Quand le gouvernement tergiverse au sujet de Fessenheim

On démantèle ? On ne démantèle pas ? Des emplois sont liés à la centrale de Fessenheim et pourtant l’idéologie de notre gouvernement le conduirait à vouloir fermer la centrale alors même que des experts tendent à montrer qu’elle pourrait tenir quelques dix ans de plus si on y fait des travaux…

On n’hésite donc pas, dans ce dossier à lourde charge idéologique et émotionnelle, à vouloir produire des lois pour coller à des décisions politiques.

Et si ces décisions appartenaient au peuple ? En effet, on pourrait demander au peuple de décider par référendum si il faut modifier la Loi pour fermer Fessenheim. Cela ne rentre pas dans les plans de nos politiques car l’idéologie ne s’accorde que rarement avec la Démocratie.

Je rappelle juste que l’on vit dans un pays Démocratique et non pas idéologique. La voix finale doit donc appartenir au peuple et à personne d’autre.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 18 Janvier 2014

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Le stratagème juridique du gouvernement pour fermer la centrale de Fessenheim
La future loi sur la transition énergétique pourrait permettre d’arrêter définitivement un réacteur, sans attendre le décret de démantèlement

Et si l’engagement de François Hollande de fermer la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) fin 2016 était finalement tenu ? Si, sur ce dossier emblématique, la majorité faisait preuve de volontarisme, quitte à échafauder un montage législatif de circonstance ?

Le gouvernement semble résolu à desserrer l’étau réglementaire qui le prive de marge de manœuvre sur le nucléaire, et donc sur Fessenheim en particulier.

Cela ne réglera pas pour autant le problème des compensations financières que pourraient réclamer EDF et ses partenaires étrangers – trois compagnies électriques suisses et une allemande. Cela ne résoudra pas non plus la question de l’impact d’une fermeture sur les plus de 2 000 emplois directs et indirects liés au site nucléaire alsacien, le plus ancien du parc français.

 » Dans le cadre des réflexions en vue du projet de loi de programmation sur la transition énergétique, l’Autorité de sûreté nucléaire – ASN – a saisi le ministre – de l’écologie et de l’énergie – de modifications de procédure de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement, afin de garantir l’engagement de démantèlement “au plus tôt” de façon générique « , a indiqué, mercredi 15 janvier, le ministère de l’écologie.

 » Ces modifications seront prises en compte. Ainsi remaniées, ces procédures permettront de respecter le calendrier prévu pour l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim à la fin de 2016 et l’engagement de son démantèlement en 2018-2019 « , indique le communiqué.

Comment décrypter ce texte sibyllin ? Dans l’état actuel du droit, l’arrêt définitif de la centrale alsacienne, fin 2016, est mission impossible. Ni le gouvernement ni le Parlement ne peuvent imposer la fermeture d’un réacteur. La décision ne peut être prise que par l’ASN, en cas de risques, ou par EDF, pour des raisons de stratégie industrielle.

Or l’ASN a jugé que les deux réacteurs de Fessenheim sont aptes à fonctionner dix ans de plus, sous réserve de travaux. Et EDF n’a aucun intérêt économique à renoncer à un outil de production sur lequel il a engagé de coûteux travaux de modernisation.

De surcroît, la procédure actuelle de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement exige la constitution d’un dossier détaillé, puis son instruction, avec enquête publique. Au total,  » il faut compter cinq ans « , précise Jean-Christophe Niel, directeur général de l’ASN.

A supposer qu’EDF se mette sans tarder à la rédaction de son dossier, le décret de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement ne pourrait pas être pris avant 2019. Laissant la possibilité à la majorité qui sortira des urnes en 2017 de relancer Fessenheim.

Ce sont ces verrous que la loi de programmation sur la transition énergétique, attendue au second semestre 2014, devrait faire sauter. D’abord, en autorisant la fermeture d’un réacteur pour des motifs de politique énergétique. Ensuite, en dissociant mise à l’arrêt définitif et démantèlement proprement dit.

La première, indique le ministère de l’écologie,  » pourrait être décidée alors même que l’instruction du dossier de démantèlement ne sera pas achevée « . Et ce, de manière  » irréversible « .

C’est en prévision de ce nouveau paysage juridique que l’ASN a saisi le ministre de l’écologie.  » Nous souhaitons qu’une fois acté qu’une installation nucléaire n’a plus vocation à fonctionner, son démantèlement soit engagé rapidement, explique M. Niel. La sûreté d’un réacteur, même à l’arrêt, doit rester assurée. « 

D’où le concept de  » démantèlement au plus tôt « , que le gendarme du nucléaire préconise  » de façon générique « , au-delà du seul cas de Fessenheim.

A l’avenir, EDF se verrait contraint d’entamer sans attendre la  » déconstruction  » d’un réacteur mis à l’arrêt. Un chantier long – de vingt à trente ans – et surtout coûteux, que le groupe chiffre à un peu plus de 250 millions d’euros pour une tranche de 900 mégawatts, soit plus d’un demi-milliard d’euros pour les deux réacteurs de Fessenheim.

Difficile de ne pas voir dans ces procédures  » remaniées  » un habillage réglementaire taillé sur mesure pour Fessenheim. Interrogé sur ce point, EDF s’abstient de tout commentaire. L’électricien l’a déjà dit : il se conformera à la loi… une fois qu’elle aura été votée.

Si, comme le ministère le précise, une  » étude d’impact  » sur les conséquences de la fermeture de Fessenheim est  » en cours de finalisation « , le dossier devra aussi être  » ficelé  » au niveau juridique.

Des questions restent en suspens : pourquoi fermer Fessenheim et pas une autre centrale ? Et quelle validité accorder au montage législatif échafaudé actuellement ?

Pierre Le Hir

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Le système très coûteux et inefficace de l’assurance chômage

Notre système d’assurance chômage nous coûte très cher et est inefficace car il ne parvient pas à remettre sur le marché les chômeurs. En effet, ceux-ci considèrent trop souvent l’assurance chômage comme un salaire et ne font pas les efforts nécessaires pour retrouver un emploi quand ils le perdent.

Le but de l’assurance chômage est d’assister le chômeur a retrouver un emploi, non à être un salaire de substitution !

Je ne dis pas ça en l’air et par hasard : j’ai eu à gérer un plan de sauvegarde de l’emploi qui avait mené à des indemnisations à 100% pendant un an. Pour près de la moitié des licenciés, ils avaient largement pris leur temps pour chercher un travail dans la mesure où l’assurance était là pour leur permettre de faire leur choix pour trouver un nouvel emploi.

La situation économique désastreuse de la France ne lui permet plus de financer à ce point une assurance trop souvent perçue comme un salaire de substitution.

Le cas des intermittents du spectacle est emblématique puisqu’il engendre 2 Milliards de déficit.

Plus largement, l’indemnisation doit appartenir à l’Etat, non aux organismes sociaux. Ce n’est pas aux salariés, par leur syndicat, de gérer cette assurance, mais bel et bien à l’Etat, car c’est lui qui finance, in fine, le déficit.

Notre système va mal et ne peut continuer à engranger déficit sur déficit. Des mesures courageuses doivent être employées pour remettre les gens au travail et ne pas favoriser l’oisiveté, en particulier vis à vis des cadres et des intermittents du spectacle. Le cadre, licencié, doit accepter de gagner moins dans son futur travail, l’intermittent doit accepter de gagner sa vie par un autre moyen. Tous les deux ne doivent pas vivre aux crochets d’une société qui n’a plus les moyens de financer leur choix de vivre aux dépends du citoyen.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 17 Janvier 2014

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Assurance-chômage : les trois enjeux d’une négociation sensible
Confrontés au déficit de l’Unedic, les partenaires sociaux débattent du montant des allocations

Alors que le nombre de chômeurs n’a jamais été aussi élevé en France, syndicats et patronat se retrouvent à partir de vendredi 17 janvier pour renégocier les règles de l’assurance-chômage. Une échéance cruciale pour les 2,3 millions de chômeurs qui perçoivent des allocations, d’autant que la situation financière de l’Unedic, l’organisme gestionnaire du système, est particulièrement inquiétante : après cinq ans de crise, elle affiche une dette de près de 18 milliards d’euros, et prévoit de perdre encore 4,3 milliards en 2014.

Mais si les caisses sont vides, ni les syndicats ni l’Etat ne veulent diminuer les droits des chômeurs.  » Si l’Unedic est en déficit, c’est justement parce que le chômage est élevé. Les demandeurs d’emploi n’en sont pas responsables « , a justifié début janvier, dans une tribune à L’Humanité dimanche, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.  » Assumons le déficit, abonde Stéphane Lardy, chef de file de FO. Les  inscriptions à Pôle emploi sont à un niveau record, on verra dans deux ans s’il y a une amélioration de la situation économique. « 

 » Ce n’est pas à un moment où il y a un taux de chômage élevé qu’il faut réduire les droits des chômeurs « , a également averti François Hollande lors de sa conférence de presse du 14 janvier. L’Etat a toutefois inscrit dans son budget une réduction de 300 millions d’euros du déficit de l’Unedic en 2013, ce qui nécessite forcément de prendre des décisions.

Même le patronat s’apprête à rentrer dans la négociation avec la plus grande prudence. Après en avoir fait un point de son programme pour l’élection, Pierre Gattaz, le président du Medef, ne parle plus d’un retour de la dégressivité des allocations — qui baisseraient au fur et à mesure de la durée au chômage.  » Il faut inciter à l’emploi « , a simplement plaidé mercredi 15 janvier le patron des patrons, en refusant d’en dire plus.  » La situation est compliquée avec les élections municipales, il vaut mieux être prudent « , justifie un responsable patronal. Les négociations devraient aboutir en mars, au cœur de la campagne.

Un système trop généreux ?

Les règles de base du chômage — ouverture des droits après un minimum de quatre mois travaillés, un jour d’indemnisation pour un jour travaillé dans la limite de deux années — ne devraient pas changer en profondeur. La Cour des comptes avait pourtant jugé, dans un rapport publié en janvier 2013, que les indemnités chômage étaient trop généreuses, notamment pour les cadres. Le niveau d’indemnité maximale (6 161,29 euros) est le plus élevé d’Europe et le taux de remplacement (niveau d’allocation par rapport au salaire) serait trop haut pour les plus riches, estime notamment la Cour.

 » Le débat sur la générosité est un faux débat « , avertit toutefois l’économiste Bruno Coquet, auteur de Assurance-chômage, une politique malmenée (L’Harmattan, 230 p., 23 euros) :  » On a intérêt à augmenter la durée d’indemnisation quand la conjoncture va mal, quitte à ajuster ensuite quand la situation s’améliore.  » Selon lui, la dégressivité des allocations n’a pas fait la preuve de son efficacité sur le retour à l’emploi des chômeurs.  » La seule étude empirique existante conclut qu’elle aurait ralenti le retour à l’emploi. Il me semble très risqué de faire baisser les allocations de tous les chômeurs pour un bénéfice aussi aléatoire et concentré sur une extrême minorité de chômeurs « , estime-t-il.

Intermittents et intérimaires : le tabou Le sujet est explosif. A eux seuls, les régimes spécifiques des intermittents du spectacle et des intérimaires, qui bénéficient de règles d’indemnisation plus généreuses, sont responsables de plus de la moitié du déficit de l’Unedic. Ces régimes permettent de cumuler plus facilement activité réduite et périodes de chômage. Si la Cour des comptes appelle régulièrement à revoir le dispositif, il n’a pour l’instant été modifié qu’à la marge.

En 2003, une tentative de réforme avait conduit à un mouvement d’ampleur dans le milieu du spectacle. Echaudés, les négociateurs ne semblent pas vouloir aborder le sujet, d’autant que le gouvernement a rappelé plusieurs fois qu’il n’était pas question de mettre fin au régime des intermittents, au nom du soutien à la création culturelle.

Un système complexe et désincitatif ? A défaut de vouloir faire changer les grandes variables, les négociateurs devraient se pencher sur tous les petits détails qui empoisonnent la vie des chômeurs, au premier rang desquels les règles de cumul des allocations et d’une activité réduite, presque incompréhensibles aujourd’hui.  » Il faut simplifier le système pour tous les salariés atypiques en CDD, en intérim ou à temps partiel pour leur assurer une continuité de droits et de revenu « , défend Jacques-Henri Vandaele, président du Mouvement national des chômeurs et précaires.

L’immolation d’un intérimaire devant une agence Pôle emploi de Nantes, en février 2013, a aussi montré que certaines règles pouvaient conduire à des situations désespérées. Pour avoir simplement oublié de déclarer une courte période de travail, Djamel Chaar avait été sanctionné d’une suspension de droits, en plus de devoir rembourser la somme perçue indûment.

Chaque année, 800 millions d’euros sont ainsi versés par erreur à des chômeurs souvent de bonne foi et entraînent des sanctions compliquées à comprendre et à gérer.  » Pôle emploi demande parfois à des chômeurs de rembourser des milliers d’euros. La première mesure d’urgence serait d’annuler ces trop-perçus lorsqu’ils découlent d’un oubli de déclaration « , réclame Rose-Marie Péchallat, l’animatrice du site Recours-radiation.fr, qui soutient les chômeurs aux prises avec l’organisme.

La direction de Pôle emploi a elle-même demandé à l’Unedic de simplifier les règles, que ses conseillers ont souvent du mal maîtriser. Mais les syndicats sont très prudents sur le sujet.  » Il faut que les règles soient simples et compréhensibles par les demandeurs d’emploi. Mais à chaque fois qu’on parle de simplification, se cache la remise en cause des droits existants « , redoute Eric Aubin, le négociateur de la CGT.

Les négociations devraient au final se concentrer sur la création de  » droits rechargeables « , qui, sur le papier, doivent permettre aux chômeurs d’être certains de ne pas perdre de droits, même lorsqu’ils reprennent une activité pour une brève période. Problème : cette mesure pourrait aggraver encore un peu plus le déficit de l’Unedic.

Jean-Baptiste Chastand

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Une décision incroyable à Voiron ! Trois places de parking gratuites !…

…pendant 1/4 d’heure !

J’avais tort en fait : M. Polat, comme Maire, fait vraiment un travail formidable !

On ne rit pas s’il vous plait…

Un article du Dauphiné Libéré daté du 4 Mai 2014

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Stationnement Trois nouvelles places gratuites pendant quinze minutes

Depuis le 14 avril, trois nouvelles places de stationnement gratuit (une rue Expilly et deux place Saint-Bruno) sont à disposition de tout véhicule pour une durée maximum de quinze minutes. Elles s’ajoutent aux 22 places déjà existantes à Voiron.

