Nicolas Sarkozy : quand le mot « tous pourris » n’est pas utilisé pour rien…

« Tous pourris » ? J’espère que non… Nicolas Sarkozy pourri ? Avec toutes les affaires dont ce Monsieur est impliqué, je pense que l’on peut largement répondre par l’affirmative…

Avec les affaires Pérol, Tapie, Bettencourt, EPAD, Sarkothon, Bygmalion, ça commence à faire beaucoup… à faire trop !

Aujourd’hui M. Lavrilleux essaie de disculper Messieurs Sarkozy et Copé. Ca ne tient pas la route ! Ces messieurs étaient forcément au courant, puisqu’ils sont les responsables finaux de ces dépenses. S’ils n’étaient pas au courant, ce sont des incompétents. S’ils le sont, ce sont des voyous !

Il est temps que Messieurs et Sarkozy quittent à jamais le paysage politique, ce pour servir l’intérêt général.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 28 Mai 2014

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Soupçons de financement illicite de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy
L’ancien bras droit de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, a assuré lundi 26 mai au soir que  » des factures présentées à l’UMP correspondaient à des dépenses faites pour la campagne « 

L’affaire Bygmalion s’emballe, au point de devenir une — nouvelle — affaire Nicolas Sarkozy. Au cœur des investigations, des dizaines de fausses factures, portant sur une somme d’environ 11 millions d’euros, adressées à l’UMP par l’agence de communication Bygmalion durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2012.

Les policiers de l’office central de lutte contre la corruption financière et fiscale ont terminé tôt mardi 27 mai une série de perquisitions entamée la veille : à l’UMP, dans les locaux de la société Bygmalion (longtemps dirigée par Bastien Millot, un proche de Jean-François Copé), également dans les bureaux de l’association politique du président de l’UMP, Génération France. Mais aussi au siège de l’Association nationale pour la démocratie locale, structure de formation des élus UMP présidée par Michèle Tabarot, la secrétaire générale du parti.

Le parquet de Paris gère pour l’instant cette enquête préliminaire, ouverte le 5 mars, visant implicitement Jean-François Copé, le patron de l’UMP, et les marchés obtenus par la société Bygmalion, en particulier sa filiale Event & Cie. Les investigations visent à établir d’éventuelles infractions de  » faux « ,  » abus de biens sociaux  » et  » abus de confiance « . Le parquet national financier pourrait très vite récupérer le dossier.

 » Il y a eu un dérapage  » Les confessions sur l’antenne de BFM, lundi 26 mai, de Jérôme Lavrilleux, député européen et ancien bras droit de M. Copé, et les déclarations le même jour de Me Patrick Maisonneuve, l’avocat de Bygmalion, ont donné un tour nouveau à l’affaire. M. Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a admis un  » dérapage  » :  » Il y a eu des factures présentées à l’UMP qui correspondaient à des dépenses faites pour la campagne  » du chef de l’Etat sortant, a reconnu ce très proche de Jean-François Copé.

Selon M. Lavrilleux, il s’agissait d’éviter à M. Sarkozy un dépassement de ses dépenses de campagne — légalement plafonnées en 2012 à 22,5 millions d’euros.  » Au-delà d’une certaine somme, on ne peut plus les intégrer dans le compte  » du candidat, a-t-il expliqué. Or  » il y a eu un dérapage sur le nombre — non pas sur la valeur — mais sur le nombre d’événements qui ont été organisés dans le cadre de cette campagne « , nécessitant du coup de les facturer à l’UMP.

 » Je n’ai jamais eu à discuter ce genre de sujet, ni avec M. Sarkozy, ni avec M. Copé. J’assume mes responsabilités « , a assuré M. Lavrilleux, précisant qu’il y avait eu  » environ 11 millions d’euros de dépenses liées à la campagne ventilées sur d’autres opérations « .

