A quoi servent les IEP ?

La majorité de nos politiques et de nos dirigeants proviennent des IEP. Quand on voit l’argent que l’on dépense pour former des personnes qui seront incapables de voter un budget à l’équilibre pour la France, on peut ouvertement se poser des questions quant à la pertinence de la formation !

Nos futurs politiques ne sont pas les seuls à sortir des IEP : on a aussi des dirigeants comme M. Pépy, PDG de la SNCF, qui ne sait pas ce qu’est un client.

Bref, ces instituts coûtent beaucoup pour des résultats médiocres. On serait bien avisé de réformer ces instituts qui, très clairement, ne remplissent pas les objectifs de formation de nos dirigeants.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 18 Avril 2013

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Paris, régions : les sciences politiques ne se valent pas

Pour l’Etat, un étudiant de Sciences Po Toulouse vaut-il un étudiant de Sciences Po Paris ? La vieille querelle des inégalités de dotation publique entre les neuf instituts d’études politiques (IEP) de France est peut-être en passe d’être vidée. En recevant les six IEP les plus  » pauvres « , jeudi 11 avril, le ministère de l’enseignement supérieur a promis des discussions et assuré vouloir réduire les inégalités.

Se cabrant devant les efforts que l’Etat leur demande en 2012-2013, les IEP d’Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg et Toulouse avaient écrit le 5 avril à leur ministre, Geneviève Fioraso, pour dire leur ras-le-bol. L’amputation de 5 % de leur dotation de fonctionnement, conséquence du surgel budgétaire décidé par le gouvernement, est  » perçue comme inéquitable « , préviennent les rebelles. Car  » cette décision vient amoindrir les moyens d’action d’établissements déjà sous-dotés  » qui se démènent notamment pour démocratiser l’enseignement supérieur.

L’Etat donne moins aux étudiants de ces six établissements qu’à ceux des trois autres IEP de France (Paris, Bordeaux, Grenoble). Si l’on rapporte la part publique du budget des IEP au nombre d’étudiants accueillis, la dotation est de 7 600 euros par étudiant à Paris, contre 2 600 euros à Lille (Le Monde du 2 février 2012).

L’entourage de Mme Fioraso réfute ce critère, lui préférant le nombre de postes payés par l’Etat pour cent étudiants : l’IEP le moins bien doté, Lille, dispose de 3,93 professeurs pour 100 étudiants, contre 7,3 à Grenoble. Le cabinet exclut l’IEP de Paris de cette comparaison, car  » son modèle est différent  » et l’établissement (qui a reçu 68 millions d’euros de l’Etat en 2012, sans compter une centaine de postes) paie lui-même l’essentiel de ses enseignants.

Toutefois, les inégalités seront comblées, assure le ministère. Huit postes ont été créés en 2013 à Aix-en-Provence, à Lille, à Rennes et à Toulouse. Cette politique  » serait poursuivie en 2014 et dans les années à venir « , ont confié des IEP en sortant du ministère.

Point sensible

Par ailleurs,  » Geneviève Fioraso a demandé à Frédéric Mion – le nouveau directeur de Sciences Po Paris – de reprendre une politique de coopération avec les IEP « , précise son entourage. Le point est sensible : quel rôle doit jouer la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP, qui gère l’IEP de Paris) ? Celle-ci, déplore le  » groupe des six « ,  » a cessé purement et simplement d’assumer ses devoirs vis-à-vis des IEP en région et fonctionne de facto au seul service de l’IEP de Paris, en contradiction flagrante avec les missions qui lui avaient été confiées à la Libération « .

Ce point fera notamment l’objet de  » discussions  » qui vont s’engager, sous l’égide du ministère. Mais un retour au statu quo ante a peu de chances d’aboutir. L’idée, aujourd’hui, est plutôt que les IEP s’affirment au sein de leur université de rattachement. Ils devront cependant coopérer avec la FNSP sur les concours, la recherche ou la gestion de la marque.

Reste une question :  » Pourquoi, s’interroge Pierre Mathiot, directeur de Lille, l’Etat continuerait-il de donner autant à la FNSP si elle cesse de jouer tout rôle de coordination ? Pourquoi ne pas attribuer directement au vrai réseau des IEP, le nôtre, une partie de la dotation donnée à Paris ? « 

Benoît Floc’h

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