Toutes ces places sont indiquées par une signalisation et/ou par un dispositif d’indication du temps d’occupation par voyants lumineux. Ces nouvelles dispositions sont valables tous les jours 24 heures sur 24.
Publié le 04/05/2014

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Notre système éducatif est médiocre

Que dit cette étude sur la hausse du niveau des élèves à l’entrée de l’école primaire ? Elle dit que le niveau est en hausse. Comment se fait-ce alors que 20 ans plus tard la majorité de nos élèves sortent de leur formation en ayant Pôle Emploi comme seul horizon ? Comment se fait-ce alors que notre système éducatif se retrouve tout juste dans la moyenne Européenne avec un coût par élève prohibitif ?

Tout simplement car le système éducatif Français est nul ! On lui donne des élèves qui ne sont pas mauvais au départ et on en sort des individus moyens voire médiocres. Notre système éducatif doit êre réformé dans son ensemble et pas seulement en rajoutant une demi-journée de classe par semaine.

Il faut revoir tous les programmes dans leur ensemble, il faut revoir le système de notation, il faut revoir la relation élèves-professeurs, il faut savoir susciter l’envie de l’élève à apprendre. Las, cette envie est trop souvent absente. L’élève qui s’embête en classe, la majorité, ne fait que révéler la nullité de l’enseignant. C’est un système oh combien injuste car l’enseignant nul ne sera pas viré et ce seront ses enfants qui réussiront alors que les élèves qu’il aura eu en cours financeront, par leurs parents, ce système injuste.

L’éducation tousse et comme elle est à la base de tout, en particulier de l’entrée à l’emploi, c’est toute notre société qui est malade.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 14 Septembre 2013

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ÉDITORIAL
L’école maternelle, laboratoire de la réussite

L’on connaît par coeur le discours, répété depuis des années, des décennies, même. Après avoir longtemps été une fierté française et un pilier central de la République, l’école va mal, elle n’est plus à la hauteur de ses ambitions,  » le niveau baisse « …

Au-delà de la déploration grincheuse, c’est un constat qui repose, hélas, sur de solides évidences, attestées par bien des études nationales et internationales : l’école, en France, n’est plus – ou plus assez – juste ni efficace. Loin d’être une machine de guerre contre les inégalités sociales, elle a tendance à les accentuer. Loin d’assurer à tous les enfants les apprentissages fondamentaux, elle envoie au collège des écoliers qui, pour quelque 20 % d’entre eux, ne savent pas correctement lire, écrire et compter ; et qui se retrouvent inévitablement en situation d’échec.

Raison de plus pour se réjouir des résultats de l’étude que vient de rendre publique le ministère de l’éducation nationale sur le niveau des élèves à l’entrée à l’école primaire.

Cette enquête de grande ampleur a été réalisée, en 2011, sur un panel de 15 000 élèves entrant au cours préparatoire. Leurs acquis – dans les domaines de la phonologie, de la numération, de l’écriture, de la prélecture, du repérage dans le temps ou de la compréhension orale – ont été évalués exactement sur les mêmes bases qu’en 1997, lors d’une enquête similaire.

Les résultats sont remarquables. En effet, le niveau de performance des élèves a progressé de façon très significative : en 1997, deux écoliers sur trois (66 %) réussissaient à répondre à la centaine de questions ou items utilisés dans ces enquêtes ; quatorze ans plus tard, ils sont près de trois sur quatre (74 %).

Cette élévation est générale : c’est l’ensemble des écoliers qui a progressé, notamment les plus faibles. Elle n’a pas été affectée par la baisse sensible, durant cette période, de la scolarisation à deux ans. Mieux, l’on observe une réduction des inégalités sociales : les élèves issus des milieux les plus défavorisés ont progressé un peu plus que ceux des familles les mieux dotées. En gros, les enfants d’ouvriers réalisent aujourd’hui les mêmes performances que ceux de cadres en 1997.

L’évolution de la société française explique, pour une part, ce résultat encourageant. Entre 1997 et 2011, le pourcentage de familles dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur a pratiquement doublé, pour atteindre 42 % pour les mères et 36 % pour les pères. Or on sait que le capital culturel des familles a un effet mécanique sur les performances scolaires des enfants.

Mais l’évolution de l’école maternelle a également contribué à cette mutation. En effet, les choix politiques et la pression des parents ont conduit, en 2002, et plus encore en 2008, à mettre l’accent, dès la maternelle, sur les  » apprentissages fondamentaux  » pour mieux préparer les enfants à la  » grande école « . Bref, à faire de ce premier cycle scolaire davantage une propédeutique à l’école primaire, au détriment des besoins et des rythmes spécifiques de la petite enfance.

Globalement réjouissants, les résultats de l’étude du ministère sont néanmoins embarrassants pour le ministre de l’éducation nationale. Vincent Peillon souhaitait freiner le processus de  » primarisation  » de l’école maternelle. Il plaide désormais pour une approche plus équilibrée. p

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Une salve d’un économiste envers M. Sarkozy

C’est vrai que je n’accorde pas une grande confiance aux dires de la plupart de nos économistes. En effet, ils ont une fâcheuse tendance à discourir sans motiver leurs propos. Dire ce que l’on pense est à la portée de n’importe qui, mais savoir démontrer ses dires est une toute autre affaire.

Dans le papier qui suit, cet économiste ne se contente pas de dire sa pensée, il la motive et la démontre. Pas complètement, certes, mais l’effort doit être loué et force est de constater que ses propos sont plutôt justes et fournis.

On m’a souvent dit que l’on remarquerait plus tard la plus-value de la politique de M. Sarkozy sur la France des années 2007-2012. Pour l’instant, je ne l’ai toujours pas remarquée. Je ne suis pas le seul car cet économiste fait la même constatation que moi : Sarkozy n’a pas été bon pour réformer la France alors qu’il avait eu une vision à peu près juste de ses manques.

Sarkozy a été un mauvais président, le plus mauvais de la cinquième république. Il a été mauvais car il savait ce qu’il fallait faire, il avait eu une juste vision des problèmes du pays, mais n’a pas engagé les réformes par pure démagogie. C’est en cela que le quinquennat de Sarkozy est un échec, plus que ne l’est celui de M. Hollande qui n’a pas, lui, la bonne vision des forces et faiblesses de notre pays.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 13 Septembre 2013

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Un inventaire du quinquennat de M. Sarkozy
La rupture libérale n’a pas eu lieu

C’est sur le thème de la rupture que Nicolas Sarkozy avait été élu président de la République. Cette rupture était affirmée aussi bien sur le plan des valeurs à respecter que de la politique économique ou des règles institutionnelles. Mais c’est dans le domaine économique que l’attente était probablement la plus forte. Après des décennies de socialisme de gauche et de droite, il était devenu évident que la France était à la traîne et que son modèle social était à bout de souffle. Nicolas Sarkozy, lorsqu’il a été élu, était donc porteur de très grands espoirs et il avait une chance extraordinaire d’entrer dans l’Histoire.

Or qu’avons-nous vu en réalité ? La continuation des vieilles méthodes politiques françaises : un pouvoir qui s’incline immédiatement devant les syndicats, du bricolage fiscal appelé pompeusement  » réforme fiscale  » – et même la création d’un très grand nombre d’impôts nouveaux -, un quasi-statu quo dans tous les domaines. Dès le début du quinquennat, il a été évident que la rupture annoncée n’aurait pas lieu. Il a ainsi suffi qu’un leader syndical étudiant exprime son opposition à deux mesures fondamentales du projet de loi sur l’Université (la sélection des étudiants et la liberté de fixation des droits d’inscription) pour que celles-ci soient promptement supprimées.

Dans le domaine si essentiel de la fiscalité, il y a bien eu le  » paquet fiscal « . Mais au lieu d’une réforme forte, claire et simplificatrice, on a obtenu une nouvelle usine à gaz. Par peur des réactions de la gauche, Nicolas Sarkozy n’a pas osé supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ni diminuer la progressivité de l’impôt, pas plus d’ailleurs que renoncer aux 35 heures… On a préféré contourner les obstacles et en atténuer certaines des conséquences néfastes. C’est ainsi qu’au lieu de supprimer l’ISF, on a inventé le bouclier fiscal – qui avait certes sa justification -, mais qui a eu un effet désastreux pour l’opinion.

De même, au lieu de supprimer les 35 heures et de diminuer la progressivité de l’impôt, on a inventé l’exonération des heures supplémentaires. L’intention était certes louable, mais on en est arrivé à construire un système incompréhensible et très injuste, puisque, par exemple, un membre de profession libérale ou un entrepreneur qui ne ménagent pas leur peine sont punis par la surtaxation de l’effort marginal due à la progressivité de l’impôt sur le revenu. Une vraie réforme fiscale aurait dû diminuer les taux marginaux d’imposition les plus élevés, car ce sont eux qui découragent les efforts supplémentaires les plus susceptibles d’entraîner une accélération de la croissance. Une telle réforme – accompagnée de profondes déréglementations, en particulier sur le marché du travail, mais aussi dans le domaine de l’assurance-maladie et des retraites – aurait été un moyen pour les Français de retrouver la voie de la prospérité.

Certes, on dira sans doute que Nicolas Sarkozy a eu la malchance de voir éclater la crise financière et économique mondiale peu après son accession au pouvoir. Mais il aurait fallu, précisément, libérer les énergies des Français en réduisant l’interventionnisme étatique. Malheureusement, Nicolas Sarkozy a accepté l’idée fausse selon laquelle la crise avait été provoquée par l’instabilité fondamentale des marchés et il a donc répondu par une augmentation des dépenses publiques et des réglementations, et il est parti en guerre contre le profit et les hauts revenus.

Curieuse  » prime dividendes « 

Citons, à titre d’exemple, le cas du  » grand emprunt  » : Nicolas Sarkozy a brutalement annoncé que l’Etat allait emprunter une grande somme d’argent afin d’aider à la sortie de crise et il a ensuite demandé à des comités et à ses ministres de décider des dépenses à effectuer avec les sommes empruntées. Que penserait-on d’un entrepreneur qui ferait un grand emprunt avant même de savoir comment l’utiliser ? Il irait probablement à la faillite.

Nicolas Sarkozy a créé une curieuse  » prime dividendes « , car il considérait qu’il n’était pas normal que la totalité du profit aille aux actionnaires des entreprises. Or faut-il rappeler que le profit est la rémunération des actionnaires, et le salaire, la rémunération des salariés ? Par conséquent, dire qu’il n’est pas normal que les actionnaires touchent la totalité des profits est aussi absurde que le serait l’affirmation selon laquelle il n’est pas normal que les salariés touchent la totalité des salaires ! Cet exemple montre, parmi d’autres, que Nicolas Sarkozy ne comprenait pas les processus économiques et qu’il réagissait plus aux réactions supposées de l’opinion qu’aux exigences d’une véritable logique économique. Mais cela ne l’a pas empêché de vouloir être le chef de file mondial d’une politique visant à réformer – et même à  » moraliser  » – le capitalisme, comme si quelques chefs d’Etat pouvaient en quelques jours modifier un système qui a émergé au cours des siècles de manière spontanée parce qu’il est à la fois le plus juste et le plus efficace.

Comme on pouvait le prévoir, la politique économique de Nicolas Sarkozy a été un échec, parce qu’elle s’est refusée à effectuer la rupture annoncée. Cela n’a pas empêché un grand nombre de commentateurs de prétendre que cet échec était une preuve supplémentaire des méfaits de l’ultralibéralisme. Mais ce n’est pas parce qu’on se prétend de droite qu’on est ultralibéral. L’échec de Nicolas Sarkozy est en réalité celui de l’ultra-interventionnisme étatique.

Pascal Salin

Economiste

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Européennes 2014 : une lettre ouverte à Mademoiselle Durieu

Une lettre ouverte à Mademoiselle Durieu qui fait campagne pour l’UMP pour les futures échéances électorales Européenne.

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Bonjour Mademoiselle Durieu,

Nous avons eu le plaisir de nous croiser récemment lors d’une distribution de propagandes électorales sur Grenoble. Cette rencontre, à la lecture de votre tract, m’appelle quelques commentaires.

J’ai lu votre CV et je pense qu’il est pour le moins étoffé et brillant. La France a besoin de profils comme le vôtre, mariant une formation scientifique de haut niveau, une expérience à l’étranger significative ainsi qu’une culture entrepreneuriale indéniable en tant que chef d’entreprise.

En bref, vous êtes talentueuse et je m’étonne que vous mettiez vos compétences au service d’un parti politique comme l’UMP qui n’a pas montré, ses dernières années, qu’il savait faire montre d’abnégation en servant l’intérêt général.

Prenons pour exemple le bilan de Monsieur Nicolas Sarkozy. En réalité il est d’une faiblesse affligeante :

– Sa réforme des régimes spéciaux a été un flop généralisé dont la Cour des comptes constate aujourd’hui l’impact économique plus que limité. En effet, M. Sarkozy a repoussé de deux ans l’âge du départ à la retraite, mais pour faire passer cette pilule amère, a augmenté dans le même temps l’indemnité retraite des agents de 10%. Résultat : un impact économique anecdotique qui a coûté aux Français quelques trois semaines de grève, ce, sans impact sur notre déficit budgétaire.

– Sa réforme des Universités, même si elle se devait d’être faite, a « oublié » les principaux bénéficiaires, à savoir les étudiants. En ce sens, rien n’a été fait. L’université Française est un gâchis de talents monstrueux puisqu’elle se permet de laisser sur le bord de la route près de 60% des étudiants entrant en première année. En médecine, les chiffres sont encore plus éloquents puisque seuls 17% des premières années accèderont à la deuxième sans redoubler. L’Université se devait d’avoir une réforme, mais d’abord une réforme prenant en compte la réussite des élèves. Cette réussite est garante de la compétitivité de notre pays. En ce sens, l’objectif n’est pas rempli.

– Sa réforme des retraites n’est ni faite ni à faire. Elle a manqué d’envergure car M. Sarkozy a toujours voulu privilégier la chèvre et le choux. Le parfait exemple réside dans le manque d’ambition de la réforme des régimes spéciaux.

– M. Sarkozy a explosé tous les records concernant le déficit budgétaire annuel. Le besoin de financement de notre pays passe en effet de 66.2Mds à 144Mds entre 2008 et 2009. La crise n’a pas aidé à cette situation, certes. Cependant, au moment où M. Sarkozy a été élu, il a dépensé sans compter et a engagé des réformes coûteuses sans que les contre-parties n’aient été provisionnées. M. Sarkozy est un piètre gestionnaire qui, au contraire de M. Fillon, n’a jamais intégré que notre pays était dans une situation économique compliquée. Depuis, le pays a perdu son triple-A au sein de toutes les agences de notation.

