Quand M. Macron a oublié la moitié de l’histoire…

M. Macron a beau fustiger le patronat, il faudrait quand même veiller à ne pas oublier la moitié de l’histoire.

Comme le deuxième article le dit justement, le pacte de responsabilité a eu beau réduire les charges des entreprises, elles se voient encore considérées comme des vaches à lait tant ces charges ont augmenté par le passé. Ainsi, on ne pourra pas effacer toute la culture socialiste visant à faire des entreprises des méchantes en puissance, simplement en leur octroyant un chèque de 41 Milliards d’Euros.

En effet, cela fait des années que l’on sait que nos entreprises ne sont pas compétitives. Le chèque de 41 Milliards ne pourra pas effacer les effets dévastateurs d’un Code du Travail hyper-volumineux, de 35h bridant la compétitivité Française et d’un Droit du travail qui met une véritable muraille de Chine entre les actifs et les autres…

Quand on met en relation les dires de M. Macron et le deuxième article, on se dit que celui qui abuse est clairement M. Macron… Que peut-on attendre d’autre d’un pur politique que l’on a habillé sous des aspects économiques alors que ce Monsieur vient de chez Rotschild ?

N’oublions pas que M. Macron était chargé de fusions-acquisitions dans une banque. Une banque, à fortiori la banque Rotschild, est à l’entreprise ce que Mc Donalds est à la restauration…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 3 décembre 2014

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Patronat
Pour M. Macron, le pacte de responsabilité est un  » échec  » pour le Medef

Le ministre de l’économie Emmanuel Macron a estimé, mardi 2  décembre sur Radio Classique, que le faible nombre d’accords de branche signés dans le cadre du pacte de responsabilité représente un  » échec  » pour le Medef.  » Dans “pacte de responsabilité”, il y a “responsabilité”. Très peu d’accords de branche ont été signés. C’est un échec et c’est aussi le sien « , a-il déclaré en référence au patron du Medef, Pierre Gattaz.

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Emploi : l’argument du Medef pour ne pas s’engager

LE MONDE | 27.11.2014 à 11h58 | Par Patrick Roger

A quelques encablures de la semaine de mobilisation patronale, à partir du 1er décembre, pour « libérer l’entreprise », le Medef s’est livré, mercredi 26 novembre, à une « opération vérité sur les chiffres », en l’occurrence ceux de la fiscalité – et plus généralement des prélèvements – pesant sur les entreprises. « Nous voyons bien la polémique qui monte, a justifié Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président de l’organisation patronale. “On vous a donné 40 milliards d’euros, où sont les emplois ?” »

Pour contrer ce questionnement, les services du Medef ont recensé l’ensemble des dispositions fiscales entrées en vigueur depuis 2010, date à partir de laquelle les prélèvements ont recommencé à croître, pour atteindre aujourd’hui 25,4 % de la valeur ajoutée. Ils en comptent pas moins de quatre-vingt-dix, qu’il s’agisse de taxes nationales, de taxes locales, de taxes sectorielles ou de taxes dites « clandestines », selon M. Roux de Bézieux, c’est-à-dire affectées par un changement de taux ou d’assiette.

Conclusion : en quatre ans, les impôts et cotisations acquittés par les entreprises ont crû de 31 milliards d’euros. Un chiffre choc, destiné à démontrer que les 40 milliards d’allégements cumulés du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité, qui commencent à produire leurs effets à partir de cette année, ne peuvent suffire à effacer le « fardeau » antérieur. Pour étayer sa démonstration, le Medef raisonne non en niveau des prélèvements mais en cumul. Ainsi, en 2011, les impôts et cotisations des entreprises ont augmenté de 8,6 milliards d’euros. L’année suivante, 2012, l’augmentation a été de 13,2 milliards (21,8 en cumulé). En 2013, l’addition s’est gonflée de 14,3 milliards (36,1 en cumulé).

