Suite de la conversation avec M. Dupont-Aignan

Suite à la réponse de M. Dupont-Aignan, que j’ai reçue le 30 Juin 2013, j’ai refait une réponse.

Pour mémoire, la lettre d’origine est située ICI.

Sa réponse est située ICI.

La voici.

****************

Monsieur Dupont-Aignan,

Je vous remercie de la réponse que vous avez faite à mon courrier du 30 juin.

Permettez-moi, d’y apporter, moi aussi, une réponse.

Cette réponse sera dans le texte.

Nicolas Dupont-Aignan :

Monsieur,

[…]

> Tout d’abord permettez-moi de saluer l’intérêt que vous nous portez et
> l’attention dont vous semblez animée quant à la place accablante de notre
> cher pays rongé par tant de maux. Je crois, nous croyons que l’Union
> Européenne telle qu’elle est actuellement configurée en est un des plus
> nocifs.

Je serais plus mesuré pour ma part. Je ne le juge pas nocif, car l’Europe a apporté énormément à notre économie. Par contre, je considère, comme vous, que l’Europe sait faire montre d’ingérence et que cette ingérence ne sert pas continuellement les Français.

> Reconsidérer la place de la France en cette période de
> mondialisation à outrance ne peut incontestablement se réaliser sans prendre
> en compte l’Europe : coopérer avec nos voisins européens traduit un atout
> incontestable pour notre Etat-Nation et son rang auprès des géants de ce
> monde. Cependant l’avis que vous me transmettez quant aux conséquences d’une
> sortie de l’euro traduit un acharnement ne retraçant que de simples
> généralités qui peuvent aisément être réfutées.

Je suis d’accord qu’il faut continuer à coopérer très fortement avec nos voisins Européens
Quand aux « généralités qui peuvent être aisément réfutées » ? Je demande à voir…

> Nous nous retrouvons dans une situation éminemment complexe : dépossédés de
> l’un de nos mécanismes d’action économique majeur, à savoir notre politique
> monétaire, nous sommes contraints de n’avoir à répondre aux problématiques
> actuelles que par une politique budgétaire ou des réformes structurelles.