– M. Sarkozy n’a pas sauvé l’Euro et pour cause : le pays est insolvable ! M. Sarkozy s’est juste engagé à rembourser les prêteurs… alors que tout le monde savait qu’il n’en avait pas les moyens… C’est comme si, lors de l’achat de mon dernier appartement, j’avais habillé en costard le premier SDF que j’avais rencontré, que j’avais loué une Porsche en la lui faisant conduire et que je disais à mon banquier que ma caution était mon homme… Un peu court comme méthode… Surtout quand le banquier demandera des garanties… En ce qui concerne ce simili-sauvetage, les banques se sont laissées faire et pour une simple raison : car la France ne sait pas gérer un budget, elle rapporte énormément aux banques, puisqu’elle est obligée d’emprunter chaque année pour le boucler ! Sous Sarkozy, on l’a vu, le besoin de financement a explosé ! Ainsi les banques se sont gavées et se gavent encore à prêter un argent monstre, même à un faible taux d’intérêt, à un pays qui ne sait pas gérer ses recettes et dépenses ! M. Sarkozy s’est comporté comme un père de famille aux poches percées qui voudrait payer la dernière Mini à sa fille de 18 ans. Son banquier lui dit non dans un premier temps. L’homme insiste et démontre qu’il gagne le SMIC mais ne risque pas de perdre son job étant dans la fonction publique. Le banquier fait donc le calcul et se dit qu’il est plus rentable de prêter 20 000Euros à un taux de 10% que de le raisonner à renoncer à son cadeau. Notre homme a donc gagné son combat contre sa banque, mais est-il réellement le vainqueur ?

Comme je l’ai démontré dans les lignes ci-dessus, on ne peut pas dire que le parti auquel vous appartenez brille par sa compétence ! Qu’à cela ne tienne, vous me répondrez, et vous aurez raison, que le PS n’est pas plus compétent.

Sauf que… Sauf que l’UMP est bien plus pourri que le PS. L’Union des Menteurs Pourris, autre nom donné à votre parti, a en effet montré et démontré qu’il avait un sens somme-toute relatif de l’intérêt général.

Petit florilège :

– Les surfacturations du parti avec l’affaire Bygmalion. Ces surfacturations ne concernent pas uniquement l’UMP ! L’UMP étant un parti politique majoritaire, l’Etat intervient de manière forte et régulière dans son financement, ce, par deux moyens principaux :

1. Les adhésions au parti sont remboursées par l’Etat à hauteur de 66%
2. Il y a des dotations de l’Etat qui sont accordées en fonction des derniers résultats au premier tour des élections législatives.

Vous m’aurez compris : quand cette pourriture de Copé (il n’y a pas d’autres mots) entourloupe son parti, il entourloupe le peuple. Dans votre mouvement, personne n’a pris le parti de demander à la pourriture de partir. Pourquoi ?

– Le remboursement des frais de campagne de Sarkozy pour 11 Millions d’Euros. Comment se fait-il qu’il y ait eu un Sarkothon pour rembourser cette somme et que l’on puisse rembourser ses frais aux militants sur les deniers publics ?

– L’affaire de l’EPAD avec la tentative honteuse de mettre le fils Sarkozy à la tête de cet organisme.

– L’affaire Pérol, un formidable conflit d’intérêt où M. Pérol se voit propulser à la tête d’un organisme alors qu’il avait travaillé pour le gouvernement sur un dossier du même organisme. M. Sarkozy a zappé la commission devant statuer sur ce sujet.

– Le top du top, la crème de la crème : l’affaire Tapie ! Il a été prouvé et démontré que M. Sarkozy était intervenu directement pour que M. Tapie récupère près de 400 Millions d’Euros, sur fonds publics bien entendu, ça vient pas de la poche à Sarko, dans son litige contre le Crédit Lyonnais ! Les preuves sont éloquentes et remplissent régulièrement les articles de Messieurs Davet et Lhomme du journal ‘Le Monde’. D’ailleurs, à eux seuls, ces journalistes justifient mon abonnement au journal. Contrairement à ce que votre comparse évoquait dimanche, Tapie n’a jamais été de gauche. Il n’a jamais été de droite non plus. Il est proche de Sarko car Sarko pouvait lui permettre de retrouver son fric. Il a été proche de Mitterrand car il espérait pouvoir être Maire de Marseille et d’avoir le pouvoir lui permettant de faire des affaires dans cette ville.

Aujourd’hui, vous faites campagne pour l’Europe, c’est louable. Ce qui me gêne par contre, c’est, comme je vous l’ai dit directement, que je trouve pour le moins maladroit, d’avoir mis votre joli minois sur la page principal de votre tract… alors que vous êtes en position non-éligible sur la liste UMP… De plus, le slogan lui-même en tendancieux : « Une Iséroise pour l’Europe ».

Que cherchez-vous ? L’intérêt général avant le vôtre ? L’intérêt de l’Europe en démontrant votre abnégation ? Ou cherchez-vous à vous « placer » pour les futures échéances à aller à la soupe comme tant d’autres l’ont fait et le font actuellement ?

Si vous recherchez l’intérêt général et à rendre service aux Français, l’UMP n’est pas la place parfaite pour un profil comme le vôtre. Dans notre parti, au sein de « Nous Citoyens », vous pourrez trouver toute votre place. Nous avons un discours pragmatique, équilibré et sincère où les casseroles n’ont pas leur place. Si vous décidez de quitter l’UMP pour rejoindre « Nous Citoyens », je m’engage à faire tout mon possible pour vous présenter aux bonnes personnes qui sauront vous donner la place que vous méritez.

Par contre, si vous recherchez une place de future élue de haut niveau pour vous servir vous même avant de servir la collectivité, effectivement, l’UMP sera meilleur que nous. Ce parti offre des opportunités à des incompétents aux dents longues. Les gens qui intègrent ce parti oublient très rapidement combien ils ont pu être brillants avant. En effet, le fait qu’ils doivent continuellement batailler contre des requins en interne, les fait baisser de niveau et, en oubliant l’intérêt général, ils en viennent à oublier de réfléchir pour favoriser une idéologie aux dépends du pragmatisme. Si vous décidez de rester à l’UMP, méfiez-vous cependant. Même si vous avez de l’ambition, vous pourrez trouver quelqu’un qui en a plus que vous et qui pourrait décider de vous prendre ce que vous avez ou aurez…

Sur ce, Mademoiselle Durieu, je vous souhaite bonne continuation, dans le parti qui correspondra le plus à vos aspirations, qu’elles soient personnelles ou collectives.

Très cordialement,

  Philippe NOVIANT
 
P.S : Cette lettre est une lettre ouverte qui sera publiée sur philippenoviant.com

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Quand l’Allemagne nous donne des leçons, même en matière de gestion bancaire

L’Allemagne est le symbole du pragmatisme et du bon sens. Cet excellent article le montre encore. En matière bancaire l’Allemagne a des établissements dont le but n’est pas la spéculation mais l’aide aux entreprises locales et aux particuliers. Le véritable coeur de métier d’une banque digne de ce nom doit être celui-là car c’est le meilleur modèle qui préserve l’intérêt général.

A quand ce modèle en France ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 7 Septembre 2013

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Ma Volksbank n’aime pas l’Europe
Le G20 devait discuter du projet européen d’union bancaire, auquel Berlin reste réticent
Ludwigsburg (Allemagne) Envoyée spéciale

Le grand projet européen d’union bancaire devait être abordé lors des discussions du G20 qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg jeudi 5 et vendredi 6 septembre. L’objectif de cette réforme lancée en 2012 est de doter le système bancaire européen de règles communes pour une plus grande stabilité, lui permettant à l’avenir d’éviter que des crises bancaires n’entraînent les Etats dans leur sillage, alors que ceux-ci se voient obligés de se substituer aux établissements en difficulté. Mais ce projet ne cesse de prendre du retard en raison des réticences de certains pays, au premier rang desquels l’Allemagne.

Pour comprendre les raisons de cette résistance, il faut se rendre au coeur de la province allemande. Celle des villes moyennes, des bourgs et des villages où se perpétue religieusement la tradition de la petite banque de proximité. Cet élément-clé du développement économique local explique entre autres la puissance du tissu des petites et moyennes entreprises (PME) outre-Rhin. Ce Mittelstand qui fait tant d’envieux dans le monde entier.

Avec 1 100 établissements indépendants dispersés dans le pays et 30 millions de clients, les banques coopératives (Volks- et Raiffeisenbank) couvrent 24 % du marché de l’épargne privée.  » L’argent du village au village  » : telle est la devise de ces banques mutualistes, nées au XIXe siècle en Allemagne, qui constituent le troisième pilier du système bancaire allemand à côté des caisses d’épargne publiques (37 % du marché) et des grandes banques privées (39 %). A chaque vague de régulations bancaires, caisses d’épargne et banques coopératives font campagne afin de protéger leurs spécificités, qu’elles estiment menacées.

C’est le cas de la Volksbank Ludwigsburg (banque populaire de Ludwigsburg), qui a fêté en 2012 ses 150 ans d’existence. Dans cette ville située au nord de Stuttgart – au coeur de la riche région industrielle du Bade-Wurtemberg -, on est fier de raconter que la Volksbank a survécu à toutes les crises depuis un siècle et demi sans jamais faire faillite.  » Nous avons surmonté deux guerres mondiales, l’inflation de 1923, la crise économique de 1931-1932, les réformes monétaires et la crise financière de 2008 sans aucune intervention du contribuable, martèle Thomas Küster, vice-président de l’établissement. Nous n’avons pas causé la crise. Nous avons prouvé notre solidité. Nous comprenons mal aujourd’hui pourquoi nous devons nous plier à des règles faites pour de grandes banques privées qui ne partagent pas notre philosophie locale. « 

La Volksbank Ludwigsburg est étroitement liée à l’essor économique de la ville. Simple village autour du château au début du XVIIIe siècle, Ludwigsburg est aujourd’hui une commune prospère de 90 000 habitants. Comme toutes les banques coopératives, la Volksbank Ludwigsburg est née de l’initiative de commerçants, artisans et agriculteurs qui ne bénéficiaient pas de crédit auprès des grandes banques. Son capital est détenu par des personnes morales qui sont à la fois clients et gestionnaires de la banque. D’une trentaine de sociétaires à sa fondation en 1862, la Volksbank Ludwigsburg en compte aujourd’hui 65 000.

 » Nous prenons les dépôts de nos clients dans la région et nous octroyons des prêts ici pour les PME ou pour la construction de maisons. Nos propriétaires, ce sont nos sociétaires, qui détiennent au maximum 1 000 euros de capital. Notre mission est de faire en sorte que l’argent leur serve « , explique Bernd Weisheit, directeur de la communication de la banque. Pas de programme d’optimisation fiscale, pas de placements sur des produits risqués, pas de taux de croissance à deux chiffres.  » Nous visons une croissance durable et saine « , ajoute M. Weisheit. Seules limites aux affaires : la taille des entreprises, qui ne doit pas dépasser 50 millions d’euros, et leur localisation sur le canton, qui compte un demi-million d’habitants.

Avec un bilan de 2 milliards d’euros et 400 employés, la Volksbank Ludwigsburg est dans le peloton de tête des plus grosses banques coopératives d’Allemagne. La plupart de ses consoeurs ont des bilans inférieurs à un demi-million d’euros et ne comptent que quelques employés. La plus petite banque coopérative du pays se situe à Struvenhütten, dans le Schleswig-Holstein. Son bilan est de 13 millions d’euros, pour cinq salariés et deux directeurs. A Gammesfeld, dans le Bade-Wurtemberg, un seul employé assume toutes les fonctions… y compris celle de passer le balai en fin de journée. Prises ensemble, ces petites banques indépendantes affichent un bilan de 1 090 milliards d’euros, contre 2 000 milliards pour Deutsche Bank, la première banque du pays, très présente à l’étranger. Au point que les banques coopératives allemandes sont parfois surnommées la  » vraie Deutsche Bank « .

A Ludwigsburg comme ailleurs, la proximité et la transparence sont une obsession.  » J’appelle régulièrement mes clients personnellement et je leur rends visite, explique Thomas Küster, responsable des comptes entreprises, nombreuses dans la région. L’idée est de créer un lien émotionnel avec le chef d’entreprise, qui communique aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments.  » Pouvoir parler directement avec un membre de la direction est pour beaucoup de PME un argument décisif. La relation personnelle joue à plein quand l’entreprise est en difficulté.  » La rupture d’une ligne de crédit est pour nous l’ultima ratio « , ajoute M. Küster.

Après la crise, la reprise de l’économie doit beaucoup à la stabilité de ces banques locales. Peu concernées par le rationnement du crédit, elles ont maintenu leur confiance aux entreprises. Leur fidélité a payé : depuis la crise financière, cette culture de la  » banque maison « , traditionnelle dans l’économie allemande, connaît un renouveau.

Leur système de garantie des dépôts sans limite de montant, lancé en 1930, a attiré de nombreux épargnants soucieux pour leurs économies. Le réseau dispose également de sa propre autorité de régulation et d’un système de résolution des crises, par lequel deux banques peuvent fusionner quand l’une d’elles est en difficulté. Ce système de sauvegarde a permis à la banque centrale des coopératives, DZ Bank, active sur les marchés financiers, de limiter la casse lors de la crise financière. A l’inverse des banques publiques régionales et de grandes banques privées comme HRE ou Commerzbank, qui ont, elles, dû être secourues par le contribuable.

Un système autarcique qui est aujourd’hui menacé. Ces petites banques à visage humain subissent en effet de plein fouet les effets de la politique d’argent pas cher de la Banque centrale européenne (BCE), qui, par ricochets, érode leurs marges. Les nouvelles régulations bancaires – dites de Bâle III, qui leur imposent d’augmenter leurs fonds propres – entament le capital qu’elles peuvent mettre à disposition pour le crédit. Enfin, le vieillissement de la population et l’attrait des villes ne jouent pas non plus en leur faveur. Ce sont surtout les nouvelles règles européennes qui les inquiètent. Parce qu’elles augmentent la charge de travail qui pèse sur chaque établissement, elles risquent de contraindre à la fusion de nombreuses banques locales. Une cinquantaine d’entre elles ont déjà disparu depuis 2009.

 » Notre principale compétence est la proximité avec le client, explique Stefen Strudel, porte-parole de la Fédération des banques coopératives. Si, comme nous le craignons, le nombre de fusions explose ces prochaines années, c’est notre modèle économique qui est menacé. « 

Cécile Boutelet

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Quand Voiron dépense beaucoup d’argent… pour un parking…

Dépenser 560 000 Euros pour un terrain, pour en faire… un parking…

Vous en avez rêvé, M. Polat, nouveau maire de Voiron l’a fait !

Un comble quand on pense que, malgré ce que l’on a pu entendre durant la campagne municipale, la situation des commerçants de la ville n’était pas due au manque de places de parking, puisque la situation sur Voiron n’est ni pire ni meilleure qu’ailleurs (voir article précédent).

Personnellement, je n’ai jamais remarqué un manque de places extraordinaire sur la ville ! J’ai toujours pu à peu près me garer sans encombre, surtout avec le parking situé près de Coublevie et le parking proche de la Gare.

