Un simple exemple de compétitivité économique

Dans notre pays, comme tout le monde, on n’aime pas les patrons. Ce sont toujours les méchants, alors que les salariés, eux, sont gentils. On oublie juste un peu rapidement que pour faire tourner l’économie, l’un ne va pas sans l’autre.

Comme dans notre pays, on n’aime pas les patrons, on les taxe. Et là où ça devient absurde, on les taxe en fonction de leur nombre de salariés. Ainsi, nos politiques sont fiers de dire qu’ils augmentent les charges patronales en disant que ça ne touche en rien le salaire du salarié, puisque les charges sont patronales. Las, cette démonstration vire à l’incompétence. Une charge est une charge. Elle engendre donc un coût salarial. Le patron a donc beau jeu de voir ce que lui coûte son salarié et envoie donc aux oubliettes les belles paroles de nos politiques qui ne savent pas comment marche une boite.

Un article a donc été écrit dans le journal ‘Le Monde’. L’article explique très clairement en quoi la France est moins compétitive que l’Allemagne avec un salaire reversé au salarié, lui aussi, bien moindre.

Messieurs les politiques de tout poil, je vous conseille cette lecture !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 20 décembre 2013

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Les véritables fiches de paie de Jean et de Hans
La différence France/Allemagne démystifiée

Quand les problèmes de salaires et de coûts du travail sont évoqués, c’est presque toujours le  » modèle allemand  » qui est pris en référence en raison de sa compétitivité et de sa proximité avec le modèle social français. Mais qu’en est-il lorsque l’on compare des bulletins de salaire établis d’un côté et de l’autre du Rhin ? Je n’ai ni la prétention ni les moyens de mener une étude étayée sur les avantages comparés des systèmes allemand et français. En revanche, j’ai des salariés dans les deux pays et je me suis demandé qui, de Jean le Français ou de Hans l’Allemand, gagnait le mieux sa vie… Comparaison édifiante s’il en est, car le salarié français, dont on dit qu’il est trop cher, est surtout très pénalisé.

Jean et Hans, 29 et 27 ans respectivement, célibataires, sont diplômés des mêmes écoles, témoignent d’expériences comparables, occupent le même poste d’ingénieur et réalisent le même travail, l’un à Lyon, l’autre à Munich. Alors que je m’attendais à une différence significative, j’ai été très surpris de découvrir que le coût total de chacun de ces deux salariés était quasi identique pour l’entreprise des deux côtés de la frontière : 4 750 euros pour Hans et 4 646 euros pour Jean ; soit un écart de 2 %. En ce qui concerne le coût du travail, voici un élément qui vient battre en brèche une idée reçue ancrée dans l’inconscient national.

La véritable première différence, considérable, concerne les charges patronales qui sont moitié moins élevées en Allemagne qu’en France. En conséquence, le salaire brut de Hans s’affiche 33 % au-dessus de son homologue français. Les charges salariales étant identiques (à 2 % près), leurs salaires nets encaissent donc un différentiel de 1 000 euros, au profit de Hans. Une nouvelle différence de taille allant à l’encontre d’une deuxième idée reçue concerne le niveau d’imposition sur le revenu : quand Jean s’acquitte de 286 euros par mois (soit 13 % de son salaire net), Hans débourse, de son côté, 793 euros (25 %) directement prélevés à la source… C’est un écart considérable.

Mais, tout compte fait, c’est encore le jeune cadre célibataire allemand qui s’en sort le mieux, avec un salaire net après impôts de 2 383 euros, quand Jean ne perçoit plus que 1 890 euros, soit 26 % ou 500 euros de différence de pouvoir d’achat entre ces deux salariés.

Quand on sait que le coût de la vie en Allemagne est un peu moins élevé qu’en France, que le prix de l’immobilier y est moindre et que l’on n’y paye pas l’utilisation des autoroutes, cette différence de traitement m’interpelle. Et n’allons pas croire pour autant que les services publics soient moins performants en Allemagne qu’en France, puisque tous les indicateurs axés sur la qualité de vie ou les prestations offertes révèlent que, à pression fiscale moindre, l’indice de développement humain des Nations unies place la France derrière l’Allemagne…

Tour de passe-passe

En analysant les différences entre les taux de prélèvement des deux pays, il est clair que la stratégie des pouvoirs publics en France a toujours consisté à financer ses propres dépenses en majorant prioritairement les charges dites  » patronales « , donnant ainsi l’illusion de faire  » payer les entreprises  » pour préserver le pouvoir d’achat des salariés. Ce tour de passe-passe permet également de cacher aux salariés l’ampleur des prélèvements en vigueur dans notre pays, qui font qu’un salarié générant 4 650 euros de valeur ajoutée ne touche au final que 1 890 euros, soit 40 % seulement de son travail, contre 50 % en Allemagne.

Cependant, la réalité économique rattrape rapidement ce type de manœuvre. Les entreprises françaises opèrent dans un contexte de concurrence internationale et leur survie ne passe que par l’équilibre de leurs comptes d’exploitation. Elles répercutent donc systématiquement, dans un délai plus ou moins long, toutes les hausses de charges en minorant les salaires à l’embauche et/ou les augmentations annuelles. Qu’elles soient  » patronales « ,  » salariales  » ou  » fiscales « , toutes ces charges sont assises sur les salaires et donc au final sur le seul pouvoir d’achat des salariés.

A mon sens, la compétitivité des entreprises françaises n’est pas antinomique avec le pouvoir d’achat des Français. Bien au contraire. La réponse à ces deux problèmes se trouve dans la réduction de la dépense publique et non pas dans  » l’optimisation  » des recettes fiscales ou dans la création de nouvelles taxes.

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Jean-Michel Bérard

Président du directoire d’Esker

Lire les fiches de salaire anonymes des deux salariés en annexe de cette tribune

Sur Lemonde.fr

    Jean-Michel Bérard
    est président du directoire de l’éditeur de logiciels Esker. 68 % de son chiffre d’affaires est réalisé hors de France

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Quand des élus sont élus pour passer à la caisse

L’attitude du Maire communiste de Fontaine, M. Jean-Paul Trovero, est choquante. Choquante car elle se situe toujours sur le même registre : les politiques sont là pour servir le citoyen… après eux-mêmes. Le parti Communiste donne donc de belle leçons de démocratie, mais les oublie un peu vite quand il s’agit de passer à la caisse…

Ceci est choquant car on s’accorde des indemnités alors que l’on n’a encore rien prouvé. D’autant plus que le parti Communiste n’est pas le dernier pour critiquer l’austérité actuelle ! On sera donc content de savoir qu’il y en au moins un qui ne critiquera pas l’austérité au sein de sa commune !

Un article du Dauphiné Libéré daté du 25 Avril 2014

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Samedi 26 avril 2014
POLITIQUE Le maire de Fontaine «serait-il mieux payé que celui de Grenoble»?

Jean-Paul Trovero a proposé une indemnisation à tous les conseillers pour ce mandat. (Photo DL)

Ambiance électrique lors du dernier conseil municipal de Fontaine où il a été question des rémunérations des élus de la majorité.

C’est à un long et fastidieux conseil municipal qu’ont assisté, mardi soir, quelques curieux. Peu de débats mais beaucoup de votes. En effet, il s’agissait essentiellement de mettre en route le travail des six prochaines années avec des élections et désignations de représentants de la Ville dans différentes instances : CCAS, Sird, Sitpi, Sirocco, Sierg, PNR, Vercors restauration, PFI, Territoire 38, Sergadi, CAO, écoles et collèges, “Objectif réussite éducative”, association départementale Isère Drac Romanche, Apase…

Finalement, peu de délibérations ont fait débat. À peine quelques abstentions ou oppositions pour la forme. Cependant, l’attribution des indemnités du maire et ses prérogatives ont soulevé des objections. Les indemnités sont calculées sur la base de l’indice brut 1015 de la grille de rémunération de la fonction publique et en fonction de la strate démographique à laquelle appartient la collectivité. La Ville a fait valoir deux particularités qui permettent à Fontaine de changer de strate au niveau du calcul.
« On n’est plus sur une logique de compensation »

Ainsi, Franck Longo, élu UMP, après avoir apprécié « le respect porté à l’opposition en indemnisant tous les conseillers », a calculé que « Jean-Paul Trovero touchera 4 356 euros. Ce qui est plus que l’indemnisation du maire de Grenoble (4 219 euros). S’il y a une décision forte à prendre aujourd’hui, c’est celle de diminuer votre salaire ». Laurent Thoviste, élu socialiste, lui emboîtait le pas : « Il ne s’agit pas d’un salaire mais d’une compensation pour un travail effectué… Là, on n’est plus sur une logique de compensation ! De plus, si vous prenez des responsabilités à la communauté de communes, vous aurez des indemnités qu’on peut, au total, estimer à 6 000 euros. C’est un peu fort, surtout lorsqu’on condamne l’austérité actuelle ! ».

Jean-Paul Trovero leur a alors rappelé qu’il agissait dans le respect absolu des textes. « Je vous ai entendu mais je ne change rien ».

Même débat à propos des attributions du maire, c’est-à-dire les décisions qu’il peut prendre sans consulter le conseil municipal. « Les textes en prévoient vingt-quatre, vous en avez pris vingt-quatre », s’offusquait Laurent Thoviste. « Vous découvrez ce qu’est un maire ? », lâchait très ironique Richard Varonakis, de la majorité. « Vous prenez tout, pouvoir et l’indemnité qui va avec… », contestait Franck Longo. Le maire se justifiait de la même manière : « C’est en application de la loi et je qualifie les limites de raisonnables. Je ne répondrai rien de plus que pour les indemnités ». On comptait donc huit oppositions (PS et UMP) et trois abstentions du FN.

Par Katia CAZOT | Publié le 25/04/2014 à 13:24

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Il est temps de mettre définitivement fin au « fini-parti » !

Ce principe du « fini-parti » est honteux, ce, à double titre :

1. D’abord, parce que, dans tout travail, quand on se presse, on ne le fait pas bien. Le ramassage des ordures est un service public. A ce titre, il se doit d’être fait correctement. Quand le « fini-parti » est la règle, il est sûr que le travail ne peut être fait correctement. On a beau jeu, dès lors, de dire que le problème réside dans le contrôle. Ce n’est pas vrai. Le contrôle implique un surplus de dépense qui est inutile quand la simple suppression du « fini-parti » peut résoudre le problème initial.

2. Quand on se presse, cela remet forcément en cause la sécurité. Le ramassage des ordures se fait avec des véhicules avec, très souvent, du personnel à l’arrière chargé de mettre les bennes dans les camions. Le risque est donc grand que les conducteurs appuient un peu trop sur le champignon. Ce risque engage le personnel à l’arrière des véhicules, ainsi que les autres usagers de la route.

Dès lors, la règle du « fini-parti » doit être définitivement abolie : c’est une question de responsabilité devant le citoyen, une question de coût et une question de sécurité.

Une pétition a été initiée. Elle est disponible ici : http://chn.ge/PEfsQQ

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 26 Avril 2014

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Marseille : la justice administrative remet en cause le  » fini-parti « 
La mairie et le syndicat FO des éboueurs ont six mois pour modifier ce règlement

La Cour administrative d’appel a demandé, vendredi 25 avril, à la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) d’abroger un point ultracontroversé du règlement intérieur de sa direction de la propreté urbaine : celui relatif au  » fini-parti « , une organisation du travail qui permet aux agents de collecte des ordures de quitter leur poste une fois qu’ils estiment leur tâche effectuée.

Dans son arrêt, la cour considère que la pratique du  » fini-parti  » est susceptible d’avoir une influence sur la qualité du service rendu et que la décision l’instituant aurait dû, lors de son inscription dans le règlement intérieur de MPM en 2007,  » être soumise au vote  » de la communauté urbaine, ce qui n’a pas été fait. La cour donne six mois au nouveau président de la communauté urbaine, l’UMP Guy Teissier, pour réparer cette  » illégalité « .

Est-ce pour autant la fin du  » fini-parti  » à Marseille ? Le sujet enflamme les esprits dans une ville exaspérée par son problème de propreté. Pendant la dernière campagne municipale, la gauche comme le FN ont demandé sa suppression. Chacun y voyant une des causes de la saleté des rues et un symbole de la  » cogestion de Marseille par le syndicat majoritaire, Force ouvrière « .  » Le problème, ce n’est pas le “fini-parti”, c’est le contrôle « , ont rétorqué alors le maire, Jean-Claude Gaudin, et l’UMP, maniant un argument massue : le PS, bien qu’aux affaires à la communauté urbaine depuis 2008, n’a pas souhaité supprimer cette organisation du travail.

Chez MPM, on rappelle que ce n’est pas le  » fini-parti  » qui a  » été déclaré illégal  » par la cour administrative d’appel, mais  » l’absence de vote « .  » C’est un faux problème, pourquoi ne partirait-on pas si le travail est fini ? « , demande M. Teissier. Dans son discours d’intronisation, conscient de l’enjeu politique, il a annoncé vouloir établir  » un nouveau contrat local de propreté, conforme aux règles de droit « . Une de ses premières sorties officielles, le 17 avril, a été pour les équipes de collecte des ordures. Une rencontre encadrée par les leaders de FO, avec qui le dialogue semble au beau fixe. Pendant la campagne, le syndicat majoritaire à la ville et à la communauté urbaine a poussé son soutien jusqu’à décerner une carte de  » membre d’honneur  » à M. Gaudin.

Devant les agents, Guy Teissier a rappelé qu’il n’avait rien  » contre le “fini-parti”  » mais qu’il n’était plus possible que  » des hommes travaillent plus que d’autres « . En 2007, un rapport de la chambre régionale des comptes évoquait, pour une majorité des tournées de collecte des ordures à Marseille,  » un temps de travail équivalent à la moitié du temps de travail légal, soit 3 h 30 environ « .

 » Aujourd’hui, la moyenne est plutôt de cinq heures dans le cadre d’une journée continue, assure Patrick Rué, secrétaire général FO-territoriaux, qui représente 60 % des 3 500 agents de MPM. Mettre en place un temps de travail plancher est une possibilité. Ce qui se négociera, c’est le contexte global. Aujourd’hui, soit Guy Teissier suit à la lettre cette décision de justice et décide de ne plus appliquer le “fini-parti”. Soit il prépare un nouveau texte pour le présenter au conseil communautaire… Je crois plutôt à cette seconde solution. « 

Le  » fini-parti  » n’est pas l’apanage des éboueurs marseillais. Cet usage a cours dans de nombreuses autres collectivités pour l’enlèvement des ordures ménagères, explique Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France. Mais la Caisse nationale d’assurance-maladie a recommandé, en 2008, de mettre  » tout en œuvre pour supprimer – cette – pratique accidentogène « .

Lorsqu’ils sont soumis au  » fini-parti « , les agents ont, en effet, tendance à rouler un peu trop vite et à exécuter des gestes trop brusques. Ils s’exposent, du même coup, à divers risques : accidents de la circulation, troubles musculo-squelettiques…  » Cela pose des problèmes de santé au travail et de qualité de service, pointe Nicolas Portier, délégué général de l’Assemblée des communautés de France. Des collectivités ont donc cherché à sortir de ce mode d’organisation du travail.  » Ce fut notamment le cas de l’agglomération de Perpignan en 2012.

Mais l’abandon du  » fini-parti  » n’est pas évident à faire accepter. Bon nombre d’agents y sont attachés car il laisse un peu plus de temps libre et leur permet de cumuler une autre activité, pas toujours déclarée, souligne un maire.

Certains élus optent pour le maintien du  » fini-parti  » mais en le  » canalisant « , grâce notamment à la mise en place de la géolocalisation, explique M. Pélissard. Avec un tel dispositif, on sait en temps réel où se trouvent les camions, à quelle vitesse ils circulent, complète Hubert Martin, directeur d’un syndicat mixte qui coiffe plusieurs collectivités chargées de la collecte des ordures ménagères dans le Jura. Au début, les salariés concernés le vivent parfois comme une intrusion et une marque de défiance, mais à la longue,  » je crois qu’ils finissent par y voir les avantages « , ajoute M. Martin.  » Cela les amène à assurer leur tournée sans courir.  » Le  » “fini-parti” peut être un bon système s’il est bien encadré « , conclut Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce, une association regroupant collectivités et entreprises sur les questions des déchets.

Bertrand Bissuel et Gilles Rof (à Marseille)

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Simplement hélas ?

Cet éditorial pose les bonnes questions, donne les bonnes problématiques, mais fini par un « Hélas » quelque peu dommage. On fait quoi maintenant ? On continue à dire « Hélas » ou on fait ce qu’il faut pour que ça change ? Moi, tous les jours, j’essaie de faire en sorte que ça change. Pour l’instant les résultats sont médiocres mais je déteste ne rien faire en me trouvant des excuses.

Ce blog sert à dire, à dénoncer et à être le support de mon action afin de démonter cet immobilisme qui enferme notre pays dans sa médiocrité.

Il faut maintenant savoir voter pour des dirigeants qui vont enlever ce mot « Hélas » de notre vocabulaire Franco-Français. Il n’y a pas de fatalité en la matière. Nos politicards ont failli, il faut donc engager un renouvellement de grand ampleur afin de modifier notre pays en profondeur. Ces gens existent, il suffit de voter pour eux en virant les incompétents qui nous gouvernent. Il ne reste plus qu’aux Français à indiquer le chemin de la sortie aux gens qui sont au pouvoir actuellement. Nous n’avons pas besoin de révolution, juste d’un sursaut démocratique car notre Constitution offre déjà toutes les armes nécessaires à ce que notre pays soit bien conduit.

Y’a plus qu’à et au revoir « Hélas » !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 13 décembre 2013

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ÉDITORIAL
Ces mille lignes Maginot qui bloquent la France

La France est-elle irréformable ? Paralysée par ses corporations et ses castes, ses privilèges et ses chasses gardées, ses statuts et règlements ? Impuissante à bousculer totems et tabous ? Décidément plus féodale que républicaine ? Désespérément attachée à la rente et rétive au risque ? Sans autre point commun que la crispation sur les droits acquis, quelques épisodes récents semblent le démontrer.

Prenons l’exemple des opticiens. En septembre, un rapport au vitriol de la Cour des comptes dénonçait ce marché peu concurrentiel et opaque : les lunettes sont, en France, deux fois plus chères que dans les autres grands pays européens, à peine remboursées par la Sécurité sociale et plus ou moins aveuglément couvertes par les mutuelles.

L’examen du projet de loi sur la consommation donne aux parlementaires l’occasion de réagir : ils viennent d’adopter, au Sénat, des dispositions ouvrant davantage ce secteur à la concurrence, notamment sur Internet. Immédiatement, la corporation des opticiens pousse des cris d’orfraie, dénonce un  » procès d’intention révoltant « , invoque la sécurité sanitaire des Français? On verra, à l’Assemblée, le 16 décembre, si ce lobby aura été assez influent pour défendre son monopole.

Pour les taxis, la démonstration a été éloquente. En octobre, le gouvernement s’apprête à libéraliser ? un peu ? cette profession réglementée et notoirement malthusienne : il s’agit de favoriser l’activité des opérateurs de véhicules de tourisme avec chauffeur et d’assouplir les règles d’abonnement à ce type de service. Il ne faudra pas plus de deux jours à la corporation des taxis pour faire capoter ce projet : une menace de blocage de la capitale a suffi pour faire reculer le gouvernement.

C’est, aujourd’hui, ce qui menace le ministre de l’éducation nationale. Dans le cadre du chantier de la réforme du statut des enseignants, il voulait retoucher les obligations des professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles. Mal lui en a pris, si l’on en juge par la fronde virulente qu’il a déclenchée. Voilà la France des  » prépas  » en révolte, l’Elysée fort embarrassé, et tout le dossier qui risque d’être gelé.

Quant aux cheminots, ils ont fait grève, le 12 décembre, pour protester contre la réforme de la SNCF. Peu importe que ce projet vise à stabiliser la dette du système ferroviaire (40 milliards d’euros, une paille !) et à préparer l’ouverture à la concurrence européenne du transport de voyageurs. La crainte majeure, en dépit des engagements de l’entreprise, est de voir remis en cause un statut très protecteur.

Autant de symptômes ? mais il en est bien d’autres ? d’une France parcourue par mille petites lignes Maginot derrière lesquelles chacun espère se retrancher et se protéger. D’une France d’autant plus frileuse qu’elle sent le gouvernement affaibli et à la merci de la moindre fronde. D’une France, enfin, qui rêve de compétitivité, mais en refuse obstinément les conditions. Hélas !

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Quand des incompétents nous dirigent

Quand on voit comme les entreprises sont importantes à la France et quand on voit comment nos députés les connaissent, on se dit qu’il y a un problème. On ne compte plus les articles de Loi qui concernent les entreprises. Si les députés ne connaissent pas leur environnement, comment peuvent-ils prendre les bonnes décisions juridiques à leur encontre ?

On le voit tous les jours : le député considère l’entreprise comme un membre du CAC40. C’est faux ! Toutes les entreprises ne sont pas les mastondontes du CAC 40 ! Il y en a énormément qui n’ont que quelques dizaines de salariés ! Dès lors, comment prendre les bonnes décisions quant à la pérennité de toutes quand on en a une vision erronée ?

C’est tout simplement impossible et c’est, entre autres, pour cela que notre pays est à la traîne en matière de compétitivité de nos entreprises ! Les Français, en votant pour des députés issus de la fonction publique ou du sérail politique contribuent eux mêmes à la décadence de notre pays sur la scène internationale.

Il faut que les Français prennent conscience que la politique est une chose trop importante pour être laissée gérée par des politicards incompétents.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 12 décembre 2013

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L’Assemblée nationale reste à l’écart du monde de l’entreprise
Une étude du CNRS se penche sur les parcours professionnels des députés

Les députés de droite comme de gauche connaissent aussi mal les uns que les autres le monde de l’entreprise, mais les premiers s’échinent davantage à prétendre le contraire. C’est, en substance, l’un des enseignements de l’étude  » Les députés et l’entreprise « , menée par Olivier Costa, chercheur au CNRS au sein de Sciences Po Bordeaux, pour le think tank En temps réel, et rendue publique mercredi 11 décembre.

Sans grande surprise, cette analyse de données statistiques et qualitatives, dont Le Monde a eu connaissance, confirme à quel point le secteur privé est absent des carrières des députés.

Les voies d’accès à la députation restent principalement la politique locale et la constitution d’un  » fief « , les instances des partis ou les cabinets ministériels ou encore les syndicats et associations.  » Les cursus impliquent peu d’expériences en entreprise « , résume l’auteur.

Quant à la profession que les députés inscrivent sur leur fiche individuelle,  » ils sont nombreux à l’avoir perdue de vue et sont, de fait, avant tout des professionnels de la politique « . Et ce quel que soit leur bord politique, puisque, selon M. Costa, les profils des élus de droite comme de gauche tendent à s' » uniformiser  » vers le modèle d' » un homme blanc, quinquagénaire, diplômé du supérieur, ayant une longue expérience politique « .

 » Gênés aux entournures « 

Un  » parlementaire français typique  » en lequel  » certains citoyens semblent avoir perdu confiance « , écrit l’auteur, qui se base également sur des entretiens conduits en face à face avec un échantillon de 1 009 citoyens.  » La fin du cumul limitera la capacité des députés à concevoir la politique comme une carrière « , selon M. Costa, même si note-t-il :  » Les députés qui se montrent les plus efficaces dans le travail parlementaire sont souvent ceux qui sont les plus familiers du fonctionnement de l’Etat au plus haut niveau, grâce à leur expérience au sein des cabinets ministériels ou des grands corps. « 

S’il n’y a plus beaucoup de différences dans les compositions socioprofessionnelles des groupes politiques, leur façon d’aborder l’entreprise reste différente.  » Les députés de droite tiennent à montrer qu’ils se soucient davantage de l’entreprise, mais cela relève plus d’une question idéologique. A gauche, ils sont plus gênés aux entournures, également pour des effets de positionnement politiques « , explique M. Costa pour qui, dans les deux cas, le sujet reste assez  » tabou « . Il tire ces conclusions des 227 entretiens menés avec des députés au cours desquels il a laissé les élus évoquer spontanément l’entreprise, sans poser de questions précises, afin de ne pas fausser ou orienter leurs dires.

Autre intérêt de l’étude : le suivi dans la durée de cinquante et un députés sur le terrain. Si, dans sa circonscription,  » le député est le recours le plus manifeste pour les personnes ou acteurs économiques en difficulté, il reste que les visites aux entreprises ne font absolument pas partie des priorités des uns ou des autres, ce qui est conforme aux autres données que nous avons quant à la perception qu’ils en ont « .

Fait notable par ailleurs : si bien des députés ont fait part, au cours des entretiens, de leur satisfaction quant au travail en circonscription, peu ont le sentiment d’être utiles dans le travail législatif.

Hélène Bekmezian

Consultez l’intégralité de l’étude.

Sur Lemonde.fr

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Quand le parlement Européen met un coup de poignard à la nature

C’est une bonne décision pour les chalutiers que le Parlement européen a rendu… pour le moment. En fait, c’est le baiser de la mort. Les espèces en eaux profondes sont aussi celles qui se reproduisent le moins rapidement. Ainsi, plus on continuera à pêcher en eau profonde, plus on abaissera les stocks, jusqu’au chômage technique.

Les chalutiers seront-ils alors contents ? Après qui se plaindre après cela ? A la nature ? Les chalutiers feront-ils grève devant l’océan pour qu’il leur rende de quoi vivre ?

Le député du Morbihan Gwendal Rouillard (PS), est donc un royal imbécile. Il croit qu’il a sauvé la pêche alors qu’il n’a fait que précipiter sa perte. Pauvre homme.

L’imbécilité dans ce dossier est du côté des pêcheurs comme du parlement Européen : quand on coupe la branche sur laquelle on est assis, généralement, on se casse la gueule.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 12 décembre 2013

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Le Parlement européen maintient le chalutage en eaux profondes
Au soulagement des armateurs, les députés ont rejeté l’interdiction de la pêche des abysses, qui détruit l’écosystème

En dépit d’une forte mobilisation citoyenne, le Parlement européen a rejeté, mardi 10 décembre, l’interdiction du chalutage en eaux profondes, pratique de pêche controversée qui racle les sols marins, endommage coraux, éponges et habitats des poissons juvéniles. Le vote a été serré (342 voix contre l’interdiction et 326 pour).

Du fait des désaccords parmi les socialistes européens, les députés se sont contentés d’adopter, à une large majorité, le principe d’une limitation de la pêche profonde avec un projet de règlement peu contraignant. A l’avenir, les grands chalutiers devront se cantonner aux grands fonds qu’ils exploitent déjà sans aller tirer leurs lourds filets sur de nouvelles zones marines. Des études destinées à cartographier les fonds les plus fragiles devraient en outre être menées, a ajouté le Parlement.

Dans les heures qui ont suivi ce rejet de l’interdiction du chalutage au fond des océans, les défenseurs de l’environnement marin ont tous fait part de leur déception sur la scène internationale. La plus consternée est sans doute Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom et figure de proue des opposants à la pêche en eaux profondes.  » C’est un jour historique qui célèbre la victoire du lobbying acharné des industriels et de la fabrication d’un mensonge d’Etat « , a-t-elle déclaré, dénonçant l’implication du gouvernement français dans ce dossier.

 » C’est un jour sombre pour la vie dans les eaux profondes, déplore Matthew Gianni, au nom des ONG Deep Sea Conservation Coalition et Pew. Le Parlement européen y était presque, mais il n’a pu faire preuve d’une détermination suffisante pour éliminer le chalutage de fond qui est pourtant l’une des pratiques de pêche les plus destructrices. « 

Triomphe des pêcheurs

La décision a en revanche donné lieu à une salve de communiqués enthousiastes de la part des professionnels du secteur.

Pour l’industrie de la pêche, l’heure est à la jubilation, surtout en France. C’est en effet dans l’Hexagone et en Espagne – les deux principaux Etats adeptes de la pêche profonde – que s’est joué le sort du chalutage profond. Le groupement professionnel Blue Fish Europe a communiqué sur ce  » triomphe des pêcheurs contre les lobbies environnementalistes  » et a remercié les députés européens pour leur  » excellent travail « .

La socialiste Isabelle Thomas et son homologue du PPE Alain Cadec, tous deux implantés en Bretagne, ont eu droit à des félicitations particulières. Il faut dire qu’ils ont beaucoup œuvré à ce que l’assemblée de Strasbourg penche en faveur d’une réglementation a minima de la pêche profonde et évite le bannissement du chalutage profond. La première s’est donc réjouie de  » la victoire de la raison « , tandis que le second lui faisait écho en déclarant que  » la raison l’avait emporté « .

La Scapêche, l’armement du groupe Intermarché basé à Lorient, s’est dite  » rassurée « . Numéro un français du chalutage en eaux profondes qu’elle pratique au large de l’Ecosse, la Scapêche peut être soulagée : son activité était directement visée par certains amendements des députés européens.

Le député du Morbihan Gwendal Rouillard (PS) s’est félicité, de son côté, d’une décision qui aurait sauvé, selon lui,  » 300 entreprises  » autour de Lorient. Interrogé sur ce point, il a promis d’en fournir la liste. Emporté par son enthousiasme, M. Rouillard a salué  » une étape positive vers la durabilité de la pêche « . Ce terme, qui désigne un mode de capture raisonnable, laissant aux stocks de poisson le temps de se renouveler, risque de passer pour une provocation aux yeux des ONG qui défendent les abysses.

Martine Valo

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Un bon retour à l’envoyeur

M. Courtois, du journal ‘Le Monde’ rappelle ici quelques faits et ça fait du bien.

Il rappelle que le prof de classe prépa est très bien payé pour ne bosser que 10 heures par semaine. Il prépare l’élite, certes, mais en attendant, la France se doit d’éduquer le plus grand nombre. Ce n’est pas le cas. Notre système est cher pour des résultats médiocres indignes d’un pays comme le nôtre. Notre classement PISA le rappelle régulièrement. Les profs de classe prépa doivent donc, eux aussi, participer à l’effort collectif. On ne leur demande pas grand chose, juste de revenir sur quelques privilèges inacceptables.

Après tout, s’ils ne sont pas contents, il peuvent toujours faire autre chose de leurs dix doigts : mieux vaut moins de profs dans l’éducation nationale que des démotivés.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 11 décembre 2013

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FRANCE | CHRONIQUE
Touche pas à ma  » prépa  » !

Méprisant, partisan, démagogique, ignare ou zélé serviteur du ministre de l’éducation nationale : pour avoir écrit, la semaine passée, quelques lignes sévères sur la fronde des professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles, le chroniqueur ici présent en a pris pour son grade ! Tant de virulence mérite réponse.

Ecartons, d’abord, quelques soupçons. Il n’y a, chez le chroniqueur incriminé, nulle obscure rancœur contre l’école républicaine, laïque et méritocratique ; il a été biberonné à ce lait-là. Pas davantage contre les  » prépas « , où il a appris l’essentiel : quelques solides savoirs et le goût du travail. Pas davantage, non plus, contre le  » mammouth  » éducation nationale, dont il a scruté les mutations pendant des années dans ces colonnes.

Chacun l’a compris depuis quelques jours, et plus encore après la grève qui a mobilisé, lundi 9 décembre, près des deux tiers d’entre eux : la polémique actuelle porte sur les obligations de service et la rémunération des professeurs de classes préparatoires. Statutairement, ceux-ci doivent assurer 10 heures de classe par semaine. Mais ils bénéficient d’une heure de  » décharge  » quand leur classe compte plus de 35 élèves et d’une autre s’ils enseignent en seconde année ; ce qui ramène l’obligation effective à 8, 9 ou 10 heures par semaine. En outre, la plupart sont tenus d’effectuer quelques heures supplémentaires (en moyenne, quatre par semaine), ainsi que des heures d’interrogation orale des élèves (les  » colles « ) ; les unes et les autres sont évidemment rémunérées. Hors de la classe, enfin, le travail de préparation des cours et de correction des copies double, voire bien davantage, le temps de travail réel.

En contrepartie, ils sont parmi les personnels les mieux payés de l’éducation nationale. Selon les chiffres du ministère, corroborés par un rapport de la Cour des comptes en mai, le salaire moyen des 6 200 professeurs de  » prépas  » du public est de 4 800 euros net par mois, dont 900 euros au titre des heures supplémentaires. Parmi eux, les 2 075 titulaires de  » chaires supérieures « , le statut le plus élevé, perçoivent, en moyenne, un salaire net mensuel de 5 800 euros, dont 1 200 euros pour les heures supplémentaires. Compte tenu des vacances, leur temps de présence dans les lycées est de l’ordre de 35 semaines par an.

Cette rémunération – moyenne – les situe, sans conteste, parmi les 10 % de salariés les mieux payés en France (au-dessus de 3 400 euros mensuels). Elle n’a rien d’indécent. Ces enseignants sont chargés de préparer l’élite scolaire du pays aux concours les plus réputés et difficiles (écoles normales supérieures, Polytechnique, HEC…). Pour éviter quelques fantasmes, notons que ce salaire net moyen de 4 800 euros est supérieur à celui des journalistes du Monde (3 850 euros), hors rédacteurs en chef (5 000-5 500 euros).

Mécanique déréglée

Le ministre a mis le feu aux poudres, le 18 novembre, en ouvrant le chantier du statut des enseignants. Il a proposé de rétablir l’obligation, pour tous, d’assurer 10 heures de classe par semaine. Cela obligerait ces professeurs à travailler une ou deux heures de plus qui ne seraient plus payées en heures supplémentaires et ne seraient compensées que partiellement par une prime annuelle de 3 000 euros. Soit, selon les syndicats, un manque à gagner – quelque peu stupéfiant – de 10 % à 20 % et, selon le ministère, de 3 % à 5 %.

Pour l’heure, le bras de fer est engagé et personne n’entend céder.  » Halte aux conservatismes ! « , a attaqué le ministre, avec ce mélange de franchise et de maladresse dont il est coutumier. Et il vrai qu’initialement, au nom de  » l’équité « , Vincent Peillon entendait obtenir cet effort des professeurs de  » prépa  » pour améliorer la situation des enseignants dans les zones d’éducation prioritaires, là où le métier est le plus difficile.

 » Touche pas à ma prépa !  » répliquent les enseignants, furieux de voir ainsi contestés leurs revenus et leur travail, autant que leur statut et leur prestige. Et ils ont beau jeu de plaider que les classes préparatoires sont l’un des derniers piliers solides de l’éducation nationale, qu’elles se sont diversifiées sans renoncer à leur exigence de qualité et qu’il serait absurde de les déstabiliser pour tenter de rafistoler les secteurs les plus branlants du système.

Longtemps, ce discours a eu sa cohérence. Clé de voûte de l’ensemble, puisqu’elles ouvraient la porte des grandes écoles, les  » prépas  » pouvaient prétendre tirer vers le haut l’ensemble des élèves et sélectionner les meilleurs. Elles apparaissaient comme le moteur vertueux de la machine éducative. Tout démontre – et le récent rapport PISA de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) n’est que le dernier d’une longue série – que ce n’est plus le cas.

L’individualisme contemporain, le consumérisme des familles, l’inquiétude pour l’avenir des enfants et une compétition sociale sans merci ont déréglé cette mécanique. Au lieu de favoriser l’émulation, l’éducation à la française produit de l’exclusion, scolaire autant que sociale : les meilleurs – le plus souvent les mieux nés – continuent à tirer leur épingle du jeu et se retrouvent en classe préparatoire ; les moins bons et moins nantis, de plus en plus nombreux, régressent et sont laissés sur le bord du chemin.

Dévoués à leur tâche, les professeurs de  » prépas  » ne sont évidemment pas responsables de cet immense gâchis. Mais, barricadés dans leur havre d’excellence et derrière leur statut, ils ne peuvent s’en laver les mains.

par Gérard Courtois

courtois@lemonde.fr

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Justice ? En êtes-vous si sûrs ?

Il faut faire attention à ne pas prendre de trop hautes conclusions quand il s’agit de jugements de tribunaux de commerce. Les tribunaux de commerce n’ont pas de juges professionnels en leur sein. Les juges n’ont de juge que le nom car ils n’ont qu’une formation juridique plus que limitée. Il faudra donc attendre l’arrêt de la Cour d’appel pour prendre une conclusion, car là, l’incompétence sera allégée en ajoutant des juges professionnels parmi les juges.

Les tribunaux de commerce posent problème dans notre droit, au même titre que nos tribunaux des Prud’hommes. Face à une loi toujours plus technique et ardue, peut-on encore avoir des juges du dimanche pour prendre des décisions ? L’Ecole Nationale de la Magistrature forme des juges en deux ans. Ce sont deux ans où on ne se tourne pas les pouces, ce sont deux ans où l’apprenti juge travaille à faire un métier cohérent. Ce métier ne peut pas être remplacé par des amateurs issus des syndicats.

Il faut réintroduire du professionnalisme dans tous les degrés de juridiction. C’est une obligation dans un pays qui se doit d’avoir un minimum de rigueur juridique.

Dans ce dossier, les juges ont fait montre de leur incompétence. Non, l’e-cigarette n’est pas un produit du tabac puisqu’il n’y a pas de tabac dedans ! Le Code de la santé publique, par l’intermédiaire de son article L. 3511-1, dit n’importe quoi, puisque l’on ne peut lutter contre le tabagisme en exerçant une pression envers un produit qui permet de s’en défaire ! Je connais des tas de personnes qui ont pu se détacher de la cigarette grâce à son équivalent électronique. Le peu que l’on sache actuellement sur elle révèle une chose sûre : elle se révèle au moins 100 fois moins dangereuse !

La cigarette électronique est donc une aide efficace pour lutter contre le tabagisme, donc, si elle lutte contre le tabagisme, elle ne peut donc pas être en concurrence avec elle.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 11 décembre 2013

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E-cigarettes : les buralistes marquent un point
La justice a donné tort à un vendeur de cigarettes électroniques en invoquant une violation du monopole de l’Etat

Les boutiques de cigarettes électroniques, qui fleurissent partout en France, seront-elles éphémères ? Et les vapoteurs devront-ils s’approvisionner comme les fumeurs dans les bureaux de tabac ?

Oui, a répondu, lundi 9 décembre, le tribunal de commerce de Toulouse, dans une décision très attendue. Il a enjoint la société Esmokeclean de cesser toute commercialisation et promotion de ses cigarettes électroniques. Que ce soit dans ses deux boutiques situées à Colomiers et à Plaisance-du-Touch en Haute-Garonne dans la banlieue toulousaine, mais aussi sur Internet.

En invoquant la concurrence déloyale, les juges donnent raison à l’exploitant du débit de tabac Le Totem, à Plaisance-du-Touch, qui s’estimait lésé par l’arrivée en juin de ce concurrent et avait porté l’affaire devant le tribunal.

Lundi, les avocats d’Esmokeclean ont déclaré qu’ils faisaient appel du jugement, ce qui suspend d’office son exécution. Le Collectif des acteurs de la cigarette électronique (CACE) a réagi, dénonçant une  » décision scandaleuse  » qui  » outrepasse les pouvoirs du juge « .

Autre son de cloche auprès de Me Bertrand Desarnauts, avocat du buraliste toulousain. Il qualifie la décision de  » claire et nette « , estimant qu' » elle est motivée de façon très précise par le tribunal « . De même, Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes, se dit  » satisfait  » de ce jugement. Et d’ajouter :  » Nous allons l’analyser mot par mot. Nous n’écartons pas l’idée d’inciter les buralistes à porter plainte à leur tour contre une concurrence installée à une encablure d’un bureau de tabac. « 

Les juges ont tenté d’établir des frontières dans un univers aux contours réglementaires encore flous. Les cigarettes électroniques entrent-elles dans l’univers du tabac, des médicaments ou sont-elles de simples produits de consommation courante ? Cette question est au cœur d’un débat loin d’être tranché.

Bruxelles a écarté, début octobre, dans son projet de directive sur le tabac, le principe d’assimiler la cigarette électronique à un médicament. Une position sur laquelle les deux parties s’accordent. Mais les juges ont considéré, comme le réclamaient les buralistes, que l’e-cigarette était un produit du tabac. Et de citer, en appui de leur thèse, l’Académie française, pour qui fumer, c’est  » faire brûler du tabac ou une substance comparable en portant à ses lèvres une cigarette, une pipe (…) et en aspirant la fumée qui s’en dégage « . Ils ont aussi invoqué l’article L. 3511-1 relatif à la lutte contre le tabagisme du code de santé public, qui dit :  » Sont considérés comme produits du tabac ceux destinés à être fumés, prisés, mâchés ou sucés, dès lors qu’ils sont, même partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés à être fumés, même s’ils ne contiennent pas de tabac. « 

Selon le tribunal, les règles en vigueur pour le tabac s’appliquent alors à la cigarette électronique. Du coup,  » la vente de cigarettes électroniques hors des débits de tabac constitue une violation du monopole de l’Etat « . Une victoire pour les buralistes, qui réclament depuis des mois l’extension de leur monopole à la vente des e-cigarettes.

