Quand la manipulation des chiffres ne touchait pas uniquement aux comptes de l’UMP

Sarkozy avait un problème avec les chiffres : c’est normal, quand on est avocat, on ne fait pas de Maths. Donc, M. Sarkozy s’est fait redressé ses comptes de campagne. Mais la filouterie ne s’est pas arrêtée là : elle a continué en manipulant les chiffres de la délinquance afin de faire croire que la politique sécuritaire du Schtroumpf était la bonne.

Comme il est plus facile de manipuler les chiffres que de mener une politique sécuritaire efficace, Sarko a préféré la première solution. Une solution de tricheur et de voleur…

Quand je pense que certains veulent son retour…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 13 Juillet 2013

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Des  » anomalies  » dans les statistiques de la délinquance
Un rapport de l’IGA souligne les effets pervers de la politique du chiffre prônée par M. Sarkozy

C’est une accusation qui a poursuivi Nicolas Sarkozy jusqu’au soir de sa défaite à la présidentielle de 2012. Selon un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), remis vendredi 12 juillet à Manuel Valls, la politique du chiffre mise en place par l’ex-chef de l’Etat et ministre de l’intérieur a engendré des  » anomalies  » et  » manipulations  » dans les statistiques de la délinquance.

Ce travail, commandé par le ministre de l’intérieur le 18 février à l’IGA, qui a conduit l’enquête avec les inspections générales de la police nationale (IGPN) et de la gendarmerie nationale (IGGN) ainsi que l’Insee, fait suite à son discours de novembre 2012 devant les préfets, où il exprimait sa volonté de  » rompre avec la politique du chiffre  » instaurée par M. Sarkozy.

Les rédacteurs ont inspecté les pratiques en matière d’enregistrement statistique des plaintes en remontant jusqu’à 2006. Les  » objectifs quantitatifs  » ainsi que  » certaines directives de l’administration centrale ont pu contribuer à minorer fortement les statistiques « , notent-ils. Notamment grâce à l’application de deux directives de 2006. L’une d’elles propose au fonctionnaire qui reçoit la plainte d’ » ajuster  » la qualification pénale des dégradations délictuelles. Celles-ci représentaient 16 % de la délinquance générale en 2006. Elles passent à 11 % en 2011,  » faisant sortir, dès 2007 et les années suivantes, près de 130 000 faits  » des chiffres officiels.

 » Pratiques d’ampleur « 

Une autre méthode pointée du doigt consiste à modifier l’unité de compte pour certaines infractions. L’inspection prend l’exemple d’un délinquant qui casse dix voitures dans une rue. La procédure voudrait que l’agent constate dix faits, un par plaignant. Or, il est possible de n’en constater qu’un.  » Cette pratique est courante « , tranche l’IGA.

Les auteurs établissent un constat particulier pour la Préfecture de police de Paris. Là, est constatée, depuis 2006, une pratique de  » report systématique  » de la comptabilisation des faits dès que les objectifs assignés à un commissariat étaient atteints pour le mois. Concrètement, une fois le quota de plaintes rempli, les policiers arrêtaient d’entrer statistiquement tous les autres actes, jusqu’au mois suivant.  » Les statistiques avaient ainsi perdu tout contenu opérationnel, n’indiquant plus la réalité de la délinquance. « 

D’après l’IGA, chacune des directions territoriales de la Direction de la sécurité publique de l’agglomération parisienne avait des résultats précis à atteindre. Le plus souvent, à la baisse. Mais parfois à la hausse, lorsqu’un objectif de baisse n’était pas réaliste.  » Les ordres venaient du sommet de la Préfecture de Paris « , explique Michel Rouzeau, qui a dirigé l’enquête pour l’IGA et qui évoque  » des pratiques d’ampleur « .

Le commissariat du 17e arrondissement illustre cette pratique de  » dissimulation massive « . 6 686 délits et contraventions y ont été pris en compte sans avoir été  » statés « , selon le jargon policier. Pour l’IGA, ces pratiques, qui auraient cessé en mars 2013,  » font peser des doutes très forts sur la fiabilité des statistiques de la délinquance à Paris en 2012 et pour les années antérieures « . Même si l’inspection souligne la  » nouvelle impulsion ministérielle  » et la modernisation informatique qui devraient atténuer ces pratiques, elle estime qu’aucune statistique fiable n’est à attendre avant 2017. De quoi inaugurer une nouvelle bataille de chiffres ?

Shahzad Abdul


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