Il est pour le moins frappant que vous vous acharniez sur notre politique monétaire alors que c’est elle qui nous a maintes fois sauvés et qui nous sauve encore !
Votre discours est politique, mais est-il réaliste ? Assurément non ! Non car vous n’avez jamais été salarié d’une entreprise, vous n’avez été dirigeant, ni artisan ni exercé de profession libérale.
Vous vous êtes contentés d’être dans la fonction publique à assister des personnes dans les arcanes du pouvoir. Vous avez une notion plus que limite, voire médiocre, de l’économie.
Car vous ne vous êtes pas posé la question centrale qui doit diriger toute pensée sur le sujet : comment se fait-il que l’Allemagne veuille sortir de l’Euro avec sa conjoncture économique florissante ?
Pour répondre à cette question, il faut en revenir aux bases. La monnaie unique, c’est un peu comme des étudiants décidant de louer un bien immobilier en se mettant en collocation.
Chaque étudiant devra gérer son budget afin de faire vivre l’ensemble de la copropriété. La collocation devra aussi promouvoir un échange économique poussé afin qu’ils puissent faire des économies sur son fonctionnement. Ils pourront donc acheter en gros des produits afin de faire baisser le prix unitaire ou aller voir des commerçants extérieurs pour prendre une carte de fidélité globale à la collocation. Les bons de réduction pourraient être mis en commun, etc. Bref, la collocation apporte un plus économique indéniable à ses représentants, mais il faut que tout le monde joue le jeu : les finances personnelles de chacun doivent être saines pour qu’elles puissent assurer la cohésion de tous. La comparaison collocation-Europe a ses limites, car, dans une collocation classique, on n’imprime pas sa propre monnaie. Mais les enjeux économiques sont les mêmes : l’ensemble doit être sain économiquement pour le bien-être de tous.
Pour en revenir à l’Europe, la situation est saine en Allemagne. Mais l’est-elle en France ? Assurément pas quand on pense qu’avec 240 Milliards d’Euros de recettes par an, on en dépense 320, et que l’intérêt à rembourser sur les emprunts passés (car, bien évidemment, vivre à crédit suppose des emprunts) représente à eux seuls près de 40 Milliards !
En clair, notre situation économique n’est pas bonne et si on ne vivait pas dans une collocation, on serait obligé d’emprunter à des taux bien supérieurs et nous aurions déjà du employer l’arme de la dévaluation à de multiples reprises. La dévaluation est une arme à double tranchant : elle nous permet d’affaiblir la valeur de notre argent. Si on est auto-suffisant, avec de bonnes industries, avec une bonne agriculture, avec de bons services intérieurs, avec une production énergétique forte, la dévaluation est une arme fantastique puisqu’elle permet d’être compétitif sur nos exportations et de limiter les dégâts sur nos importations. Par contre, si on importe beaucoup, dans un cadre de balance commerciale largement déficitaire, la dévaluation peut nous mener à une crise, voire à une faillite.
La dévaluation ne peut donc s’effectuer que lorsque l’on est dans une passe économique difficile mais que l’on a une vision économique forte motivée par des investissements pérennes qui vont pouvoir nous sortir de la dévaluation.
La dévaluation n’a pas d’affinité avec l’idéologie, car elle doit être pragmatique et équilibrée, tout ce que l’idéologie, in fine votre programme, ne permet pas.
Donc, même si vous avez raison de vouloir redonner une souveraineté à la France, vous n’en avez plus les moyens. On dépend de l’Europe car nos politiques ont été incapables de gérer le pays économiquement de façon pérenne, ces trente dernières années. On n’a pas les moyens actuellement de sortir de l’Euro car on serait obligé de dévaluer sans avoir des politiques suffisamment compétents pour réorienter de manière efficace notre pays.
Car il faut être clair : l’immense majorité de nos politiques sont des juristes alors qu’il faudrait avoir des chefs d’entreprise à sa tête. Il nous faudrait des personnes sorties d’écoles de commerce pour diriger un pays comme on dirigerait une entreprise. On en est loin car si l’on avait une entreprise qui avait le bilan de notre pays, elle aurait été mise en faillite depuis bien longtemps !

> Elles sont les vestiges d’un semblant de conservation de notre souveraineté,
> si lâchement confisquée par nos élites au profit de Bruxelles comme vous le
> savez. Or, les contraintes budgétaires qui étranglent nos moyens d’action
> nous dépossèdent de l’usage intégral de notre politique budgétaire : je ne
> nie pas qu’il faille réduire nos dépenses publiques, nos gaspillages,
> diminuer nos dettes et déficits. Bien au contraire. Je demande à ce que nous
> soyons exemplaires. Mais dans la limite du raisonnable, que nous nous
> limitions nous-mêmes.

Notre politique budgétaire ont été dépossédés à cause de l’incompétence de nos politiques ces 30 dernières années dans la gestion économique de notre pays. N’accusons pas l’Europe en cela. Elle a été bien plus une bouée qu’un poids pour nous.
Vous demandez à ce que nous nous limitions nous même, soit. Mais on souffre d’un double problème :
– L’incompétence généralisée de nos politiques-juristes en matière économique
– La démagogie de ces mêmes politiques qui préfèreront toujours faire plaisir aux Français par des cadeaux de toute sorte, ce, au mépris d’une saine gestion.

> La crise actuelle étant majoritairement une crise de
> l’offre et notre pays arborant un imposant déficit commercial, il va de soi
> que la seule politique budgétaire ne répond en rien aux solutions de sortie
> de crise. Il faudrait coupler politiques monétaire et budgétaire, renforcées
> par un protectionnisme qui permettrait à la France de bénéficier du fruit de
> ses propres relances ;

Le protectionnisme ne peut être pérenne que si l’on possède des atouts de production internes divers et variés. Ce n’est pas le cas. Vous avez donc tort sur ce problème.
Notre industrie se meurt, notre production énergétique est proche du zéro. Le protectionnisme ne nous sauvera pas, il nous coulera. En cela vous avez, indéniablement tort sur toute la ligne.

