M. Vincent Bolloré viole-t-il les principes protégeant la Presse

Pour moi, M. Vincent Bolloré a été trop loin en s’immisçant à ce point dans la ligne éditoriale de Canal+. Par ce fait, il a violé la liberté de la Presse, non seulement en empêchant la diffusion de certains reportages d’investigation, mais en empêchant que les Guignols puissent faire entendre leur voix parodique.

Les guignols peuvent-ils être considérés comme de la Presse ? Sans aucun doute, car l’information, bien que parodiée, était bel et bien présente.

M. Vincent Bolloré a donc violé nos libertés élémentaires en matière d’information, dont les guignols font partie. A ce titre des sanctions doivent être prises à son encontre parmi lesquelles le boycott de ses chaînes ainsi que le boycott de son ami, M. Nicolas Sarkozy lors des futures échéances électorales présidentielles.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 24 Septembre 2015

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Bolloré devant le CSA : les questions qui dérangent
Face à la reprise en main de Canal+ par son actionnaire principal, le Conseil supérieur de l’audiovisuel doit protéger l’indépendance éditoriale des médias
Nous, membres du collectif  » Informer n’est pas un délit  » et Reporters sans frontières (RSF), interpellons le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) parce que nous estimons que le principe d’indépendance éditoriale des médias, pilier de notre démocratie, a été, à de multiples reprises, piétiné par l’actionnaire principal du groupe Canal+, Vincent Bolloré.

Le CSA, qui a le pouvoir de protéger cette indépendance, auditionne Vincent Bolloré jeudi 24 septembre. Face à l’ingérence de l’actionnaire dans la ligne éditoriale des chaînes du groupe Canal+, il est du devoir du CSA de demander des réponses aux questions essentielles suivantes :

1 – Pourquoi un documentaire consacré au Crédit mutuel et programmé par Canal+ le 18 mai 2015 a-t-il été censuré ?

2 – Pourquoi un documentaire inédit sur François Hollande et Nicolas Sarkozy programmé par Canal+ le 28 septembre 2015 vient-il d’être déprogrammé sans motif, et ce, au profit d’un film déjà diffusé ?

3 – Pourquoi un projet de documentaire sur BNP Paribas, accepté par le comité d’investigation de Canal+, est-il actuellement  » gelé  » sur ordre de la direction de Canal+ ?

4 – Comment justifier qu’un reportage sur l’Olympique de Marseille, diffusé sur Canal+, ait été retiré du site Internet, au motif qu’ » on ne se fâche pas avec ses partenaires « , selon les propos tenus par Vincent Bolloré, le 3 septembre dernier, lors du comité d’entreprise ?

5 – Lors d’une réunion des délégués du personnel du 16 septembre, un membre de la direction, questionné sur les documentaires déprogrammés, a déclaré :  » La direction tient avant tout à défendre les intérêts du groupe Canal+ et estime qu’il est donc préférable d’éviter certaines attaques frontales ou polémiques, à l’encontre de partenaires contractuels actuels ou futurs. « 

Fermeté
6 – Allez-vous vous servir de Canal+ pour protéger les intérêts de vos  » partenaires contractuels actuels ou futurs  » ?

7 – Les intérêts de votre groupe sont-ils compatibles avec le respect de l’indépendance éditoriale d’un média ?

8 – Les intérêts du groupe Bolloré touchant de nombreux secteurs, notamment en Afrique, un journaliste de Canal+ ou d’i-Télé pourrait-il, par exemple, travailler en toute indépendance sur la prochaine élection présidentielle ivoirienne ou sur les conditions de travail dans les plantations contrôlées par la holding luxembourgeoise Socfin, dont Vincent Bolloré est actionnaire ?

En 2002, sur demande du CSA, Jean-Marie Messier, alors actionnaire de Canal+, avait accepté qu’une charte garantissant l’indépendance éditoriale des chaînes du groupe soit annexée à la convention de Canal+. Aujourd’hui, nous demandons le même engagement à Vincent Bolloré et la même fermeté de la part du CSA.

Collectif


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