Quand l’Etat jette l’argent par les fenêtres

C’est un véritable gâchis. Sous la pression de quelques bonnets rouges, nous sommes contraints d’abandonner l’écologie et de mettre au chômage 200 personnes. Les bonnets rouges sont contents, la planète et les salariés d’Ecomouv beaucoup moins.

Cette mesure signe et démontre la lâcheté de notre président dont le courage a toujours été absent de ses actions. A force de rechercher le consensus à tout va, M. Hollande s’est enfermé dans sa propre incompétence. Est-il populaire pour autant ? Absolument pas ! Alors ? Tant qu’à être impopulaire, autant être courageux non ? Qu’est-ce que l’on risque quand on est crédité de 15% d’opinions favorables ? Rien ! Et pourtant, M. Hollande continue à se camper dans son immobilisme : cela coûte à notre planète, cela coûte à 200 emplois… mais les bonnets rouges sont contents…

Ce qui est bien c’est qu’avec le réchauffement de la planète, on n’aura plus besoin de bonnets… rouges…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 11 décembre 2014

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Gabegie fiscale et sociale

L’heure des comptes a sonné. Ecomouv’, la société créée ex nihilo à la demande de l’Etat français pour collecter une taxe sur les poids lourds, met aujourd’hui la clé sous la porte. Sa direction a annoncé, mardi 9  décembre, la cessation de son activité et le prochain licenciement de ses près de 200  salariés. Il n’y a pas d’autre issue, alors que l’unique objet de cette entreprise était de gérer l’écotaxe, devenue » péage de transit poids lourds « , avant d’être purement et simplement abandonnée.

Un drame social de plus dû à une conjoncture économique difficile, me direz-vous ? Non. Cet épilogue est la conséquence d’une inconséquence gouvernementale, dont, cette fois, la responsabilité repose exclusivement sur notre classe politique. Ou plutôt sur son irresponsabilité.
Révolte fiscale

Qui assume, qui propose sa démission ? Personne ! Pourtant, il y aurait de quoi, vu l’ampleur du fiasco fiscal, social et budgétaire. Reconnaître une once de faute ou d’erreur de jugement n’allégerait en rien le coût de cette aventure que les salariés et les contribuables vont devoir supporter, mais cela changerait pourtant beaucoup de choses.

Bien sûr, l’Etat ne peut pas se gérer comme une entreprise. Il est parfaitement légitime que des considérations politiques conduisent des décisions qui ne seraient pas financièrement les plus rentables. Mais ces considérations doivent reposer sur une vision et des choix politiques qui ne peuvent fluctuer aussi vite que les humeurs.

Avec Jean-Louis Borloo, à l’origine du Grenelle de l’environnement, qui retient en  2008 cette proposition d’écotaxe, le ministère de l’environnement a compté sept  titulaires en six  ans, dont déjà quatre sous le mandat de François Hollande (Nicole Bricq, Delphine Batho, Philippe Martin puis Ségolène Royal). Comment mener dans ces conditions une politique suivie et assumer les conséquences de ses choix ?

Votée par un Parlement unanime en  2009, cette écotaxe s’est retrouvée confrontée à la fronde des  » bonnets rouges  » en  2013. Une partie des élus de droite, trop contents de souffler sur les braises d’une révolte fiscale, ont alors oublié qu’ils avaient voté le dispositif.

Quant aux gouvernements Ayrault puis Valls, ils ont cherché à se défausser en rejetant la responsabilité de tout cela sur le contrat Ecomouv’, qui aurait forcément été mal ficelé, puisque signé sous la précédente majorité. Il est vrai que les 250  millions d’euros annuels promis à ce prestataire pour une taxe censée rapporter 900  millions (puis 300 dans sa version amendée au printemps) peuvent paraître élevés.

La facture finale pour l’Etat de son  » choix  politique  » risque aujourd’hui de dépasser allégrement le milliard d’euros, sans compter le manque à gagner fiscal.

C’est tout simplement de la gabegie !

Jean-Baptiste Jacquin


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