M. Mathieu Gallet doit quitter ses fonctions ! 2/2

Comme je l’ai déjà dit, cette exonération pose question. En quoi l’IGF absout-elle un président qui est, par définition, responsable des dépenses de l’organisme qu’il dirige ? Tout simplement car l’IGF se dit que si elle condamne les pratiques d’un président de radio, elle devra aussi critiquer ses propres pratiques, et là, faut pas déconner !

M. Mathieu Gallet n’a pas procédé à des dépenses abusives ? En effet, tout est relatif…

68 000 euros de rénovation de boiseries d’un bureau ! Il ne faut pas déconner ! On rénove deux appartements de 50m² entièrement pour ce prix ! On y dit que le président n’a pu exercer d’influence alors même qu’il est président ! A la maison de la Radio, un président n’a pas d’influence ? A quoi il sert alors ? Il aurait pu suspendre les travaux selon lui… à mon avis, il aurait DU : la nuance est d’importance…

Comment on peut justifier 35 000 Euros pour changer des moquettes, un mobilier et des stores ? Au contraire du rapport, je dis que cette dépense est beaucoup trop élevée quand on est financé par l’argent du contribuable et que l’entreprise que l’on dirige est en difficulté !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 22 Avril 2015

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Le PDG de Radio France exonéré sur ses dépenses
L’Inspection générale des finances estime que Mathieu Gallet n’a pas procédé à des dépenses abusives
Si l’IGF n’a relevé aucune entorse aux règles, elle se permet néanmoins d’ » appeler particulièrement l’attention du président de Radio France sur l’importance de l’exemplarité des actions non seulement sur le fond mais aussi sur leur processus de décision « . En clair, M. Gallet aurait pu se montrer plus sensible au contexte et anticiper le fait qu’un changement de mobilier choquerait forcément au sein d’une entreprise s’apprêtant à endurer un plan d’économies et des suppressions de postes.  » Il aurait pu surseoir à ces dépenses « , répète Jean-Paul Quennesson, membre de l’Orchestre national de France et délégué syndical (SUD).

L’IGF, qui a commencé son enquête le 30 mars, s’est donc penchée sur la rénovation du bureau présidentiel, mais aussi sur le contrat de communication conclu entre Radio France et Denis Pingaud pour un montant de 96 000 euros, ainsi que sur le changement de la voiture de service du PDG – deux autres dépenses qui avaient été relevées par la presse, fin mars.

Sur le bureau, les conclusions de l’IGF valident la défense de M. Gallet. Sur les 104 000 euros dépensés, 68 000 euros  » de rénovation des boiseries en palissandre de Rio avaient un caractère patrimonial et étaient liés à des décisions sur lesquelles l’actuel président n’a pas pu exercer d’influence, car antérieures à son arrivée « . L’IGF rappelle néanmoins que M. Gallet aurait pu décider de suspendre cette rénovation, comme il l’avait lui-même reconnu dans un entretien au Monde.

Les 35 000 euros restants, correspondant à un changement de moquette, de mobilier et de stores, dans un bureau qui n’était pas hors d’âge, semblaient moins justifiables. Mais  » la mission n’a pu retrouver d’éléments écrits permettant d’établir avec certitude l’origine de la décision, entre le président ou la direction de la réhabilitation « , qui pilote le chantier de la Maison de la radio. La seule intervention traçable de M. Gallet est le choix de sa table de réunion. Le rapport estime que cette dépense de 35 000 euros n’est  » pas injustifiée  » compte tenu des  » fonctions de représentation  » exercées par le PDG.

Autre élément qui a nourri la polémique : le contrat de communication conclu en juin 2014 avec Denis Pingaud, qui conseillait déjà M. Gallet quand celui-ci était président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Ce contrat  » n’est inhabituel (…) ni par son contenu ni par ses modalités de passation « , observe le rapport. Une clause de tacite reconduction, présente dans la première version du contrat, a été retirée dès juin 2014 sur recommandation de la direction juridique de l’entreprise, afin qu’une mise en concurrence puisse avoir lieu au bout d’un an. Le rapport rappelle que sous la présidence antérieure, un contrat équivalent existait, et comportait, lui, une clause de tacite reconduction – M. Gallet a donc, en ce sens, amélioré les choses.

 » Nécessaire modernisation « 
L’IGF valide également l’ » effectivité de la prestation  » du conseiller de Radio France : en dix mois, 350 courriels ont été échangés entre M. Pingaud et des membres du comité exécutif et il a assisté à 23 réunions, selon le rapport, sur des sujets concernant l’entreprise, pas uniquement l’image de M. Gallet.

Enfin, concernant le véhicule de service du PDG,  » le changement (…) avait été prévu dès le mois de mai 2013 – avant sa prise de fonctions – et s’est s’inscrit dans le cadre des règles de l’entreprise, que ce soit pour les critères d’obsolescence de la précédente C6 (cinquante-trois mois et 121 383 km), ou pour le choix du modèle de l’actuelle 508 « .

Les enquêteurs ont aussi passé au crible les dépenses du comité exécutif (supérieures à 100 euros) et les choix des fournisseurs les plus récents.  » Aucune des dépenses examinées, du président ou d’un membre du Comex – comité exécutif de Radio France – , ne présente de caractère anormal ou disproportionné par leur nature ou leur montant « , conclut le rapport. Tout juste souligne-t-il la justification fragile de deux voyages effectués par M. Gallet, l’un au Brésil au moment de la Coupe du monde de football, l’autre en Chine pour participer au sommet Young Leaders. Le rapport suggère, enfin, que l’entreprise se dote de règles plus transparentes en matière de contrôle et de publicité des dépenses.  » Certaines dispositions nouvelles pourraient néanmoins utilement être mises en place afin que leur acceptabilité ne soit plus remise en cause « , propose le rapport.  » Je n’ai jamais douté des conclusions de l’enquête de l’Inspection générale des finances, a réagi M. Gallet. L’important, maintenant, c’est l’avenir du service public de la radio et sa nécessaire modernisation. Nous allons y travailler avec l’ensemble des salariés de Radio France qui sont, comme moi, particulièrement attachés à l’entreprise et à ses missions de service public. « 

Vendredi, le PDG a rencontré Dominique-Jean Chertier, le médiateur choisi par le gouvernement, pour discuter de la mission de celui-ci. M. Chertier, qui sera présent  » à tiers temps  » à Radio France, doit remettre sur pied le dialogue social. Il a aussi vu les syndicats, ensemble puis séparément.  » C’est le démarrage « , souligne-t-on. La question qui agite la Maison ronde est désormais de savoir sicette relance du dialogue peut se faire avec une équipe de direction inchangée, ou si M. Gallet procédera à des mouvements – montrant au passage qu’il s’efforce désormais de reprendre la main.

Alexis Delcambre


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