Après un retard à l’allumage, ils sont de plus en plus nombreux à proposer la nouvelle offre à leurs clients  » vapoteurs « . M. Montredon estime que les 27 000 débitants de tabac pourraient avoir franchi le pas d’ici à l’été 2014. Les buralistes espèrent ainsi diversifier leurs activités et bénéficier de produits à marges d’autant plus lucratives qu’ils ne sont pas taxés. Un apport bienvenu alors qu’ils se plaignent d’une baisse des ventes de tabac à leur comptoir.  » Nous sentons un décrochage depuis octobre 2012. Pour les neuf premiers mois de 2013, les ventes de tabac sont en recul de 9 % en volume « , affirme M. Montredon.

En cause, selon lui, les hausses de prix et le développement des ventes illégales ou hors frontières. D’où la pression exercée par les buralistes sur le gouvernement pour limiter à 20 centimes l’augmentation du prix du paquet de cigarettes au 1er janvier 2014, au lieu des 40 centimes envisagés. Et aussi leur mécontentement, quand la France, sous l’injection de la Cour de justice de l’Union européenne, a décidé au printemps d’assouplir les quotas d’achat de tabac par les Français dans un pays européen. Chacun peut désormais passer la frontière avec dix cartouches de cigarettes sous le bras contre cinq auparavant.

La volonté des buralistes de reprendre la main sur le marché intervient au moment où les grands cigarettiers eux-mêmes ont engagé une démarche similaire. Dernier exemple en date : en novembre, Imperial Tobacco a acheté pour 75 millions de dollars (54,5 millions d’euros) la société Dragon-Lite du Chinois Hon Lik, qui se dit l’inventeur de l’e-cigarette et dispose de brevets. Le poids des lobbys devrait peser lourd dans les discussions qui se poursuivent à Bruxelles pour définir le statut de l’e-cigarette. De même, Bercy ne devrait pas être absent des débats, alors que ce produit échappe aujourd’hui aux taxes.

Laurence Girard

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Quand les nantis se rebiffent

Je l’ai déjà dit et redit : est-il bien normal qu’un cadre, comme l’est un enseignant de classe prépa, fonctionne encore en heures supplémentaires, quand le cadre lambda du secteur privé fonctionne au forfait jour ?

Résultat des courses : des profs clairement surpayés à un tarif de cadre supérieur, sans les reponsabilités qui vont avec, et ce, avec l’argent public !

Les excuses de ces nantis sont nombreuses mais elles sont aussi imbéciles qu’absurdes :

– Danièle, 62 ans, professeur de maths, explique qu’elle a 30% de boursiers mais ce n’est pas grâce à elle ! Qui plus est, elle ne répond pas à la question et à la problématique de base : elle est payée en heures supplémentaires alors qu’elle est cadre. De plus, en tant que prof de maths, elle peut faire passer les colles (rémunérées) à trois élèves en même temps en touchant le triple du salaire : cherchez l’erreur !

– François, 51 ans, dit qu’il est méprisé à 2900Euros net par mois au bout de 20 ans de boite. Si tous les gens qui avaient 20 ans de boite étaient méprisés à 2900Euros/mois, ils voudraient tous être méprisés ! L’ouvrier travaillant à la chaîne dans les abattoirs pendant 20 ans, toujours au SMIC ou un tout petit peu plus, harassé par les maladies professionnelles pour avoir fait des gestes répétitif appréciera à sa juste valeur ! Il appréciera d’autant plus que lui, ne pourra pas faire d’heures sup, travaillant déjà 35h par semaine et qu’une heure de plus à faire les mêmes gestes augmente d’autant son handicap !

– Il ne faut pas oublier que les classes prépa ont un coût par étudiant très important de base. On veut faire de l’élite : soit. Mais payons déjà bien nos profs, sans les surpayer par des heures sup dont ils n’ont pas droit. Ils n’ont pas à toucher des 5000 Euros / mois en faisant leurs 35h ! D’autres profs, dans les ZEP ont besoin tout autant qu’eux de considération, mais eux ne sont pas méprisés à 2900Euros/mois ! Qui est le véritable méprisé dans cette affaire ?

– Le classement PISA est médiocre pour notre pays et a encore mis en exergue le peu d’accession sociale par les études dans notre pays. Jessica, 21 ans, a donc tort dans ses propos et a oublié largement la situation éducative dans notre pays.

Ces profs sont donc des nantis et on doit réduire leurs avantages par justice envers leurs collègues bien moins considérés.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 11 décembre 2013

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A la manifestation des professeurs de prépas :  » On nous fait passer pour des profiteurs « 

Laurence brandit la copie de l’élève Vincent Peillon. Matière indéfinie, option ministre. Note : 0/20. Cette enseignante de géographie en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) au lycée Malherbe de Caen est venue  » défendre un modèle qui fonctionne encore très bien socialement « . Comme elle, ils étaient entre 2 500 et 5 000 à manifester à Paris contre le projet de réforme du ministre de l’éducation nationale, lundi 9 décembre. Les professeurs ont exprimé leur mécontentement contre un projet de décret qui entraînerait une baisse de leurs revenus et une modification de leur temps de travail.

Les enseignants ont défilé entre le jardin du Luxembourg et la rue de Grenelle. Selon le ministère de l’éducation nationale, le taux de grévistes était de 59,41 %.  » On est très en colère, M. Peillon nous impose ses décisions sans discussion préalable « , peste Christian, 57 ans, professeur d’histoire au lycée Lakanal à Sceaux (Hauts-de-Seine).  » Peillon et Hollande veulent plus de gens défavorisés en prépa, mais moi, j’ai plus de 30 % de boursiers dans ma classe « , explique Danièle, 62 ans, professeur de maths.

 » On nous fait passer pour des profiteurs, des gens qui ne bossent pas « , tonne François, 51 ans. Pour l’occasion, ce professeur de maths s’est coiffé d’un bonnet d’âne, sur lequel est sobrement inscrit  » V. Peillon « .  » Il le mérite bien, poursuit-il en souriant. En 2010, il disait déjà vouloir supprimer les grandes écoles. Par idéologie, il veut niveler par le bas en supprimant toutes les têtes qui dépassent.  » La dernière fois qu’il est descendu manifester, Claude Allègre était ministre de l’éducation nationale :  » Ce sont les mêmes. Peillon ment Allègre-ment.  » Pas question, pour eux, donc de toucher au salaire.  » Moi, je suis à 2 900 euros par mois et pourtant cela fait vingt ans que je suis dans l’éducation, assure Laurence, du lycée Malherbe. On nous méprise. « 

 » Métier spécifique « 

La réforme doit servir entre autres à financer des heures d’enseignement en plus dans les zones d’éducation prioritaires (ZEP). Selon Danièle, une enseignante du lycée Jacques-Decour (IXe),  » il n’y a aucun rapport entre les ZEP et les prépas « .  » Mais Peillon joue là-dessus, il nous fait passer pour ceux qui ne veulent pas lâcher un peu d’argent pour les plus défavorisés. « 

Tant pis si les CPGE ont tendance à se peupler d’élèves favorisés.  » Le problème, ce n’est pas nous. Il faut revoir le système secondaire à fond, remarque Alain. Ce n’est pas en commençant par attaquer ce qui fonctionne qu’on améliore le reste.  » Remettre en question la formation des élites, un message difficile à entendre pour les manifestants.  » Quel pays peut se permettre de ne pas les mettre en avant ?, s’interroge Thierry, 54 ans, enseignant au lycée Dorian (11e). Et puis, un gouvernement PS qui propose de baisser le salaire des gens, je trouve cela fort de café… « 

Les enseignants ont reçu le soutien de leurs étudiants. A l’image de Jessica, 21 ans, en prépa lettres.  » C’est la prépa qui est mise en danger, dit-elle. On reproche aux bons élèves de s’y réfugier, mais c’est une possibilité d’ascension. « 

Les organisations syndicales espèrent l’ouverture de nouvelles négociations avec M. Peillon.  » On attend d’être reçu par le ministre pour lui expliquer que l’on fait un métier spécifique et recommencer tout à zéro « , annonce Sylvie Bonnet, présidente de l’Union des professeurs de spéciales (UPS).

Paul Giudici

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Le jour de carence parmi les fonctionnaires faisait baisser les arrêts maladie

Il n’est pas normal qu’il y ait délai de carence dans le privé alors qu’il n’y en a pas dans la fonction publique. La fonction publique aura beau jeu de dire que, la plupart du temps, l’employeur permet qu’il n’y ait pas de délai de carence dans le privé. C’est vrai. Cependant, cette suppression du délai de carence dans le privé se fait sous la responsabilité de l’employeur et il peut décider de l’éviction pure et simple de son salarié en cas d’abus. Rien de tel dans la fonction publique. Et c’est parce que dans la fonction publique, il est pratiquement impossible de mettre fin aux fonctions du personnel pour ce type de motif, que le délai de carence était indispensable.

Dans le privé, l’employeur a la responsabilité de gérer correctement son chiffre d’affaire et de faire en sorte que les charges de personnel ne s’envolent pas. Dans le public on se doit d’être exemplaire car c’est de l’argent public que l’on gère.

Par démagogie on a supprimé le délai de carence, ce, au détriment d’une saine gestion des finances publiques. C’est regrettable.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 10 décembre 2013

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Absentéisme dans la fonction publique : la polémique rebondit
Selon un assureur, le jour de carence aurait permis de faire reculer les courts arrêts maladie

Le débat sur l’absentéisme des fonctionnaires rebondit après la publication de nouveaux chiffres. Lundi 9 décembre, le site Internet des Echos a révélé deux études de Sofaxis, un courtier en assurances pour les collectivités locales et les hôpitaux, qui montrent une forte diminution du nombre d’arrêts maladie d’un jour entre 2011 et 2012 : – 43,2 % dans les collectivités territoriales et – 40,6 % dans les établissements de santé. Inédite depuis 2007, la tendance s' » explique probablement  » par l’instauration du jour de carence dans la fonction publique, selon Sofaxis.

Depuis début 2012, un agent public n’est plus payé le premier jour lorsqu’il prend un arrêt maladie. Ce dispositif, mis en place par le gouvernement de François Fillon, visait à lutter contre l’absentéisme, à contenir la progression des indemnités journalières et à réduire les disparités avec les entreprises privées – où il y a trois jours de carence.

La ministre de la réforme de l’Etat, Marylise Lebranchu, avait annoncé, le 20 février, qu’elle abrogerait cette mesure, très mal vécue par les syndicats de fonctionnaires qui la jugeaient vexatoire. Le projet de loi de finances 2014, en cours d’examen au Parlement, contient un article qui supprime ce dispositif et renforce les contrôles sur les arrêts maladie dans la fonction publique.

Sans surprise, la décision de Mme Lebranchu a été vivement critiquée par la droite mais certains élus socialistes ont aussi exprimé des réserves car, d’après eux, l’instauration du jour de carence avait permis de faire baisser l’absentéisme dans la collectivité dont ils ont la charge (Le Monde du 1er octobre).

 » Surcoût « 

D’autres personnalités ont mis en avant des considérations financières : d’après les  » évaluations préalables  » du budget 2014, la création du jour de carence a permis d’économiser  » 164,3 millions d’euros pour l’ensemble de la fonction publique  » en 2012 ; sa disparition  » entraînera un surcoût pour les personnes morales concernées d’un montant équivalent « . Toutefois, le renforcement des contrôles et des sanctions pourrait engendrer un  » bénéfice  » estimé à 8 millions d’euros.

Interrogée, lundi, à ce sujet lors d’une conférence de presse, Mme Lebranchu a fait part de ses doutes sur les chiffres fournis par Sofaxis.  » Je ne sais pas si l’étude est juste, a-t-elle réagi. Je fais confiance aux fonctionnaires.  » La ministre a aussi souligné que le nombre d’arrêts maladie de longue durée s’accroît – un constat que l’on retrouve dans l’enquête de la Sofaxis sur les collectivités territoriales.

Pour Mme Lebranchu, les effets du jour de carence sur l’absentéisme ne sont pas démontrés. Selon elle, la proportion d’agents en arrêt court (moins de quinze jours) est passée de 1,2 % à 1 % dans la fonction publique d’Etat entre 2011 et 2012 ; dans les hôpitaux, ce taux a reculé de 0,8 % à 0,7 %, tandis qu’il est resté stable dans les collectivités locales (1,1 %).

Bertrand Bissuel

    Début des négociations sur les carrières

    La ministre de la réforme de l’Etat, Marylise Lebranchu, a engagé, lundi 9 décembre, une vaste concertation avec les syndicats de fonctionnaires. Il s’agit  » de reposer les bases d’une fonction publique de carrière « , a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. Les discussions, qui s’appuient sur le rapport du conseiller d’Etat Bernard Pêcheur (Le Monde du 6 novembre), aborderont le statut, les rémunérations et les parcours professionnels. La mise en œuvre des mesures qui seront arrêtées à l’issue des négociations  » prendra sans doute plusieurs années « , a-t-elle précisé.

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Comment l’Allemagne a augmenté son classement PISA

La chance que la France a c’est qu’elle dispose d’un modèle qui n’est pas loin de chez elle. Comme le cancre voulant progresser, la France peut copier sur son voisin. Cela ne sera pas sanctionné, mieux, cela se fera dans l’intérêt général.

Y’a plus qu’à…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 04 décembre 2013

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L’Allemagne a comblé son retard à coups de réformes

Berlin Correspondant

En Allemagne, la publication de l’étude PISA ce 3 décembre constitue un véritable événement. Nombre de journaux y ont consacré des  » pré-papiers  » les jours précédents. Il faut dire que le  » choc PISA  » de 2001 est encore dans toutes les mémoires.

