Cette perte et l’état déplorable dans lequel nous rendrons la planète à nos enfants, prend sa source dans cette bêtise, dans cette incompétence, dans cette irresponsabilité, dans cette lâcheté et médiocrité générale de nos politiques.

C’est honteux et cela mériterait quelques retours de bâtons.

Affligeant.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 18 Avril 2013

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Le plan de sauvetage du marché carbone rejeté
Le Parlement européen a voté, mardi 16 avril, contre un projet visant à relever le prix du CO2
Bruxelles Bureau européen

Le Parlement européen a-t-il signé l’arrêt de mort du marché du carbone ? Mardi 16 avril, à Strasbourg, une majorité de députés (334 voix contre 315 et 63 abstentions) a rejeté une proposition de la Commission européenne visant à sauver le principal instrument financier de la politique climatique de l’Union européenne (UE). Il s’agissait de geler provisoirement 900 millions de  » permis de polluer  » sur les 8,5 milliards qui doivent être mis aux enchères entre 2013 et 2020, dans le but de relever le cours du quota de CO2, devenu trop faible pour inciter les industriels à investir dans les techniques moins polluantes.

Le prix du CO2 s’est effondré : il avoisinait 25 euros la tonne en 2008, 7 euros en 2012 puis a chuté à 5 euros. Un effet de la crise, qui a limité la production, et donc les émissions. Après le vote des eurodéputés, le prix de la tonne a frôlé les 3 euros, son plus bas historique.

Les parlementaires partisans du  » non  » ont estimé qu’une intervention sur l’offre affaiblirait le système d’échange des quotas d’émission, créé en 2005 pour permettre à l’UE d’atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Ils ont également évoqué les menaces, pour la compétitivité des entreprises et la facture des consommateurs, d’un renchérissement du prix du carbone.

Des voix dissidentes se sont exprimées dans les principaux groupes politiques. Mais, même divisé, le Parti populaire européen (PP, conservateurs) a fait pencher la balance. Il a été sensible à l’intense lobbying des industriels qui avaient intérêt à maintenir le prix du CO2 à un niveau faible pour ne pas avoir à payer trop cher leurs émissions de gaz à effet de serre.

Avenir incertain

Les perdants sont, outre la commissaire européenne Connie Hedegaard, les Etats (France, Grande-Bretagne, Suède, Italie…) qui la soutenaient, mais aussi une quarantaine de grands groupes, notamment énergétiques, qui ont investi massivement dans les technologies non polluantes et appuyaient la proposition de Bruxelles.

L’avenir du dossier est incertain. Il est renvoyé en commission du Parlement et devrait, en principe, revenir en séance plénière. Mais rien n’indique qu’il pourrait y recevoir un écho plus favorable.

Mme Hedegaard dit espérer que les Etats reprendront la main et formuleront de nouvelles propositions. Mais le Conseil est divisé : Chypre est hostile, la Pologne veut protéger son industrie, les Pays-Bas et l’Allemagne planifient la construction de centrales au charbon, ce qui va aggraver la pollution, souligne Joris den Blanken, de Greenpeace Europe. Le député socialiste allemand Matthias Groote évoque  » un début de renationalisation de la politique climatique « . Ce qui pourrait engendrer une autre forme de concurrence entre les pays et une remise en question des objectifs climatiques de l’UE.

Jean-Pierre Stroobants


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