Il n’est jamais bon de s’attaquer aux pompiers

Prenons comme principe que la durée normale de travail d’un pompier doit être de 1607 heure et non pas 1540 heures… Ces 67 heures, soit 8 jours de travail par an en plus, doivent-elles justifier à ce point un tel bras de fer ?

Pour moi, ces 67 heures peuvent être offertes, car nos pompiers font un travail formidable pour ces raisons :
– On l’oublie trop souvent mais ces hommes risquent leur vie pour nous sauver. Dans les incendies, sur les lieux d’accident routier, ils sont là en permanence pour sauver des vies aux dépends de la leur.
– Trop souvent, dans les cités, ils sont la cible de crétins imbéciles et immatures qui les prennent pour cible en les assimilant aux forces de l’ordre.
– Leurs astreintes régulières les coupent régulièrement de leur vie de famille. Les pompiers interviennent la nuit, le dimanche et les jours fériés.
– Ils font un travail physique qui nécessite une pleine capacité à tous les moments. On ne pourra pas demander à un pompier de travailler de façon efficace jusqu’à 60 ans.

Alors, oui, les pompiers ont des avantages. Alors, oui, les pompiers travaillent peu (192 jours, c’est très très peu), mais ils travaillent dans de telles conditions qu’ils méritent amplement de travailler que ce temps. Se faire réveiller à 3 heures du mat’ pour sauver des gens implique que l’on puisse octroyer des avantages horaires.

En attendant, il y a d’autres professions, parmi lesquels les professeurs de classe prépa, professeurs agrégés, qui sont aux mêmes horaires sans avoir les contraintes sus-citées.

Et si l’on faisait un cadeau aux pompiers pour services rendus ? En effet, ça ne me dérange pas de filer du pognon à ces gens là. Ca me gêne beaucoup plus de financer des profs qui font passer 3 élèves en colle au même moment pour toucher 3 indemnités…

Un article du Dauphiné Libéré date du 17 Mai 2014

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isère – Les conclusions de l’audit sur le temps de travail des soldats du feu professionnel ont été rendues Sapeurs-pompiers : le rapport qui conforte la direction

Deux mois et demi se sont écoulés depuis le dernier entretien officiel entre les représentants de l’intersyndicale des sapeurs-pompiers professionnels et les élus du conseil général. C’était le 24 février dernier dans les murs du conseil général de l’Isère à Grenoble.

Deux jours plus tard, Jean-François Gaujour, conseiller général et président du Service départemental d’incendie et de secours, annonçait la suspension de la mise en œuvre des 1 607 heures de travail annuel pour les sapeurs-pompiers professionnels (lire par ailleurs). Un moratoire lié à un audit sur le temps de travail des soldats du feu était alors annoncé.
L’intersyndicale dénonce un rapport « orienté »

Un audit dont les conclusions ont été présentées jeudi aux cadres puis aux organisations syndicales du service d’incendie et de secours au centre de formation départemental de La-Côte-Saint-André. Jeudi soir, dans un communiqué, le président du conseil d’administration du Sdis a déclaré : « Le résultat de cette étude traduit que la durée légale annuelle des 1 607 heures de travail est applicable chez les sapeurs-pompiers professionnels sans compensation particulière. Le Sdis prend acte de la teneur de cette expertise sur laquelle il s’appuiera pour élaborer un projet de règlement intérieur, qui sera présenté aux instances paritaires ».

« Un passage en force », rétorque Thierry Lenfant au nom de l’intersyndicale CGT-FA/SPP-PATS. Le délégué syndical ajoute : « Comme on le craignait, l’objectivité de cet audit s’arrête où commencent les intérêts économiques du cabinet qui a réalisé cet audit financé par le Sdis ». Il poursuit : « Ce rapport est orienté en faveur de la direction du Sdis. Et ce n’est pas de nature à apaiser les choses », dénonçant « la mauvaise qualité du rapport », « des erreurs » et « une méconnaissance manifeste du métier de sapeur-pompier ».

Selon lui, « ce rapport ne fait, par exemple, pas état d’une quelconque pénibilité de certaines missions ». Il ajoute également : « Notre temps de travail est bien légal et nous sommes déterminés à faire appliquer nos droits. »

Il précise que les organisations syndicales vont désormais « étudier les suites à donner ». « Mais nous n’accepterons pas le passage en force aux 1 607 heures devant les instances paritaires qui ne sont que consultatives. »
Selon la direction, le recrutement est impossible

Ce rapport conforte donc la position de la direction du Sdis qui voit le passage du temps de travail annuel de 1540 à 1607 heures comme « un levier offrant un renfort potentiel équivalant à 45 postes supplémentaires sans financement nouveau » répondant ainsi à « à une augmentation constante des interventions ».

Parce que, selon la direction du Sdis, « eu égard aux contraintes budgétaires et au souhait de ne pas augmenter la pression fiscale des Isérois, le recrutement de sapeurs-pompiers professionnels n’est pas possible ».

Six mois après le début du mouvement, les tensions semblent toujours vives entre les sapeurs-pompiers professionnels isérois et leur direction. Sauf que le conflit pourrait, désormais, se déplacer sur le terrain judiciaire.
Le conflitDepuis le mois de novembre 2013, les sapeurs-pompiers professionnels de l’Isère sont en conflit avec leur direction et leur administration de tutelle, c’est-à-dire le conseil général. Les soldats du feu dénoncent en effet le passage du temps de travail annuel de 1540 à 1607 heures sans compensation des nuits, week-end et jour fériés travaillés.Ils dénoncent également un management « par le mépris », des « mises au placard » et une évolution professionnelle bloquée.
Par Benoît BOUY | Publié le 17/05/2014 à 06:00 Vu 2 fois

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