> contrairement aux erreurs causées par Mauroy,
> confronté aux séquelles de l’irresponsable ouverture totale de notre
> économie. Mais voilà, la politique monétaire est nationalement impossible,
> et inefficace au niveau européen : j’en veux pour preuve les taux de la BCE
> frôlant narquoisement les 0% sans pour autant provoquer la moindre relance.

Mauroy n’a pas inventé la mondialisation : soyons sérieux M. Dupont-Aignan !
C’est vrai que les taux de la BCE ne relancent pas la croissance… en France…
Votre discours est assez déconcertant : vous dites, dans un premier temps que nous n’avons pas besoin de l’Europe, mais dans un second que l’Europe ne va pas assez loin dans sa logique budgétaire ?
Nous sommes un poids en Europe, dans le sens ou nous plombons ses comptes. Actuellement, on en a besoin. Le pays qui en a le moins besoin est l’Allemagne, et, pour eux, ne vous inquiétez pas, les taux de la BCE leur conviennent tout à fait !

> Que faire alors ! Comment lutter sans le moindre mécanisme d’action ?
> Comment répondre à la spécificité de chacun des pays avec une politique
> centralisée à Francfort qui n’a même pas pour objectif premier d’éradiquer
> le mal s’élevant honteusement en zone euro : le chômage !

Commencer à balayer devant notre porte à rétablir une cohérence budgétaire efficace. Il faut réduire notre déficit en accroissant nos recettes et en diminuant nos dépenses. Cela ne passera que par la croissance. Cela ne passera que par le travail. Il faut remettre notre pays oisif au boulot. Il faut en finir avec des allocations chômages qui sont considérées comme des salaires. Il faut en finir avec les politiques de retraite anticipée. Il faut investir dans des entreprises exportatrices à réinvestir le champ de la recherche au niveau international. Il faut en finir avec ces 35h qui font la France la championne du monde des fainéants ! Il faut investir dans les crèches qui vont faire en sorte que les mères pourront travailler aisément sans se soucier de leurs enfants (j’aimerais pouvoir dire que ce sont les papas et les mamans qui le font, malheureusement les chiffres dont je dispose montre une vérité implacable en la matière). C’est le travail qui fait baisser le chômage car c’est le travail qui pousse la croissance.
Le travail n’est pas un gâteau immuable que les forces vives de notre pays se partagerait ! Le travail ne se partage pas, il se crée ! C’est en remettant les Français au boulot que l’on se sortira de l’ornière économique dans laquelle nous somme enfermés actuellement. L’Euro n’a rien à voir avec ces problèmes.

> Si l’UE nous refuse un euro au service de la croissance et de l’emploi,
> alors la France devra organiser un référendum pour demander aux Français
> s’ils ne préfèrent pas revenir au franc. Prenons-nous en main, ne dit-on pas
> que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même ? La France n’a pas
> grand-chose à craindre mais a bien au contraire tout à espérer d’un tel
> sursaut monétaire. Comme le dit Jean-Jacques Rosa, la sortie de l’euro n’est
> pas la solution à tous nos problèmes et ne nous dispensera pas de mesures
> complémentaires parfois douloureuses, mais c’est un préalable à la
> résolution de nos difficultés.

