La schizophrénie des Français en matière politique

Les Français veulent tout changer sans rien changer… C’est marrant… Ca révèle que les Français sont avant tout des râleurs et que lorsqu’il s’agit d’agir ils sont enfermés dans leur immobilisme.

Ce qui est marrant c’est que l’on reproche à notre président son immobilisme. Je pense, qu’à un moment, on a aussi les politiques que l’on mérite et que ne peut toujours faire des reproches aux mêmes sans se poser des questions.

‘Aux mêmes’ : le mot est aussi important en matière politique. Depuis les dernières législatives de 2012, l’offre (le nombre de candidats) n’a jamais été aussi important. Las, ce sont les mêmes qui sont sortis et notre modèle politique est toujours fondé sur deux partis qui alternent aux plus hautes fonctions.

On peut critiquer l’immobilisme ou s’en réjouir tant les Français peuvent être déconcertants quand il s’agit de voter pour d’autres.

On sait le FN être le pire parti de tous (raciste, xénophobe, totalement incompétent en matière économique, profondément intolérant, anti-Républicain, anti-Démocrate), il constitue actuellement une troisième voie très forte sous le principe fallacieux qu’ « on ne l’a jamais essayé ». En fait, c’est faux : des communes l’ont déjà essayé et les conséquences ont été catastrophiques ! Dès lors, pourquoi et comment croire les mensonges éhontés de Marine Le Pen essayant de nous faire croire que son parti est devenu, du jour au lendemain, un parti respectable ?

Peuple Français : soyez pragmatique et raisonnable et arrêtez de voter pour des fachos en votant pour des gens de la société civile qui savent ce qu’est le monde de l’entreprise et qui connaissent réellement vos préoccupations !

Il faut arrêter de voter avec des sentiments et des émotions et redonner à notre pays un véritable souffle dans son action, souffle incarné par le respect absolu de l’intérêt général et la recherche de redonner à notre pays sa véritable place à l’échelon mondial.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 12 décembre 2014

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Politique
Les Français veulent tout changer sans que rien ne bouge

L’ambivalence, c’est maintenant !  » Un tel slogan – qui ne serait au demeurant qu’une version actualisée du giscardo-pompidolien  » changement dans la continuité  » – pourrait rencontrer un franc succès dans notre pays aujourd’hui. A condition que ses habitants, toujours prompts à fulminer contre ceux qui les gouvernent, acceptent de reconnaître leurs propres contradictions.

Le temps d’une étude, intitulée  » Français, si vous pouviez réinventer la France ? « , l’Institut CSA leur a virtuellement donné les clés du pays. Interrogées par Internet (du 6 au 13  novembre), sur une flopée de sujets couvrant l’essentiel de l’action publique, 2 006 personnes ont tout dit. Et son contraire. Improbable synthèse de leurs aspirations : tout changer sans que rien ne bouge ; renverser la table en sauvant les meubles. Très critiques sur la façon dont leur pays est gouverné depuis (au moins) une décennie, prompts à citer une litanie de domaines dans lesquels il faudrait, selon eux, changer la politique menée, les Français se montrent pourtant particulièrement attachés aux principaux piliers d’un système qu’ils fustigent.

par Jean-Baptiste de Montvalon

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Les Français : tout changer mais garder l’essentiel
Une étude CSA souligne les contradictions d’une société où les réformes sont aussi désirées que redoutées

Les Français tiennent en fait aux caractéristiques essentielles d’un pays dans lequel, pourtant, plus d’un quart d’entre eux (26  % de l’échantillon total, jusqu’à 36  % parmi les 18-24  ans et 41  % chez les sympathisants du FN) affirment qu’ils préféreraient ne pas vivre.

Tout changer, d’abord. C’est un cri du cœur massif, de ceux susceptibles de tout emporter sur leur passage. 56  % des interrogés pensent qu’il faudrait  » réformer en profondeur  » la France, 28  % sont même pour la  » transformer radicalement « . Seuls 14  % estiment qu’il conviendrait de  » l’aménager sur quelques aspects seulement « .  » Le changement  » est une notion positive pour 87  %,  » la réforme  » pour 75  %.  » La révolution  » trouve même 57  % d’adeptes.
L’euro préféré au retour du franc

S’il faut  » changer « , c’est que tout est fait en dépit du bon sens. Une nette majorité de l’échantillon s’accorde à porter un jugement très sévère sur les choix faits par leurs dirigeants au cours des dix dernières années. Seuls trois domaines sur quinze – le système de santé, les affaires étrangères, la protection sociale – rencontrent une (courte) majorité de bonnes opinions. Les choix faits dans les douze autres thématiques citées sont réprouvés, en particulier en matière de gestion des finances publiques, de fiscalité, de développement économique et de politique d’immigration.

