L’homme est un ennemi pour lui même

La situation est catastrophique. Comme disait Jacques Chirac en 2002 : « Nôtre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Dix ans plus tard, la logique est la même car la situation est la même. Quand allons-nous changer de paradigme en la matière ? Quand allons-nous prendre les choses en main pour changer de comportement ? Quand allons-nous imposer partout et tout le temps le principe du pollueur-payeur ?

L’humain ne comprend que la sanction et seule la contrainte du porte-monnaie peut lui faire changer ses habitudes. Il faut l’imposer, c’est une question de survie, non pour notre planète, qui en a vue bien d’autres, mais pour l’Homme lui même, qui, quand la Terre s’ébroue, n’est rien à côté d’elle.

A méditer.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 1er Octobre 2014

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L’homme dévore 1,5 Terre par an
La moitié des populations d’espèces sauvages ont disparu, les stocks de ressources se sont appauvris et les déchets s’accumulent : la planète est gravement malade

La planète est malade, et sa guérison semble de plus en plus incertaine. La pression exercée par l’humanité sur les écosystèmes est telle qu’il faut chaque année l’équivalent d’une Terre et demie pour satisfaire les besoins de l’homme en ressources naturelles, tandis que le déclin de la biodiversité est sans précédent. Ce sont les conclusions alarmantes du Fonds pour la nature (WWF), mardi 30 septembre, dans  la dixième édition de son rapport Planète vivante, le bilan de santé le plus complet de la Terre.

Ce rapport bisannuel, réalisé avec la société savante Zoological Society of London et les ONG Global Footprint Network et Water Footprint Network, se fonde sur trois indicateurs. Le premier, l’indice planète vivante, qui mesure l’évolution de la biodiversité, conclut à un déclin de 52 % des populations d’espèces sauvages de 1970 à 2010. Les pertes les plus lourdes sont observées sous les tropiques (– 56 % contre – 36 % dans les zones tempérées), tandis que l’Amérique latine est la plus affectée (– 83 %). En cause : la disparition et la dégradation de l’habitat (du fait de la déforestation, de l’urbanisation ou encore de l’agriculture), la chasse et la pêche, la pollution et le changement climatique.

Deuxième indice : l’empreinte écologique mesure la pression qu’exerce l’homme sur la nature. Elle calcule précisément les surfaces terrestres et maritimes nécessaires pour produire chaque année les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous générons. Selon le WWF, l’empreinte mondiale atteignait 18,1 milliards d’hectares globaux ( » hag « , hectares de productivité moyenne) en 2010, soit 50 % de plus que la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa faculté à régénérer les ressources naturelles et à absorber le dioxyde de carbone. Une surconsommation pour moitié imputable aux émissionsde CO2.

Presssion des pays riches

Le jour à partir duquel l’humanité vit à crédit intervient de plus en plus tôt dans l’année. Les arbres sont en effet coupés à un rythme supérieur à celui de leur croissance, et les poissons pêchés plus que de raison dans les océans. Les forêts et océans ne peuvent plus absorber tout le carbone rejeté dans l’atmosphère. Conséquence : les stocks de ressources s’appauvrissent et les déchets et rejets s’accumulent.

Sans grande surprise, ce sont les pays aux revenus les plus élevés qui exercent la plus grande pression sur les écosystèmes. L’empreinte écologique record par habitant est détenue par le Koweït (10,5 hag par tête, soit 6 fois ce que la Terre peut produire), suivi du Qatar, des Emirats arabes unis, du Danemark et de la Belgique. La France se classe 23e, avec 4,5 hag, soit bien plus que la moyenne mondiale (2,6) ou que la biocapacité de la Terre (1,7). L’Afghanistan, Haïti, l’Erythrée, la Palestine et le Timor oriental possèdent quant à eux l’empreinte la plus faible (environ 0,5).

Enfin, troisième indice, l’empreinte eau permet de saisir l’ampleur des volumes d’eau douce (prélevée dans les lacs, rivières, réservoirs et aquifères) et d’eau de pluie nécessaires à nos modes de vie. La production agricole engloutit 92 % de l’empreinte eau globale, devant la production industrielle (4,4 %) et les usages domestiques (3,6 %). Si l’Inde et la Chine sont en tête (avec les Etats-Unis) des pays ayant la plus forte empreinte, c’est qu’elles exportent massivement des biens intensifs en eau, qu’ils soient agricoles ou industriels, à destination des pays développés. Or plus d’un tiers de la population mondiale, soit environ 2,7 milliards de personnes, vit dans des bassins fluviaux connaissant une grave pénurie d’eau pendant au moins un mois par an.

Cette tendance devrait s’aggraver avec l’augmentation de la population, qui a presque triplé depuis 1950, pour atteindre 7 milliards en 2011 et plus de 9 milliards en 2050.

Audrey Garric


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