A priori, il y aurait 100 places sur ce terrain. Ca nous fait la place à 5600Euros…

Je ne peux donc, d’ores et déjà m’empêcher de me poser des questions quant à la gestion financière de Voiron… En attendant, les logements sociaux attendront…

Un article du Dauphiné Libéré daté du 24 Avril 2014

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Conseil municipal – La majorité passe à l’acte sur les thèmes qui ont fait son succès durant la campagne Parking et caméras pour la ville

Hier soir, le conseil municipal était très technique, avec, au programme, les désignations d’élus devant siéger au sein d’instances publiques et associatives. Fastidieux. Voire rébarbatif. Quelques points, plus politiques, ont néanmoins donné lieu à des débats. Pas très enflammés, mais des échanges quand même.

Le premier concernait le stationnement, cheval de bataille de la nouvelle municipalité. Il s’agissait de valider le fait que la Ville se porte acquéreur du terrain ex-Sernam, situé entre la gare et le centre Mille Pas. Un terrain de 4 100 m² que le maire souhaite transformer en parking. Un compromis de vente a déjà été signé entre le propriétaire actuel, Réseau Ferré de France, et un privé. Selon la délibération, l’accord serait caduc, du fait qu’aucune demande de permis de construire n’a été déposée.
« Ce terrain va vous coûter plus de 560 000 euros »

Du côté de l’opposition, évidemment, le projet n’a pas plu. « Ce terrain va vous coûter plus de 560 000 euros, assurait Roland Revil. Nous avions négocié pour que soient créés ici des logements à caractère social. L’aménagement d’un parking a un coût. Entre l’achat du terrain et l’aménagement, ce coût risque d’être trop élevé pour le citoyen. Nous avons déjà le parking des Tisserands, qui affiche rarement complet. De plus, d’autres stationnements sont prévus, notamment dans le projet DiverCité, ou sur Rossignol-République. Nous ne sommes pas contre les parkings, mais il serait peut-être plus utile d’en créer un au nord. Il vaudrait mieux se donner le temps de la réflexion et de l’étude avant de se lancer. »

« On considère qu’il manque du stationnement à Voiron et que ce préjudice est lourd, répondait Julien Polat. Sur DiverCité, des places sont prévues, mais pas tout de suite. Et pour lancer des études, il faut du temps. Le parking des Tisserands est bien rempli et il le sera encore plus quand la Maison du conseil général sera ouverte. On offre donc une réponse aujourd’hui. Le temps n’est plus à l’attente, mais à l’action. »

La délibération a été adoptée, malgré les sept abstentions du groupe “Vivre Voiron”.

LA PHRASE

Si on m’avait dit que nous ferions liste commune, je ne l’aurais pas cru.
Le maire Julien Polat, à propos de la liste commune formée avec l’opposition pour désigner les membres qui siégeront au sein du conseil d’administration du Centre communal d’action sociale
Par Marie ROSTANG | Publié le 24/04/2014

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Il n’est jamais bon de s’attaquer aux pompiers

Prenons comme principe que la durée normale de travail d’un pompier doit être de 1607 heure et non pas 1540 heures… Ces 67 heures, soit 8 jours de travail par an en plus, doivent-elles justifier à ce point un tel bras de fer ?

Pour moi, ces 67 heures peuvent être offertes, car nos pompiers font un travail formidable pour ces raisons :
– On l’oublie trop souvent mais ces hommes risquent leur vie pour nous sauver. Dans les incendies, sur les lieux d’accident routier, ils sont là en permanence pour sauver des vies aux dépends de la leur.
– Trop souvent, dans les cités, ils sont la cible de crétins imbéciles et immatures qui les prennent pour cible en les assimilant aux forces de l’ordre.
– Leurs astreintes régulières les coupent régulièrement de leur vie de famille. Les pompiers interviennent la nuit, le dimanche et les jours fériés.
– Ils font un travail physique qui nécessite une pleine capacité à tous les moments. On ne pourra pas demander à un pompier de travailler de façon efficace jusqu’à 60 ans.

Alors, oui, les pompiers ont des avantages. Alors, oui, les pompiers travaillent peu (192 jours, c’est très très peu), mais ils travaillent dans de telles conditions qu’ils méritent amplement de travailler que ce temps. Se faire réveiller à 3 heures du mat’ pour sauver des gens implique que l’on puisse octroyer des avantages horaires.

En attendant, il y a d’autres professions, parmi lesquels les professeurs de classe prépa, professeurs agrégés, qui sont aux mêmes horaires sans avoir les contraintes sus-citées.

Et si l’on faisait un cadeau aux pompiers pour services rendus ? En effet, ça ne me dérange pas de filer du pognon à ces gens là. Ca me gêne beaucoup plus de financer des profs qui font passer 3 élèves en colle au même moment pour toucher 3 indemnités…

Un article du Dauphiné Libéré date du 17 Mai 2014

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isère – Les conclusions de l’audit sur le temps de travail des soldats du feu professionnel ont été rendues Sapeurs-pompiers : le rapport qui conforte la direction

Deux mois et demi se sont écoulés depuis le dernier entretien officiel entre les représentants de l’intersyndicale des sapeurs-pompiers professionnels et les élus du conseil général. C’était le 24 février dernier dans les murs du conseil général de l’Isère à Grenoble.

Deux jours plus tard, Jean-François Gaujour, conseiller général et président du Service départemental d’incendie et de secours, annonçait la suspension de la mise en œuvre des 1 607 heures de travail annuel pour les sapeurs-pompiers professionnels (lire par ailleurs). Un moratoire lié à un audit sur le temps de travail des soldats du feu était alors annoncé.
L’intersyndicale dénonce un rapport « orienté »

Un audit dont les conclusions ont été présentées jeudi aux cadres puis aux organisations syndicales du service d’incendie et de secours au centre de formation départemental de La-Côte-Saint-André. Jeudi soir, dans un communiqué, le président du conseil d’administration du Sdis a déclaré : « Le résultat de cette étude traduit que la durée légale annuelle des 1 607 heures de travail est applicable chez les sapeurs-pompiers professionnels sans compensation particulière. Le Sdis prend acte de la teneur de cette expertise sur laquelle il s’appuiera pour élaborer un projet de règlement intérieur, qui sera présenté aux instances paritaires ».

« Un passage en force », rétorque Thierry Lenfant au nom de l’intersyndicale CGT-FA/SPP-PATS. Le délégué syndical ajoute : « Comme on le craignait, l’objectivité de cet audit s’arrête où commencent les intérêts économiques du cabinet qui a réalisé cet audit financé par le Sdis ». Il poursuit : « Ce rapport est orienté en faveur de la direction du Sdis. Et ce n’est pas de nature à apaiser les choses », dénonçant « la mauvaise qualité du rapport », « des erreurs » et « une méconnaissance manifeste du métier de sapeur-pompier ».

Selon lui, « ce rapport ne fait, par exemple, pas état d’une quelconque pénibilité de certaines missions ». Il ajoute également : « Notre temps de travail est bien légal et nous sommes déterminés à faire appliquer nos droits. »

Il précise que les organisations syndicales vont désormais « étudier les suites à donner ». « Mais nous n’accepterons pas le passage en force aux 1 607 heures devant les instances paritaires qui ne sont que consultatives. »
Selon la direction, le recrutement est impossible

Ce rapport conforte donc la position de la direction du Sdis qui voit le passage du temps de travail annuel de 1540 à 1607 heures comme « un levier offrant un renfort potentiel équivalant à 45 postes supplémentaires sans financement nouveau » répondant ainsi à « à une augmentation constante des interventions ».

Parce que, selon la direction du Sdis, « eu égard aux contraintes budgétaires et au souhait de ne pas augmenter la pression fiscale des Isérois, le recrutement de sapeurs-pompiers professionnels n’est pas possible ».

Six mois après le début du mouvement, les tensions semblent toujours vives entre les sapeurs-pompiers professionnels isérois et leur direction. Sauf que le conflit pourrait, désormais, se déplacer sur le terrain judiciaire.
Le conflitDepuis le mois de novembre 2013, les sapeurs-pompiers professionnels de l’Isère sont en conflit avec leur direction et leur administration de tutelle, c’est-à-dire le conseil général. Les soldats du feu dénoncent en effet le passage du temps de travail annuel de 1540 à 1607 heures sans compensation des nuits, week-end et jour fériés travaillés.Ils dénoncent également un management « par le mépris », des « mises au placard » et une évolution professionnelle bloquée.
Par Benoît BOUY | Publié le 17/05/2014 à 06:00 Vu 2 fois

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Quand le Sénat oublie les principes élémentaires de défense de l’intérêt général

Je rappelle que le Sénat est, théoriquement, une assemblée chargée de représenter le peuple. Las, aujourd’hui, elle se comporte comme une caste propre à défendre l’un des leurs, ce, au détriment de l’intérêt général.

M. Dassault est un bandit qui a acheté des voix à coup de billets de banque. Aujourd’hui, on essaie de le faire parler, mais le Sénat s’y oppose. Au nom de quoi ? M. Dassault n’est pas visé pour des faits où il essaierait de défendre ses concitoyens vis à vis de lobbys bandits, c’est lui le bandit !

La protection de l’élu a été instaurée pour qu’il puisse pleinement défendre l’intérêt général, pas ses intérêts propres au détriment de la société !

Le Sénat serait bien aise de se rappeler ces petits principes démocratiques de base !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 10 Janvier 2014

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Le Sénat bride l’enquête sur le  » système  » Dassault
Le bureau de la Haute Assemblée a rejeté la demande de levée d’immunité de l’ancien maire de Corbeil-Essonnes

Le refus des sénateurs de lever l’immunité parlementaire de Serge Dassault freine considérablement les enquêteurs dans leur volonté d’y voir plus clair sur le système présumé d' » achat de voix  » et de  » corruption  » mis en place par l’industriel à Corbeil-Essonnes (Essonne), ville dont il a été maire de 1995 à 2009.

Les sénateurs ont-ils voté par réflexe corporatiste pour ne pas lâcher l’un des leurs ? Ont-ils minimisé les conséquences d’une décision qui renforce encore davantage le sentiment d’impunité dont jouissent les élus de Corbeil  ? Ou considéré que la réforme de 1995 qui allège le régime de l’immunité suffisait puisqu’elle permet aux juges d’entendre un parlementaire et de le mettre en examen ? Les juges Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, soutenus par le procureur de Paris et le parquet général, les ont pourtant éclairés en expliquant l’importance de permettre à des policiers d’entendre le sénateur avant qu’eux-mêmes ne l’auditionnent à leur tour.

 » La garde à vue a pour seul but d’attendrir la viande « , diront les mauvaises langues, des avocats pour l’essentiel. Dans une enquête comme celle-ci, elle permettrait pourtant d’interroger Serge Dassault, sans ses avocats, pendant plusieurs heures, sans que ce dernier prétexte un rendez-vous quelconque pour écourter son tête à tête avec les policiers. C’est aussi pouvoir entendre, au même moment, dans un bureau voisin, des personnes comme Jean-Pierre Bechter, le maire de Corbeil, puis de laisser le temps au juge de lire leurs déclarations avant de les confronter. Enfin, sans la levée de son immunité parlementaire, Serge Dassault n’est soumis à aucun contrôle judiciaire, et peut donc rencontrer à loisir les autres acteurs du dossier.

Le sénateur n’a jamais nié avoir  » donné de l’argent  » aux habitants de Corbeil, mais c’était  » jamais sans raison « , a-t-il expliqué au Journal du dimanche, le 8 décembre 2013.  » J’ai acheté un camion à l’un, une pizzeria à un autre, des choses comme ça.  » Mais  » tout ce que j’ai financé, je l’ai financé avec mon argent personnel, toujours officiellement.  » Et en aucun cas pour se faire élire, assure-t-il. Or, toute la difficulté pour les juges est de relier ces généreux dons avec les résultats des urnes. Critiquable moralement, le clientélisme n’est en effet pas puni par la loi.

Le système Dassault a commencé à craquer le 8 juin 2009, après l’annulation par le Conseil d’Etat de la réélection de l’industriel à la tête de sa ville :  » Des dons en argent – dont – l’ampleur ne peut être précisément déterminée  » ont  » altér – é – la sincérité du scrutin et vici – é – les résultats.  » Les langues se sont peu à peu déliées à mesure que l’ambiance se tendait à Corbeil et que l’argent de l’industriel suscitait rancœur et jalousie.

Rachid Toumi,  » l’un des indicateurs  » de Jean-Pierre Bechter, selon les propres termes de l’actuel maire, fut l’un des premiers à décrire l’organisation pyramidale mise en place à Corbeil pour glaner un maximum de voix. Recruté par un ami employé à la ville, Rachid Toumi, en échange d’un  » prêt de 100 000 euros pour monter un garage « , avait lui-même recruté une dizaine de personnes pour aller convaincre  » des gens qui n’avaient jamais voté de leur vie  » de donner leur voix à M. Bechter, avait-il expliqué au Parisien du 27 février 2013. Voter Bechter, c’était voter Dassault.

L’argent devait être versé quelques mois après les résultats. En 2012, M. Toumi a commencé à recevoir des SMS de menaces. Tous ceux à qui l’on avait promis appartement, prêt de 10 000 euros, four à pizza, stage pour le petit frère à la ville, permis de conduire… et qui ne voyaient rien venir, réclament alors leur dû.

Les recruteurs se retournent contre leur supérieur direct. Rachid Toumi, qui s’est fait tirer dessus en janvier 2013, demande à son tour des comptes. Selon les informations du Monde, il est allé retrouver un certain  » Hamza « , fin novembre 2013, sous l’abri d’une station de lavage de voiture de Corbeil.  » Quatre fois 400 000 au Liban. Il est où notre argent  ? « , demande-t-il selon un enregistrement vidéo.  » Ils ont été au Liban, ils ont pris leur argent, ils ont partagé ça en deux (…) et c’est tout « , répond  » Hamza « , en évoquant les sommes récupérées par Younès Bounouara, le bras droit de Dassault dans les quartiers, mais non redistribuées. Cet enregistrement sur lequel  » Hamza  » ne remet pas en cause les quatre versements de 400 000 euros au Liban a été transmis à la juge Aurélie Poirier qui enquête sur deux tentatives d’assassinat survenues début 2013 à Corbeil.