L’inflexion a commencé à partir de 2014, avec les premiers effets du CICE : l’entrée en vigueur de nouvelles taxes a, d’un côté, alourdi la facture d’un peu moins de 1,5 milliard d’euros mais, de l’autre côté, les entreprises ont bénéficié de 6,5 milliards d’euros de la première tranche du CICE, ce qui conduit à un allégement net de 5 milliards d’euros dès cette année, dont le Medef retient que, en cumul, la hausse aura été de 31,1 milliards en quatre ans. « Oui, le CICE commence à faire baisser les prélèvements obligatoires, mais pas dans la proportion de l’augmentation antérieure, insiste M. Roux de Bézieux. On fait un crédit d’impôt pour compenser des hausses d’impôts. C’est ubuesque. »

« Inventaire à la Prévert »

En 2015, le CICE et les premières mesures du pacte de responsabilité devraient contribuer à alléger les prélèvements des entreprises à hauteur de 16,5 milliards d’euros. Cependant, estime le Medef, de nouvelles mesures devraient entraîner un coût supplémentaire de 7,2 milliards. Il compte parmi celles-ci la prorogation de la surtaxe de l’impôt sur les sociétés, les mesures de non-déductibilité de certaines taxes affectant les banques, la taxe pour le Grand Paris, la hausse de la taxe de séjour ou celle de la taxe sur le diesel, mais aussi la réintégration du temps de pause dans le calcul des allégements de charges, la baisse du prix du médicament et diverses taxes locales, etc. Un inventaire « à la Prévert », admet M. Roux de Bézieux, qui déplore que « la main gauche reprenne ce que la main gauche a donné ».

Il n’en demeure pas moins que, en intégrant l’ensemble de ces paramètres, l’année 2015 marquera une nouvelle étape d’allégement des prélèvements des entreprises : le montant cumulé des hausses, à la fin de l’année prochaine, aura été ramené à 25,6 milliards d’euros sur cinq ans. Avec la montée en puissance programmée du CICE et du pacte de responsabilité, l’ensemble des hausses des années précédentes aura été effacé. « On sera globalement revenu au point de 2010, reconnaît le vice-président du Medef. Mais c’est trop peu et trop tard. » Un traitement dont les ménages, cependant, sont loin de bénéficier.

Le Medef, pour épouser l’« irritation » de ses adhérents face à la « multiplication de taxes nouvelles », a beau réclamer de nouvelles baisses d’impôts, « en premier lieu sur les impôts de production », et proclamer sa « très forte inquiétude sur les taxes locales », il doit admettre que les mesures engagées par le gouvernement lui sont plutôt favorables. « Indiscutablement, il y a une volonté que l’on salue. Au total, ça va dans le bon sens. On reconnaît de bonne foi que ce qu’a fait ce gouvernement amorce une inflexion », note M. Roux de Bézieux, habitué à des propos plus virulents à l’encontre de la politique fiscale de l’exécutif.

« Mais ça ne peut pas produire d’effets immédiats sur l’économie et sur l’emploi », enchaîne le vice-président du Medef, qui chiffre à 132 milliards d’euros le différentiel de prélèvements sur les entreprises, impôts et cotisations compris, entre la France et l’Allemagne. « Pour récupérer cette perte de compétitivité, il va falloir du temps », conclut-il, invitant à la patience ceux qui attendent du Medef des engagements tangibles en faveur de l’emploi.

40 milliards d’euros

C’est le montant cumulé, selon le Medef, des allégements prévus en faveur des entreprises entre 2014 et 2017 grâce au CICE (pour 19 milliards d’euros) et au pacte de responsabilité. Les baisses de cotisations représentent 10 milliards d’euros. La suppression de la C3S, de la surtaxe de l’impôt sur les sociétés et de diverses petites taxes ainsi que le début de l’abaissement du taux de l’impôt sur les sociétés, en 2017, joueront pour 11 milliards d’euros.

Patrick Roger
Journaliste au Monde

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