Vous avez raison de demander une sortie de l’Euro pour redonne une aura à notre pays. Mais si on le fait maintenant, avec l’économie que l’on a, on court à notre perte ! L’Euro n’est pas la cause à notre problème, mais la crise financière est une conséquence de notre incapacité à gérer convenablement un budget.
L’UE n’a pas vocation à nous assister dans notre croissance et notre emploi, et la sortie de l’Euro ne sera un préalable à la résolution de nos difficultés qu’avec des politiques qui engageront des mesures où on fera en sorte de remettre les Français au travail. Il ne nous suffira pas de le souhaiter. Car le travail, dans un contexte de mondialisation, supposera de très grandes compétences, grandes compétences qui seront forcément bâties par une politique de formation et d’éducation de très haut niveau. Notre classement mondial, en recherche et développement, en enseignement et enseignement supérieur, ne plaide pas pour ce haut niveau. Un investissement de grande ampleur devra aussi être fourni en la matière.

> Sortir de l’euro serait une délivrance pour bien des peuples, mais à vrai
> dire, je propose plus que la substitution de cette monnaie inefficace.

Une délivrance pour l’Allemagne qui n’aurait plus à supporter la médiocrité des autres, assurément…
Une délivrance pour la France ? Certainement pas, en tout cas pas avec notre politique actuelle !

> Le beau pays que nous aimons tant réincarnerait son rôle déjà bien connu : il
> rendrait la liberté à des peuples entiers, réattribuerait aux Etats-Nations
> les capacités de s’autodéterminer et de maitriser leur destinée, rétablirait
> la démocratie en Europe.

Vous avez tout à fait raison, mais dans un cadre de compétence économique de nos politiques qui abandonneraient, pour une large part, qui leur idéologie, qui leur démagogie légendaire, qui leur ambition personnelle.

> La sortie de l’euro – monnaie unique et la chute de
> l’illégitime pouvoir omniprésent de la Troïka, l’un n’allant pas sans
> l’autre, sous l’impulsion de la France démontreraient qu’il existe un pacte
> vingt-et-une fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du
> Monde. Il s’agit-là d’un enjeu de taille, à la hauteur de notre histoire,
> nullement utopique mais plutôt raisonné.

Merkel est d’accord avec vous et applaudit des deux mains votre discours.

> Ce discours est effectivement étayé par des experts dont les compétences ne
> sont plus à prouver, bien qu’ils ne jouissent malheureusement pas de
> l’intérêt des médias.

Des experts en matière économique ? Pffff ! Les experts économiques sont très forts pour expliquer les crises après coup, beaucoup moins pour les prévoir. C’est normal d’ailleurs : l’économie étant un phénomène hyper-chaotique, l’éternuement d’un golden boy à Londres pouvant provoquer le crash de la bourse à Tokyo, l’économie est imprévisible. C’est une raison pour ne pas écouter ces similis-experts qui n’ont eu droit à leur Nobel que grâce à un Lobby acharné…

> Je ne me permets pas de remettre vos connaissances
> économiques en question, cependant permettez-moi de citer des références
> dont je ne peux que me réjouir de la maturité, de la réflexion, et de la
> connaissance économique quant à une réelle alternative sensée.
> Combien de prix Nobel d’Economie sont-ils favorables à la sortie de l’euro ?
> Maurice Allais, Milton Friedman, Amartya Sen, Paul Krugman, Joseph Stiglitz
>(etc.) : le parti « immature » et dépourvu de « réflexion » que nous
> constituons, comme vous l’affirmez, propose une alternative soutenue par des
> experts de qualité mondiale et INDEPENDANTS.