Certains électeurs lésés, plus nerveux, frappent plus haut.  » Wouesch, tu prends les gens pour des cons (…) t’as arrosé tout le monde, t’as arrosé, t’as arrosé hein, et elle est où ma part moi (…) on me menace de mort (…) tu vas comprendre ce que c’est que la diffamation (…) t’as acheté des gens avec ton argent pourri, (…) avec ton argent à cause de toi les gens sont dans le coma « , enrage  » Ettaich  » sur le répondeur de Jean-Pierre Bechter, le maire de Corbeil, en mars 2013.  » Moi j’ai pas de Ducati, j’ai pas de Porsche Cayenne, j’ai rien du tout, ajoute-t-il deux minutes plus tard, selon les retranscriptions que le Monde a pu consulter.  » Vous avez toujours foutu la merde avec votre argent et c’estgrâce àmoi aujourd’hui que vous êtes maire. Et vous êtes reconnaissant en quoi, avec 35 heures aux espaces verts  ?  » Quatre minutes plus tard, il rappelle :  » Vous savez pas la vie des gens, vous (…), vous êtes bourré friqué (…) moi ch’uis pas milliardaire, je sors de prison, j’ai des gros problèmes (…) vous savez que dire le seul préfet c’est celui qui tient les rênes, on peut pas vous attribuer de logement, on peut pas t’embaucher, on peut pas t’stagiairiser (…) vous m’avez rendu malade, et je vais vous foutre dans la merde (…) vous allez voir, wallah. « 

Avant de convoquer Serge Dassault, les juges auraient voulu qu’il s’explique sur ses dons d’argent aux habitants de Corbeil, et notamment sur ces 3 millions d’euros évoqués par Libération du 9 janvier. En 2011, Serge Dassault a effectué  » un versement de 18 millions d’euros à une société libanaise qu’il contrôle, baptisée Iskandia « , officiellement pour acheter  » un jet d’affaires Falcon « .  » Mais sur ces 18 millions, les juges ont pu établir que 3 millions d’euros ont au final été versés via le Liban à des habitants de Corbeil-Essonnes. « 

Protégé par son immunité parlementaire, Serge Dassault pourrait malgré tout se retrouver très prochainement face aux juges. Si, à l’issue de leur audition, les magistrats estimaient qu’il existe des  » indices graves ou concordants  » de  » blanchiment « ,  » corruption « ,  » achat de voix  » ou  » abus de bien social « , ils le mettront en examen. L’avionneur âgé de 88 ans a toujours assuré qu’il se tenait à la disposition de la justice.

Emeline Cazi et Simon Piel

    Une affaire aux fronts judiciaires multiples

    Tentatives d’assassinat A Evry, les juges enquêtent sur deux tentatives d’assassinat dans le cadre de procédures distinctes. La première concerne celle qui a visé Fatah Hou. C’est dans cette procédure que Serge Dassault et Jean-Pierre Bechter ont été entendus. La seconde concerne Rachid Toumi, un jeune homme qui dénoncera ensuite le système d’achat de votes auquel il dit avoir participé.

    Achats de votes Après une enquête préliminaire, une information judiciaire est ouverte à Paris en mars 2013 pour corruption, abus de biens sociaux, blanchiment et achat de votes présumé aux élections municipales, entre 2008 et 2010.

    Association de malfaiteurs Fatah Hou a porté plainte auprès du parquet d’Evry pour association de malfaiteurs, une procédure qui vise notamment Serge Dassault et Jean-Pierre Bechter. Il les soupçonne d’avoir tenté de le faire arrêter au Maroc pour l’éloigner de Corbeil. Une enquête préliminaire devrait être ouverte.

    Appels malveillants Après des plaintes d’enfants de Serge Dassault victimes d’appels malveillants, une information judiciaire est ouverte à Paris le 24 janvier 2013. Trois frères, originaires de Corbeil, ont été mis en examen.

    Extorsion Une enquête préliminaire est en cours au parquet de Paris pour extorsion en bande organisée, après des prêts accordés par M. Dassault à des habitants de Corbeil-Essonnes.

    Menaces Serge Dassault a déposé deux plaintes le 4 novembre pour  » appels téléphoniques malveillants réitérés, tentative d’extorsion de fonds, chantage, menaces, recel et complicité « , l’une à Evry visant René Andrieu et Fatah Hou, l’autre à Paris visant Mamadou Kebbeh, mis en examen dans le dossier d’appels malveillants.

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Quand le Fisc s’oppose à la liberté d’entreprendre

C’est une décision extrêmement grave que le Fisc a prise récemment. Cette décision est délétère car elle révèle le mode de pensée et le peu de considération qu’a le pays envers ses entrepreneurs, envers ses investisseurs.

Sous prétexte que le dossier n’ait pas été entièrement bétonné d’un point de vue légal, et sous principes fallacieux de forme des dossiers, on n’hésite pas à demander des comptes à près de 1000 personnes dont le crime a été d’aider des entreprises à se monter !

Une honte ! Quelle image envoyons-nous par cette décision honteuse et ridicule à des investisseurs étrangers qui voudraient investir dans notre pays ? Quelle image envoyons-nous au monde alors que la France est la championne du Monde des journées de congés ?

Par ce genre de décision, nous renvoyons l’image d’un pays fâché avec ses forces vives ! Nous renvoyons l’image d’un pays fâché avec le travail et l’investissement ! Nous nous laissons faire par des petits fonctionnaires du Fisc qui n’ont aucune idée de comment tourne une entreprise !

Notre pays souffre d’un manque de compétitivité criant et nous avons une bande de joyeux drilles au Fisc qui ne pensent qu’à ponctionner encore plus les véritables sources de richesse de notre pays, car non, notre richesse n’est pas incarnée par nos 5 Millions de fonctionnaires mais bel et bien par ces investisseurs qui prennent tous les risques pour faire de la France un pays où il fait bon investir et innover !

Non seulement nos fonctionnaires nous coûtent car ils sont, pour une part, trop nombreux et trop bien payés, mais en plus, ils brisent l’économie de notre pays. C’est aussi cela l’incompétence Française ! Elle ne réside pas qu’à l’incompétence de nos élus, elle réside aussi dans l’incompétence de hauts fonctionnaires qui ne comprennent pas et n’ont jamais rien compris aux bases de l’économie !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 09 Mai 2014

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Des PME otages d’un effarant imbroglio fiscal
Un redressement géant sur 1 400 particuliers plombe un dispositif d’investissement dans les entreprises

On s’est retrouvé dans une merde noire !  » Avec son franc-parler de petit patron, Stephan Imbach, 55 ans, explique que son entreprise s’est fait couper les ailes en plein décollage. Ce lundi 7 avril, il doit encore licencier un salarié, alors que d’importants contrats sont en cours de finalisation avec Air Liquide et L’Oréal. C’est que la trésorerie d’IBL,sa société de machines de nettoyage et de désinfection à la vapeur, a fondu comme neige au soleil. Son partenaire financier, Finaréa, qui a investi 1,1 million d’euros dans cette société de Cachan (Val-de-Marne) en 2009, lui fait aujourd’hui défaut.

Ce n’est pas l’envie qui manque à Finaréa d’aider ce poulain. Mais un contrôle fiscal l’en empêche. Ou, plus exactement, près de 1 400 redressements fiscaux ! Ce méga-contentieux fiscal, qui s’apprête à encombrer les tribunaux de France, a pour première conséquence de couper les vivres à une vingtaine de PME ou TPE (très petites entreprises) en situation délicate.

Sur les 2 000 particuliers assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui avaient apporté des capitaux à cette société d’investissement, près de 1 400 se sont vu notifier, entre la fin 2012 et la mi-2013, un redressement fiscal. Ceux qui y échappent ne le doivent qu’à la prescription de trois ans. Dans ces conditions, Finaréa ne lève plus un centime auprès de ces investisseurs fortunés, échaudés. Et les financements se sont taris. Une dizaine d’entreprises – sur les 52 dans lesquelles elle avait investi depuis 2009 – s’en tirent seules, tandis qu’à peu près autant ont déjà coulé. Une vingtaine sont aujourd’hui entre deux eaux. Comme IBL, elles risquent de tomber, faute de pouvoir être accompagnées durant une période critique.

 » Il faut faire des miracles tous les jours « , enrage Jacques Vannier, le directeur de participations de Finaréa qui conseille M. Imbach.  » Si on arrive à joindre les deux bouts, IBL pourrait créer 50 emplois pérennes en deux ou trois ans « , assure ce retraité de 66 ans, passé à des postes de direction à France Télécom et EADS. Il faudrait 1 million d’euros. Trop pour des business angels, trop peu pour des sociétés de capital-investissement.

L’apport de fonds initial de Finaréa avait permis de financer le dépôt des brevets et la création de l’atelier de fabrication. IBL était passé en trois ans de 2,5 salariés à 12 emplois à temps plein. Il n’en compte plus que cinq.  » Si la deuxième levée de fonds avait pu se concrétiser comme prévu, on serait déjà vingt « , corrige M. Imbach.

M. Vannier se retrouve des deux côtés de ce drame. En 2009, il a investi à titre personnel une première fois 20 000 euros dans Finaréa. Puis il a recommencé en 2010 et en 2011. Avec la loi TEPA – en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat, votée en juillet 2007, juste après l’élection de Nicolas Sarkozy –, il était possible de déduire de l’ISF 75 % (ramenés depuis à 50 %) des montants investis en fonds propres dans des PME. C’était le principe de la défiscalisation des investissements dans les DOM-TOM appliqué aux entreprises pour résoudre les problèmes structurels d’accès au financement des PME et TPE.

Comme les autres  » redressés  » de Finaréa, M. Vannier est assigné devant le tribunal de grande instance de son domicile. En attendant, il a versé les fonds réclamés par le fisc. S’il gagne, il les récupérera à l’issue de la procédure, majorés du taux d’intérêt annuel légal de 4,80 %.  » C’est le meilleur placement que je puisse faire « , se console-t-il. Ces contribuables comprennent mal les reproches du fisc, qui estime que le montage réalisé par Finaréa n’aurait pas dû être éligible à ce dispositif de défiscalisation. Pourtant, le schéma mis sur pied par son fondateur, Christian Fleuret, répondait sans ambiguïté à l’objectif assigné par le législateur. Il fera même des émules.

Quand la loi TEPA est promulguée, cet expert-comptable, proche de la retraite, s’engouffre dans ce dispositif destiné à  » aider les TPE avec l’argent de ceux qui payent l’ISF « .  » J’avais les deux clientèles « , explique-t-il car, à côté de son cabinet d’expertise comptable, il avait créé un cabinet d’ingénierie financière et fiscale.

 » Investir 500 000 euros dans une TPE, c’est autant de travail que mettre 5 millions dans une PME, et beaucoup plus risqué. C’est moins à la mode que les biotechnologies et l’Internet, et l’espoir de gros gains est illusoire « , explique ce passionné d’entreprises, attablé au fond d’un restaurant, près de la Madeleine, à Paris. Mais c’est là aussi que se créent les emplois.

Ce restaurant a été ouvert en 2012, notamment grâce à 450 000 euros investis dans Deylan, une société fondée en 2008 par Romain Delmas et Yann Tanguy.  » Dès la deuxième année, nous avons été bénéficiaires. Mais, grâce à l’apport de Finaréa, nous avons pu nous structurer et tripler notre activité « , explique M. Delmas, ex-cadre bancaire. Deylan compte désormais 25 salariés et travaille à l’ouverture d’une quatrième adresse cette année.

L’idée de Finaréa était, outre de drainer des capitaux vers les TPE grâce à la carotte fiscale, de mobiliser un réseau de jeunes retraités prêts à mettre leur expérience professionnelle au service de ces patrons souvent isolés. Des comités de direction ont ainsi été mis en place dans chaque entreprise, avec notamment un droit de veto sur les décisions importantes (recrutement d’un salarié stratégique, budget annuel, etc.). M. Delmas a profité des conseils d’un ex-directeur commercial de Picard Surgelés pour bien peser ses dépenses (loyer, prix de cession, implantation, etc.).

Pour sélectionner les investissements et gérer les participations, Finaréa a mis sur pied 32 sociétés holding animatrices locales. Philippe Priest, de la région lyonnaise, a ainsi accompagné Défi Imprimerie, à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). L’affaire, qui a passé un cap difficile et a failli terminer au tribunal de commerce, compte 17 salariés.  » Nous ne sommes pas plus nombreux aujourd’hui, mais notre chiffre d’affaires est supérieur et nous sommes en croissance « , se réjouit Jérôme Timstit, le patron.

M. Priest, lui aussi expert-comptable arrivé à la retraite, avait eu la même idée que M. Fleuret à la lecture de la loi TEPA et travaillait à un montage.  » Mais quand j’ai vu ce qu’il avait fait avec Finaréa ! C’était aux petits oignons, bordé de partout, j’aurais été incapable de prévoir une telle organisation. J’ai donc abandonné mon idée et investi à leur côté « , explique-t-il.

Redressé comme les autres, M. Priest a jeté l’éponge.  » Depuis 2012, je paye l’intégralité de mon ISF, mais je n’aide plus les entreprises, je trouve ça triste !  »  » C’est comme si j’utilisais du désherbant total dans mon jardin, s’emporte Raymond Bondiguel, avocat à Rennes. Comment voulez-vous que l’herbe repousse après ?  » Son cabinet gère ce contentieux hors du commun pour l’essentiel des 1 400  » redressés  » de Finaréa. Pour lui, Bercy a tout simplement trahi la confiance des contribuables.

De fait, dans le cas de Finaréa, l’esprit de la loi a été totalement respecté, les fonds économisés sur leur ISF par les contribuables ont bel et bien été versés à de vraies entreprises qui en avaient besoin. Il n’y a manifestement eu ni enrichissement personnel ni ponction de commissions excessives. Il est probable, en revanche, que M. Fleuret ait commis une imprudence technique dans son montage. C’est ce que les juges devront trancher. Le pro de la défiscalisation n’a pas pris soin de solliciter l’avis de l’administration sur son projet. Il aurait peut-être dû alors corriger sa copie à la marge et son affaire prospérerait aujourd’hui avec la bénédiction du fisc. Au lieu de cela, 1 400 particuliers se trouvent aujourd’hui poursuivis. Sans compter que le rendement de leur investissement est pénalisé par la procédure.

Le principal point qui sera débattu devant les tribunaux porte sur le caractère  » animateur  » (participant au contrôle des PME) ou pas des holdings intermédiaires mis en place pour cornaquer les 52 chefs d’entreprise. Un débat épineux qui dépasse l’affaire Finaréa. Cela fait, en effet, des mois que l’administration fiscale, le Medef et les avocats fiscalistes se déchirent sur cette notion dont dépendent de très nombreux dispositifs fiscaux.  » L’administration est extrêmement restrictive sur des schémas qui sont pourtant tout à fait adaptés à la vie économique « , considère Nicolas Jacquot, avocat associé du cabinet Arsene Taxand.  » Ceux qui s’occupent de notre dossier à Bercy n’ont absolument rien compris à ce qu’on faisait « , tempête Vincent Picot, retraité depuis 2010.

