Encore une preuve de la médiocrité de notre éducation

Un rapport montre ce que tous les rapports Européens et mondiaux disent déjà : la France est à la traîne dans son éducation. Quand on prend en compte que ce système est cher, on se dit que l’argent du contribuable ne peut continuer à être dilapidé de la sorte. Cette situation est d’autant plus problématique quand on considère la pression fiscale qui étreint le contribuable Français !

L’ensemble des acteurs doit donc changer de procédure. Le ministre doit imposer des mesures afin d’améliorer les compétences de tous les élèves. Ces actions doivent être relayées par les rectorats et les professeurs doivent accepter, sans sourciller ces actes. S’ils ne sont pas d’accord, ils peuvent partir et abandonner leur poste.

La priorité doit porter sur les élèves et sur leur éducation, pas à flatter un corps enseignant gangréné par un pouvoir syndical omnipotent.

Il va falloir du courage à nos politiques pour ce faire. S’ils n’en ont pas, les Français pourront porter leurs choix sur d’autres responsables dont certains très éloignés des exigences d’un pays démocratique.

Nous sommes donc prévenus.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 23 Novembre 2013

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Programmes, formation : le rapport d’inspection accablant sur l’école primaire
 » La majorité des maîtres ne dispose pas des cadres théoriques minimaux « , estiment les auteurs

Dans les mois à venir, les programmes du primaire, en date de 2008, vont être réécrits. Selon le rapport de l’inspection générale intitulé  » Bilan de la mise en œuvre des programmes issus de la réforme de l’école primaire de 2008 « , que Le Monde s’est procuré, les mauvais résultats de l’école française, qui ne permet qu’à 80 % des enfants d’apprendre à lire et compter, ont des racines plus profondes que la seule mise en cause des programmes.

Des enseignants abandonnés  » Ce qui frappe dans ce domaine de la lecture, c’est que la majorité des maîtres ne dispose pas des cadres théoriques minimaux, ce qui ne leur permet pas d’être lucides quant à leurs pratiques « , expose d’emblée Philippe Claus, l’inspecteur général qui a dirigé ce travail collectif d’une centaine de pages. Il estime que les enseignants  » n’ont guère de repères pour juger de la complexité des textes qu’ils proposent et n’ont souvent de critères de choix que la longueur ou le thème : sur cette base, ils ne peuvent pas penser des “progressions” mais seulement des “programmations” « .

Les enseignants qu’on devrait former en priorité à l’enseignement de la lecture croient bien faire, mais manquent d’abord de compétences. Un effet de la suppression de la formation initiale sous le gouvernement précédent, peut-être, mais aussi une lacune plus profonde car l’enquête n’a pas été menée auprès des seuls jeunes enseignants. Or,  » 98 % des enseignants du cycle 2 (CP-CE1) ont le sentiment d’enseigner de manière satisfaisante la “technique” de la lecture et 96 % pensent faire de même pour ce qui est de la compréhension des textes. (…) Tous disent s’acquitter du programme en matière de lecture. « 

C’est l’un des points les plus inquiétants : les enseignants français sont si mal formés qu’ils ne peuvent mesurer que leur pratique ne correspond pas aux attentes des programmes et aux besoins. A moins que les programmes ne soient si mal conçus qu’ils ne sont pas compréhensibles par les premiers concernés.

Le rapport souligne que  » l’enseignement du code et de la combinatoire est souvent devenu l’affaire du seul CP avec un manque de suivi approfondi au CE1, une absence du renforcement nécessaire pour parvenir à l’automatisation, seul gage de plein succès en lecture. Les élèves les plus faibles ne sont pas pris en charge à proportion de leurs besoins dès cette seconde année du cycle 2, ce qui fait dire à certains inspecteurs que le début du “décrochage” date de ce moment-là. « 

Décrocheur à 7 ans ? Il est exceptionnel d’oser ce terme en seconde année de primaire ; pourtant Philippe Claus argumente, montrant que les non-lecteurs de CP n’auront plus l’occasion d’apprendre après puisque  » de manière assez générale, le temps de lecture décroît fortement du CP au CE1. Les écarts extrêmes observés au cours de l’enquête vont de plus de cinq heures hebdomadaires au CP à moins de deux heures au CE1. « 

Ceux qui passent le cap du décodage risquent de trébucher sur la compréhension.  » Elle n’est pas enseignée avec méthode. La compréhension est traitée, en collectif, de manière superficielle et globale. (…) Il manque donc aux maîtres des compétences importantes que la formation ne leur offre pas. Ce défaut semble valoir aussi bien pour les maîtres depuis longtemps dans les classes, qui n’ont donc pas bénéficié des derniers apports de la science et pour les nouveaux venus, sans formation depuis 2008 « , insiste Philippe Clauss.

Adieu l’écriture La France s’est émue que 35 Etats américains enlèvent de leur enseignement obligatoire l’écriture cursive. Lorsqu’on s’intéresse aux pratiques dans les classes françaises, on n’en est pas là, et pourtant  » l’écriture manuscrite longue (plus de 10 lignes) reste rare « , pointe le rapport,  » ce qui empêche les élèves d’acquérir l’aisance et la vitesse qui seront utiles, dans la prise de notes par exemple. Il est dit que l’effort d’écriture rebute les élèves, et on le leur épargne !  » Résultat,  » lenteur et approximations graphiques  » seront au rendez-vous au collège.

L’anglais bouche-trou Une heure et demi par semaine, c’est l’horaire inclus dans les programmes. L’observation des inspecteurs montre que  » ces horaires ne sont pas du tout respectés dans 90 % des écoles au cycle 2, où ils varient de 30 minutes à une heure. Seuls onze départements déclarent que les élèves bénéficient d’une heure et demie d’enseignement de langue par semaine. Pour ces derniers, quelques inspecteurs précisent toutefois que la réalité est sans doute inférieure à l’horaire porté à l’emploi du temps. « 

Il faut rappeler que le niveau des jeunes français est un des bas faibles d’Europe en fin de collège et qu’il a tendance à régresser au fil des ans.

Former les maîtres et réformer les programmes Le rapport fait le constat que les maîtres n’enseignent pas certains points du programme qu’ils trouvent  » trop difficiles « , ou  » prématurés « , c’est notamment vrai en mathématiques. Les inspecteurs généraux estiment qu’il faudrait  » procéder, selon le cas, à un accompagnement des maîtres par de la formation, à des reports sur l’année ou le cycle suivant ou à des ajustements dans les niveaux de maîtrise attendus « .

Il est rare qu’un rapport de l’inspection générale oublie le politiquement correct qui prévaut dans le milieu. Sans doute la volonté du ministre de réformer l’école a-t-elle insufflé un ton d’ordinaire évité.

Maryline Baumard

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