Je ne crois pas aux Nobel en économie. J’ai une formation scientifique, pas en science-humaine toujours très prompte à démontrer ces dires après coup et à expliquer les raisons de ses erreurs.
Comme je vous l’ai dit, le Nobel en économie a été inventé plus tard par un lobbying acharné des milieux économiques. Je ne prends donc pas en compte les dires de ces experts auto-proclamés dont l’indépendance, surtout en matière de Nobel, peut être largement remise en question.
Tout ce que je sais, c’est que je gère mes comptes d’un point de vue personnel, et que si je gagne 2400Euros par mois, j’évite d’emprunter pour en dépenser 3200. J’évite d’avoir ce genre de situation économique sur 30 ans. En clair, ce que j’évite de faire, la France l’a fait et cela me suffit pour dire que l’Euro est une force pour nous pour compenser notre incompétence budgétaire, car, tout seul, nous serions bien moins bien considérés par les marchés financiers.
Est-ce que je suis fier de notre situation financière ? Absolument pas. J’aimerais, tout comme vous, sortir de l’Euro pour redonner de l’aura à notre pays. Mais, et je le déplore, la France n’a pas les moyens de sortir de l’Euro car elle n’en a pas les compétences.
Tous vos économistes vous disent qu’il faut sortir de l’Euro, ils ont raison, c’est Merkel qui le dit…
Pour la sortie de l’Euro, il faut dé-corréler les prix Nobel reçus par les économistes que vous citez, de leur conviction. Seul un seul, Maurice Allais, est Français. Il a reçu son Nobel en 1988, époque où la France venait juste de laisser son déficit structurel filer vers des sommets.

> L’idiotie n’est pas de croire
> en une alternative possible et soutenue par de vrais professionnels,
> Monsieur, mais bien de ne vouloir remettre en question et en cause un
> imposant pilier de l’Union Européenne prétendument intouchable.

L’idiotie est de vouloir mettre la charrue avant les boeufs : on pourra sortir de l’Euro quand on aura fait des réformes économiques fortes en France. En aucun cas l’Euro est la cause de nos malheurs.
Pour en revenir à Monsieur Allais, non seulement, Maurice Allais n’a pas eu son Nobel pour son opposition à l’Euro, mais il n’est pas contre l’Euro ! Il a juste dit qu’il fallait construire une Europe politique avant de réaliser une Europe économique. Bref, il ne voulait pas que l’on mette la charrue avant les boeufs : tiens, tiens…

> Au contraire combien de prix Nobels d’envergure égale soutienne l’Euro ?
> Aucun. Seuls des économistes de seconde zone européens, tous payés par les
> banques qui jouissent de l’euro, sans aucun exception, défendent leur gagne-
> pain.

Je suis d’accord avec vous sur ce point : je ne suis pas enchanté de l’Euro mais je considère que la situation de la France serait pire sans qu’avec car nous n’avons pas de dirigeants qui seraient à même de gérer la France avec l’obligation de gérer sa monnaie.

> Les Prix Nobel précédemment cités ne sont qu’une infime partie d’économistes
> sortis de l’ombre parmi une multitude certaine. Ils voient dans la sortie de
> l’euro la voie de salut pour les pays européens.

Ces économistes sont anti-mondialistes mais les échanges et la situation mondiale est ce qu’elle est. Seuls les plus forts seront à même d’imposer leur modèle basé sur un mondialisme, ou non… Le problème de la France, c’est qu’elle n’est pas forte et que le modèle de société qu’elle a imposé vis à vis de ses habitants repose sur l’oisiveté et sur son extraordinaire modèle social. Le modèle social, il faut savoir le financer. La France, depuis 30 ans, a échoué à le faire. Elle s’est fait emprisonner par l’Euro. Je le regrette, tout comme vous.

> L’amitié des pays européens
> demeurerait évidemment scellée par nos nécessaires partenariats et
> coopérations économiques, diplomatiques, en termes de recherches, de
> progrès…
> Et si le discours le plus simple était justement de laisser aller le cours
> des choses, de substituer ce qui a été trop rapidement acquis, de manière
> trop irréfléchie. Avouez que si notre volonté d’en finir avec l’euro est
> irréfléchie, la rapidité de l’acquisition de l’euro ne peut que l’avoir été
> davantage ; sans quoi nous ne connaitrions pas, Monsieur, la crise sans
> précédent que nous traversons.