La Direction générale des finances publiques à Bercy s’interdit de commenter des redressements fiscaux en cours. Mais les documents échangés dans la procédure ne font guère de doute sur sa volonté de refuser tout compromis. M. Fleuret, lui, n’a plus guère de temps pour suivre les entreprises en portefeuille. Il s’occupe quasi à plein temps du contentieux fiscal avec la poignée de salariés qu’a conservés Finaréa. Espérant augmenter ses chances, il s’est adjoint les services d’un second cabinet d’avocats, celui de Dominique Villemot, un proche de François Hollande.

Jean-Baptiste Jacquin

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Un excellent article sur l’Europe

J’aime cet article car il est synthétique et complet sur les problèmes Européens.

J’aurais juste dit, en plus, que la démocratie n’était pas au rendez-vous car elle ne favorisait pas l’action des parlementaires. En effet, cette action est entravée car le mode d’élection n’est pas bon.  A la proportionnelle, qui plus est à un tour, il favorise la représentativité, certes, mais empêche la constitution d’une majorité claire qui pourra engager et mener des actions ambitieuses.

On le voit : le parlement n’est que consulté concernant le président de la Commission. En rien, il ne vote pour lui !

De plus, on rappelle que les Européens ne forment pas un peuple et que l’Europe nation n’a d’existence que dans la tête de doux rêveurs fédéralistes qui prennent leurs désirs pour des réalités.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 27 Février 2014

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EUROPE | CHRONIQUE
Le peuple européen attendra

L’Europe a décidé de jouer à la démocratie. On en frémit déjà. Cette année, pour les élections au Parlement de Strasbourg, prévues du 22 au 25 mai – tous les pays ne votent pas le même jour – nous avons de fabuleuses têtes de liste : l’Allemand Martin Schulz pour les sociaux-démocrates ; le Français José Bové et l’Allemande Ska Keller pour les écologistes (les Verts, c’est comme les gendarmes, ils se promènent toujours par deux) ; l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt pour les libéraux ; le Grec Alexis Tsipras pour la gauche radicale. Enfin, à droite, l’inusable Luxembourgeois Jean-Claude Juncker devrait porter les couleurs des chrétiens-démocrates, à moins qu’il ne soit battu sur le fil par le Français Michel Barnier lors de la réunion du Parti populaire européen qui se tiendra à Dublin début mars.

Bel exercice démocratique, où chacun a organisé sa primaire et choisi son champion pour devenir président de la Commission européenne. Comme on conduirait un parti aux élections générales pour devenir premier ministre. Pourtant, il est un goût d’insatisfaction. Chacun sent que nous ne revivrons pas les heures passionnées des scrutins nationaux. Sur le papier, tout devrait rouler. Point de déficit démocratique : le Parlement élu devra être consulté pour le choix du prochain président de la Commission ; une fois désigné, ce président devra constituer son collège de commissaires, qui seront tous longuement auditionnés. On se croirait en Amérique, bien loin des procédures expéditives, telle la confiance du Parlement français accordée automatiquement à un gouvernement à la main du président de la République.

Pourtant, rien ne colle. Parce que le Parlement européen n’est pas un vrai Parlement, la Commission un vrai gouvernement et les peuples européens ne forment pas un peuple. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la Constitution française et le traité fondateur de Rome. La première, dans son article 2, stipule que le principe de la République est le  » gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple « , tandis que dans le préambule du traité de Rome de 1957, les chefs d’Etat européens se disent  » déterminés à établir une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens « . Le pluriel fait toute la différence. Si la République est  » indivisible  » (article premier de la Constitution), l’Europe, qui a pour devise officieuse  » unie dans la diversité « , reste un assemblage complexe de peuples et d’Etats, de citoyens et de nations.

On le constate en observant l’absence d’opinion publique européenne. Les Français ne se mobilisent que dans le cadre de la nation. Ils sont ainsi restés indifférents aux travaux de la convention, qui rédigeait, sous l’égide Valéry Giscard d’Estaing, une Constitution pour l’Europe. Qu’on ne prétende pas qu’ils ont fui une matière ardue : les Français se sont transformés en constitutionnalistes lorsque ce même texte fut soumis à référendum en mai 2005, estimant que leur destin national était en jeu.

Un corps politique trop divers

Ensuite, le Parlement n’est pas complètement un Parlement. Certes, il représente les citoyens européens à peu près proportionnellement, il a son mot à dire sur toutes les lois européennes et peut renverser la Commission comme il l’a fait en 1999. Mais les eurodéputés sont bien vite broyés par la technicité des directives qu’ils ont à adopter. Ils n’ont pas pouvoir de lever l’impôt ; ils ne se positionnent pas en fonction de leur appartenance politique ; au clivage gauche-droite, s’ajoutent des différences Nord-Sud, petits pays-grandes nations, membres fondateurs-pays de l’élargissement, etc. Résultat, le Parlement est plus une assemblée des peuples qu’un représentant de la souveraineté. Si ses décisions correspondent à un équilibre européen assez fin, cela ne suffit pas à les rendre légitimes aux yeux d’un corps politique européen trop divers.

Troisièmement, la Commission n’est pas un gouvernement. Baptisée Haute Autorité par Jean Monnet, lors du lancement de la Communauté du charbon et de l’acier en 1951, elle fut même conçue pour être au-delà des gouvernements.

La légitimité de cette institution supranationale était d’incarner l’optimum européen, l’Histoire et la théorie des jeux ayant montré que la  » négociation  » entre Etats pouvait conduire à des résultats perdant-perdant  » La coopération entre les nations, si importante soit-elle, ne résout rien. Ce qu’il faut chercher, c’est une fusion des intérêts des peuples européens, et non pas simplement le maintien de l’équilibre de leurs intérêts « , écrivait Jean Monnet en mai 1950, pour expliquer aux Britanniques la nécessité d’octroyer à la Haute Autorité-Commission des pouvoirs supranationaux.

Pendant des décennies, elle fut l’institution des technocrates éclairés, détenteurs autoproclamés mais sincères du bien européen. La Commission ne l’est plus. Parce que son collège dévoyé – un représentant par Etat membre – ne cherche plus ce bien commun, mais est l’antichambre des tractations entre Etats. Parce qu’elle n’a guère d’imagination. Parce qu’elle est loin de s’apparenter à un gouvernement, même fédéral, tant elle est privée de ses prérogatives régaliennes. Jamais, Bruxelles ne nous enverra mourir pour l’Europe, aboutissement ultime de l’appartenance souveraine. La question n’est pas institutionnelle, mais anthropologique. Le prétendu déficit démocratique réside moins dans les institutions que dans la réticence des peuples. On ne saurait les changer par décret. Le peuple européen attendra.

par Arnaud Leparmentier

leparmentier@lemonde.fr

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Les commerçants ne vont pas plus mal à Voiron qu’ailleurs…

On a beaucoup fustigé, pendant la campagne municipale, le nombre de places de parking sur Voiron pour justifier le manque de compétitivité des commerces sur Voiron.

Le nouveau Maire élu, qu’en est-il vraiment ?

Et bien il s’avérait que ce n’était pas tout à fait vrai… En effet, la situation sur Voiron n’est ni pire ni meilleure qu’ailleurs.

Concernant la campagne municipale, il fallait bien trouver un axe de campagne quand l’équipe sortante avait fait du bon travail. M. Polat a trouvé les parkings pour les commerçants, et ça a marché, bravo à lui… Même si c’était des bobards : après tout, les gens sont libres de voter pour qui ils veulent, même pour des gens à dents longues qui n’ont jamais travaillé à part être des candidats permanents !

N’oublions pas qu’à Moirans, M. Polat n’a jamais brillé par ses actions en tant que Directeur de Cabinet du Maire ! A part faire campagne, on n’a jamais beaucoup bénéficié de son travail. Ce n’est pas le travail calamiteux sur le débat d’orientation budgétaire qui va prouver le contraire de mes dires !

Un article du Dauphiné Libéré daté du 17 Avril 2014

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économie – L’assemblée générale de l’union commerciale “Voiron commerces” a lieu ce soir Le commerce voironnais ne va pas si mal

Durant la campagne électorale, les commerçants voironnais ont souvent été cités par les candidats. Activité en berne, perte de clientèle par manque de stationnement, Julien Polat, alors candidat face à Roland Revil, a largement développé la thématique. Alors que le maire sortant tentait de relativiser, assurant que les chiffres ne faisaient pas état d’une situation si catastrophique à Voiron.

Qu’en est-il vraiment ? Sur le plan purement comptable, Voiron reste dans la mouvance des autres villes de même taille en France. Pas mieux, pas pire. Selon les chiffres de la Chambre de commerce, 20 magasins ont fermé en 2013. Mais 22 ont ouvert. L’équilibre semble donc maintenu. Pour aller un peu plus dans le détail, six restaurants ont fermé, deux ont été créés ; trois magasins de prêt-à-porter ont fermé, un s’est ouvert ; trois magasins alimentaires (boulangerie, alimentation générale, etc.) ont fermé, huit ont ouvert.
« Il semble qu’on retrouve une certaine stabilité »

Mais le commerce est aussi une affaire de ressenti. Alors, les commerçants sont-ils déprimés ? Non. Sont-ils contents ? On ne peut pas dire ça non plus. L’état d’esprit est assez ambivalent. Manuel Gomez, président de l’union commerciale voironnaise, « entend moins de plaintes des commerçants. Il semble qu’on retrouve une certaine stabilité. C’est clair, il y a moins de fréquentation, moins de clients. Cela oblige les commerçants à être plus vigilants sur leurs achats. C’est aussi l’occasion de se remettre en question, d’essayer de communiquer différemment, de changer sa façon de vendre. »

Brigitte Mounier tient la chocolaterie Leonidas à Voiron. Elle relativise la situation : « C’est vrai qu’on ne voit pas grand monde dans les rues. Mais ça n’est pas propre à Voiron, c’est partout en France. » Christine Barbagallo, gérante des magasins de prêt-à-porter Come In et First, est plus vigilante : « On fait plus attention aux stocks, on sélectionne bien les produits ». À la librairie Chemain en revanche, ça va bien, le début d’année est plutôt correct. Quant à Sylvie Levain, gérante de la boutique de vêtements Enfance, son chiffre progresse depuis qu’elle s’est installée il y a deux ans : « Mais le flux n’est pas celui espéré non plus, tempère-t-elle. Les clients parlent beaucoup du manque de places pour se garer.»

La rengaine du stationnement revient souvent dans la bouche des commerçants. Mais Manuel Gomez calme le jeu : « Il manque des places, un deuxième parking en centre-ville ce serait bien. Mais on en a trop parlé. Du coup, les gens se sont mis dans la tête qu’ils ne pouvaient plus se garer à Voiron et ils ne viennent plus. Il faut communiquer différemment, faire savoir par exemple qu’il y a des places payantes à 50 centimes de l’heure. » Finies les plaintes, place à l’action.
LE CHIFFRE

20 C’est le nombre de commerces qui ont fermé à Voiron en 2013. A contrario, 22 ont ouvert. L’offre reste donc stable. Sur l’ensemble de la ville, on compte 480 commerces.
Par Marie ROSTANG | Publié le 17/04/2014

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Une situation, concernant des handicapés, honteuse pour la France

C’est une honte de se comporter comme cela vis à vis de ces populations les plus fragiles. On les exile à l’étranger en payant un état étranger, à garder nos handicapés, ce, dans une situation intolérable.

La double peine est alors appliquée :
– Les handicapés ne sont pas encadrés comme ils doivent l’être. Cette situation va même à les alimenter par sonde alors qu’ils sont capables de manger par leurs propres moyens.
– Ils sont aussi éloignés de leur famille

Il faut redonner des moyens aux institutions Françaises afin que cette situation honteuse ne puisse perdurer. Le déficit public ne peut être une excuse à notre inaction en la matière.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 04 Janvier 2014

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REPORTAGE
L’exil forcé de handicapés français en Belgique
Faute de places, 6 500 handicapés mentaux sont accueillis dans des structures wallonnes soumises à peu de normes
Envoyée spéciale Pommerœul (Belgique)

A l’heure exacte, ritualisée, du goûter, les pensionnaires du foyer Arpèges, en Belgique, prennent en silence, quoique côte à côte, leur café sous la véranda, la plus vaste pièce de ce pavillon reconverti en foyer pour 21 handicapés mentaux français. Ils disposent d’une vue, par-delà le parking, sur une longue parcelle herbeuse, se partagent, à deux ou trois par chambre, sur trois étages, trois petites salles de bains, un salon empli de canapés tournés face à l’écran plat, et une minuscule salle d’activités.

A une demi-heure de voiture de Lille, Arpèges, institution privée créée il y a un an par un kinésithérapeute belge, a fait le plein en un tournemain. Elle n’est pas soumise aux normes françaises, qui imposent chambres et salles de bains individuelles, par exemple. Mais les délégués de l’association tutélaire Atinord, venus de France y visiter deux majeurs protégés, apprécient la  » volonté de bien faire  » de la direction.  » Il y a un souci du résident, des projets de vie personnalisés, une bonne équipe d’éducateurs, un suivi médical sérieux, les locaux sont refaits à neuf, les activités variées.  » Y compris en extérieur, avec, au choix, piscine, bowling, médiathèque ou équithérapie.

 » Le haut du panier « , conclut, en quittant les lieux, Alain Jacqmart, responsable Belgique d’Atinord, qui voit presque chaque mois sortir de terre un nouveau  » home  » wallon pour handicapés mentaux français. Selon les autorités sanitaires belges, près de 140 ont ouvert depuis 2000. Côté français, depuis 2005, trois rapports ont pointé l’ampleur du phénomène, en croissance depuis trente ans, dénonçant par là même le déficit d’accueil en France. Et évaluant à quelque 6 500 les handicapés mentaux français de tous âges hébergés en Belgique.

 » Notre République préfère les exporter, cela coûte moins cher, et en Belgique, ils ne gâchent pas le paysage, s’emporte Christel Prado, présidente de l’Unapei, fédération d’associations de défense des handicapés mentaux. C’est indigne ! C’est une violence institutionnelle d’imposer cela aux familles. La personne handicapée doit grandir et vivre dans sa communauté, au plus près des siens. « 

Un plan lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy devait permettre la création de 40 000 places d’ici à 2016. Son déroulé est respecté, assure la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti (avec 24 000 places sorties de terre, 16 000 financées et programmées, 3 400 places destinées aux autistes). Elle admet néanmoins, sans pouvoir le chiffrer précisément, que  » ce sera largement insuffisant « . On sera  » loin du compte  » aussi pour l’Unapei, venue récemment en soutien de trois familles qui, faute de place adaptée pour leurs enfants, ont attaqué l’Etat en justice – obtenant, pour deux d’entre elles, gain de cause.

En attendant que la demande française dégonfle, un premier accord-cadre franco-belge devrait permettre un meilleur contrôle : signé fin 2011 entre gouvernement français et région wallonne, il a été entériné, côté français, le 14 novembre 2013, et son suivi a été confié à l’agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais. Les handicapés français présents outre-Quiévrain seront pour la première fois précisément recensés. Les conventions de financement passées entre conseils généraux et structures d’accueil seront homogénéisées. Des inspections communes seront menées avec la Belgique, qui conduiront au rapprochement des normes et bonnes pratiques françaises et belges, espère Mme Carlotti.