Cette année-là, la publication des piètres résultats de la première enquête menée par l’OCDE provoque un véritable traumatisme. Dans ce pays où l’on fait enregistrer à l’état-civil son titre de  » docteur  » délivré par l’université, nul ne s’attendait à ce qu’un quart des adolescents ne lise pas couramment et que le pays se retrouve classé derrière le Mexique. Mais l’Allemagne, qualifiée quelques mois plus tard d' » homme malade de l’Europe  » par le magazine britannique The Economist remit non seulement son modèle social mais également son modèle scolaire en question. Résultat : l’Allemagne qui, en 2003, était moins bien classée que la France dans l’étude PISA (503 points contre 511) l’a aujourd’hui dépassée (514 contre 495).

Il n’y eut pas de grand soir. L’éducation, qui est d’ailleurs une prérogative des Etats-régions et non de Berlin, s’y prête mal. Une réforme ne peut être que le fruit d’un consensus entre les seize Etats-régions et le pouvoir fédéral. Les problèmes étaient multiples : les enfants entraient tard dans le système scolaire (6 ans) et, dès l’âge de 10 ans, étaient sélectionnés pour faire des études secondaires longues ou courtes. Résultat : les enfants de milieux défavorisés qui entraient à l’école en maîtrisant mal l’allemand n’avaient pas le temps de rattraper les autres élèves et étaient envoyés dans des filières courtes.

Par petites touches et sur plusieurs années, les responsables politiques ont tenté de favoriser la garde collective d’enfants dès l’âge de 3 ans, de retarder d’un an la sélection avant l’entrée dans le secondaire, de multiplier des passerelles entre la filière noble (le Gymnasium) et les deux autres (la Hauptschule et la Realschule), et de ne plus limiter la prise en charge des enfants durant la seule matinée mais d’organiser des activités pédagogiques l’après-midi.

Coût financier élevé

Si plusieurs de ces réformes ont été poussées par la gauche, les conservateurs ont obtenu que les responsables des établissements puissent prendre davantage d’initiatives, notamment en matière de recrutement. Par ailleurs, un institut public a été créé pour mesurer très précisément les performances des élèves dans chaque Etat-région. Une initiative qu’ont acceptée les syndicats qui ont obtenu que, techniquement, l’on ne puisse pas faire le lien entre la performance des élèves et celle de leurs enseignants.  » L’Allemagne est un pays libéral qui adore se fixer des objectifs chiffrés, et PISA lui a fourni un outil venant de l’extérieur et donc neutre et accepté par tous « , analyse Stefan Seidendorf, de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg.

Tant la création de places supplémentaires dans les crèches que la journée continue ont un coût financier élevé. Si le système s’harmonise peu à peu et si l’OCDE considère l’Allemagne comme un exemple des pays qui ont utilisé PISA pour mener à bien des réformes, celles-ci ne vont pas sans difficulté. Les Etats-régions continuent d’avoir le dernier mot, les différences de performances entre eux restent considérables et l’organisation de la scolarité est souvent un enjeu majeur des élections régionales. On a même vu, à Hambourg, des parents s’opposer avec succès à des réformes préconisées par l’ensemble des partis politiques.

Frédéric Lemaître

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On ne peut pas continuer à payer des députés à ne rien faire !

Il est particulièrement honteux que nos députés sèchent leur lieu de travail. Au prix où ils sont payés, ils sont dans l’obligation de travailler. Las, actuellement, il n’est pas question pour eux de travailler car ils préfèrent attendre les futures élections.

En attendant, le contribuable continue à les payer grassement. Tout cela est-il bien normal ?

Site RTL.fr daté du 04/12/2013

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RÉACTIONS – A l’Assemblée nationale, le calme va progressivement s’installer à l’approche des municipales. Des textes jugés trop controversés ont été repoussés après les élections.

Après des semaines de controverse, les députés votent ce mercredi la proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostituées. L’un des derniers textes qui va passer à l’Assemblée avant les municipales de mars 2014 : dans l’hémicycle, on est loin de l’embouteillage législatif de l’an passé.

« Il ne se passe rien », déplore un député. « On est au chômage », plaisante un autre. Le Palais Bourbon va tourner au ralenti jusqu’aux prochains scrutins. « Le travail législatif est à l’arrêt du fait des élections », reconnaît le porte-parole du groupe PS Thierry Mandon. « C’est un temps de recul, d’auditions, de réflexions avec les acteurs de la société qui nous permettra de préparer les textes à venir. »
Des textes controversés en attente

Des textes jugés trop explosifs ont été repoussés après les municipales. C’est le cas de la grande réforme de la politique de la ville ou de la réforme de la justice, reportée malgré l’insistance de Christiane Taubira.  Le gouvernement met en avant l’encombrement législatif. La raison est toute autre : en période pré-électorale, évitons tous les sujets qui fâchent, semble expliquer la députée de Corrèze Sophie Dessus.

« Je suis 100% pour la réforme Taubira mais il faut aussi manier les gens avec précaution », estime-t-elle. Un manque d’audace déploré par le député socialiste Pouria Amirshahi. « Il ne faut pas donner le sentiment que ce sont des frilosités électorales », estime-t-il. « Il y a des engagements qui ont été pris, ils doivent être tenus. »

De son côté, le gouvernement se défend. D’ici fin février, trois nouveaux texte seront traités, confie le ministre chargé des Relations avec le Parlement Alain Vidalies. Trois textes sur l’agriculture, l’artisanat et l’égalité hommes-femmes. Tous beaucoup plus consensuels que la reforme de la justice.

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Quand la France continue à s’enfoncer

La France continue à s’enfoncer dans le classement Pisa. Notre pays est en situation d’échec. Cet échec est dû à plusieurs facteurs :

– Une idéologie omni-présente en matière d’éducation. On cherche à faire parfait partout en ne tenant pas compte de la situation intrinsèque de l’élève. Ainsi, la volonté des 80% d’une classe d’âge au Bac relève-t-elle de cette idéologie. On donne un diplôme avec des niveaux très faibles. Résultat : des taux d’échec ahurissant en étude supérieure. Cette idéologie ne touche pas qu’au Bac. Elle est présente en lecture, en droit civique, en morale, etc. en oubliant joyeusement le socle commun qui, lui aussi a subi une déformation idéologique. Il faut en revenir aux fondamentaux. Non, tous les élèves ne sont pas bons de la même façon partout. Il y a des élèves doués de leurs mains, d’autres doués avec leur capacité de raisonnement. L’Allemagne a mis en place des voies d’éducation en séparant les élèves destinés aux métiers d’ouvriers, techniciens et ingénieurs, très tôt dans la scolarité. L’Allemagne a su mettre cela en oeuvre car elle est pragmatique. Elle n’a pas oublié de mettre en place des passerelles permettant aux élèves le désirant et ayant les capacités, de changer de voie dans la scolarité.

– L’immobilisme de la classe enseignante. J’ai toujours connu les grèves enseignantes. Tous les deux ans, il y en a une d’ampleur. Le poids d’un syndicalisme d’un autre âge est omni-présent et l’intérêt général de l’élève est dévoyé au profit des enseignants. Est-il normal qu’un professeur agrégé, ayant un haut niveau puisque titulaire d’un concours, soit aussi celui qui passe le moins de temps en classe ? Qui plus est avec des heures supplémentaires payées alors qu’il est considéré comme cadre ?

En matière d’éducation on a oublié l’intérêt général au profit de l’idéologie et de l’intérêt des professeurs. C’est pour cela que l’on échoue.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 4 décembre 2013

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Classement PISA : la France championne des inégalités scolaires
L’édition 2012 publiée par l’OCDE situe notre pays à la 25e place sur 65. Elle mesure le niveau des élèves de 15 ans

Y aura-t-il un  » choc PISA  » ? Nul doute que la mauvaise note attribuée par l’OCDE à la France, dans le cadre de son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), va susciter l’émoi. Les résultats de cette enquête triennale, publiés mardi 3 décembre, révèlent que la France bat des records d’injustice. Que son école, prétendument pour tous, est d’abord faite pour une élite, mais se révèle incapable de faire réussir les enfants les moins privilégiés. Elle en est même de moins en moins capable.

L’édition 2012 de PISA met l’accent sur le niveau des élèves de 15 ans en mathématiques. Les statisticiens de l’OCDE situent la France à la 25e place sur 65 participants – à la 18e sur les 34 pays membres de l’OCDE. Avec un score de 495 points, elle est tout juste dans la moyenne des pays de l’OCDE, mais loin derrière ceux qui lui ressemblent en termes de niveau de vie et de richesse économique. Si l’on ne tenait compte que des performances des élèves issus de milieux sociaux favorisés, la France se situerait dans le premier quart du classement (13e). En revanche, en ne comptabilisant que les élèves les plus défavorisés, elle perdrait vingt places, pour figurer au 33e rang.

Des écarts qui se creusent Le fossé n’a jamais été aussi grand entre les  » bons  » et les  » mauvais « . Si, en mathématiques, la part des élèves très performants est restée stable par rapport à 2003 (13 %), la proportion d’élèves en difficulté s’est, elle, envolée (22,4 %, contre 16,6 % il y a dix ans). Triste présage pour ces jeunes : l’OCDE les considère comme n’ayant pas les compétences suffisantes pour poursuivre des études et participer  » de manière efficace et productive  » à la vie de la société.

Ce sont eux qui tirent les résultats de la France vers le bas, eux que le système ne parvient pas à faire progresser. Le score de la France a baissé de 16 points en mathématiques, en une décennie (passant de 511 à 495 points). Elle faisait partie du groupe de pays  » au-dessus  » de la moyenne ; elle est maintenant  » dans  » la moyenne. En compréhension de l’écrit et en sciences – les deux autres champs d’investigation de PISA –, les élèves français ne sont guère plus brillants. Ils se situent soit dans la moyenne (pour les sciences), soit à peine au-dessus (pour la lecture).

L’évolution est d’autant plus frappante en mathématiques que, sur la même période, plus d’un tiers des pays ont progressé – Italie, Pologne, Portugal, Brésil… Et que ceux qui occupent les trois premières marches du podium placent au moins le tiers de leurs jeunes dans le groupe des meilleurs élèves – Shanghaï (55 %), Singapour (40 %) et Hongkong (34 %).

Le poids croissant des inégalités sociales

Plus qu’ailleurs et plus que par le passé, les origines sociales pèsent sur la réussite scolaire. C’est en France entre un cinquième et un quart des résultats des élèves en mathématiques (22,5 %) qui sont directement imputables aux origines socio-économiques, contre 15 % en moyenne dans l’OCDE. Il n’y a en réalité que sept pays sur les 65 du classement où l’origine socio-économique conditionne autant les destins scolaires (plus de 20 %). Un chiffre qui vaut à la France la triste réputation de pays le plus inégalitaire de l’OCDE.

Son système en laisse beaucoup sur le bord de la route, puisque seuls 22 % des jeunes les plus défavorisés  » confinent à l’excellence « , contre 26 % en moyenne dans l’OCDE, et contre plus de la moitié dans les pays asiatiques. Certains pays – Allemagne, Italie, Pologne, Turquie… – ont su, en dix ans, améliorer l’équité sociale de leur système scolaire. La France pas.

 » Il est temps de mener une réforme globale pour lutter contre l’échec scolaire, estime Eric Charbonnier, expert à l’OCDE. Jusqu’à présent, le diagnostic a été posé, un certain nombre de leviers identifiés, mais sans faire consensus et sans être activés en même temps.  » Ses préconisations : améliorer la formation initiale et continue des enseignants –  » elle est au cœur des systèmes qui fonctionnent bien « , dit-il –, ou encore concentrer les moyens dans les établissements les plus défavorisés. Autrement dit, revoir la politique d’éducation prioritaire, dont on sait qu’elle n’aboutit pas toujours à  » donner plus à ceux qui ont moins « .

Les difficultés des enfants d’immigrés Le système français est encore plus discriminant pour les enfants issus de l’immigration,  » au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté « , lit-on au fil de l’enquête. Même après contrôle du milieu socio-économique, ils affichent des scores en mathématiques inférieurs de 37 points à ceux des autres jeunes, soit presque l’équivalent d’une année d’étude de perdu !

L’OCDE est allée plus loin dans l’analyse en distinguant les résultats des adolescents issus de la première et de la seconde génération d’immigrés. Leurs scores sont, respectivement, inférieurs de 83 points et de 60 points à ceux des autres élèves.

Des élèves anxieux Ce n’est pas que les Français n’aiment pas les mathématiques. Au contraire, 65 % déclarent s’y intéresser, soit 12 points de plus que la moyenne de l’OCDE. C’est plutôt que la matière les angoisse, comme c’était déjà le cas il y a dix ans. Ils sont 43 % à se dire  » perdus « , lorsqu’ils essaient de résoudre un problème (contre 30 % ailleurs) ; plus d’un sur deux est  » tendu « , quand il a un devoir à faire à la maison.

A l’anxiété s’ajoute un manque de confiance en soi ; un manque, aussi, de persévérance lorsque les élèves butent sur un problème. Ils sont seulement un tiers à penser que les mathématiques sont l’un de leurs points forts ; pas davantage à se sentir à l’aise avec les exercices les plus difficiles. A l’affirmation :  » Quand j’ai un problème difficile à résoudre, j’en fais plus que ce que l’on attend de moi « , seul un adolescent sur cinq approuve. L’anxiété est encore plus forte chez les enfants issus de milieux modestes.

Les filles moins performantes

Elles ne réussissaient pas mieux – en mathématiques du moins – que les garçons en 2003, et c’est encore le cas aujourd’hui. Les garçons les devancent, en effet, de 9 points. A résultats équivalents, elles se sentent  » moins sûres de leurs compétences  » et font preuve d’une  » moindre persévérance « . En compréhension de l’écrit, en revanche, les filles gardent un très net avantage, avec un score de 44 points supérieur à celui des garçons. La différence est quasiment nulle en sciences (3 points en faveur des garçons).

