Il faut réformer l’Education Nationale car elle est mauvaise !

Il ne faut pas avoir peur des mots : nous sommes nuls en matière d’éducation ! Toutes les études montrent et démontrent que notre éducation est non seulement mauvaise mais en plus profondément inégalitaire !

Il faut donner envie à nos élèves d’étudier pour qu’ils soient meilleurs. En ce sens, je ne suis pas sûr que la sanction par l’éternelle note soit la plus à même de donner à nos élèves l’envie de se dépasser. L’envie doit passer par le plaisir, et nul n’éprouve de plaisir à se retrouver sanctionné par une note qui a souvent pour effet de tuer la motivation. La motivation des meilleurs s’en trouvera renforcée, mais notre système éducatif doit-il encore et toujours favoriser les meilleurs alors qu’elle le fait déjà ?

Sous le principe, oh combien fallacieux, erroné et idéologique, d’éviter le procès en laxisme, on continue, encore et toujours, à utiliser les notes pour évaluer nos élèves alors que l’on sait que cette notation n’engendre aucun plaisir, in fine, aucune envie…

Il est temps de dépasser ce point de vue et cette idéologie afin de redonner au plaisir et à l’envie d’étudier, sa véritable place dans le monde éducatif national. Trop souvent, j’ai vu des copies de maths à ce point saquées que l’on croirait que le prof est rétribué inversement proportionnellement à la note qu’il délivre ! Comment se fait-il que j’ai vu des copies de maths d’élève de seconde avoir 11/20 à une copie, alors qu’il n’y avait rien de faux mais que l’élève avait juste oublié d’écrire précisément son raisonnement ?

Je pense sincèrement qu’il y a des profs qui prennent un malin plaisir à saquer leurs élèves, histoire de marquer le territoire entre leur autorité et l’élève et d’en ressentir un plaisir sadique et malsain. Ce n’est pas de cette façon que l’on donnera du plaisir à apprendre, ce n’est pas de cette manière que l’on donnera envie de s’intéresser aux matières, ce n’est pas de cette manière que l’on poussera quelqu’un au travail.

On ne poussera quelqu’un au travail que s’il est suffisamment mature pour dépasser sa frustration et son découragement pour se remettre au boulot. La maturité ne s’acquiert que tard et doit être apprise. L’éducation nationale a aussi dans son rôle et dans son principe de fournir aux élèves les armes propres à acquérir cette maturité.

Las, quand on voit comment s’effectue la notation chez certains profs, on peut se poser la question de leur propre maturité… Comment distribuer une notion aux élèves quand on n’en est pas soi-même doté ?

Dans ce cadre, les propos de François Portzer, du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui a déjà averti que la suppression des notes était un  » casus belli  » en mettant une bonne partie des professeurs dans la rue, sont proprement honteux et scandaleux ! Il ne faut pas oublier que ce Monsieur est un salarié de l’Etat et que son statut ne l’autorise en rien à émettre des menaces de blocage pour maintenir une position éducative qui peut être assimilée à de l’idéologie ! Rappelons que la France est classée 25e au niveau mondial en matière d’éducation ! Pouvons-nous nous contenter de ce classement ?

Dépassons la démagogie, l’idéologie et revenons-en aux bases : donner du plaisir à apprendre pour donner envie. Je ne pense pas que la notation à tout va soit la meilleure méthode pour arriver à l’objectif. En tout cas, toutes les études internationales montrent que la France n’est pas dans le bon chemin. Il faut donc changer de méthode et il y a urgence à le faire…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 14 Février 2015

***********************

Evaluation des élèves : la ministre à l’heure du choix

Najat Vallaud-Belkacem a rejeté, vendredi, la fin des notes, préconisée par ses deux instances de consultation

Le Conseil supérieur des programmes va jusqu’à préconiser la fin des moyennes et des cœfficients, le remplacement des notes par un barème de 4 à 6 niveaux, un brevet des collèges réduit à une seule épreuve finale, la suppression du livret personnel de compétences…

Les trente membres du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, de leur côté, sont parvenus à sept recommandations, dont la plus forte, qui consiste à abandonner les notes jusqu’à la 6e inclus, n’a pas fait l’unanimité du jury (4 voix contre). A partir de la 5e, les notes ne seraient utilisées que pour valider un niveau, à des  » points d’étape  » du parcours ; l’autre forme d’évaluation, non notée, viserait à repérer les difficultés des élèves et y remédier. En 1re et terminale, la notation traditionnelle serait maintenue.