Parce que vous pensez que nous avons le niveau pour relancer la recherche et le progrès en France ?
« Laisser aller le cours des choses » ? Dans un pays champion du monde des jours de congés ? Mais vous allez vous faire bouffer par le monde entier avec ce genre de phrases mon bon Monsieur !
L’Euro n’est pas la cause de nos problèmes, je le répète. On s’est peut être trop investi dans une logique de mondialisation sans prendre en compte nos obligations en la matière. On ne peut pas être dans une logique mondialisée en étant les champions du monde des faignasses, c’est ça notre problème.
Effectivement, on s’est dit que notre modèle de collocation pouvait compenser nos manques et que nous pouvions nous abstenir de bosser autant que les autres pays, l’Allemagne en tête.
Nous avons eu tort et nous avons acquis la monnaie unique trop tôt, avant d’avoir acquis une rigueur de gestion nécessaire : là dessus nous sommes d’accord.

> Les immatures sont les défenseurs du projet
> de monnaie unique qui se sont précipités dans la mise en œuvre de leur
> utopie sans en mesurer les enjeux et malheureuses conséquences. Ce sont eux,
> Monsieur, les immatures. Ce sont eux, Monsieur, qui signent l’euro de leur
> méconnaissance économique atterrante.

L’immaturité économique a été de laisser filer notre déficit à faire des cadeaux au Français dont le premier d’entre eux a été les 35h.
Je suis d’accord avec vous.

> Si anticipations, connaissances
> économiques et réflexions avaient été au cœur des processus d’accès à
> l’euro, croyez-vous, Monsieur, que nous en serions dans la situation
> actuelle ?

Non, c’est vrai, vous avez raison.

> Notre parti prend acte de la crise de l’euro et propose sa
> solution. L’erreur est humaine, on n’apprend justement que par ses erreurs.
> Il ne faut pas avoir honte de revenir dessus, mais bien au contraire en
> ressortir grandis. Et non persévérer en s’enfonçant toujours plus dans
> l’abîme de la faillite du système.

La crise de l’Euro n’existe pas. C’est la crise de notre financement qui existe. C’est la crise de la mondialisation où nous avons été incapables de s’y positionner qui existe.
C’est le laxisme budgétaire de nos politiques qui est la cause de tout cela, pas l’Euro.
L’Euro est une aide comme le médecin vis à vis de la personne malade l’est.
Vous accusez l’Euro comme le malade accuserait son médecin.
Mais le cancer du poumon n’a pas été acquis à cause du médecin, mais bel et bien par les 3 paquets de clopes que l’on fumait quotidiennement !
Ne nous trompons pas sur les véritables causes de nos difficultés !

> Revoyons nos ambitions à la hausse, ré-enchantons ce rêve français qui tout
> au long de notre histoire n’a fait qu’outrepasser notre modeste présence en
> ce monde. Car la mondialisation, bien qu’exacerbée aujourd’hui, existe
> depuis bien des siècles et que les pays il fut un temps s’en protégeaient
> intelligemment pour qu’elle leur permette de s’accomplir plus
> majestueusement. Nous pouvons en tirer les fruits.

La mondialisation s’est exacerbée avec les échanges matériels et immatériels.
Il y a bien des siècles, on ne pouvait pas commander une chaise en Tek en Asie par Internet, ou, il y a bien des siècles, on ne pouvait pas faire des affaires en faisant le Paris-Grenoble aller-retour dans la journée !
S’opposer à la mondialisation c’est un peu comme si vous vouliez empêcher le TGV Lyon-Paris d’arriver à destination par la seule force de vos petits bras, bonne chance !

> Oser parler « d’immaturité » à notre égard est insultant. Nous avons le
> mérite d’avoir dénoncé les traités nous ayant conduit à la perte actuelle
> que nous connaissons.

Mettre la charrue avant les boeufs est une preuve d’immaturité, maintenant, si vous voulez le prendre comme une insulte, libre à vous. Je ne fais que révéler des faits.

