Notre pays n’est pas assez compétitif !

Dans un univers mondialisé, notre pays n’est pas assez compétitif. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les études. Ce qui est réellement préoccupant c’est que nous perdons toujours du terrain sur l’Allemagne. Notre pays a un coût du travail trop important dû au fait que nous ne travaillons pas assez, avec nos 35h, et que nos entreprises sont beaucoup trop imposées car prises pour des vaches à lait.

Il faut cesser cette situation. Ce n’est pas en partageant le temps du travail que l’on réduira le travail mais c’est en favorisant la croissance par la compétitivité de nos entreprises.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 5 Septembre 2013

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Compétitivité : l’Allemagne distance toujours plus la France
L’Hexagone arrive au 23e rang du classement 2013 du Forum économique mondial de Davos

Nouvel argument pour les adeptes du  » déclinisme « , la France a perdu en 2013 deux places dans le classement mondial de la compétitivité et de l’innovation publié, mercredi 4 septembre par le Forum économique mondial de Davos. Cet organisateur de la grand-messe annuelle du capitalisme qui se tient chaque hiver dans la petite station de ski suisse.

L’Hexagone se range désormais à la 23e place sur 148 (le Tchad), derrière… la Suisse (n° 1), Singapour (n° 2), la Finlande (n° 3), l’Allemagne (n° 4) et les Etats-Unis (n° 5). Quitte à froisser l’orgueil national, notre pays est aussi jugé moins compétitif que le Qatar (n° 13) ou l’Arabie Saoudite (n° 20).

Réalisé à partir de l’analyse d’une centaine d’indicateurs mesurant la qualité des infrastructures, de l’environnement, des institutions politiques, de l’enseignement, du système de santé ou encore le niveau de la productivité et de l’innovation, mais aussi à partir d’éléments subjectifs – le jugement des milieux d’affaires -, ce baromètre est très suivi par la communauté internationale.

Il peut être perçu comme un nouveau rappel à l’ordre, pour la France. Le pays poursuit, de fait, une glissade entamée il y quelques années. A la quinzième place en 2010, il est passé à la dix-huitième en 2011, à la 21e en 2012 avant de tomber, cette année au n° 23.

Si, à long terme, le pays progresse un peu, il n’en reste pas moins qu’il s’est laissé largement distancé par son voisin allemand. Il y a dix ans, en effet, le France était classée n° 26 quand l’Allemagne, aujourd’hui dans le  » Top 5 « , arrivait à la 13e place.

Interrogé mercredi, le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, a confié au Monde prendre ce type de classement  » avec précaution « . Le rapport, qui mêle critères objectifs et subjectifs, est souvent considéré comme un outil incitant les dirigeants politiques à engager des réformes structurelles.

M. Moscovici affirme toutefois la nécessité pour la France de gagner en compétitivité.  » C’est un sujet de mobilisation majeur, dit-il. Le signe le plus évident de dégradation de notre compétitivité est l’augmentation, depuis dix ans, du déficit extérieur et la désindustrialisation. « 

 » Nous sommes tout à fait conscients du problème, poursuit M. Moscovici, C’est la raison pour laquelle nous avons commandé le rapport Gallois et mis au point le Pacte pour la compétitivité et l’emploi. Cet effort sera poursuivi et une concertation sur le coût du travail va s’ouvrir avec les partenaires sociaux. « 

De plus,  » nous nous sommes engagés à ne plus augmenter puis à baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises. Nous allons même, finalement, respecter dès 2014 notre engagement de stabilité fiscale « , insiste-t-il.

Davos n’est pas la seule organisation à mettre en garde Paris sur la dégradation de son climat des affaires. Le classement Ernst & Young, qui mesure l’attractivité des grands pays auprès des investisseurs, alertait également, en juin, le pays sur le risque de  » décrochage. « 

Aux yeux des experts de Davos, l’origine du nouveau recul de 2013 viendrait en partie des préoccupations des hommes d’affaires concernant la santé du secteur bancaire, qui ne s’est toujours pas totalement remis de la crise financière.

La qualité des infrastructures (n° 4 mondial) du système de communication, de la main-d’oeuvre, du système éducatif et de la santé (n° 24 pour l’éducation primaire et la santé, 15e pour l’enseignement supérieur en mathématiques et en sciences et 5e pour les écoles de gestion) restent vantés comme des atouts.

Le pays est aussi considéré comme innovant (n° 19) et dispose d’une économie diversifiée qui plaît aux entrepreneurs.

Mais ces atouts ne permettent pas de faire oublier les faiblesses françaises. Une fois encore, le fonctionnement du marché du travail, dit trop rigide, est dénoncé.  » La compétitivité française serait améliorée en injectant plus de flexibilité dans son marché du travail, classé n° 116 « , conseille le rapport.

En cause : des règles trop strictes qui freinent les licenciements et les embauches ainsi que les relations entre employeurs et travailleurs hantées par le  » conflit « . L’ » ambiance  » est même jugée exécrable si l’on en croit la note attribuée (n° 135). A rebours des relations réputées plus apaisées dans les pays nordiques ou en Allemagne.

A l’heure où le ministre de l’économie, M. Moscovici suspecte un  » ras-le-bol fiscal  » chez les citoyens, le rapport pointe aussi un régime fiscal (classé n° 127)  » distordu « , défavorable au travail.

Le rapport fustige d’ailleurs la lourdeur de l’imposition comme un handicap à la compétitivité du pays. Enfin, les normes et la lourdeur des réglementations qui agacent tant les patrons de PME sont dénoncées.

Reste un encouragement :  » Les efforts engagés par la France pour corriger ces travers, s’ils sont menés avec rigueur pourraient lui fournir un levier important pour doper ses performances économiques à venir « , conclut le rapport.

Claire Gatinois et Claire Guélaud


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