Eviter le procès en laxisme

Pour trancher, Najat Vallaud-Belkacem prendra son temps. Ses annonces ne sont attendues qu’au printemps. La ministre a prévenu que le chantier de l’évaluation des élèves n’avait pas  » vocation à supprimer les notes, mais à les rendre plus précises, stimulantes et exigeantes « . Son entourage a pris soin de préciser, dès vendredi matin, que la ministre ne suivrait pas la recommandation préconisant de supprimer les notes chiffrées jusqu’en 6e. Tout porte à croire que, sur ce terrain glissant, elle avancera prudemment.

A sa décharge, ce n’est pas elle qui a choisi d’orienter les projecteurs sur ce sujet, mais son éphémère prédécesseur, Benoît Hamon, ministre d’avril à août 2014. Najat Vallaud-Belkacem hérite de ce dossier en seconde partie de mandat, alors que la popularité de François Hollande a diminué et que la déception des enseignants est palpable sur plusieurs aspects de la politique de la gauche : rythmes scolaires, éducation prioritaire, conditions de travail…

Surtout, la réforme arrive à contretemps. L’heure est à la fermeté. Lors de ses vœux au monde éducatif, le 21 janvier, le chef de l’Etat a défendu le renforcement de  » l’autorité  » du maître. Sur l’évaluation des élèves, il a estimé que  » l’école – devait – continuer à noter « .  » Si le président le dit, ça va être dur de faire bouger les pratiques « , avait alors fait remarquer Christian Chevalier, du syndicat des enseignants UNSA, réputé progressiste. A son tour, la ministre de l’éducation a mis en sourdine le mot évaluation  » bienveillante  » des élèves qu’utilisaient ses prédécesseurs. Comme s’il fallait à tout prix éviter le procès en laxisme.

Il faut dire que le projet du CSP sur l’évaluation avait immédiatement soulevé la contestation de la droite conservatrice et de l’extrême droite. Les uns accusant la gauche de casser la  » méritocratie républicaine « , d’entreprendre une  » manœuvre de nivellement par le bas  » du niveau des élèves.Les autres lui reprochant son  » idéologie post-soixante-huitarde  » ou sa  » démagogie « .

Au-delà des salves politiques, la société est divisée. Une bonne part des familles reste attachée au système traditionnel d’évaluation, avec sa notation sur 20. Elle y voit un bon baromètre pour mesurer le niveau des élèves, un vecteur d’information auprès des parents, un instrument pour motiver les élèves. Un moyen aussi de les confronter à la compétition et de sélectionner les meilleurs.

Un système au milieu du gué

Dans le camp adverse, on reproche à l’évaluation traditionnelle d’être biaisée, stressante, décourageante pour les élèves fragiles. On l’accuse, à l’instar du sociologue Pierre Merle, de  » pervertir les missions centrales del’école – éducation et instruction – au profit d’une seule de ses fonctions, la sélection « .

Côté enseignants, le mot  » bienveillant  » en a agacé plus d’un.  » Comme si les professeurs étaient malveillants et ne faisaient que saquer ! « , s’agace François Portzer, du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui a déjà averti que la suppression des notes était un  » casus belli  » et mettrait une bonne partie des professeurs dans la rue. Quoi qu’il en soit, faire changer les pratiques n’est jamais facile dans une profession qui reste fortement attachée à sa liberté pédagogique.

Dans les faits, pourtant, les choses ne cessent d’évoluer. Au primaire, il n’y a guère que 20 % à 30 % des écoles qui recourent à la notation chiffrée, selon un rapport des inspections générales de 2013. Au collège, où la culture de la note est plus ancrée, d’autres méthodes se développent : évaluation par compétences, classes sans notes, autoévaluation des élèves… Le système est au milieu du gué. Comme le souligne la sociologue Nathalie Mons, présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire, il  » hésite entre deux modèles et les superpose. C’est cet assemblage, à ce jour hétéroclite, d’ancien et de nouveau qu’il faut mettre en cohérence à l’avenir « .

Aurélie Collas

L’essentiel

Notation

Le jury de la conférence sur l’évaluation préconise de se passer des notes jusqu’à la 6e inclus, et de les limiter ensuite aux évaluations  » sommatives  » qui servent à valider un niveau.

Brevet

Il comprendrait une seule épreuve finale, deux projets personnels présentés à l’oral et une épreuve orale de langue.

Cadre national

Les résultats de la recherche seraient davantage intégrés à la formation des enseignants. Ils auraient accès à des outils nationaux d’évaluation.

Communication

L’échange avec les parents serait enrichi au moyen d’un dialogue spécifique.


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *