La SNCF est coupable de mise en danger de la vie d’autrui ! 1/4

Il est devenu clair, d’après les conclusions des enquêtes successives qui ont eu lieu concernant l’accident de Brétigny, que la SNCF est responsable des morts et blessés qui y sont attachés.

La SNCF était au courant depuis 2008 du délabrement avancé des voies. Pourquoi rien n’a-t-il été fait pour corriger cet état de fait ?

Messieurs Guillaume Pepy, le président de la SNCF, et Jacques Rapoport, président de RFF, doivent donc immédiatement être mis en examen et écartés de leur entreprise pendant la durée de l’enquête.

On peut se poser des questions concernant la gestion du personnel de la SNCF quand on voit qu’ils sont prêts à immobiliser le pays pendant quinze jours, en juin 2014, pour défendre leur statut, mais que pas un seul jour de grève n’a eu lieu pour défendre la sécurité sur les voies. Cela pose la question lancinante de la productivité au sein de cette entreprise et de sa compétitivité : est-il bien normal qu’un agent de la SNCF continue à bénéficier de seulement 160 jours de travail par an quand on voit le travail qu’il y a à faire au sein de l’entreprise concernant la sécurité du voyageurs ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 09 Juillet 2014

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Les experts soulignent un  » état de délabrement jamais vu « 

LA PRESSION MONTE de plus en plus contre la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire d’infrastructure, et ses dirigeants. Et leur mise en examen pour l’accident de Brétigny-sur-Orges (Essonne), qui a fait sept morts et une trentaine de blessés le 12 juillet 2013, semble désormais inéluctable.

Lundi 7 juillet, les deux rapports d’experts judiciaires remis à la justice ne faisaient aucun doute de la responsabilité des deux entreprises publiques dans la catastrophe. Selon Eric Lallement, le procureur d’Evry, les trois experts ont rendu des conclusions  » sévères « , relevant  » une centaine de défauts « ,  » visibles  » et  » critiques « , sur l’aiguillage incriminé,  » qui ne sont pas la conséquence de l’accident « .

Les ingénieurs ont notamment souligné une  » maintenance inadaptée  » et un  » état de délabrement jamais vu  » des infrastructures sur le secteur de Brétigny.

 » La SNCF était au courant depuis 2008 qu’il y avait des anomalies et rien n’a été fait. Est-ce que la maintenance était qualifiée pour voir ces détails ? Est-ce que les effectifs étaient suffisants pour faire des réparations ? Est-ce qu’ils en avaient les moyens ? « , se demandait lundi, Jean-Robert Baroux, l’un des voyageurs du train, non blessé, mais encore traumatisé par le drame.

Une claque

Lundi après-midi, Guillaume Pepy, le président de la SNCF, et Jacques Rapoport, président de RFF, ont pris la parole. A leur habitude, depuis les premières heures après l’accident, ils ont assumé les faits.  » La SNCF ne se défilera pas. L’accident est dû à un certain nombre de soucis de maintenance « , assurait encore lundi après-midi M. Pepy lors d’une conférence de presse.

 » Nous ne contestons en rien ce qu’a dit le procureur de la République pour une raison simple : il a en mains des rapports que nous n’avons pas « , a ajouté le président de l’entreprise publique.

En revanche,  » lorsque nous aurons en main les deux expertises, nous verrons s’il y a lieu ou pas à commander une contre-expertise « , a ajouté M. Pepy.

Selon lui, ces travaux prolongent le rapport du Bureau d’enquête des accidents des transports terrestres de janvier, pris en compte pour faire évoluer la politique de maintenance du groupe.

Côté syndical, au sein du groupe public, la publication dans la presse des rapports d’experts a fait l’objet d’une claque.  » Si les termes paraissent excessifs et tendent à généraliser un état de dégradation de l’infrastructure ferroviaire, écrit la CGT dans un communiqué, nous sommes bien face à la réalité de certains choix exercés par les gouvernements successifs et relayés par la direction de la SNCF « , estime le syndicat.

De son côté, l’UNSA, le deuxième syndicat, se dit déterminé à  » défendre les cheminots mis en cause  » qui  » œuvrent chaque jour à leur poste de travail pour assurer la sécurité « .

Thierry Marty, chargé du dossier infrastructure pour l’UNSA, s’inquiète par ailleurs de certaines remarques des experts judiciaires, qui trahissent, selon lui, une méconnaissance du monde ferroviaire et de ses règles de sécurité.

Ph. J.

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