Pauvre M. Tapie !

J’ai beaucoup ri en lisant ce papier et je ris encore ! C’est une bonne chose que de voir que les filouteries de M. Sarkozy et de Mme Lagarde pour refiler 400 Millions d’Euros à M. Tapie sont en passe d’échouer !

Il ne reste plus qu’à ce que M. Sarkozy et Mme Lagarde subissent le même sort que ce Monsieur en étant réduits à faire la quête auprès d’amis pour aller chercher les croissants à la boulangerien du coin…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 04 Octobre 2013

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Les vacances de Monsieur Tapie
L’homme d’affaires a passé un été pénible dans sa somptueuse villa du Var, sans carte bancaire ni liquidités
Saint-Tropez (Var) Envoyés spéciaux

Sale été pour Bernard Tapie. Il pensait pourtant, après de longs travaux, profiter enfin des charmes de sa luxueuse villa, baptisée  » La Mandala « , achetée 48 millions d’euros le 29 septembre 2011. Il avait même réussi à calmer le courroux de ses riches voisins, inquiets de voir l’homme d’affaires créer une aire d’atterrissage pour hélicoptère. Finalement, l’héliport, un temps envisagé, n’a jamais vu le jour.

Perché sur une colline de Saint-Tropez, au pied du versant sud de la citadelle, le domaine appartenait à la famille Schneider. Plus précisément à la riche héritière Catherine Schneider, cinquième épouse du réalisateur Roger Vadim. Un lieu paradisiaque, entre nantis et initiés, dont l’avocat Bernard Lagarde.

Une villa de 500 m2, sise sur un terrain arboré de plus de 2 hectares, avec accès direct et privatif à la plage des Graniers, le tout à quelques encablures des lieux les plus prisés de Saint-Tropez, tel le palace Le Byblos. Un ponton a même été aménagé, pour permettre aux invités de venir en hors-bord. Pour se déplacer, M. Tapie a le choix : une Mercedes, une Range Rover, une Smart et deux voiturettes de golf.

Bref, après sa garde à vue, en juin, longue de 96 heures, puis sa mise en examen pour  » escroquerie en bande organisée  » dans le cadre de l’enquête sur l’arbitrage qui lui a octroyé 405 millions d’euros en juillet 2008, Bernard Tapie pensait bien avoir gagné le droit de passer un bel été. Tranquille, au bord de la piscine, à l’ombre des cyprès. Protégé par ses trois portails, de hauts murs, son gardien, son petit personnel le doigt sur la couture du pantalon.

Tapie, dans le coin, c’est une star. Son régisseur a même le numéro de portable du colonel des gendarmes, au cas où. Bref, il se voyait déjà débarquer à l’aéroport de La Môle, en jet privé, histoire d’embarquer ses trois molosses, puis bronzer. Vitupérer les journalistes et le gouvernement, mais se reposer.

Las. A 70 ans, l’homme d’affaires a redécouvert les soucis d’argent. Les juges ont saisi ses avoirs. Ses cartes bancaires ne fonctionnent plus.  » Je ne vous en dirai rien, c’est ma vie privée « , répond-il au Monde. Il ajoute toutefois :  » J’ai en effet conservé des amis, fidèles, je n’ai même pas eu à demander !  » Tout l’été, il a dû ruser pour entretenir sa tribu, enfants, petits-enfants. Rogner sur les dépenses au supermarché. Préférer les Flanby aux soirées langoustes, même si, de temps à autre, il fallait bien lâcher la bride.

Pour se procurer des espèces, il a pu compter sur ses amis, quand bien même il devait les contacter discrètement. Tapie sait bien que ses conversations téléphoniques sont interceptées par la justice. Son personnel l’a entendu râler avec une parfaite constance contre les banquiers. Quand l’homme d’affaires est agacé, on l’entend de loin, son gardien, qui loge en contrebas de la propriété, peut en témoigner.

Tapie s’est consolé comme il a pu. Avec, par exemple, les lettres d’admirateurs le soutenant dans son combat contre le Crédit lyonnais. Tous les jours, elles arrivaient par sacs entiers. Tout un petit monde de fans de la première heure, contribuables en guerre contre les impôts, mamies nostalgiques de l’époque Véronique et Davina, supporters de l’OM… Il y avait même des espèces, et parfois un beau chèque. De quoi remettre un peu de bonheur dans la vie du millionnaire, pour un temps. Après, les lettres finissaient invariablement à la poubelle.

Et puis, il y a les courriers du fisc. Ou ceux du tribunal administratif de Paris. Il faut dire que les mauvaises nouvelles abondent. Le 9 août, par exemple, c’est le juge des référés qui adresse une fin de non-recevoir aux époux Tapie, étranglés par le fisc. Bercy leur réclame la somme de 15 709 864,71 euros, au titre des impôts dont ils sont redevables pour les années 1989 à 1991. Le même jour, excipant de leurs soucis judiciaires, les époux Tapie ont donc réclamé l’annulation des actes de poursuite. Leur requête est sèchement rejetée. Quand rien ne va…

Heureusement, il reste les amis. Comme l’animateur Arthur, qui passe parfois une tête. Et les politiques. Et puis, l’été finissant, il a fallu dénicher un nouveau régisseur. Eric Delhougne avait eu le tort de réclamer le paiement de ses heures supplémentaires. Sans parler de ces commerçants, tels un dépanneur en électroménager ou un installateur de luminaires, qui veulent être payés, maintenant. Sale été, décidément.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

    Brice Hortefeux, entre la poire et le fromage

    Fidèle ami de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux est venu déjeuner cet été chez les Tapie, accompagné du lobbyiste Jean-Noël Tassez et de sa compagne, Charlotte Rampling. La visite a coïncidé avec l’annulation de la dernière carte bancaire du milliardaire. Eclats de voix garantis. L’ancien ministre de l’intérieur sait pertinemment que les juges suspectent une intervention de l’Elysée dans la décision de recourir à l’arbitrage, en 2007. Ont-ils abordé, entre la poire et le fromage, les soucis judiciaires ?

     » Si vous connaissez Tapie, vous savez qu’il est impossible de le canaliser, relativise M. Hortefeux. Oui, il m’a parlé de ses ennuis. Ça s’est arrêté là. Et c’est lui qui m’avait invité, j’étais en vacances dans le coin.  » M. Tapie, lui, préfère ironiser :  » Bien entendu, j’ai invité M. Hortefeux pour lui remettre une valise de billets afin de le remercier !  » Plus sérieusement, il assure  » qu’il n’a pas été question de l’arbitrage. Vous savez, il n’y a que vous, les médias, que ce sujet obsède… « .

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