L’indemnisation chômage n’est pas un salaire

Je suis très souvent atterré par le discours de certains chômeurs : « Pourquoi j’irais travailler alors que je gagne autant à rester à la maison ? »?

En priorité, c’est ce discours qu’il faut changer : les indemnités chômage doivent être une incitation à travailler, pas un salaire de substitution ! Les chômeurs ont le droit de vivre convenablement, mais ils ont comme devoir de rechercher du boulot : on l’oublie trop souvent et trop fortement.

Il n’est pas normal, pire, il est honteux, que l’on refuse une opportunité de travail : si ce refus n’est pas motivé par de véritables freins quant à la situation du chômeur, l’indemnisation doit être purement et simplement supprimée.

La France est déjà un pays qui souffre d’un taux de chômage beaucoup trop haut, il est dès lors intolérable d’inciter des personnes à rester à la maison pour profiter de largesses indues.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 24 Mai 2013

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L’Unedic et le casse-tête de l’indemnisation chômage

Il s’agit d’une petite révolution pour l’Unedic. Le bureau de l’organisme qui gère l’assurance-chômage doit adopter jeudi 23 mai un rapport qui fait un état des lieux de la complexité des règles d’indemnisation des chômeurs. Ce rapport liste les  » points noirs  » pour les chômeurs, notamment le cumul entre une activité réduite et les allocations.

Depuis la vague de tentatives de suicide qui a suivi l’immolation d’un intérimaire devant une agence Pôle emploi à Nantes en février, la complexité des règles de l’assurance-chômage est critiquée de toutes parts. Jusqu’ici, l’Unedic avait plutôt tendance à faire le dos rond. Mais le rapport qui doit être adopté jeudi acte que certaines règles sont devenues tellement complexes que les chômeurs, et parfois même leurs conseillers, ne les comprennent pas. En matière de cumul entre allocations et activité réduite,  » le calcul reste mal connu et les seuils peu compris. Ce qui peut conduire à hésiter vis-à-vis d’une opportunité de travail, voire à la refuser « , note le rapport.

Le texte préconise qu’une règle simple soit appliquée : les chômeurs verraient leurs allocations ponctionnées de 63 % du salaire perçu en cas d’activité réduite, ce qui éviterait à tout chômeur de perdre de l’argent en acceptant de retravailler. Un plafond de cumul entre les allocations et les salaires permettrait de supprimer le seuil des 110 heures. Ces solutions, techniques, pourraient simplifier la vie des chômeurs, souvent contraints de jongler avec les justificatifs pour être indemnisés.

L’Unedic plaide, par ailleurs, pour  » un examen formel de l’ensemble des textes, afin d’améliorer la lisibilité et la cohérence de la réglementation « , en avançant  » un allègement des rédactions  » ou une  » disparition des dispositions obsolètes « . Ce sujet n’est pas mineur : le  » précis de l’indemnisation du chômage « , censé résumer les règles applicables, dépasse à lui seul les 300 pages.

Pas de bouleversement

En ligne de mire, les nombreuses annexes à la règle générale, comme celle destinée aux dockers qui ne concerne aucun chômeur,  » cette profession ayant progressivement disparu « , ou celle destinée aux  » salariés occupés hors de France « . Pas un mot en revanche sur les annexes ultra-sensibles des intermittents du spectacle et des intérimaires.

Si le rapport ne préconise pas de grand bouleversement de l’indemnisation des chômeurs ou des relations entre l’organisme paritaire et Pôle emploi, ses idées pourraient bien simplifier la vie des chômeurs et des conseillers si elles étaient adoptées. Réponse cet automne lors de la renégociation des règles d’indemnisation par les syndicats et le patronat.

Jean-Baptiste Chastand


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