> Les événements qui succédèrent nous ont donnés raison.
> Nous ne sommes pas immatures, nous avions réfléchi, et les conséquences
> anticipées se sont réalisées. Il va de soi que le laxisme qui découle de
> l’immaturité dont font preuve nos politiques se répercute sur bien d’autres
> thématiques empreintes au sein de notre patrie : les événements récents en
> banlieues parisienne en ont été une preuve supplémentaire.

Raison en quoi ? Que l’Euro est la raison première de nos problèmes ? Certainement pas ! Vous avez prévu des difficultés pour des raisons, elles arrivent pour d’autres raisons. Cela ne fait pas de vous des visionnaires !

> Une action
> radicale mais juste est légitime, est nécessaire quant au renouveau
> politique que nous devons instaurer et que vous souhaitez.

Oui. L’action radicale que je prône n’est pas la même que la vôtre.

> Propager la bien-pensance est démagogique. Le populisme, consiste à dénoncer
> une élite tout en prônant un recours au peuple. Je ne renonce pas au
> référendum, Monsieur, je le privilégie et je dénonce le laxisme,
> l’incompétence de nos élites. Je suis pour la démocratie. Hors, vous aussi
> croyez en la trahison de ceux que nous appelons si grossièrement « élites »,
> votre lettre me l’a prouvé. Vous avez foi, Monsieur, autant que moi en cette
> réalité et tenez donc vous-même un discours populiste. J’exclue en
> l’occurrence toute signification de discours « simpliste », « mensonger » à
> ce terme.

Je privilégie, tout comme vous, le référendum. Mais la sortie de l’Euro doit être expliquée et surtout suffisamment décrite pour dire que l’Euro n’est pas la cause de nos problèmes.
Un discours populiste ? Oui car je veux remettre le peuple au coeur de la prise de décision. Non si on amalgame le populisme à la démagogie car la suppression des 35h, remettre les gens au travail, diminuer fortement les allocations chômage n’est pas très porteur…

> L’idée d’une sortie de l’euro aux conséquences désastreuses n’est que le
> résultat d’un dogme rigide qui rend plus immature encore l’individu ne
> constatant pas que de réels spécialistes de la question économique ont un
> avis fondé : mûri, réfléchi, scientifiquement valable et raisonné. Je ne
> vous permets donc pas d’insulter mon parti à vocation Nationale d’immature,
> encore moins d’illégitime à pouvoir incarner l’exercice de l’Etat.

C’est sur cette phrase que vous comptez pour démonter mon discours ? A part votre croyance, elle est dirigée par quel principe économique ?
Vous dites que votre discours est mûri, réfléchi et scientifiquement valable et raisonné, mais où sont les démonstrations de vos dires ?
Il ne suffit pas de dire à l’examinateur du BAC que l’on sait sa leçon pour obtenir le diplôme ! Il faut le démontrer ! Ce que vous ne faites pas…
Je maintiens donc mes propos : vouloir sortir de l’Euro, actuellement est un discours fortement immature et irraisonné.
Tant que vous n’aurez pas démontré le contraire, je ne changerai pas d’avis.
Toute votre réponse est basée sur vos convictions et pensées sans que vous n’ayez, en rien, démontré vos propos.
Ce n’est pas parce que quelques Nobel sont anti-mondialistes que l’Euro a causé notre perte !
Votre discours doit donc continuer à être démontré pour qu’il soit valable. En attendant, il ne l’est pas encore et est loin de l’être.

> Car notre
> légitimité vient de notre croyance –devenue rare au sein du personnel
> politique – en la France, de notre volonté à lui retrouver sa grandeur et
> son intégrité. Notre volonté est de la reconstituer, de rendre à sa Nation
> la souveraineté qui lui a été dérobée.

