Quand des élus mettent l’intérêt général au coeur de leur politique… au niveau local

C’est une bonne initiative qui est donnée ici : un ministre se soucie plus de l’intérêt général que de l’étiquette. Cela lui vaut des inimitiés au niveau national mais il ne s’en préoccupe guère. Si je reprends cet article, c’est parce que cette manière de faire de la politique est mon fer de lance. Sauf que je voudrais que ce qu’il se passe au niveau local soit aussi la règle au niveau national.

On ne s’en approche guère, ce pour deux raisons :
– Les partis puissants en présence (PS et UMP) ne le veulent pas
– Les électeurs, la majorité des Français, n’y est pas favorable car à chaque élection le bipartisme est la règle.

Pour défendre l’intérêt général des politiques soutenus par une majorité de Français devront éclore. Quand ? Là est la question.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 7 Novembre 2013

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Jean-Paul Delevoye signe son divorce avec l’UMP

Pour les municipales de 2014, l’ancien ministre soutient le candidat socialiste de Bapaume

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Jean-Paul Delevoye, a suspendu ses cotisations à l’UMP et ne renouvellera pas son adhésion en janvier 2014. Une décision prise après une réunion du comité départemental UMP qui demandait au maire de Bapaume de clarifier sa position.  » Il fallait mettre fin à l’ambiguïté, explique Daniel Fasquelle, président de la fédération départementale UMP du Pas-de-Calais. On ne peut pas être adhérent à l’UMP et soutenir un député socialiste.  » Pour  » faciliter la tâche  » au parti qu’il avait rejoint en 2002, l’ancien RPR n’a pas attendu l’exclusion : il a quitté l’UMP la semaine dernière.

 » J’assume mes choix « , explique l’ancien ministre de Jean-Pierre Raffarin qui dénonce  » l’hypocrisie de l’offre politique  » et  » l’excès de politique politicienne « . Voilà plus d’un mois qu’il a annoncé officiellement son soutien pour les prochaines municipales de Bapaume à Jean-Jacques Cottel, actuel député et maire socialiste de Beaulencourt. Les deux hommes travaillent ensemble depuis dix ans au sein de la communauté de communes du Sud Artois, regroupement de 58 communes de l’Arrageois, dont Bapaume est le bourg principal.

Jean-Paul Delevoye, gaulliste, avait déclaré dès 2008 qu’il s’agissait de son dernier mandat de maire après plus de trente ans consacrés à transformer sa ville.  » Je souhaitais passer le relais, non pas à un appareil politique, mais à un homme capable de rassembler et de porter des projets. Ce qui m’intéresse, c’est de servir la France et mon territoire, explique le président du CESE. Les citoyens ne croient plus aux partis politiques. On est dans une époque où la société n’a plus de lecture d’espérance politique car les projets deviennent des projets de gestion.  » En toile de fond, une conviction : le territoire n’appartient pas à un appareil politique.

 » Même si chacun a des positions différentes au niveau national, on est capable de se retrouver localement « , confirme M. Cottel, le député socialiste de la plus grande circonscription de France en surface et en nombre de communes (295 réparties sur 11 cantons). Jean-Paul Delevoye raconte :  » J’ai dit à François Hollande : « Je n’ai pas voté pour vous mais je veux que vous réussissiez car c’est la France qui est en cause. » Mon obsession est de restaurer la politique, pas la stratégie politicienne.  » Porte-parole de la fédération socialiste du Pas-de-Calais, la conseillère régionale Cécile Bourdon lui reconnaît  » une vue d’esprit toujours dans l’intérêt de l’humain et des égalités sociales « .

 » Réaction politicienne « 

A l’UMP, la déception se mêle à l’amertume.  » Du point de vue des principes et des convictions, c’est incompréhensible « , déclare Jean-François Copé.  » Il y a eu un double émoi car il soutient un député de la majorité qui cautionne la politique que l’on désapprouve, précise Daniel Fasquelle. Et puis, localement, Jean-Jacques Cottel a battu Michel Petit aux dernières législatives. En 2017, on l’aura en face de nous alors que la circonscription est gagnable. « 

Face à cette  » réaction politicienne à un événement politique « , Jean-Paul Delevoye joue l’intérêt général.  » Plutôt que de voir deux partis se renvoyer la balle, vu les difficultés actuelles, il vaut mieux favoriser le développement du territoire en se retrouvant sur une politique commune « , assure le socialiste Jean-Jacques Cottel, professeur des écoles, fils et petit-fils d’agriculteurs. Un principe plus simple à mettre en place à l’échelon local que national. Le maire de Beaulencourt, 250 âmes, se souvient :  » Quand j’ai été élu maire en 1995, mon premier adjoint était catholique pratiquant de droite et pourtant il faisait preuve d’une loyauté et d’une fidélité à toute épreuve. Dans un petit village, les idées politiques, il faut les mettre de côté, sinon on ne peut pas travailler. « 

Les 4 300 habitants de Bapaume attendent la liste des 27 candidats emmenée par Jean-Jacques Cottel.  » Il y aura des gens de gauche et pas forcément de gauche avec des proches de Jean-Paul Delevoye, encartés ou non « , précise l’élu socialiste. Jean-Paul Delevoye fera campagne à ses côtés à condition que M. Cottel  » fasse preuve d’ouverture comme moi, de tolérance, et qu’il y ait sur sa liste des gens qui ne soient pas des intégristes politiques « . L’électorat sera-t-il déstabilisé ?  » Ça peut être un danger mais il faut savoir rester soi-même et faire preuve de pédagogie « , rassure M. Cottel.

Laurie Moniez

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