Ce sont bien les enseignants qui sont responsables du niveau calamiteux de nos élèves

On croyait que le niveau des élèves augmentait car le niveau en sortie d’école maternelle était en hausse… Las, le niveau n’a pas suivi pour le CE2. Cela veut dire que le système éducatif Français est mauvais. Tout le monde en porte sa part de responsabilités :
– Les enseignants, d’abord, toujours prompts à défendre leur corporatisme aux dépends de leurs élèves. Comment se fait-il que le passage de 5 à 4 jours travaillés dans la semaine, puis de 4 à 5, nous coûtent autant ?
– Nos politiques qui ne savent pas sur quel pied danser en inventant réforme sur réforme et en ne fondant en rien leur politique sur l’intérêt suprême de l’élève ? La dernière en date : mettre des cours de codage informatique alors que le niveau en orthographe et en mathématique est très bas… Pour savoir coder, il faut être bon en maths…

Le niveau est toujours plus bas et ni les professeurs, ni les politiques ne font quoi que ce soit pour remonter le niveau. Las, ils s’égarent à critiquer le système de mesure, ou quand le malade casse son thermomètre pour ne plus avoir de fièvre…

Il est temps que chacun se mette au travail pour l’intérêt de nos enfants…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 28 Mai 2014

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L’espoir d’une hausse du niveau des élèves en primaire s’éloigne
Des élèves de CE2 testés avec succès à la sortie de la maternelle ont, depuis, perdu leur avance

Le 12 septembre 2013, le ministère de l’éducation nationale annonçait que le niveau des élèves à la sortie de l’école maternelle avait largement monté entre 1997 et 2011 (Le Monde du 14 septembre 2013). La nouvelle était de taille puisque c’était la seule amélioration de niveau observée depuis une vingtaine d’années dans le système éducatif français. Pour vérifier si les élèves avaient capitalisé sur ces acquis précoces, la direction de l’évaluation du ministère, la DEPP, a réinterrogé dans la foulée ces mêmes enfants, alors en CE2. Et pour que le comparatif soit aussi temporel, ils les ont soumis aux mêmes exercices que leurs aînés quatorze ans plus tôt.

Avec la publication de ces résultats s’évanouissent les espoirs d’une montée du niveau. C’est plutôt une baisse qui prévaut en français et en mathématiques. Les enfants nés en 2005 obtiennent les mêmes scores que ceux nés en 1991 en compréhension des consignes et des textes faciles ou en reconnaissance de mots. En revanche, ils sont moins à l’aise avec un texte court contenant de l’implicite, connaissent moins de vocabulaire, maîtrisent moins bien l’orthographe.

En mathématiques, leur niveau n’a monté qu’en technique de la soustraction. Il est globalement stable en calcul et en mesure. En revanche, les figures géométriques, la résolution de problèmes, la gestion des données d’un tableau, le rangement des nombres sont nettement moins bien maîtrisés aujourd’hui qu’en 1999.

Ces tests révèlent globalement une situation plus inquiétante en mathématiques qu’en maîtrise de la langue. Il y a quatorze ans, 40 % des élèves résolvaient correctement la série de problèmes proposés. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 32 %. La directrice de la DEPP, Catherine Moisan, qui est aussi agrégée de mathématiques, estime que les copies des élèves pointent des lacunes en  » conscience des nombres « . Aujourd’hui, seuls 65 % des enfants de CE2 savent comparer 200 + 70 + 5 et 200 + 40 + 5.  » Il faut se demander si les enseignants ont assez d’outils à leur disposition « , lançait Mme Moisan en présentant ces résultats.