Car tous ces foyers n’offrent pas la qualité minimale de service d’Arpèges. A plusieurs reprises, Atinord a alerté l’ARS du Nord et l’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées (Awiph) sur les dysfonctionnements de ces  » usines à Français « , comme les nomment les Belges, qui démarchent conseils généraux et hôpitaux psychiatriques jusque dans le sud de la France. En rendant visite aux handicapés dont ils assument la protection juridique, les délégués d’Atinord pénètrent dans tous ces établissements, sans se contenter des parloirs où restent parfois cantonnées les familles.

Résultat ? Si  » des structures sont très intéressantes « , insiste M. Jacqmart, d’autres offrent  » des conditions d’hygiène et de sécurité ainsi qu’une prise en charge à mille lieues des exigences françaises « . Ce que confirme Simon Baude, directeur des contrôles à l’Awiph, qui évoque des  » situations très limites « .

Gestionnaires et personnel peu formés et peu scrupuleux, avec l’argent pour objectif premier ( » des gens du secteur de la construction qui se découvrent une vocation subite… « ). Manque de surveillance, d’activités, de variété dans l’alimentation. D’espace et d’intimité dans des chambres collectives. Phénomènes de contention…

Ce constat est partagé par les associations de défense des handicapés mentaux françaises (Unapei, APIM-HF) ou belges (Afrahm), porte-voix de familles mutiques car trop inquiètes de ne pas trouver de place ailleurs si elles osent se plaindre et retirer leur proche.

Les parents d’Amélie Locquet, cette jeune fille lourdement handicapée qui vient d’obtenir une prise en charge adaptée après un procès contre l’administration, osent désormais raconter. En 2010, la Maison départementale des personnes handicapées du Val-d’Oise leur avait proposé un placement à L’Espérandrie, ancien couvent situé à Bonsecours, à quelques centaines de mètres de la frontière française, qui s’est fait une spécialité de l’accueil des handicapés mentaux français, enfants et jeunes adultes – ils sont environ 450. Amélie y a passé deux semaines.  » C’est sinistre, se souvient Marie-Claire Locquet. Les gens sont comme des zombies, shootés aux médicaments, assis toute la journée, couchés à 18 h 30. Ils sont dans des chambres-dortoirs de 4 à 6 lits. Ils n’ont aucune intimité. « 

Atinord a tiré la sonnette d’alarme au printemps 2012 après y avoir vu  » des personnes sous la contrainte d’une institution close sur elle-même « .  » Pas de respect de la dignité humaine, pas de projet individuel, très peu d’activités.  » Et un secteur  » alités  » impressionnant,  » avec une soixantaine de lits occupés en permanence par des personnes gastro-stomisées – ayant une sonde dans l’estomac – , ce qui évite de les nourrir trois fois par jour « . Des personnes qui, une fois sorties, s’avèrent parfois capables de s’alimenter, d’avoir des activités. L’Awiph a exigé de la direction de L’Espérandrie une évolution de sa prise en charge par trop collectiviste ( » La même qu’il y a trente ans « ). Est-elle en cours ? Le Monde s’est vu opposer une fin de non-recevoir à sa demande de visite, les familles étant, selon le directeur,  » réticentes à cette intrusion dans l’intimité des pensionnaires « .

C’est au client-payeur d’imposer un niveau d’exigence supérieur à ces structures commerciales, rappelle-t-on côté belge. La Sécurité sociale, par le biais de l’ARS (en ce qui concerne les enfants) ou les conseils généraux (pour les adultes)  » financent les yeux fermés « , regrette l’Unapei. Seuls douze départements ont exigé de ces établissements la signature de conventions de financement assorties de contraintes qualitatives. Conventions dont il était jusqu’alors délicat de contrôler la bonne application sur un territoire étranger…

L’accord-cadre conférera enfin une légitimité aux contrôles français. Il a déjà permis un développement des contacts binationaux. Désormais, les départements français appellent parfois pour avis l’opérateur public belge avant un placement dans tel ou tel établissement. Grande nouveauté.

Sur Lemonde.fr

Pascale Krémer

Lire un témoignage

    1,8 million de handicapés mentaux et physiques en France

    Quelque 1,8 million de Français de 15 à 64 ans vivant à leur domicile bénéficiaient d’une reconnaissance administrative de leur handicap en 2007, selon les derniers chiffres publiés par l’Insee.

    Selon une définition plus large (personnes rencontrant des difficultés importantes dans leur vie quotidienne), la population handicapée comprenait près de 10 millions de personnes.

    Les dépenses publiques consacrées à la prise en charge du handicap s’élevaient en 2008 à 37,5 milliards d’euros, soit 1,9 % du PIB. Elles étaient surtout assurées par la Sécurité sociale (40 %), l’Etat et les collectivités locales (30 %).
    Des structures à but lucratif

    En Wallonie existent deux catégories d’établissements pour handicapés : les premiers, subventionnés, accueillent les handicapés belges et sont agréés et contrôlés par l’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées (Awiph). Les seconds, structures sous autorisation de prise en charge (APC), ne perçoivent pas d’argent public et doivent se conformer à des normes minimales. Ils sont contrôlés par l’Awiph selon un cahier des charges peu contraignant.  » Nous ne pouvons pas les réglementer davantage sans nous heurter à la directive européenne Bolkestein, selon laquelle l’Etat ne peut pas poser d’entraves à l’initiative privée « , justifie l’Awiph. La majorité des 6 500 handicapés mentaux français accueillis en Belgique le sont dans ces structures APC, sociétés commerciales à but lucratif ou associations parfois adossées à des sociétés privées.

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La France va mal… ce sont les Anglais qui le disent…

Notre modèle économique va mal. En effet, par idéologie, on s’est enfoncé dans une croyance erronée. Cette croyance dit que la croissance est une sorte de fluide provenant d’on ne sait où. Cette croyance dit aussi que l’on a une entité fixe de matière que l’on appelerait ‘travail’ et que cette entité doit être partagée pour diminuer le chômage.

La vérité est tout autre. La croissance se crée, et elle le fait par le travail. Ce sont les pays qui travaillent le plus qui s’en sortent le mieux. Non, la richesse ne nait pas de l’oisiveté. Il faut travailler pour créer. La création ne naît pas ex-nihilo.

Il faut donc en finir avec le recours perpétuel à la dette pour financer notre pays. Nous devons travailler plus. Il faut donc en finir avec ces 35h/semaine qui nous empêchent d’être compétitifs face à nos voisins pour pouvoir regagner de la croissance afin de lutter contre le chômage.

Les 35h devaient être un frein au chômage, or, il n’a cessé d’augmenter. Les détracteurs des 39h disent que, sans les 35h, le chômage aurait été pire. Cela reste largement à prouver alors que d’autres signes militent dans le sens contraire. Les 35h ont réussi à faire baisser le chômage, dans un premier temps, à grands coups de subventions publiques. Ces subventions ont appauvri notre pays. Nous avons perdu notre AAA dans toutes les agences de notation. Nous étions devant l’Allemagne à l’époque, nous sommes derrière. Notre taux de croissance est anémique depuis plusieurs années. Nous ne cessons de perdre notre compétitivité économique internationale.

Il faut que nous retroussions nos manches et que nous nous mettions au travail. Maintenant !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 03 Janvier 2014

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David Cameron agite l’épouvantail du modèle économique français
Dans une tribune au  » Times « , le premier ministre britannique vante le dynamisme de son pays
Londres Correspondant

Dans une tribune publiée mercredi 1er janvier dans le Times, le premier ministre conservateur britannique, David Cameron, fait l’éloge du succès économique du Royaume-Uni, tout en critiquant de manière voilée le modèle de son voisin français. Adepte de l’understatement, cet art de la litote grâce auquel on dit des choses sans employer les mots, l’hôte du 10 Downing Street a lancé une pique à l’adresse du président François Hollande, qu’il n’a pourtant jamais mentionné explicitement.

Quand il écrit que le retour à la croissance s’est fait grâce à une politique économique qui tourne le dos aux  » grandes erreurs ayant conduit à la grande récession : plus d’emprunts, plus de dépenses et plus de dette « , le chef du gouvernement de Sa Majesté vise M. Hollande par ricochet.  » Si vous doutez des effets désastreux que représenterait un retour des politiques économiques inspirées par les travaillistes, regardez les pays qui sont en train de suivre cette approche « , affirme ainsi M. Cameron.

Comment expliquer cette initiative peu diplomatique, d’autant plus surprenante qu’un sommet bilatéral doit se tenir fin janvier au Royaume-Uni ?

Tout d’abord, en comparant les deux situations économiques, le premier ministre entend marquer des points face au Labour en tête des sondages. L’austérité est payante, tel est le leitmotiv de la coalition tory-libérale-démocrate au pouvoir depuis 2010. En effet, au bord d’une troisième récession au début 2013, la conjoncture d’outre-Manche a connu  » une transformation à la Lazare « , pour reprendre l’expression de Kevin Daley, expert de Goldman Sachs invoquant le ressuscité du Nouveau Testament.

Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) pourrait atteindre 1,4 % en 2013 et s’élever à 2,4 % cette année. Portée par la consommation des ménages, malgré la stagnation des revenus, et les investissements immobiliers, l’activité a tiré profit de la faiblesse de la livre sterling au début 2013. Trois indicateurs attestent de cette embellie. L’indice FTSE 250 de la Bourse de Londres, le plus sensible à l’évolution du marché intérieur, a terminé l’année en progression de 20 % par rapport au début 2013. Plus d’un demi-million de postes de travail ont été créés l’an dernier. Et les ventes de Noël ont été bonnes.

La livre à son plus haut

L’autre élément justifiant cette intervention du locataire du 10 Downing Street est la publication, le 26 décembre, d’une étude du Centre for Economics and Business Research (CEBR). A lire ce document, le Royaume-Uni, aujourd’hui 6e économie au monde, délogera la France du 5e rang d’ici à 2018. Et d’énumérer les atouts du pays : une population plus jeune, une fiscalité basse et sa non-adoption de l’euro.

Selon le rapport de ce centre de réflexion proche de la droite, l’Hexagone devrait être relégué à la 8e place d’ici quatre ans et à la 13e d’ici à 2028.  » La France va devenir l’un des problèmes les plus complexes et les plus endémiques de l’Union européenne et sera probablement le principal obstacle à la bonne marche de la monnaieunique « , conclut le CEBR.

La réussite économique britannique est-elle solide ?, s’interrogent toutefois bon nombre d’experts. L’appréciation, depuis l’été, de la livre sterling – qui est à son plus haut niveau depuis 2009 – ne peut que creuser davantage le déficit commercial.

Quant à l’investissement industriel, malgré l’amélioration du moral des chefs d’entreprise, il continue de languir. L’aggravation de la cassure entre le Sud prospère des services et le Nord manufacturier pourrait menacer l’embellie.

Enfin, la hausse des dépenses des ménages, dont l’endettement reste élevé, est le résultat notamment des indemnités versées par les banques dans le cadre de la vente illégale d’assurances. Or, la plus grande partie des sommes dues ont été réglées en 2013.

Marc Roche

    La croissance du Royaume-Uni s’accélère

    Croissance 1,4 % en 2013 (estimation) et 2,4 % prévus en 2014.

    Endettement des ménages 140 % du revenu disponible. Le taux d’intérêt directeur est de 0,5 % depuis 2009.

    Déficit commercial 9,8 milliards de livres (11,8 milliards d’euros, septembre 2013).

    Chômage 7,4 % de la population active.

    Finances publiques Le déficit budgétaire devrait représenter 5,8 % du PIB en 2014 (contre 6,8 % en 2013) selon le Fonds monétaire international, et la dette, 95 % du PIB.

    Inflation 2,1 % (novembre 2013).

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Ce n’est pas parce qu’on n’en parle plus que la crise n’est plus là…

Cet éditorialiste prend très clairement ses désirs pour des réalités et confond le fait de ne plus parler d’une réalité avec son inexistence.

Car, si, la crise en encore là ! Elle l’est encore, mais on n’en parle moins car on espère, un peu naïvement, que les discours des uns et des autres ont résolu la situation. On espère, aussi naïvement, que les 11 Milliards d’Euros qui vont être redonnés à la Grèce, vont enfin être les derniers et que le pays pourra se sortir de la crise avec cette dernière rallonge budgétaire.
On espère, toujours aussi naïvement, que la dèche budgétaire dans laquelle est ancrée la France disparaîtra d’elle même comme par magie. Mais comment éliminer d’un coup de baguette magique une situation désastreuse et récurrente où la France vote des dépenses de 320 Milliards d’Euros avec seulement 240 Milliards de recette ?

Pour gommer ce déficit budgétaire on fait toujours plus d’emprunt en remboursant toujours plus d’intérêts : 40 Milliards d’Euros / an d’intérêts purs à rembourser à nos prêteurs, allourdissant d’autant notre dette déjà abyssale.

La bourse se porte bien, mais qui fait encore confiance à ces idiots de boursicoteurs ? Quand on sait que la bourse est capable, en une journée, de baisser de près de 3%, on se dit qu’en l’espace de deux petites semaines, on est capable de passer d’un optimisme naïf à une vraie crise.

Donc, non, la crise n’est pas passée. Il y a juste une coordination mondiale et générale qui, dans sa chute et avant de toucher le pavé, se dit : « Jusqu’ici, tout va bien… ».

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 29 Août 2013

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EUROPE | CHRONIQUE
Quel ennui, la crise est finie !

On s’est bien ennuyé cet été. Pas de faillite de la Grèce, aucune attaque financière contre l’Italie, et la déchéance du triple A de la France par Fitch est passée inaperçue. Non, ce fut un bonheur paisible : un rebond inattendu de la croissance, en France (0,5 % au deuxième trimestre) et en Europe, qu’il fut bien difficile de contester. Et si la zone euro était tirée d’affaire ? Les marchés y croient dur comme fer.

Depuis un an, les Bourses allemande, française, italienne et espagnole ont progressé respectivement de 19 %, 17 %, 13,5 % et 16 %. Bien sûr, il existe des explications techniques à ce rebond. Les pays émergents, Brésil, Turquie et Inde en tête, sont en crise, et les investisseurs rapatrient leurs capitaux dans un Occident devenu soudain rassurant. Il n’empêche, la donne a changé. La zone euro n’est plus l’épicentre du tremblement de terre financier mondial.

