Il faut abandonner ces pratiques barbares !

Il est honteux que l’on applique encore ce genre de pratiques barbares au XXIe siècle ! Comment peut-on continuer à broyer des êtres vivants ?

Il faut donc trouver d’autres moyens pour abréger les souffrances de ces bêtes, au minimum. Au minimum, car je ne pense pas que la fuite en avant dans la malbouffe soit la voie à suivre dans notre pays. Il faut redonner du naturel aux pratiques d’élevage afin d’augmenter la qualité de la viande, même si elle doit devenir plus onéreuse. Donc, pour moi, même la détermination du sexe de l’animal dans l’oeuf, ne représente pas la panacée.

Le bien-être animal, mais aussi humain, est à ce prix.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 11 Août 2015

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Des parlementaires se mobilisent contre le broyage de poussins vivants
Considérés comme inutiles par la filière avicole, près de 50 millions de gallinacés mâles sont tués à la naissance chaque année
Mâle ou femelle ? Pour nombre d’espèces la question est déterminante. Pour les poules et les coqs d’élevage, elle a un effet immédiat. Quelques heures après être sortis de leur œuf, futures pondeuses et poussins mâles sont séparés. Les seconds sont considérés comme inutiles. Comme ils n’ont pas les mêmes caractéristiques que les poulets élevés pour leur chair, ils sont directement éliminés : gazés, jetés vivants dans une broyeuse mécanique – ce qui est légal – ou bien entassés dans un sac-poubelle où ils vont progressivement étouffer – ce qui ne l’est pas.

Ces dernières semaines, trente-six parlementaires ont interpellé le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, sur ces pratiques. Ces vingt-six députés et dix sénateurs, membres d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), mais aussi du Parti socialiste (PS) et du groupe Les Républicains (LR), ont exprimé peu ou prou leur stupéfaction d’apprendre ce qui se passe dans les couvoirs, où l’on met à mort sans aucune considération des millions de gallinacés chaque année. Pour ne prendre qu’un exemple, François Loncle (PS), député de l’Eure, appelait de ses vœux une solution pour parvenir à  » un abandon de la pratique abominable du broyage des poussins « , dans une question écrite au gouvernement publiée au Journal officiel le 30 juin. On pourrait aussi citer Jean-Vincent Placé (EELV), Jean-Marie Bockel (UDI) ou Olivier Dassault (LR).

Une telle mobilisation en faveur de toutes jeunes volailles n’a pas fini de surprendre l’association L214, qui milite pour que les animaux ne soient plus traités  » comme des déchets « .  » Nous avons écrit à tous les parlementaires à ce sujet, c’est la première fois que nous rencontrons un tel succès auprès d’eux, confie Brigitte Gothière, porte-parole de l’organisation. Je pense que si les poussins les ont fait réagir, c’est que dans le milieu politique comme le grand public on est loin d’imaginer les réalités de l’élevage industriel aujourd’hui. Chaque année, plus de 90 millions d’œufs éclosent dans les couvoirs, la moitié environ, près de 50 millions, sont éliminés.  » La cruauté certes, mais aussi une forme de gaspillage de la vie animale : ces pratiques finissent par choquer.

Détermination du sexe dans l’œuf
Le mouvement d’indignation actuel est né d’une vidéo tournée clandestinement par un employé d’un couvoir de Bretagne. On y voit des poussins agonisant au milieu d’une benne à ordures ou même écrabouillés sur le sol. Après l’avoir postée sur son site en novembre, L214 avait écrit à Stéphane Le Foll et lancé une pétition qui a engrangé 85 000 signatures.  » Ses services avaient alors indiqué qu’ils allaient se pencher sur cette question, remettre à plat des normes de la mise à mort en dehors des abattoirs, témoigne Brigitte Gothière. Comme rien ne s’est passé depuis, nous lui avons écrit à nouveau en avril en lui proposant de détailler les avancées de l’Allemagne sur cette question. « 

Le ministre allemand de l’agriculture, Christian Schmidt, a en effet annoncé une interdiction prochaine de l’élimination des poussins mâles dans les couvoirs outre-Rhin. Car l’université de Leipzig a mis au point une méthode de détermination du sexe des volailles dans l’œuf, au troisième jour de leur développement, grâce à une technique de spectrométrie, ce qui permet de trier les embryons avant leur éclosion. Les mâles n’en réchappent pas pour autant. Si le principe s’avère généralisable, des mesures réglementaires pourraient s’appliquer dès 2017.

Le ministère de M. Le Foll assure, lundi 10 août, qu’une réponse sera apportée aux parlementaires, dans laquelle seront rappelés le cadre réglementaire européen mais aussi le souhait de  » faire évoluer les pratiques dans l’aviculture française « . Le cabinet précise qu’il finance en outre actuellement  » des études sur des outils permettant le sexage des poussins avant l’éclosion « .

L214 note pour sa part que l’opinion publique évolue vis-à-vis de la cause animale. Près de 250 000 personnes suivent désormais ses écrits sur Facebook. Tenant compte de ces évolutions, l’Assemblée nationale a modifié le code civil en janvier 2015 pour élever les bêtes au rang d' » êtres vivants doués de sensibilité « .

Martine Valo

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