La France pointée du doigt comme le système scolaire le plus inégalitaire… Le ministre de l’éducation nationale en fait un argument pour légitimer sa politique.  » Les systèmes les plus performants sont ceux qui démocratisent le plus l’école, affirme-t-il. C’est ce que l’on tente de faire depuis un an et demi, dans l’esprit de la loi de refondation de l’école.  » Pour faire accepter ses réformes (des rythmes, de la formation des enseignants, des programmes…), Vincent Peillon en appelle à une prise de conscience collective.  » Il y a un impératif national à se saisir des inégalités.  » Il en va, selon lui, du redressement économique autant que de la cohésion sociale.

Mattea Battaglia et Aurélie Collas

    Vincent Peillon frôle la sanction pour bavardage

    La France au bord de l’avertissement. L’OCDE est un organisme rigoureux qui n’aime pas les fuites et manie la sanction comme un maître des classes d’antan la baguette. Face aux bavardages récurrents de Vincent Peillon sur les mauvais résultats de la France, l’organisme international a hésité.  » Nous sommes pour l’instant sous le choc PISA, et ça va être encore pire « , a-t-il lancé, le 19 octobre, devant les députés.

    Que savait réellement le ministre de l’éducation nationale des résultats de l’évaluation PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves de 15 ans) de l’OCDE il y a un mois ? La question reste entière, d’autant que ce qu’il vendait comme une  » indiscrétion  » pouvait être simple stratégie politique. Cherchait-il à préparer les esprits au fait que ces résultats sont le fruit des politiques menées par les précédents gouvernements – et non les premiers résultats de sa politique ? En tout cas, Vincent Peillon a égrené, depuis octobre, des informations sur le classement de la France.  » La France décroche totalement « , avait-il déjà hasardé sur Canal+ le 10 octobre, précisant que l’Hexagone serait  » le pays dans lequel les inégalités scolaires s’accroissent le plus « . Sur ce dernier point, il a dit vrai.

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Une réforme qui doit être menée à bien

Dans le cas des enseignants chercheurs, comme dans le cas des enseignants, on doit changer de paradigme. L’intérêt premier doit aller aux étudiants. Le reste doit aller à la recherche. La recherche doit cependant avoir comme principe de relever le niveau de la France en matière de compétitivité afin qu’elle soit dotée de suffisamment de brevets pouvant lui permettre de tirer son épingle du jeu sur la scène internationale.

En bref, le double-jeu doit être clair :
– Assurer un enseignement de qualité afin de donner aux étudiants le maximum de chances de réussir dans le monde du travail
– Engager de la recherche dans des domaines de haute technologie afin d’asseoir la place de la France sur l’échéquier économique du monde

Le reste n’est que superficialité. Dans ce cadre, il faut pas essayer de nous faire croire qu’il faut 4h pour préparer une heure de cours, ce, dans tous les cas ! C’est faux ! Peut-être que la première mouture du cours permet d’atteindre un tel ratio, mais il est complètement faux de dire qu’un enseignant avec dix ans de bouteille passe encore 4h à préparer un cours d’une heure !

Ceux qui font moins de recherche DEVRONT compenser par de l’enseignement car c’est pour cela qu’ils sont payés.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 3 décembre 2013

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Enseignants-chercheurs : la réforme piégée
Le gouvernement rouvre le dossier du statut de ces universitaires, qui avait déclenché un tollé en 2009

C’est un dossier politiquement explosif, qui avait mis le feu aux universités en 2009. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, reprend le chantier inachevé de la réforme du statut des 56 500 enseignants-chercheurs, dont 35,5 % sont professeurs et 64,4 % maîtres de conférences.

Temps d’enseignement et de recherche, évaluation : un nouveau décret réformant ceux de 1984 et 2009 sera publié dans les prochaines semaines, au plus tard début janvier 2014, intégrant plusieurs points de la loi. La dernière version est en cours d’écriture.  » Il n’y a pas eu de réelles négociations, seulement un aller-retour avec la ministre et son cabinet après une réunion avec la direction générale des ressources humaines du ministère « , regrette Marc Neveu, co-secrétaire général du Snesup, le principal syndicat de l’enseignement supérieur.

En réalité, le ministère s’est livré à un simple toilettage du texte pour intégrer des points de la loi, et notamment que la carrière des enseignants soit désormais gérée par le conseil académique, une nouvelle instance interne. Mais en voulant éviter à tout prix que se reproduise le psychodrame de 2009, il ne s’attaque pas au point qui fâche : le temps de travail consacré par les enseignants à leurs deux activités, l’enseignement et la recherche.

Lorsqu’elle était ministre de l’enseignement supérieur dans le gouvernement de François Fillon, Valérie Pécresse avait fait rédiger un décret prévoyant que le conseil d’administration de l’université puisse moduler le  » service de référence  » des professeurs en fonction des besoins de l’établissement et de leurs résultats en tant que chercheurs, évalués, tous les quatre ans, par le Conseil national universitaire. Avant même sa publication, ce texte avait déclenché un long mouvement de protestation.

Un enseignant doit assurer 192 heures de cours par an, s’il s’agit de travaux dirigés en petits groupes, ou 128 heures de cours magistraux. Enseigner représente le premier mi-temps, soit 800 heures par an – une heure de cours nécessite 4,4 heures de travail en amont, pour la préparation du cours, et en aval, pour l’élaboration et la surveillance des examens et la correction des copies. L’autre mi-temps doit être consacré à la recherche.

La conséquence du décret Pécresse est que ceux qui publient peu se sont sentis  » punis « , car contraints d’enseigner jusqu’à deux fois plus que leurs confrères  » publiants « . La recherche étant, à tort ou à raison, considérée comme une activité plus noble que l’enseignement. Devant la mobilisation, Mme Pécresse avait concédé que la modulation ne puisse s’appliquer sans l’accord écrit de l’intéressé. En juillet 2012, Mme Fioraso avait décidé d’un moratoire sur le décret, jugeant que ses modalités  » paraissent inacceptables et inacceptées « .

A quelques semaines de la publication du nouveau décret, de nombreux chercheurs et syndicats, notamment le Snesup, souhaitent que le ministère revienne sur la modulation.  » Pour nous, elle est inacceptable, car tout le monde doit assurer ses 192 heures, insiste Marc Neveu. Nous craignons que, pour des contraintes budgétaires, les universités aient recours à la modulation en augmentant les charges d’enseignement, pour éviter de payer des heures complémentaires. « 

Pour le syndicat, il faut, au contraire, soutenir et aider ceux qui font moins de recherche, plutôt que leur ajouter des heures d’enseignement.  » Le risque c’est qu’une partie des enseignants accepte de faire plus d’heures de cours. Or, si l’on décroche trop longtemps de la recherche, il est quasi impossible d’y revenir, affirme un enseignant-chercheur. Et si l’on peut enseigner en première année de licence sans faire de recherche, au-delà de ce niveau d’enseignement, on devient un mauvais professeur, et la licence, un simple prolongement du lycée. « 

Le projet de décret Fioraso réaffirme le principe de modulation tout en soulignant son caractère facultatif et volontaire.  » Nous assumons totalement le fait de toucher le moins possible au statut. Il n’était pas question de rouvrir les débats de 2009, même si certains le souhaitaient « , dit-on au ministère.

Cette version adoucie risque de ne pas satisfaire les plus combatifs parmi les contestataires de la modulation. Une pétition, déjà forte de 2 000 signatures, réclame  » le retrait du décret statutaire et la suppression de la modulation des services et de l’évaluation quadriennale « . A Paris-I, le conseil académique a voté à l’unanimité, le 26 novembre, pour le retrait de ce texte. Des délégations d’étudiants de sept universités, pilotées par Solidaires étudiants, appellent à se joindre à la journée d’action nationale du mardi 10 décembre.

Le SGEN-CFDT se déclare, lui, satisfait.  » Il y a des éléments positifs, notamment une modulation qui tient aussi compte des responsabilités pédagogiques et administratives assumées par certains universitaires, ainsi déchargés d’une fraction de leur service d’enseignement. C’est une reconnaissance bienvenue. « 

Nathalie Brafman et Isabelle Rey-Lefevbre

    En 2009, des mois de grève et de manifestations

    Le 24 mars 2009, pour protester contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs, l’université Paris-VIII Vincennes à Saint-Denis lançait la  » Ronde infinie des obstinés  » sur le parvis de l’Hôtel de ville à Paris, rejointe par de nombreuses universités. L’initiative, qui n’a pris fin que le 4 mai 2009, faisait suite à sept semaines de grève et à un ultimatum lancé par des enseignants-chercheurs et des étudiants. Pendant des mois, les grévistes se sont relayés nuit et jour, expliquant aux passants le sens de leur mouvement. Cette lutte, menée dans l’indifférence de l’opinion publique, a provoqué un traumatisme durable dans la communauté universitaire.

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Une décision qui pose question

C’est une grande première : c’est la première fois qu’une oeuvre scientifique est désavouée pour le caractère non-conclusif des travaux. Historiquement, comme on le dit dans l’article, on ne pouvait retirer un article que sous prétexte de  » manquement éthique « , de  » plagiat « , de  » publication préalable  » ou de  » conclusions non fiables pour cause, soit de fraude, soit d’erreurs de bonne foi (erreur de calcul, erreur expérimentale) « .

On a donc eu une première dans ce dossier. C’est dommage car ces travaux ont permis, même non-conclusifs, ont eu le mérite de faire évoluer les méthodes scientifiques. On aurait donc pu prêter une bonne foi à ces travaux et laisser ces conclusions dans la littérature.

C’est dommage.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 30 Novembre 2013

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OGM : l’étude polémique du professeur Séralini désavouée
Les travaux du biologiste sur le maïs NK 603 ont été retirés de la littérature scientifique

S’agit-il, comme il le prétend, du résultat de pressions exercées par Monsanto ? Le biologiste Gilles-Eric Séralini (université de Caen) a annoncé, jeudi 28 novembre, au cours d’une conférence de presse tenue à Bruxelles, que ses travaux sur les effets à long terme (deux ans) d’un maïs transgénique (le NK603) et de son herbicide associé (le Roundup) étaient en passe d’être retirés par Food and Chemical Toxicology, la revue qui les avait acceptés en septembre 2012. L’éditeur Elsevier, propriétaire de la publication, a confirmé le retrait quelques heures plus tard.

Cette mesure, qui relève du comité éditorial du périodique, revient à effacer de la littérature scientifique l’ensemble des résultats et des données issus des travaux du chercheur français. Ceux-ci avaient provoqué une tempête médiatique, en suggérant que la consommation, par le rat, du NK603 et/ou de l’herbicide auquel il est rendu tolérant provoquait l’apparition de tumeurs sur les animaux, ainsi que des troubles hépatiques et rénaux.

C’est dans une lettre du 19 novembre que Wallace Hayes, éditeur en chef de la revue, annonce à M. Séralini son intention de retirer l’étude controversée. M. Hayes reconnaît dans sa lettre que le travail du chercheur français  » ne montre pas de signe de fraude ou de déformation intentionnelle des données « .  » Cependant, ajoute-t-il, il existe une cause légitime de préoccupation sur le faible nombre d’animaux par groupe ainsi que sur la souche – de rat – choisie.  » Ainsi, poursuit la lettre, le retrait de l’étude est motivé par son caractère  » non conclusif « .

De fait, l’étude n’a pas convaincu la communauté scientifique compétente et toutes les expertises collectives rendues sur ces travaux ont conclu à leur caractère  » non conclusif « . L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a toutefois appelé à la conduite d’études similaires, les tests réglementaires étant au mieux conduits sur 90 jours… Des financements européens et nationaux ont été, depuis, débloqués pour les mener.

M. Séralini et son équipe contestent âprement le retrait de leur étude et menacent même la revue de poursuites en justice. Selon les règles en vigueur à Food and Chemical Toxicology, le retrait d’un article ne peut être décidé qu’en cas de  » manquement éthique « , de  » plagiat « , de  » publication préalable  » ou de  » conclusions non fiables pour cause, soit de fraude, soit d’erreurs de bonne foi (erreur de calcul, erreur expérimentale) « . Le chercheur français fait valoir que l’aspect contesté de son travail – c’est-à-dire le protocole expérimental lui-même – n’entre dans aucune de ces catégories.

M. Séralini va plus loin et soupçonne les industriels des biotechnologies d’avoir fait pression pour obtenir le retrait de son étude. Le chercheur français cite l’arrivée au comité éditorial de la revue, début 2013, du toxicologue Richard Goodman, professeur à l’université du Nebraska (Etats-Unis) et ancien employé de Monsanto.

Interrogé par Le Monde, M. Hayes assure que M. Goodman n’a pas été associé à l’expertise critique ayant conduit au retrait de l’étude.  » M. Séralini ne peut l’ignorer, ajoute M. Hayes, car il sait qui a signé l’accord de confidentialité que nous avons contracté afin d’analyser certaines de ses données non publiées. « 

Outre l’effacement de son étude, M. Séralini dit également avoir été l’objet de  » pressions personnelles insupportables  » depuis la publication de ses travaux. Il a notamment été associé, sur des sites Internet, à un mouvement sectaire proche de l’ésotérisme chrétien – ces diffamations ont été reprises dans la presse nationale.

L’eurodéputée Corinne Lepage (Cap 21) mais aussi l’association Générations futures, la Fondation Sciences citoyennes et l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory (CEO) se sont jointes au biologiste français pour dénoncer l’influence du monde industriel sur les revues scientifiques.  » Les pressions pour la “dépublication” de l’étude du professeur Séralini montrent à quel point l’industrie des biotechnologies est en mesure de contrôler la production scientifique elle-même, a déclaré Mme Lepage. On assiste à une véritable prise de pouvoir des lobbies et c’est extrêmement préoccupant pour nos sociétés. « 

M. Hayes répond que le comité de Food and Chemical Toxicology est  » équilibré  » avec  » des scientifiques gouvernementaux, industriels et académiques « .