 » Il eût mieux valu jouer la franchise « 

Mais  » il n’y a eu aucune malversation, aucun paiement en liquide « , ni  » enrichissement personnel « , a-t-il insisté, les larmes aux yeux.  » Il y a eu un engrenage irrésistible d’un train qui file à grande vitesse et les personnes qui auraient dû tirer le signal d’alarme ne l’ont pas fait « , a-t-il poursuivi, précisant, sans citer de noms, qu’il n’était pas  » le seul dans le wagon « . » Il eût mieux valu jouer la franchise et présenter des comptes sincères mais non conformes « , a-t-il déclaré, déplorant une législation française inadaptée en matière de comptes de campagne.

Le quotidien Libération avait révélé le 15 mai l’existence de 70 conventions organisées par l’UMP, semble-t-il fictives. Selon Le Point, pas moins de 26,7 millions d’euros auraient été versés en deux ans par l’UMP à Event & Cie, la filiale événementielle de Bygmalion. Dans le même temps, la maison mère Bygmalion SAS recevait, elle, plus de 700 000 euros du groupe parlementaire UMP. En 2012, année de la présidentielle, 95 % des rentrées d’argent d’Event auraient été assurées par l’UMP. Il existerait la trace de treize virements pour un total de 21,5 millions d’euros, auxquels s’ajoutent plus de 2 millions réglés par chèque.

 » Un chantage économique  » Joint par Le Monde, mardi 27 mai, M. Lavrilleux n’a pas souhaité s’exprimer, confirmant simplement ses propos de la veille. Directeur de la campagne de M. Sarkozy en 2012, le préfet Guillaume Lambert n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Les déclarations de Jérôme Lavrilleux, rouage essentiel de la campagne de 2012, confirment en tout cas les révélations de Me Maisonneuve. Selon le conseil de Bygmalion, cette société aurait été soumise à  » un chantage économique  » pour établir des fausses factures d’un montant de 11 millions d’euros. Les factures étaient  » imputées à l’UMP, alors qu’elles auraient dû l’être à l’association de financement de la campagne du candidat, M. Sarkozy, en 2012 « , et ce pour  » éviter des dépassements probablement de comptes de campagne « . En clair, le candidat Sarkozy aurait dépassé le plafond légal de 50 % !

 » Soit Bygmalion acceptait cet habillage, soit Bygmalion n’était pas payée « , a précisé Me Maisonneuve.  » On parle de ‘l’affaire Bygmalion, c’est plutôt l’affaire des comptes de campagne du candidat Sarkozy « , a-t-il lâché. Selon Me Maisonneuve, l’UMP  » n’a pas financé  » Jean-François Copé,  » ni à titre personnel, ni politiquement « .  » Il n’y a eu ni rétrocommissions, ni surfacturations « , a-t-il répété.

 » Pas un centime au contribuable  » MM. Sarkozy et Copé étaient-ils au courant ? L’avocat ne s’est pas prononcé sur ce point. La justice va désormais s’atteler à vérifier les assertions des différents protagonistes. D’ores et déjà, le député (UMP) Pierre Lellouche, dont le nom était cité dans des factures relatives à des conventions fictives, a été entendu par les enquêteurs. M. Lellouche a assuré ne pas avoir participé à une convention alors que sa présence était mentionnée sur une facture. Il a promis une plainte pour usurpation d’identité. M. Copé devait déposer plainte à son tour mardi 27 mai.

Ni M. Sarkozy ni son avocat, Me Thierry Herzog, n’ont souhaité réagir à cette cascade de révélations embarrassantes pour l’ancien chef de l’Etat. En revanche, le trésorier de sa campagne présidentielle de 2012 a vivement contesté lundi soir auprès de l’Agence France-Presse la version de l’avocat de Bygmalion. Dans un communiqué, Philippe Briand déclare avoir appris  » avec consternation les déclarations  » de Me Patrick Maisonneuve et assure qu' » il n’a jamais été demandé d’imputer des dépenses sur le compte de l’UMP « .

M. Briand, maire (UMP) de Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), rappelle que  » la campagne de Nicolas Sarkozy a été financée sur un budget de 21,4 millions d’euros provenant de l’emprunt de la Société générale (10,7 millions), des dons recueillis (5,8 millions), des contributions de l’UMP (4,9 millions) et de l’apport personnel du candidat « .