Tout garder, ensuite. Plutôt tentés par un retour en arrière – 54  % choisiraient une machine à remonter le temps, contre 44  % celle qui les enverrait dans le futur –, les Français n’aiment rien tant que ce qui constitue l’ossature de leur pays. Un Etat  » fortement interventionniste  » (78  % y sont favorables),  » décentralisé  » (56  %), organisé  » en grandes régions et départements  » (48  %), tel est le cadre depuis des lustres, prière de ne pas y toucher. Des entreprises publiques présentes dans les secteurs-clés de l’économie ? 60  % applaudissent… même s’ils sont à peine moins nombreux (55  %) à apprécier le mot  » libéralisme « .

Notre système de retraite par répartition est aussi privilégié par 60  % des sondés, une majorité encore plus nette (70  %) saluant notre modèle d’assurance-maladie. Permettre au plus grand nombre d’accéder à la connaissance, l’objectif affiché de longue date par l’éducation nationale, est approuvé à 58  %. En France,  » l’Etat est neutre et garantit le libre exercice des cultes  » ; ce qui tombe bien, puisque 71  % de l’échantillon approuve cette définition de la laïcité. L’euro est notre monnaie partagée, et 71  % préfèrent cette option à un retour au franc. Vous avez dit  » révolution  » ?

Retour à la case départ. Que peut-on changer réellement si l’on entend conserver l’essentiel ? Il est deux sujets sur lesquels les Français n’entendent pas en rester aux incantations : les politiques et l’immigration, voués aux mêmes gémonies. Cités spontanément par 25  % des personnes interrogées,  » les instances et le personnel politique  » arrivent en tête d’une longue liste de sujets (ou d’acteurs) qu’il conviendrait de changer  » en priorité  » ; 63  % rêvent notamment d’un chef de l’Etat ayant eu  » une longue expérience dans le secteur privé « . Sur l’immigration, terme qui évoque  » quelque chose de négatif  » pour 69  % des personnes interrogées, le message est tout aussi clair. Dans un contexte de repli, une forte minorité (40  %) souhaiterait que l’espace Schengen soit remis en question.
Une demande d' » agilité « 

Deux droits fondamentaux sont remis en cause : l’acquisition de la nationalité par le droit du sol (être né en France d’un parent étranger), auquel 59  % des personnes interrogées souhaiteraient substituer le droit du sang (quand au moins un parent est français) ; et le regroupement familial, qu’une proportion identique souhaiterait n’autoriser qu’au  » cas par cas « .

Le reste des changements réels souhaités dans cette étude est plutôt de l’ordre des ajustements. Ce que le président du CSA, Bernard Sananès, appelle  » une version pragmatique et non idéologique du changement « , une demande de  » souplesse  » et d' » agilité  » qui viserait à rendre plus  » fluide  » un modèle auquel les Français restent attachés. De la souplesse et davantage de choix, les Français en demandent effectivement dans plusieurs domaines, comme l’organisation du congé parental ou l’ouverture des magasins,  » quand ils le souhaitent, y compris en soirée et le dimanche « , à laquelle ils sont largement favorables (72  %). Près d’un Français sur deux (49  %) se dit pour une augmentation du temps de travail à 39  heures ; une proportion relativement semblable (43  %) souhaitant par ailleurs le retour à la retraite à 60  ans.

Pour redonner quelque cohérence à des réponses disparates, l’institut CSA a reconstruit a posteriori cinq groupes relativement homogènes. Ce faisant, on passe d’une impression d’ambivalence sur la réalité du changement à de profondes divergences sur sa nature. Du  » rêve scandinave  » (30  % de l’échantillon) au  » rêve anglo-saxon  » (18  %), en passant par le  » rêve de la France d’avant  » (27  %), des familles aux aspirations peu réconciliables se font face. Sont-ils aisément  » gouvernables « , ces Français qui n’aiment pas leurs gouvernants ? Disons qu’ils ne leur facilitent pas la tâche.

Jean-Baptiste de Montvalon

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