Il n’est pas certain que l’arrivée de M. Goodman dans le comité éditorial de la revue ait été déterminante pour asseoir un biais pro-industrie en son sein. Toxicologue, Wallace Hayes est lui-même consultant et ancien vice-président du cigarettier RJ Reynolds ; parmi les quatre managing editors se trouvent un autre consultant et un scientifique employé par le semencier Pioneer. Quant à la toxicologue au poste de review editor, Susan Barlow, elle est également consultante. Le Monde avait révélé en janvier 2012 qu’elle avait loué ses services à Philip Morris, acceptant que les cadres du cigarettier amendent une étude finalement publiée en 2001 sous son nom dans Paediatric and Perinatal Epidemiology. Celle-ci n’a jamais été retirée…

M. Séralini a aussi reçu le soutien du mathématicien Paul Deheuvels (université Pierre-et-Marie-Curie à Paris), membre de l’Académie des sciences. Invité à s’exprimer au cours de la conférence de presse organisée autour du biologiste français, le statisticien a appelé à ce que la science puisse être produite sans pressions extérieures. Cocasse, quand on sait que M. Deheuvels, climato-sceptique notoire, a décerné en décembre 2010, au nom du Club de l’Horloge (proche de l’extrême droite), le prix Lyssenko de la  » désinformation scientifique  » au climatologue Jean Jouzel, médaillé d’or du CNRS et l’un des scientifiques français les plus cités…

Stéphane Foucart

    Un an de controverses

    21 septembre 2012 Publication de l’étude de Gilles-Eric Séralini.

    22 octobre 2012 L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime non conclusive l’étude de M. Séralini mais appelle à de nouveaux tests.

    31 octobre 2012 Ségolène Royal, Dominique Voynet, Corinne Lepage et Nathalie Kosciusko-Morizet, anciennes ministres de l’environnement, demandent le réexamen de l’autorisation du NK603.

    7 novembre 2012 L’un des responsables de l’Anses révèle que Monsanto a refusé d’être auditionné par l’agence française.

    7 janvier 2013 Le professeur

    Séralini est accusé par des

    sites Web d’être proche

    d’un mouvement ésotérique

    à tendance sectaire.

    28 novembre 2013 Le retrait de l’étude de M. Séralini est annoncé par la revue Food and Chemical Toxicology. Le biologiste montre du doigt les lobbies industriels.

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Elections municipales : épilogue partie 3

Pour Grenoble, Voreppe et Voiron, les situations sont diverses.

A Grenoble, nous avons eu droit à un renouvellement surprise. Espérons que le nouveau Maire sera faire preuve de pragmatisme et d’équilibre dans ses actions. Il ne sort pas du sérail politique et a des expériences nombreuses dans le domaine économique puisqu’il a été ingénieur chez Hewlett Packard. J’aurais préféré une liste citoyenne comme celle de M. Denis Bonzy. Ce n’est pas le cas. Nous aurons d’autres échéances.

A Voreppe, il est plus que regrettable d’avoir voté pour un l’ex-Directeur général des services de la ville de Moirans. Cette ville est la plus endettée du pays Voironnais. M. Luc Rémond avait-il donc le meilleur CV pour diriger cette ville ? Ceci, d’autant plus quand on considère le véritable brouillon qu’est le débat d’orientation budgétaire pour Moirans cette année.

A Voiron, même chose. Je suis plus qu’inquiet d’avoir voté pour un politicien professionnel qu’est le bébé-Carignon Julien Polat. Lui aussi n’a pas fait montre d’une exemplarité professionnelle extraordinaire car il a été Directeur de cabinet du Maire de Moirans. M. Roland Revil aurait mérité à se voir reconduire dans ses fonctions. C’est dommage.

De plus, on peut se poser des questions sur le vote en faveur de M. Julien Polat : le FN baisse de 200 voix entre les deux tours. M. Julien Polat a donc forcément bénéficié de voix FN. Une raison de plus pour bien se dire que l’identité « Droite Forte » de M. Julien Polat a joué à plein : un bel exemple de clientélisme plus que limite…

Un article du Dauphiné Libéré du 1er Avril 2014

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Le détail des votes

Roland Revil n’a pas réussi à inverser la tendance. Devancé par Julien Polat dans 10 bureaux sur 12 au premier tour, il l’a encore été dimanche, mais pas dans les mêmes (c’étaient les bureaux 2 et 12 la semaine dernière). Et il n’a obtenu la majorité absolue dans aucun, contrairement à son challenger de l’UMP.

Cette fois, c’est donc dans les bureaux 6 (autour de la zone du Parvis, Brunetière, Croix-Morin) et 12 (Colombier) que le maire sortant PS est arrivé en tête, avec 48,76 % et 48,70 % des suffrages. Dans le bureau 5, les deux principaux candidats ont fait un parfait match nul (340 voix, 45,82 % pour chacun).

Dans tous les autres, le jeune leader de la liste “Voiron 2014” est arrivé devant, dépassant même les 50 % dans quatre d’entre eux (les bureaux 7, 8, 9 et 10). Mention spéciale au bureau 7 (Criel, Croix-Rousse) où M. Polat obtient son meilleur score : 54,37 %.

Valère Santana, de son côté, dépasse les 9 % dans les bureaux 2 (Faton, où le candidat FN avait déjà obtenu son plus haut pourcentage) et 12 (Colombier). Il fait son score le plus bas (5,93 %) dans le bureau 9 (centre-ville).
Abstention et vote FN en baisse

Au final, Julien Polat a attiré les suffrages de 4 340 Voironnais, contre 2 862 au premier tour. Roland Revil aussi a davantage séduit, avec 3 850 votes contre 2 373. En revanche, Valère Santana a perdu des électeurs : il passe de 876 à 685. Probablement en raison d’une volonté de leur part de “voter utile” pour le candidat de l’UMP.

Du côté de la participation, on constate un net regain, puisque 670 citoyens supplémentaires se sont rendus aux urnes, faisant reculer l’abstention de plus de quatre points (36,15 % contre 40,79 % la semaine dernière).

La palme du quartier le plus civique revient au bureau 7 (Criel, Croix-Rousse), où l’abstention n’atteint “que” 29,18 %. À l’inverse, la “canne à pêche d’or” du plus fort taux d’abstentionnistes revient au bureau 10 (Baltiss, Paviot), qui arrive à 42,34 %.
Par Sébastien DUDONNÉ

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Pour tous ces dossiers, on en reparle dans 6 ans pour le bilan. L’heure des élections s’achève, le travail doit commencer.

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Elections municipales : épilogue partie 2

Parlons aujourd’hui de Meylan.

J’ai reçu ce mail par l’intermédiaire de mon blog :

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élections
binert
Alors pas trop dégouté ? 9%, une misère pour le poulain.. comme quoi…
J eme marre…

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Comme ce Monsieur n’a pas eu le courage de laisser son mail, je lui réponds :

1. M. Michel Bernard n’est pas mon poulain (oui, ce Monsieur parle des élections de Meylan).

2. Oui je suis dégouté. Pas tellement pour moi, mais pour l’intérêt général et surtout pour les citoyens Meylannais qui préfèrent mettre une pourriture à la tête de leur municipalité.

3. Ce Monsieur a raison de se marrer, et moi, je me marre aussi. Je me marre de constater que l’argent de ce Monsieur a aussi été dilapidé par Mme Marie-Christine Tardy en usant de sa qualité de premier magistrat pour s’enrichir personnellement… Comme quoi…

4. Cependant, je ne me marre pas bien longtemps car on ne peut pas se marrer quand l’intérêt général est à ce point jeté aux orties.

Tout cela me rappelle la chanson « Un jour en France » du groupe « Noir Désir ». Le premier couplet dit :

« Au bistrot comme toujours
il y a de beaux discours
Au poteau les pourris, les corrompus aussi
Dents blanches et carnassiers
Mais à la première occasion
chacun deviendrait le larron
de la foire au pognon oui qui se trame ici
Allez danse avec Johnny »

A méditer…

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Elections municipales : épilogue partie 1

Et voilà, les élections sont finies. Il faut donc conclure. On va donc faire un tour de la situation sur les différentes villes.

Moirans :

La situation est claire et limpide : notre Maire a été reconduit, ce, dès le premier tour. Ce n’est pas le meilleur choix, c’est le moins mauvais. L’opposition a 6 élus : 4 sur la liste PS et 2 sur la liste de M. Gilles Zanier.

J’avais dit que M. Gilles Zanier ne m’inspirait pas confiance : les faits m’ont donné raison :

1. M. Gilles Zanier ne siégera pas au Conseil municipal, comme le dit l’article du Dauphiné libéré du 26 Mars 2014

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Municipales Express Les deux élus de “Moirans différemment” démissionnent avant de siéger…

Moirans

Gilles Zanier et Mylène Marion, les deux premiers de la liste “Moirans différemment” (qui a obtenu 15,37 % des voix dimanche), ne siégeront pas au conseil municipal. Seuls élus de leur groupe, ils ont annoncé hier qu’ils démissionnaient et laissaient leur place à Luc Melet (cinquième sur la liste) et Maria Spataro-Schedel (quatrième). Gilles Zanier explique : « Ce qui m’intéressait c’était de pouvoir mettre en œuvre un programme, de mener à bien des projets. J’ai été conseiller municipal, adjoint au maire, j’ai passé l’âge des luttes intestines en conseil municipal. Il en est de même pour Mme Marion, élue sur une liste PS. Laissons cette expérience enrichissante à nos deux collègues Maria et Luc, ils représenteront au mieux et à n’en pas douter les idées de “Moirans différemment”. »

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C’est quand même bizarre… Quand on se porte candidat, c’est pour aller au bout des choses. A quoi cela sert-il d’abandonner 15% des voix qui ont donné une confiance ?

Ce n’est pas une notion démocratique que je peux approuver.

2. Encore plus bizarre, avant même de siéger, le groupe vote pour M. Gérard Simonet comme Maire ! (Article du Dauphiné Libéré du 04 Avril 2014)

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Politique Express Le groupe “Moirans Différemment” n’est pas apolitique, il est « divers »…

Lors de la séance d’installation du nouveau conseil municipal samedi matin (lire notre édition de dimanche), les deux élus du groupe “Moirans Différemment” (liste Zanier) ont voté pour Gérard Simonet lors de l’élection du maire. Un geste surprenant pour des élus qui auraient pu marquer leur différence de plusieurs façons (proposition d’un candidat pour le groupe, vote blanc…) et qui ont fait campagne en revendiquant leur côté apolitique. Le maire (de droite) Gérard Simonet a d’ailleurs salué cette « main tendue » à deux reprises.

Mais Maria Spataro-Scheidel et Luc Melet affirment qu’il ne faut pas interpréter ce vote comme un soutien ou un ralliement : « En donnant leurs voix à M. Gérard Simonet, les deux représentants de “Moirans Différemment” voulaient simplement acter et respecter la décision des Moirannais, explique M. Melet. Par rapport à la position d’opposant de “Moirans Différemment”, Mme Spataro-Scheidel a clairement signifié verbalement à M. Simonet que chaque fois que l’intérêt général serait bafoué, nous ferions entendre notre voix. Si notre vote en faveur de M. Simonet pouvait être interprété comme une appartenance à un mouvement de droite, je tiens à affirmer qu’il n’en est rien et que la bannière de “Moirans Différemment”, liste “divers” et non pas “divers droite” et encore moins apolitique, flotte toujours. » Donc finalement, le groupe n’est pas non plus apolitique, il est… « divers ». Interrogé, Gilles Zanier avoue : « Je ne pense pas qu’il y ait réellement de terme pour nous qualifier. » Et il propose « multi-tendances ». Voilà qui clarifie les choses…

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Vraiment, je comprends de moins en moins bien la position de cette liste…

Un autre article du 30/03 du Dauphiné Libéré qui ajoute des questions :

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La « main tendue » du groupe “Moirans différemment”

Sans surprise, Gérard Simonet s’est porté candidat pour l’élection du maire. Dans la minorité, Marie-Christine Nardin a proposé la candidature de son chef de file, le socialiste Pascal Mariotti. Qui a confirmé… M. Mariotti a reçu quatre voix (celles de son groupe), mais M. Simonet a obtenu 24 voix (une de plus qu’il y a d’élus dans son groupe) avec un vote blanc… Le maire sortant – et réélu – a apprécié ce geste, cette « main tendue » des élus de la liste “Moirans différemment”, auxquels il a promis de les rencontrer dans les jours qui viennent.
Et la bannière apolitique ?

Pour l’élection des adjoints, M. Simonet a proposé une liste de huit personnes. Les délégations des adjoints, ainsi que celles de certains conseillers, seront précisées dans les jours à venir, a expliqué le maire. Sa liste a obtenu 24 voix pour, quatre blancs et un nul. Là aussi, le message était clair et le maire l’a bien reçu.

Quand on pense que durant la campagne municipale, Gilles Zanier, tête de la liste “Moirans différemment” (et ancien adjoint du maire de droite Gérard Simonet), s’énervait parce que M. Mariotti affirmait que son équipe était de droite… La bannière apolitique brandie fièrement avant l’élection semble avoir rapidement été rangée au rayon des accessoires.

On notera aussi que le renouvellement des adjoints est très limité : sept adjoints l’étaient déjà lors le mandat précédent ; seule Maryline Cuillier est remplacée par Christine Tari… qui était conseillère déléguée.
Par S.D.

