Le projet écologique de Mme Royal tient-il la route ?

Au vu de cet article, on ne peut qu’être perplexe face à son manque de concret. On veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40% à horizon 2030 et les diviser par quatre d’ici 2050. Très bien. Comment fait-on ? On veut aussi abaisser la consommation d’énergies fossiles de 30 % pour 2030. Je suis d’accord. Comment fait-on ?

On veut aussi porter la part des énergies renouvelables à 23% pour 2020. Très bien encore… Le seul problème c’est que les énergies renouvelables ont un très gros problèmes : elles sont beaucoup moins productives que le pétrole, le charbon ou le nucléaire. N’oublions pas que l’électricité ne se stocke pas ou très mal (batteries, barrages hydrauliques avec des impacts environnementaux très importants). Ceci pris en compte, il faut rappeler que l’éolien ne fonctionne que lorsqu’il y a du vent… mais pas trop… Pour le soleil, ça ne marche, par définition, que le jour. On appelle cela, l’intermittence.

Concernant cette intermittence, le nucléaire fonctionne à 85% du temps, le solaire fonctionne 12% du temps, l’éolien 25%, l’hydroélectricité 38% et la biomasse 75%.

De plus, à production équivalente, la surface d’une centrale c’est 0.2km², la surface d’une ferme de panneaux solaires c’est 91.125km² (455 fois plus), un barrage hydraulique occuperait 364.5km² (1822 fois plus), une ferme éolienne occuperait 454km² (2270 fois plus), la biomasse occuperait 3037km² (soit 15185 fois plus)… En effet, n’oublions pas qu’une centrale moyenne, c’est 3200MW de puissance effective en moyenne alors que les meilleures éoliennes approchent tout juste les 1MW (corrections faites de l’intermittence car une bonne éolienne atteint les 3MW de puissance de pic actuellement).

Rappelons que l’Allemagne a drastiquement réduit ses capacités nucléaires mais qu’elle paie un lourd tribu puisque, cette année, elle a été contrainte de dire qu’elle ne pourrait pas respecter ses objectifs d’émissions de gaz à effet de serre…

On veut promouvoir des logements verts en rénovant thermiquement les bâtiments. Très bien. Où va-t-on chercher les fonds en sachant que notre pays à un déficit budgétaire de 50 Milliards d’Euros sur 250 Milliards de recettes ?

Le monde des transports a un problème : on veut promouvoir l’électrique alors même que l’on veut mettre fin aux centrales et alors même que la production électrique renouvelable souffre des défauts décrits plus hauts…

Inutile de dire que je ne crois absolument pas que les énergies renouvelables vont fournir 40% d’électricité, 38% de la chaleur et 15% des carburants en prenant en compte les éléments que j’ai décrits plus haut ! Les 1500 projets de méthaniseurs n’arriveront pas à soutenir la demande ! D’après http://agriculture.gouv.fr/Volet-methanisation-Questions, il y a actuellement 300 sites de méthanisation pour 120MW produits. On a donc 2.5MW de pointe par site. Si on part du principe que l’on a 1500 projets et que ces projets génèrent 5MW chacun lissés, ça nous fait 7500MW… soit deux centrales nucléaires… Toujours d’après le même site, en Allemagne, il y a 7000 unités de méthanisation pour 800 000 hectare. Ca nous fait donc l’unité à 114 hectares… Pour produire autant qu’une centrale, il nous faudrait au bas mot 640 unités, soit 72960 ha, soit 729.6km² de surface. Où va-t-on les chercher ?

On le voit : quand on entre dans le détail, ces mesures écologiques posent très clairement questions… A ces questions, je n’ai pas la réponse.

Je pense donc que ce projet a été bâti sur des chiffres sans que l’on se soit donné la peine de savoir comment on comptait faire pour remplir les objectifs.

L’image est cliquable pour une visualisation plein format.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 30 Juillet 2014

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Une batterie de mesures pour une  » croissance verte « 

LE PROJET DE LOI  » de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte  » est cadré par des objectifs à moyen et long terme : réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40 % à horizon 2030 par rapport à 1990, et les diviser par quatre d’ici à 2050 ; diminuer la consommation énergétique finale de 50 % d’ici à 2050 ; abaisser la consommation d’énergies fossiles de 30 % pour 2030. Mais aussi porter la part des énergies renouvelables à 23 % pour 2020, puis 32 % pour 2030 et ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % d’ici à 2025. Autre objectif :  » Créer 100 000 emplois durables et non délocalisables en trois ans. « 

Priorité au bâtiment C’est le principal  » pilier  » sur lequel veut s’appuyer Mme Royal. Le secteur du bâtiment représente près de la moitié de la consommation d’énergie du pays, elle se donne pour but la rénovation thermique de 500 000 logements par an (objectif fixé dès 2012 mais encore loin d’être atteint). A la clé, la création de 75 000 emplois.

Des transports  » propres  » Ce secteur est le premier émetteur de gaz à effet de serre (27 % du total). A l’avenir, les flottes de l’Etat et des établissements publics devront comprendre 50 % de véhicules électriques ou à faibles émissions. Pour les particuliers, 7 millions de bornes de recharge pour voitures électriques ou hybrides seront installées d’ici à 2030.

Electricité et chaleur renouvelables La part des énergies renouvelables doit plus que doubler à échéance de 2030. Elles fourniront alors 40 % de l’électricité, 38 % de la chaleur et 15 % des carburants. Aux côtés de l’éolien, du photovoltaïque et des énergies marines, 1 500 projets de méthaniseurs seront lancés.

Des déchets mieux recyclés L’économie circulaire, qui fait d’un déchet une matière première valorisable, doit permettre de réduire de moitié les déchets mis en décharge d’ici à 2025, avec un objectif de recyclage de 70 % des résidus du BTP pour 2020, et de 55 % des déchets non dangereux.

Le nucléaire plafonné La capacité du parc électronucléaire ne pourra pas excéder son niveau actuel (63,2 gigawatts). Pour mettre en service un nouveau réacteur, EDF devra donc fermer une tranche de même puissance. L’opérateur devra aussi se conformer à la programmation pluriannuelle (sur cinq ans) de l’énergie fixée par l’Etat. Le commissaire du gouvernement pourra s’opposer à une décision d’investissement  » incompatible  » avec cette trajectoire.

P.L.H. et L.V.E.


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