Quand les juges s’emmêlent dans leur jugement

Je ne comprends pas tout à ce jugement… Ca ressemble à du « Jacques Martin » aux plus belles heures de « l’école des fans » : tout le monde a gagné !

Pas de diffamation, de la bonne foi pour tout le monde et M. Jouyet n’a jamais eu l’intention de nuire…

Le problème c’est que le tribunal dit tout et son contraire en affirmant qu’il n’y a pas eu intention de nuire mais en notant que les propos « pouvaient être reconnus diffamatoires ». Et là, on touche, à l’incompétence du judiciaire : c’est diffamatoire ou ça ne l’est pas ! Le rôle du judiciaire est de dire ce qui est, non ce que ça pourrait être ! Le jugement dit que M. Fillon pouvait s’estimer lésé face à un acte… qui n’est pas reconnu…

Comprenne qui pourra… Moi, ce que je comprends surtout c’est que l’on a encore eu affaire à des juges incompétents payés une blinde à rendre une justice inaudible qui ne sert en rien l’intérêt général.

Quand une justice dit que des propos « doivent être considérés comme diffamatoires » mais qu’elle ne les condamne pas, n’est-ce pas une preuve évidente d’une totale incompétence de ces juges ?

Incompétence encore lorsque le tribunal va à l’encontre de M. Fillon démontrant qu’il connaissait les démêlés de M. Sarkozy avec la justice… mais qu’il ne condamne toujours pas…

Incompétence toujours lorsqu’il affirme que le secrétaire général n’avait « aucune animosité personnelle » envers M. Fillon, sans le démontrer…

Bref, une belle preuve d’incompétence de nos instance juridiques !

Souriez, c’est vous qui payez !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 11 Juillet 2015

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Jean-Pierre Jouyet et les journalistes du  » Monde  » relaxés
L’ancien premier ministre François Fillon poursuivait pour diffamation le secrétaire général de l’Elysée, Gérard Davet et Fabrice Lhomme

Le tribunal dit le droit. Parfois, son jugement semble arranger tout le monde et il devient alors, même sans le vouloir, une forme de maestria politique. Il en a été ainsi, jeudi 9 juillet, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, et Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, ont été relaxés des charges de diffamation à l’encontre de François Fillon. Aux trois a été accordée la bonne foi ; à Jean-Pierre Jouyet, nulle intention de nuire ; aux deux journalistes, la volonté de servir l’intérêt général.

Mais le tribunal a aussi estimé que les propos tenus par Jean-Pierre Jouyet sur l’ancien premier ministre devant les deux journalistes et rapportés par eux, pouvaient être  » reconnus diffamatoires « . Et Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de François Fillon, a aussitôt estimé que l’honneur de son client et plaignant était  » lavé « .

La plainte faisait suite à la publication par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, à la fin de 2014, dans un livre paru chez Stock, intitulé Sarko s’est tuer, puis dans les colonnes du Monde, de la teneur d’un déjeuner, le 24 juin 2014, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Ces deux hommes entretenaient des relations de confiance : Jean-Pierre Jouyet avait été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon.

Selon les deux journalistes, il avait été question au cours de ce repas des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP. De l’une d’entre elles surtout, concernant le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses lors de la campagne de Nicolas Sarkozy, en 2012. A l’audience avaient été produites les dix minutes de conversation sur le sujet, enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec le secrétaire général de l’Elysée, le 20 septembre 2014. Jean-Pierre Jouyet y affirmait que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de  » taper vite « , de lui  » casser les pattes « , alors que l’ex-président de la République entamait son retour en politique.

Le jugement estime que François Fillon pouvait de bon droit aller en justice.  » Les propos poursuivis qui – lui – imputent d’avoir demandé aux plus hautes autorités de faire pression sur la justice afin d’enclencher une procédure visant un de ces rivaux politiques, doivent être considérés comme diffamatoires « , indique le texte. Mais il ne retient pas la thèse du complot politique ourdi par l’Elysée, qu’avançait l’ancien premier ministre.  » Cette thèse ne repose, en tout état de cause, que sur des suppositions. « 

 » Rencontres clandestines « 

Il ne retient pas non plus un autre argument avancé à l’audience par François Fillon et sa défense : il ne connaissait pas encore les démêlés de l’UMP concernant les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, à la date du déjeuner. Le jugement développe la chronologie des événements pour démontrer qu’il ne pouvait alors les ignorer complètement. Il assure par ailleurs que le secrétaire général n’avait aucune  » animosité personnelle  » envers l’ancien premier ministre et que  » ses propos relatifs aux informations et demandes présentées par François Fillon étaient dignes de crédit « .

Me Versini-Campinchi constatait malgré tout, jeudi, que, même si François Fillon avait été débouté,  » sa plainte n’a en rien été considérée comme abusive « .  » Le tribunal reconnaît que les informations publiées par Gérard Davet et Fabrice Lhomme étaient exactes et d’intérêt général, se réjouissaient à l’inverse les avocats des journalistes du Monde, Marie Burguburu, François Saint-Pierre et Christophe Bigot. Le tribunal dit clairement que les rencontres clandestines entre MM. Fillon et Jouyet n’avaient pas à demeurer secrètes comme le demandait M. Fillon. Il était également important de faire connaître au public, et c’est ce qui se trouve dans la réponse de M. Jouyet à M. Fillon lors de ce déjeuner, que François Hollande avait affirmé ne pas vouloir interférer dans les procédures judiciaires. « 

Le droit est donc dit, même si François Fillon peut encore faire appel. Mais, à n’en pas douter, ce jugement va désormais être sujet à dissertation, politique cette fois.

Benoît Hopquin


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