Encore une fois, Israël baffoue le Droit International

Allez chez un voisin, et annexer une partie de sa propriété sous prétexte d’un Droit à un espace vital… C’est illégal, et partout… Sauf qu’Israël s’en fout et continue à annexer des morceaux de territoire de ses voisins et que tout le monde laisse faire.

Tout le monde laisse faire car le peuple d’Israël a énormément souffert et a été victime d’un des plus gros drames de l’Histoire de l’Humanité… Ce drame peut-il servir d’excuse sempiternelle à ce qu’Israël continue à baffouer le droit élémentaire de ses voisins ad-vitam ? Les Arabes n’ont en rien été les complices de la folie Hitlérienne, alors pourquoi les considérer de cette manière ?

Israël se comporte comme un sale gosse mal-élevé à qui personne ne dit rien car ses parents sont morts quand il était jeune. Comme à un gosse mal élevé, il est temps d’élever la voix et de lui mettre une bonne fessée s’il ne comprend pas les menaces…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 09 Septembre 2014

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REPORTAGE
Israël poursuit le  » grignotage  » de la Cisjordanie
L’Etat juif a accaparé une zone de 400 hectares, officiellement en rétorsion à l’assassinat de trois adolescents en juin
Jaba (Cisjordanie) Envoyé spécial

Les soldats israéliens sont arrivés de bonne heure, accompagnés de quelques fonctionnaires. Ils ont arrêté leurs véhicules à la sortie du village arabe de Jaba, devant les pentes caillouteuses. Les oliviers s’épanouissent sur ces jolis coteaux, livrés au soleil. Enfin, ceux qui restent encore debout. Depuis trois ans, les Israéliens ont détruit 150 arbres sur les 350 plantés par Izat Aboulatif. Une nouvelle fois impuissant, en ce 31 août, le villageois a vu les visiteurs enfoncer une pancarte jaune dans le sol sec, à proximité de la route. Elle interdit à quiconque de pénétrer sur ses terres, déclarées propriété de l’Etat israélien.

Une semaine après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le ministère israélien de la défense a ainsi annoncé la plus importante saisie de terres palestiniennes depuis trente ans, selon l’ONG israélienne Shalom Archav ( » La Paix maintenant « ). Quatre cents hectares au sud de Bethléem, dans le Goush Etzion, près de la colonie de Betar Ellit, qui permettraient le développement d’une ville nouvelle autour de la petite implantation de Gvaot.  » Après que la décision politique eut été prise, l’administration civile a fait deux choses, explique le major Guy Inbar, porte-parole du Cogat, l’organisme de coordination des activités gouvernementales dans les territoires palestiniens. Il y a quelques semaines, une équipe de spécialistes a passé les terres en revue, pour vérifier s’il y avait des propriétaires, si elles étaient cultivées. Il a été démontré que non.  Le deuxième pas a été l’annonce qu’elles devenaient terres d’Etat. « 

Izat Aboulatif offre le thé à la menthe sous son porche. Une odeur de jasmin emplit l’air. Une tresse d’ail sèche sous les raisins grimpants. Au loin, un collecteur de métaux usagés s’époumone dans un porte-voix. Près de 1 100 personnes vivent à Jaba. C’est le village le plus touché par le plan israélien de confiscation des terres. Le grand-père, âgé de 69 ans, père de huit garçons et de trois filles dont il énumère les professions avec fierté, déballe le contenu d’un sac plastique. Il s’agit de documents de propriété remontant à l’époque ottomane, certifiés auprès du gouvernorat de Bethléem, qui relève de l’Autorité palestinienne.

 » Les Israéliens nous ont donné 45 jours pour contester la saisie des terres, qui sont dans ma famille depuis des générations. On est allé se plaindre au gouvernorat. Ils ont promis de nous aider, de fournir un avocat.  » Mais Izat Aboulatif ne se fait guère d’illusions.  » L’Autorité palestinienne est faible. Dans ce conflit, on ne peut défendre ses droits qu’en étant fort.  » Lui n’a jamais reçu de compensation lorsque les Israéliens ont fait passer les canalisations d’eau trois mètres sous ses oliviers, en arrachant une vingtaine d’arbres pour creuser le sol. L’eau n’est pas non plus pour lui, mais pour les colons.

L’annonce de la saisie des 400 hectares a été présentée comme une mesure de rétorsion israélienne, après l’enlèvement le 12 juin et l’assassinat de trois adolescents juifs dans la zone du Goush Etzion, prélude à la guerre dans la bande de Gaza pendant l’été. La décision du gouvernement a provoqué une cascade de critiques parmi les alliés traditionnels d’Israël. Mais en réalité, le grignotage de ces terres palestiniennes enclavées, coincées entre des colonies en plein essor, bien qu’illégales sur le plan du droit international, relève de l’opération au long cours. Certaines voix, même au sein du gouvernement, ont dénoncé le moment choisi. Israël, qui doit reprendre les négociations avec l’Autorité palestinienne, sape encore davantage l’autorité de Mahmoud Abbas.

Sur le plan international, la ministre de la justice, Tzipi Livni, redoute que les autres colonies du Goush Etzion, qui font l’objet d’un  » consensus « , ne deviennent  » une zone controversée « . Mais l’annexion programmée de ces terres, sur leur principe, n’a été condamnée que par les vigies traditionnelles de la société israélienne.  » Regardez la carte et vous réaliserez comment le supposé Etat palestinien en devenir a été mis à mort, écrit le célèbre journaliste Gideon Levy dans Haaretz. De ce qu’il reste, il serait possible de construire encore un parc d’attractions, une mini-Palestine, mais pas plus. « 

Regarder la carte. Ou bien descendre dans la vallée. La colonie de Betar Illit se dresse au-dessus de Wadi Fukin, l’un des cinq villages palestiniens touchés par le plan de confiscation. Le contraste architectural saute aux yeux. Dans la vallée, les petites maisons arabes modestes, au dessin incertain et aux routes ingrates. Sur les hauteurs, les immeubles serrés, imposants, aux toits ocre inclinés et à la géométrie impeccable, des colons juifs. Les cohortes de béton forment une ligne de fortification. Des barrières de sécurité les protègent aux entrées. Les eaux usées sont déversées vers les habitations arabes en contrebas. Punition, indifférence.

Entre ces deux mondes, une si courte distance, une abyssale défiance. L’an passé, les habitants de Wadi Fukin ont voulu construire un jardin d’enfants. On leur a dit non. Interdit. Le chantier a été arrêté au milieu. Cet après-midi, personne ne descend le toboggan bleu. Dans l’épicerie, plus de produits israéliens. Les villageois ont décidé de les boycotter. Un geste engagé, autant qu’une marque d’impuissance.

Vendredi, une centaine de villageois se sont rassemblés, à proximité de l’école de Wadi Fukin, pour dénoncer l’appropriation annoncée des terres. La police israélienne a tiré au gaz lacrymogène.  » On a réuni les habitants pour demander à chacun de nous amener les titres de propriété sur les 150 hectares menacés à Wadi Fukin, explique Ibrahim Al Hroub, 30 ans, maire adjoint et professeur de sport. On ira devant les tribunaux.  » Pour le jeune élu,  » la mort des trois adolescents, on sait bien que c’est juste un prétexte. Depuis 1948, au total, les Israéliens nous ont pris 800 hectares à différentes périodes.  Ils nous empêchent de construire, ils contrôlent les sources d’eau, ils font des barrages. Ils veulent qu’on parte d’ici. « 

Piotr Smolar


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