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3. Mylène Marion, sur le blog de Moirans différemment dit qu’elle jette l’éponge avant de siéger, elle dit :

« […] Je souhaitais que les débats d’élèvent avec d’avantage d’ouverture d’esprit, de cohésion, de communication.
Le message n’a pas été compris, je le regrette. Je démissionne en laissant ma place de conseillère à ma collistière Maria. »

Démissionner est une drôle de manière de faire valoir ses idées…

4. Et cerise sur le gâteau ! Du grand art de la part de M. Gilles Zanier, un pur moment de bonheur politique ! Il dit sur son blog :

« […] La déception est là certes, j’aurais aimé accrocher les 20%, mais nous sommes restés droits, une campagne irréprochable, nous n’avons attaqué personne, mais peut être commis une petite erreur stratégique en dévoilant trop tôt notre programme.[…] »

« En dévoilant trop tôt » ? Comment peut-on regretter de dévoiler trop tôt un programme ? C’est du délire paranoïaque à l’état pur ! Le rôle d’un politique est au contraire de dévoiler le plus tôt possible afin de fournir le plus d’informations possibles au citoyen ! Il n’est jamais trop tôt, pour dévoiler un programme ! Sauf si… on cherche à cacher le programme et que l’on cherche à mentir au citoyen…

En plus, quand on voit la teneur du programme, ça fait froid dans le dos : pas une seule mesure concrète ! Que des mesures générales sans aucune envergure !

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Encore une preuve de la médiocrité de notre éducation

Un rapport montre ce que tous les rapports Européens et mondiaux disent déjà : la France est à la traîne dans son éducation. Quand on prend en compte que ce système est cher, on se dit que l’argent du contribuable ne peut continuer à être dilapidé de la sorte. Cette situation est d’autant plus problématique quand on considère la pression fiscale qui étreint le contribuable Français !

L’ensemble des acteurs doit donc changer de procédure. Le ministre doit imposer des mesures afin d’améliorer les compétences de tous les élèves. Ces actions doivent être relayées par les rectorats et les professeurs doivent accepter, sans sourciller ces actes. S’ils ne sont pas d’accord, ils peuvent partir et abandonner leur poste.

La priorité doit porter sur les élèves et sur leur éducation, pas à flatter un corps enseignant gangréné par un pouvoir syndical omnipotent.

Il va falloir du courage à nos politiques pour ce faire. S’ils n’en ont pas, les Français pourront porter leurs choix sur d’autres responsables dont certains très éloignés des exigences d’un pays démocratique.

Nous sommes donc prévenus.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 23 Novembre 2013

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Programmes, formation : le rapport d’inspection accablant sur l’école primaire
 » La majorité des maîtres ne dispose pas des cadres théoriques minimaux « , estiment les auteurs

Dans les mois à venir, les programmes du primaire, en date de 2008, vont être réécrits. Selon le rapport de l’inspection générale intitulé  » Bilan de la mise en œuvre des programmes issus de la réforme de l’école primaire de 2008 « , que Le Monde s’est procuré, les mauvais résultats de l’école française, qui ne permet qu’à 80 % des enfants d’apprendre à lire et compter, ont des racines plus profondes que la seule mise en cause des programmes.

Des enseignants abandonnés  » Ce qui frappe dans ce domaine de la lecture, c’est que la majorité des maîtres ne dispose pas des cadres théoriques minimaux, ce qui ne leur permet pas d’être lucides quant à leurs pratiques « , expose d’emblée Philippe Claus, l’inspecteur général qui a dirigé ce travail collectif d’une centaine de pages. Il estime que les enseignants  » n’ont guère de repères pour juger de la complexité des textes qu’ils proposent et n’ont souvent de critères de choix que la longueur ou le thème : sur cette base, ils ne peuvent pas penser des “progressions” mais seulement des “programmations” « .

Les enseignants qu’on devrait former en priorité à l’enseignement de la lecture croient bien faire, mais manquent d’abord de compétences. Un effet de la suppression de la formation initiale sous le gouvernement précédent, peut-être, mais aussi une lacune plus profonde car l’enquête n’a pas été menée auprès des seuls jeunes enseignants. Or,  » 98 % des enseignants du cycle 2 (CP-CE1) ont le sentiment d’enseigner de manière satisfaisante la “technique” de la lecture et 96 % pensent faire de même pour ce qui est de la compréhension des textes. (…) Tous disent s’acquitter du programme en matière de lecture. « 

C’est l’un des points les plus inquiétants : les enseignants français sont si mal formés qu’ils ne peuvent mesurer que leur pratique ne correspond pas aux attentes des programmes et aux besoins. A moins que les programmes ne soient si mal conçus qu’ils ne sont pas compréhensibles par les premiers concernés.

Le rapport souligne que  » l’enseignement du code et de la combinatoire est souvent devenu l’affaire du seul CP avec un manque de suivi approfondi au CE1, une absence du renforcement nécessaire pour parvenir à l’automatisation, seul gage de plein succès en lecture. Les élèves les plus faibles ne sont pas pris en charge à proportion de leurs besoins dès cette seconde année du cycle 2, ce qui fait dire à certains inspecteurs que le début du “décrochage” date de ce moment-là. « 

Décrocheur à 7 ans ? Il est exceptionnel d’oser ce terme en seconde année de primaire ; pourtant Philippe Claus argumente, montrant que les non-lecteurs de CP n’auront plus l’occasion d’apprendre après puisque  » de manière assez générale, le temps de lecture décroît fortement du CP au CE1. Les écarts extrêmes observés au cours de l’enquête vont de plus de cinq heures hebdomadaires au CP à moins de deux heures au CE1. « 

Ceux qui passent le cap du décodage risquent de trébucher sur la compréhension.  » Elle n’est pas enseignée avec méthode. La compréhension est traitée, en collectif, de manière superficielle et globale. (…) Il manque donc aux maîtres des compétences importantes que la formation ne leur offre pas. Ce défaut semble valoir aussi bien pour les maîtres depuis longtemps dans les classes, qui n’ont donc pas bénéficié des derniers apports de la science et pour les nouveaux venus, sans formation depuis 2008 « , insiste Philippe Clauss.

Adieu l’écriture La France s’est émue que 35 Etats américains enlèvent de leur enseignement obligatoire l’écriture cursive. Lorsqu’on s’intéresse aux pratiques dans les classes françaises, on n’en est pas là, et pourtant  » l’écriture manuscrite longue (plus de 10 lignes) reste rare « , pointe le rapport,  » ce qui empêche les élèves d’acquérir l’aisance et la vitesse qui seront utiles, dans la prise de notes par exemple. Il est dit que l’effort d’écriture rebute les élèves, et on le leur épargne !  » Résultat,  » lenteur et approximations graphiques  » seront au rendez-vous au collège.

L’anglais bouche-trou Une heure et demi par semaine, c’est l’horaire inclus dans les programmes. L’observation des inspecteurs montre que  » ces horaires ne sont pas du tout respectés dans 90 % des écoles au cycle 2, où ils varient de 30 minutes à une heure. Seuls onze départements déclarent que les élèves bénéficient d’une heure et demie d’enseignement de langue par semaine. Pour ces derniers, quelques inspecteurs précisent toutefois que la réalité est sans doute inférieure à l’horaire porté à l’emploi du temps. « 

Il faut rappeler que le niveau des jeunes français est un des bas faibles d’Europe en fin de collège et qu’il a tendance à régresser au fil des ans.

Former les maîtres et réformer les programmes Le rapport fait le constat que les maîtres n’enseignent pas certains points du programme qu’ils trouvent  » trop difficiles « , ou  » prématurés « , c’est notamment vrai en mathématiques. Les inspecteurs généraux estiment qu’il faudrait  » procéder, selon le cas, à un accompagnement des maîtres par de la formation, à des reports sur l’année ou le cycle suivant ou à des ajustements dans les niveaux de maîtrise attendus « .

Il est rare qu’un rapport de l’inspection générale oublie le politiquement correct qui prévaut dans le milieu. Sans doute la volonté du ministre de réformer l’école a-t-elle insufflé un ton d’ordinaire évité.

Maryline Baumard

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La réforme sur les universités était-elle réellement une bonne idée ?

La réforme sur les universités menée sous Sarkozy était-elle réellement une bonne idée ? L’Université doit être une compétence régalienne. Elle doit donc échapper à une logique purement mercantile. En effet, l’éducation est à la charge de l’Etat et doit être entièrement financée par l’Etat. En changeant cette logique, on a inversé la logique en faisant de l’éducation supérieure un marché comme un autre. Cela ne marche pas comme on le voit aujourd’hui. A une université qui affichait de bons taux de réussite, on lui a imposé une logique de rentabilité que l’université n’a pas pu remplir.

Une situation de faillite donc… qui va être rattrapée par le contribuable. L’autonomie n’est donc qu’un leurre car lorsqu’il y a des faillites, les universités ne ferment pas.

De plus, elles ne peuvent pas entrer en concurrence les unes avec les autres de manière pleinement opérationnelle car elles sont trop éloignées pour que cette concurrence puisse pleinement s’exprimer.

La réforme des universités n’a donc servi à rien car on a introduit des critères d’autonomie qui peuvent ne pas être respectés, et l’on a oublié la véritables priorité des universités : les étudiants.

Encore, donc, une mesure qui n’a servi à rien, hormis à faire de la communication politique à deux Euros.

Un article du journale ‘Le Monde’ daté du 22 Novembre 2013

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Louée pour ses taux de réussite, l’université de Versailles-Saint-Quentin n’a plus un sou
Le ministère de l’enseignement supérieur vient de lui accorder une avance de 5 millions d’euros pour payer notamment les salaires et les factures

Si l’université Versailles-Saint-Quentin (UVSQ) était une entreprise, elle serait en cessation de paiements. Sans argent frais de l’Etat, elle ne pourrait pas payer les salaires de ses personnels en décembre, ni ses factures. Au terme de négociations serrées avec le ministère de l’enseignement supérieur et celui de l’économie, l’université va bénéficier d’une avance remboursable d’environ 5 millions d’euros.

En 2012, elle a affiché un déficit de 5,2 millions d’euros, le premier depuis sa création en 1991. Et elle ne peut plus puiser dans ses réserves, son fonds de roulement est négatif. D’autres universités connaissent aussi des difficultés financières importantes et certaines accusent même trois déficits consécutifs mais la situation de l’UVSQ semble inédite. Une des explications serait à chercher dans une sous-dotation chronique de l’établissement. L’UVSQ, créée il y a vingt ans, n’a, comme la plupart des jeunes universités, jamais obtenu les dotations en personnel et en fonctionnement suffisantes.

 » Nos difficultés ne sont pas nouvelles. Dès que nous avons découvert l’ampleur de nos difficultés au printemps, un plan de réduction des dépenses de 7 millions entre 2014 et 2016 a été mis en place « , explique Jean-Luc Vayssière, son président. Les dépenses de fonctionnement ont été réduites de 20 %, des emplois ont été gelés et les départs non remplacés.

Depuis plusieurs jours, le président de l’UVSQ tente de rassurer ses personnels, les syndicats et les étudiants. Pas simple : après un audit du ministère de l’enseignement supérieur, la Cour des comptes a remis un rapport d’observations provisoires très critique.  » L’université est dans une situation financière difficile (…). Cette situation est essentiellement le résultat d’une absence d’anticipation et d’analyse des conséquences de décisions de gestion qui ont conduit à une augmentation de la masse salariale et des dépenses de fonctionnement. « 

Depuis son passage à l’autonomie en 2010, la masse salariale de l’UVSQ a beaucoup augmenté, +7,63 % en 2011, + 6, 53 % en 2012. De nombreuses universités ont procédé de la même manière pensant que le ministère accompagnerait dans le temps ces embauches, cela n’a pas été le cas. Cette inflation s’est accompagnée d’une augmentation de l’offre de formation et du nombre d’étudiants.

 » Réduire la voilure « 

Les difficultés de l’UVSQ sont aussi à chercher dans les projets immobiliers. En cause, trois partenariats public-privé (PPP).  » Des opérations bien aventureuses « , critiquent les syndicats d’enseignants et d’étudiants. L’université a récupéré un bâtiment de médecine mais le loyer d’exploitation s’élève à 750 000 euros. Elle doit aussi débourser 900 000 euros pour l’observatoire de Versailles-Saint-Quentin, un centre de recherche sur les sciences de l’Univers.  » C’est excellent pour notre notoriété, mais cela ne nous rapporte pas d’argent « , dit M. Vayssière.

Mais c’est surtout la signature d’un contrat de performance énergétique qui pose problème. L’objectif était de permettre de faire des travaux pour réduire sa facture énergétique. Las ! Ce contrat de 25 ans se traduit par un surcoût de 2 millions d’euros.  » Je souhaite renégocier ce partenariat avec l’appui de l’Etat « , annonce M. Vayssière.

Malgré ses remarques sévères, la Cour des comptes reconnaît que l’attractivité de l’université, ses taux de réussite remarquables et le développement de son offre de formation ont servi la croissance de l’activité de formation. L’UVSQ est arrivée en tête des universités pour la réussite de ses étudiants en licence, selon un classement du ministère.  » L’université remplit aujourd’hui avec sérieux l’une de ses principales missions qu’est l’enseignement « , juge la juridiction mais elle lui demande de contenir ce développement, coûteux en ressources d’enseignement.  » Aujourd’hui, on me demande de réduire la voilure, dit Jean-Luc Vayssière. Je veux bien le faire mais en restant vigilant sur la qualité des formations. Je n’accepterai pas de mettre en difficulté mes étudiants. Si je n’ai pas les moyens de les faire réussir, je serai obligé de réduire mes capacités d’accueil en première année de licence. « 

L’université veut préserver au maximum le taux d’encadrement en licence et ne pas multiplier les parcours en premier cycle. En revanche, l’offre de formation en master, et notamment en sciences et technologie, va être réduite et mutualisée avec Orsay et Evry dans le cadre du pôle Paris-Saclay.

Nathalie Brafman

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