Selon M. Briand,  » la campagne de Nicolas Sarkozy n’a donc pas coûté un centime au contribuable « . Sur ce budget,  » 21,3 millions d’euros ont été dépensés pour financer l’intégralité des coûts de la campagne « . L’ex-trésorier cite la location du QG, les salaires de l’équipe, la mise en œuvre du site Internet, les frais de transport du candidat, paiement des frais liés à l’organisation de toutes  » les manifestations publiques auxquelles Nicolas Sarkozy a pris part « .

Selon l’ex-trésorier,  » il n’a jamais été question pour le directeur de campagne d’un dépassement du budget de 21 459 000 euros. De même, il n’a jamais été demandé d’imputer des dépenses sur le compte de l’UMP « .

Avant même que ces sommes potentiellement dissimulées soient déjà connues, les comptes de la campagne Sarkozy avaient été invalidés par le Conseil constitutionnel en juillet 2013, une première pour un candidat de premier plan dans l’histoire de la Ve République. Les Sages avaient arrêté à près de 23 millions d’euros les dépenses de campagne du président-candidat, soit près de 500 000 euros de plus que le plafond autorisé. Cela avait forcé l’UMP à lancer un appel aux dons de ses militants, le  » Sarkothon « , qui avait permis de recueillir plus de 10 millions d’euros.

Le meeting de Toulon dans le viseur Par ailleurs, le parquet de Paris gère depuis octobre 2013 une enquête préliminaire portant sur le meeting tenu par Nicolas Sarkozy à Toulon, en décembre 2011. C’était l’une des réunions mises en avant par le Conseil constitutionnel pour justifier le rejet du compte de la campagne 2012.

Cette enquête a été provoquée par le militant écologiste grenoblois Raymond Avrillier, qui dénonçait de possibles faits de  » détournement de fonds publics  » en marge de la campagne présidentielle 2012 de l’ancien chef de l’Etat. Le meeting au cœur de l’enquête a eu lieu le 1er décembre 2011 à Toulon, cinq mois avant la présidentielle. M. Sarkozy ne briguait pas encore officiellement un second mandat, puisqu’il avait attendu la mi-février 2012 pour formaliser cette candidature.

Dans son compte de campagne, M. Sarkozy n’avait pas inscrit un seul euro dépensé avant cette entrée en lice officielle dans la course à l’Elysée. Cela avait été dénoncé en décembre 2012 par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, qui avait rejeté les comptes de Nicolas Sarkozy, le privant du remboursement par l’État de 10,6 millions d’euros de frais de campagne. Il avait également été astreint à payer au Trésor public 363 615 euros.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

    Trois mois de rebondissements

    27 février Selon Le Point, Event & Cie, filiale événementielle de Bygmalion, société détenue par des proches de Jean-François Copé, aurait facturé à l’UMP, sans appel d’offres,  » au moins 8 millions d’euros  » de conventions ou conférences durant la campagne présidentielle de 2012.

    5 mars Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire sur les accusations de surfacturations à l’UMP par Event & Cie.

    11 avril L’ex-dirigeant de Bygmalion et ancien collaborateur de M. Copé, Bastien Millot, est mis en examen pour recel de favoritisme, pour des  » missions de communication  » à partir de 2008 avec France Télévisions.

    15 mai Libération révèle que l’UMP a réglé pendant la campagne de Nicolas Sarkozy près de 20 millions d’euros à Event & Cie, pour des événements parfois fictifs. M. Copé invoque des  » amalgames  » à l’approche des élections européennes.

    18 mai M. Copé promet de  » dire exactement ce qu’il en est  » sur l’affaire après le scrutin européen.

    22 mai M. Copé admet avoir des  » interrogations  » sur Bygmalion.

    26 mai L’avocat de Bygmalion évoque un système frauduleux mis en place  » à la demande de l’UMP  » pour dissimuler des dépenses liées aux meetings du président-candidat en 2012. Me Patrick Maisonneuve estime à près de 11 millions d’euros les sommes litigieuses. L’ex-directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, reconnaît que des prestations fournies par Bygmalion ont été indûment facturées à l’UMP. Le même jour, des perquisitions ont lieu à l’UMP, Bygmalion et Génération France, association politique de M. Copé.

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