Que de chemin accompli depuis qu’éclata en 2009 la crise de l’euro, avec la faillite de la Grèce. La crise était d’abord une crise de compétitivité dans une Europe disqualifiée par les grands émergents, Chine en tête. Les pays du  » Club Med  » s’endettaient à des taux allemands, s’offraient des salaires généreux et ne s’apercevaient pas que, protégés par l’euro, ils importaient beaucoup plus qu’ils n’exportaient. La cure fut sévère, mais les efforts ont payé. Les pays du Sud, à l’exception notable de l’Italie, ont largement corrigé la dérive de leurs coûts salariaux par rapport à l’Allemagne. Les déficits extérieurs – la balance des paiements courants – de l’Italie, de l’Espagne, de l’Irlande, de la Grèce et du Portugal, qui avoisinaient 8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2008-2009, ont aujourd’hui presque disparu. L’Irlande et le Portugal ont pu emprunter à dix ans sur les marchés.

Parallèlement, les Européens ont corrigé les failles du traité de Maastricht. Le pacte de stabilité, que Chirac et Schröder firent voler en éclats en 2003, a été renforcé. Les Européens surveillent désormais les déséquilibres macroéconomiques, pour prévenir les bulles immobilières et bancaires à l’origine de l’effondrement de l’Irlande et de l’Espagne. Enfin, une union bancaire est en construction. Elle doit empêcher les faillites bancaires et éviter aux Etats de se ruiner en les renflouant.

Troisième acte, les Européens ont réaffirmé leur foi dans l’intégrité de l’Union monétaire. La Grèce restera dans l’euro, a fini par décider Angela Merkel. C’était il y a un an seulement. Et, lorsque la question de confiance leur a été posée, les peuples ont tous confirmé leur attachement à l’euro. Au nord, les Néerlandais se sont détournés des eurosceptiques, tandis que les néonazis grecs d’Aube dorée et les pitres italiens de Beppe Grillo n’ont pu entraîner leur pays hors de l’euro. La stabilisation du chômage, même à un niveau extravagant, autorise un relatif optimisme pour les élections à venir. L’euro est sauvé

Enfin, pierre de voûte de l’édifice, la Banque centrale européenne (BCE) assure depuis un an qu’elle sauvera l’euro quoi qu’il arrive. Efforts économiques, renforcement institutionnel et credo politique réaffirmé : l’euro est sauvé. Il est même viable.

A chaque automne, ses tempêtes. Mais les turbulences annoncées ressemblent à un clapotis. Après les élections allemandes, le 22 septembre, il faudra restructurer la dette grecque détenue par les Etats. Les contribuables européens vont vraiment payer et le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a vendu la mèche. Ou plutôt ce secret de Polichinelle. En d’autres temps, la nouvelle aurait fait la  » une  » indignée de la Bild Zeitung, porte-parole du contribuable allemand. Le temps a fait son oeuvre, et le tabloïd se contente, en deuxième page, d’un  » Et voilà, encore de l’argent pour les Grecs ! « . Résigné. On est loin des  » stop  » ou des  » mensonges de l’euro « , dénoncés aux débuts de la crise.

Accepté, l’effacement partiel de la dette grecque reste délicat. Les spécialistes préféreraient réduire les taux d’intérêt et allonger les remboursements pour éviter toute panique.

Le second obstacle sera l’évaluation, en fin d’année, de la solidité des banques européennes, avant que celles-ci ne passent sous la tutelle protectrice de la BCE dans le cadre de l’union bancaire. L’institution de Mario Draghi dénichera quelques pertes cachées. Il faudra alors les combler pour rétablir la confiance.

Cet apaisement offre un répit à François Hollande. Nul ne croit plus la prédiction énoncée, fin 2012, par Gerhard Schröder : l’ancien chancelier annonçait – souhaitait en réalité – une attaque punitive des marchés contre une France jugée dépensière et peu réformatrice.

Heureusement, l’économiste Patrick Artus nous apporte l’once de pessimisme sans laquelle une chronique n’est pas une vraie chronique : l’endettement des pays du Sud continue de croître, et les marchés se trompent en faisant une confiance aveugle à la BCE qui n’efface en rien la dette publique de ces pays. Bigre. Pis, la France et l’Italie ne réalisent pas de gain de productivité : qui va y investir s’il n’a pas de perspective de croissance ? L’Europe ne retrouvera pas le dynamisme qui prévalait avant 2007, lorsque l’économie était dopée à l’argent facile. Les Européens vont vivre avec des impôts élevés, une dette à rembourser, des hausses salariales modérées et un chômage massif tant que le choix collectif est de protéger ceux qui ont déjà un emploi.

Si la crise est finie, le bonheur est encore loin.

par Arnaud Leparmentier

leparmentier@lemonde.fr

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M. Polat veut renforcer la situation sécuritaire sur Voiron…

…mais plus tard…

C’était un axe de la campagne des municipales sur Voiron : toujours plus de sécurité ! Las, la réalité rattrape le premier magistrat… Pour recruter, il faut de l’argent et M. Polat avait oublié, pendant la campagne, ce petit détail : ça vient de lui revenir ! C’est ballot !

Un article du Dauphiné Libéré daté du 2 Avril 2014

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Sécurité : on recrutera, mais pas tout de suite

Vous voulez renforcer la vidéoprotection amorcée par le maire sortant. C’est-à-dire ?

Il faut plus de caméras pour être efficace. On se pose aussi la question de mutualiser avec d’autres communes pour avoir des opérateurs derrière les caméras. Mais il ne faut pas que Voiron porte cela seul, le coût est trop élevé. Le maire de Voreppe serait intéressé aussi. Nous ouvrons la réflexion.

Question coûts, vous avez aussi promis d’augmenter les effectifs de la police municipale. Quand le ferez-vous ?

Recruter ça prend du temps. Sur le plan des finances, il faut d’abord qu’on reprenne le budget dans le détail, certaines recettes ont peut-être été surévaluées. Il faut s’assurer de ça avant de prendre une décision qui nous engage sur le long terme.

Cela signifie que vous n’embaucherez pas si le budget ne le permet pas ?

On embauchera. Mais cela suppose de faire d’abord des économies puisque je ne veux pas augmenter les taux d’imposition. Il faut aussi que cela soit convenu avec les services. L’embauche de policiers municipaux ne se fera pas immédiatement.

Vous avez aussi annoncé vouloir aider les commerçants à financer du matériel de protection. Comment ?

C’est quelque chose qui peut se faire avec le Fisac par exemple (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce).

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Vous reprendrez bien encore un peu de preuves dans ce dossier !

Et hop, encore une preuve qui montre que Lagarde a agi sur ordre dans l’affaire Tapie ! Même ses mots de défense lui auront été soufflés ! C’est une honte ! Encore heureux qu’elle n’ait pas été payée avec l’argent du contribuable pendant qu’elle était ministre ! Si ? Elle l’était ? Non ! Vous devez faire erreur ! Ca voudrait dire que notre pays ne serait pas si démocratique que ça à financer des ministres non dédiés à l’intérêt général ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 21 décembre 2013

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L’avocat de Tapie et la  » note pour Lagarde « 

UN FICHIER, découvert en perquisition au cabinet de l’avocat de Bernard Tapie, Me Maurice Lantourne, suscite l’intérêt des juges. Intitulé  » Note pour LAGARDE « , ce document a été créé le 20 septembre 2008, et la dernière version est datée du 22 septembre 2008, soit la veille de l’audition de Christine Lagarde devant la commission d’enquête parlementaire visant l’arbitrage Tapie-Lyonnais.

Dans ce document, remarquent les juges, Mme Lagarde  » semble parler à la première personne « . On y trouve des phrases comme celle-ci :  » Personnellement, je n’accepte pas l’argument selon lequel l’Etat a l’éternité devant lui et peut écraser le citoyen, quel qu’il soit, par la durée du procès…  » Les juges relèvent :  » Une comparaison entre les arguments de Christine Lagarde devant la commission d’enquête et les arguments développés dans la note trouvée au cabinet de Me Lantourne révèle une proximité troublante.  » Comme si Me Lantourne avait été ou s’était chargé in extremis de préparer des arguments pour Mme Lagarde…

Les policiers ont produit, à l’appui de ce soupçon, une comparaison des mots employés par la ministre, et de ceux rédigés par Me Lantourne.  » Je n’ai jamais préparé d’élément pour Mme Lagarde « , a rétorqué Me Lantourne au Monde.  » Le document en question visait à préparer M. Tapie à son audition devant la commission d’enquête parlementaire. « 

La  » griffe  » ministérielle

Un second document est controversé. Devant les juges, les 6 et 9 décembre, Stéphane Richard a dû s’expliquer sur la lettre du 23 octobre 2007 signée par Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, qui permit la reprise du processus arbitral. Devant la CJR, Mme Lagarde a contesté en être l’auteure et, constatant qu’elle avait été signée à l’aide de la  » griffe  » ministérielle, – un engin reproduisant sa signature –, en avait conclu que M. Richard, alors directeur de son cabinet, devait en être à l’origine.

M. Richard l’a confirmé implicitement, révélant que  » les termes de ce courrier très court  » lui avaient été  » proposés par Jean-François Rocchi « , le patron du consortium de réalisation (chargé de gérer le passif du Lyonnais), lui aussi mis en examen pour  » escroquerie en bande organisée « .

Ensuite, d’après M. Richard, le courrier aurait  » emprunté le circuit normal delagriffe, via le secrétariat particulier « .  » Je rappelle que je n’avais moi-même pas la possibilité matérielle d’apposer la griffe, ne connaissant pas le code nécessaire pour l’utilisation de la machine « , ajoute-t-il. Surtout, M. Richard assure avoir  » parlé – à Mme Lagarde – du contenu de ce courrier avant qu’il soit griffé et transmis « .

G. Da. et F. Lh.

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Des augmentations qui posent très clairement question !

Ces augmentations d’indemnités posent très clairement question. D’autant plus qu’elles interviennent en début de mandat, quand les élus n’ont encore rien prouvé et n’ont en rien démontré qu’ils devaient bénéficier d’une telle hausse pour mener à bien leurs missions.

Quand on voit que le président de la collectivité va jusqu’à quadrupler son indemnité, cela choque et c’est normal !

Est-il bien normal que des nouveaux élus se servent de la communauté pour aller à ce point à la soupe ? Est-il bien normal que des élus se quadruplent leur indemnité ? Est-il bien normal que d’autres se contentent d’une augmentation de 140% ? Est-il bien normal que ces augmentations ne soient en rien justifiées ? Est-il normal que le contribuable paie à ce point alors même que le citoyen est mis au régime sec actuellement ?

Quand on traite certains de nos politiques de pourris, ces exemples ne démontrent en rien le caractère mensonger de ces affirmations, bien au contraire !

Un article de France Bleu Isère daté du 29 Avril 2014

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par Denis Souilla, Gérard Fourgeaud
Isère : des élus augmentent leurs indemnités de 140%
Mardi 29 avril 2014 à 08h15

Les conseillers de la Communauté de communes du Grésivaudan ont voté vendredi l’augmentation des indemnités du président de la collectivité et des quinze vice-présidents. La première vient d’être quadruplée, de 500 à plus de 2000 euros. Les autres ont plus que doublé, passant de 500 à 1200 euros bruts. En temps de restrictions des comptes publics, la décision a du mal à passer.

Les conseillers de la Communauté de communes du Grésivaudan ont voté vendredi l’augmentation des indemnités du président de la collectivité et des quinze vice-président. La première vient d’être quadruplée, de 500 à plus de 2000 euros. Les autres plus que doublées, passant de 500 à 1200 euros bruts. Depuis les élections municipales et communautaires, certains élus qui avaient décidé de baisser leurs indemnités, comme à La Tour-du-Pin ou Grenoble, voici ceux, au contraire, qui augmentent les leurs. En temps de restrictions des comptes publics, la décision a du mal à passer.

418% d’augmentation pour le président

La Communauté de communes du Grésivaudan (Isère) compte 47 communes pour 100.000 habitants. À la tête de la collectivité depuis 2012, Francis Gimbert recevait environ 500 euros bruts, tout comme son prédécesseur, François Brottes, qui était député. Mais Francis Gimbert est simple conseiller municipal, il a démissionné de son mandat de conseiller régional et n’es pas député. Il recevra désormais 2090 euros bruts soit la moitié du plafond autorisé. Cela, personne ne le conteste. En revanche, Geneviève Piccard a voté contre la hausse des indemnités des vice-présidents qui perçoivent non plus 500 mais désormais 1200 euros bruts : « j’ai voté contre parce que je trouve scandaleux qu’il y ait une telle augmentation en période de crise, et il faut savoir par ailleurs que les postes de vice-présidents sont occupés par des maires. » L’élue MoDem de Saint-Ismier ne comprend pas l’empilement des indemnités « un cumul de fonctions éxécutives et un cumul d’indemnités. » Elle ajoute même que dix jours plus tôt, les maires s’étaient entendus entre eux.

Les seize élus concernés ont donc participé au vote de leur propre augmentation, comme cinquante autres. Dix se sont abstenus et sept ont voté contre.
« Certains vice-présidents ont des activités à mi-temps et n’ont pas de gros salaires »

Sur les quinze vice-présidents, douze cumuleront cette indemnité avec celle de maire. Seulement trois ne sont pas maires, trois femmes. Certains sont retraités et n’ont pas de perte de revenu. D’autres expliquent comme Francis Gimbert, le président de la Communauté de communes du Grésivaudan, qu’ils ont dû réduire leur activité et donc leur revenu. « Certains vice-présidents ont des activités à mi-temps et  n’ont pas de gros salaires, donc c’est quelque chose qu’il faut prendre en compte dans le calcul des indemnités. Alors après, est-ce qu’il faudrait les mêmes indemnités pour tous ? C’est une question que l’on peut se poser… La Loi ne permet pas de faire des indemnités à la carte », conclut Francis Gimbert. Reste qu’une augmentation de 140%, cela fait rêver. Est-ce scandaleux ou bien l’indemnité était-elle scandaleusement basse jusque-là ?

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Chic ! On va retirer les HFC du marché !…

…en 2030 ! Après tout, on a le temps… C’est pas comme si la planète se réchauffait dangereusement et qu’il fallait avoir des mesures rapides… Messieurs les politiques, encore un peu d’incompétence avec mon pognon s’il vous plait !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 21 décembre 2013

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Union européenne
Les super-gaz à effet de serre HFC retirés du marché d’ici à 2030

BRUXELLES. Un accord a été trouvé entre le Parlement et les gouvernements des vingt-huit pays de l’Union européenne, mardi 17 décembre, sur l’élimination de 79 % d’ici à 2 030 des gaz industriels HFC (hydrofluorocarbones) utilisés dans les systèmes de réfrigération et de climatisation. Ils ne représentent que 2 % des émissions mondiales, mais leur utilisation progresse très rapidement. Leur pouvoir de réchauffement est en moyenne 3 500 fois supérieur à celui du CO2. Leur élimination est considérée comme l’une des mesures les plus efficaces et les plus rapides pour limiter l’élévation des températures mondiales. – (ENDS.)

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