La croyance ne doit pas être le seul principe à l’action. Il faut d’abord démontrer que ses croyances sont vraies avant de le faire.
Croire que la France peut s’en sortir seule, est noble, mais engager les actions pour que la France soit réellement forte est une toute autre affaire.
La sortie de l’Euro ne pourra être conduite qu’à partir du moment où ces actions auront été entreprises.
Considérer l’Euro comme étant à l’origine de nos problèmes est, en plus d’être profondément immature, une faute majeure car d’autres fautes ont été faites conduisant à la situation actuelle de notre pays, qui nous empêche cette sortie…

> Défendre l’euro aujourd’hui, c’est se vouloir complice du honteux assassinat
> de la Nation grecque actuellement perpétré et d’un affaiblissement
> historique des économies européennes au seul profit de l’Allemagne (l’euro
> n’est que l’autre nom du Mark=
> Votre discours défend ceux que vous dénoncez, ceux qui sont illégitimes à
> gouverner. Vous vous rendez donc, et j’en suis navré, complice d’eux, à vos
> dépens.

Comme d’habitude, vos propos sont construits sur votre propre croyance, ce, sans aucune démonstration.
Vous êtes aveuglé par votre émotion et vos sentiments en confondant, largement, causes et conséquences.

> Le renouveau politique ne s’accomplit pas en poursuivant les erreurs de ceux
> que l’on dénonce.
> Ne pas revendiquer ses opinions uniquement pour accéder à ses ambitions,
> n’est- ce pas justement le jeu que mènent ces politiciens que vous critiquez
> tant ? Nous nous assumons et ne cèderons pas à ce que nous ne croyons pas
> juste. C’est un devoir qui, même s’il ne nous permettait pas d’accéder à nos
> ambitions comme vous le dites, traduit non pas la « facilité », notre «
> radicalisme », mais bien notre honnêteté. Nous privilégions l’action, car il
> est grand temps que nous ne nous laissions plus faire.

Je ne compte pas poursuivre les erreurs de ceux que je dénonce, je compte poursuivre d’autres erreurs que ceux que vous évoquez.
Vous privilégiez une mauvaise action basée sur une mauvaise analyse. Cette mauvaise analyse ne pourra conduire qu’à notre perte.

> Nous porterons ce que nous jugeons bon, raisonnable et raisonné pour notre
> Nation. Quelles qu’en soient les normes brisées, les rigidités assouplies,
> l’excès de « limites » dont on ne connait la légitimité mais qui sont
> l’argument irrationnel premier permettant de n’avoir à tenir aucun discours
> construit : c’est la meilleure solution pour servir le pays que nous aimons
> tant, pour que vive la France et pour que vive la République.

Vous jugez sans démontrer.
Nous sommes d’accord sur le but, pas sur l’analyse préalable nécessaire à l’action pour atteindre ce but.
Sortir de l’Euro est louable. Vouloir s’affranchir de la mondialisation est louable.
Mais ces éléments louables devront être précédées d’actions économiques fortes qui ne plairont pas à bon nombre de Français.
Nous devons retrousser nos manches pour redonner à la France l’image qu’elle mérite.
Sur ces points, les plus importants incontestablement, nous sommes d’accord.
Que l’on ne s’y trompe pas : nos accords sont plus importants que nos désaccords.
Réfléchissez bien sur la situation actuelle : n’est-elle pas plus due au laxisme économique de ces trente dernières années que par l’Euro ? Ne met-on pas un peu facilement la charrue avant les boeufs ?
Je suis d’accord sur une sortie de l’Euro, mais pas maintenant. La meilleure des preuves est que l’Allemagne veut la même chose que nous alors qu’elle est dans une situation économique opposée à la nôtre : cela doit nous alerter !
Il est évident que l’Euro nous impose des freins mais il a plus d’avantages que d’inconvénients car il amoindrit les conséquences de notre incompétence économique.
Je le déplore, tout comme vous. Mais soyons réaliste et engageons des actions réalistes.

> Je vous prie de croire, Monsieur, que je poursuivrai en ce sens mon action,
> et que je vous transmets mes salutations compatriotes.

Nous sommes sur la même ligne de pensée, donc, pour ma part aussi, je vous transmets mes plus sincères salutations.

Très cordialement,

  Philippe NOVIANT


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