Plus on lit, mieux on lit

Question d’autant plus cruciale que la très grande majorité des maîtres du primaire sont de formation littéraire. Pour Rémi Brissiaud, chercheur à Paris-VIII sur l’enseignement des maths, la mode de la récitation de la frise numérique en maternelle (1, 2, 3, 4…) brouille les cartes et laisse croire à tort qu’un enfant qui compte bien a conscience de ce qu’est un nombre. Pour Jean-Paul Fischer, professeur en psychologie du développement à l’université de Lorraine, s’ajoute le problème du temps consacré à la discipline qu’il estime  » trop faible « . En CP et CE1, les élèves font 5 heures hebdomadaires de mathématiques contre 10 heures de langage…

En français, les évaluations de CP avaient montré que ces enfants étaient entrés en primaire avec un bon niveau en décodage (B + A = BA). Malheureusement, cela n’a rien changé sur leur compréhension de textes difficiles. Cette déficience est un vrai problème sur lequel 20 % des jeunes Français butent dans toutes les évaluations nationales ou internationales.

La tentation de revenir à une maternelle plus ludique serait une erreur, d’après les travaux de Maryse Bianco, maître de conférences à l’université de Grenoble. Pour elle, mieux on décode, plus on lit et plus on lit, mieux on lit… Un avis partagé par Michel Fayol. Depuis son laboratoire de psychologie sociale et cognitive de l’université de Clermont-Ferrand, ce spécialiste des apprentissages insiste aussi sur le fait que  » les progrès de ces dernières années en décodage sont essentiels car c’est un passage obligé pour entrer en lecture ; mais l’enquête sur les CE2 nous montre que pour faire de bons lecteurs, il va falloir travailler de façon plus scientifique sur la compréhension des textes et le vocabulaire « .

Les enseignants ont en effet été largement sensibilisés à l’importance de l’étape du décodage depuis les années 2000 et les travaux du médecin grenoblois Michel Zorman. Beaucoup d’outils ont été conçus pour aider les professeurs des écoles dans cette tâche. En revanche,  » si tout le monde sait qu’il faut travailler la compréhension des textes très tôt avec les jeunes enfants et les aider à élargir leur vocabulaire, les outils manquent cruellement pour la classe, regrette Michel Fayol. C’est un paradoxe car nous sommes en pointe en recherche scientifique sur la compréhension. Maryse Bianco et son équipe ont mis au jour le type d’activités le plus efficace en la matière. Il reste à créer des outils utilisables par les maîtres « , rappelle le chercheur.

Si les résultats du ministère sont une nouvelle claque pour l’école, ils ont le mérite de montrer un chemin, en mettant le projecteur sur l’urgente nécessité de transformer les résultats scientifiques en outils pour les enseignants. L’avancée sur le décodage, la stagnation sur la compréhension, voire la baisse du niveau en mathématiques ne peuvent être lus autrement. Une voie se dessine donc pour sortir des débats stériles qui, en opposant les méthodes, ont fait oublier qu’il y a des consensus scientifiques.

Reste à savoir qui sera le ministre de la diffusion des résultats scientifiques auprès des enseignants. Une réponse rapide serait bienvenue dans une école en souffrance où le maître et l’élève paient au prix fort le temps perdu.

Maryline Baumard

    Comprendre l’implicite dans un texte court

     » Claude, quand Dominique sera rentré à la maison, dis-lui de vite se préparer. Soyez prêtes lorsque nous arriverons !  » Après avoir lu ce court texte, les élèves de CE2 devaient répondre à une série de questions. Qui a pu signer ce message ? 56 % avaient répondu  » papa et maman  » en 1999, ils sont 51 % en 2013. Dans quel ordre toutes les personnes doivent-elles rentrer à la maison ? En 1999, 58 % ont su cocher la réponse  » Claude, Dominique, les parents « . Ils ne sont plus que 50 % en 2013. A qui ce petit mot est-il adressé ? 70 % répondent Claude en 1999, 71 % en 2013. Dominique est-il un garçon ou une fille, quel mot le montre ? 20 % répondent correctement en 1999, 17 % aujourd’hui. Claude est-il un garçon ou une fille ? Le score reste stable, à 12 % de réussite.

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