Quand M. Minc est en manque d’inspiration

M. Minc est un Sarkozyste convaincu. Las, on remarque aujourd’hui que ses talents d’écrivain sont largement « inspirés » par d’autres. Quand on cotoie des pourris, on peut en devenir un soi-même, n’est-ce pas M. Minc ?

M. Minc n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà été condamné pour plagiat en 2001.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 22 Juin 2013

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Aux accusations de plagiat, les avocats de M. Minc opposent  » la réflexion philosophique « 

Les deux livres sont posés sur le bureau de la présidente Marie Salord qui les soupèse, l’air amusé. D’un côté, René Bousquet (Fayard, 1994), une biographie de 600 pages, fruit de trois ans de travail de l’universitaire Pascale Froment. De l’autre, L’Homme aux deux visages (Grasset, 17 euros), un essai de moins de 200 pages consacré aux destins croisés de l’ancien secrétaire général de la police de Vichy et de la figure de la Résistance, Jean Moulin, signé Alain Minc.

Le livre de Pascale Froment figure dans la liste des références bibliographiques citées à la fin de l’ouvrage. Si l’essayiste a cru que cette seule mention lui vaudrait quittance, il s’est trompé. Car l’universitaire, qui estime avoir été pillée, revendique elle aussi sa part de lumière et de marché.

Jeudi 20 juin, devant la 3e chambre du tribunal de grande instance de Paris saisie d’une demande d’interdiction en urgence de la diffusion du livre d’Alain Minc pour  » contrefaçon « , Pascale Froment écoute son avocat, Me Alain Lévy, présenter l’inventaire des emprunts reprochés à L’Homme aux deux visages. Elle en a relevé plus de trois cents.

 » Atteinte intolérable « 

 » On a affaire à un délinquant en col blanc, à un véritable faussaire des oeuvres de l’esprit ! « , dit l’avocat. Parmi ces emprunts, figurent notamment des extraits d’entretiens réalisés auprès de personnalités qui avaient connu René Bousquet, comme François Mitterrand ou le doyen Georges Vedel.  » Alain Minc les fait parler comme s’il avait lui-même recueilli leurs confidences ! « , s’offusque Me Lévy. Outre l’interdiction du livre, il demande au nom de  » l’atteinte intolérable  » au droit moral de sa cliente, 100 000 euros de dommages et intérêts.

 » La contrefaçon, ça ne se détermine pas au poids et ça ne se juge pas aux précédents ! « , réplique Me Josée-Anne Benazeraf, l’avocate d’Alain Minc, soucieuse d’évacuer l’image de récidiviste qui pèse sur son client, condamné en 2001 pour plagiat à propos d’un essai sur Spinoza. Absent de l’audience, l’auteur a concédé, le 13 juin, au Figaro,  » une erreur de jeunesse tardive  » à propos de son Spinoza et exprimé le  » regret de n’avoir pas souligné plus clairement l’importance du livre de Pascale Froment  » dans sa bibliographie. Il y a seulement cherché des  » informations  factuelles, historiques « , observe Me Benazeraf, alors que son essai est une  » réflexion philosophique « .

L’avocat de Grasset, Me Dominique de Leusse, prend le relais :  » La biographie de Pascale Froment est une somme. La conséquence c’est qu’on ne peut écrire sur René Bousquet sans passer par elle. Mais on n’a pas de droits d’auteur sur des faits.  » Et puis, pour souligner  » l’outrance  » des réparations demandées, il ajoute, un ton plus bas, qu’il ne faudrait pas croire que les ouvrages d’Alain Minc se vendent si bien. Jugement le 2 juillet.

Pascale Robert-Diard

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