Un article pas assez précis pour donner lieu à quelconque conclusion

Très clairement, cet article souffre d’un très grand défaut : celui de ne pas être suffisamment précis et d’être polémique.

En effet, on parle de l’ensemble des Français, y compris ceux qui travaillent à temps partiel, mais on ne dit pas si le temps partiel est voulu ou subi ! Ca change tout ! Si le temps partiel est subi, la paie sera forcément en conséquence !

Il faut donc parler revenus… ce que l’article ne fait pas…

Pour mémoire, en 2012, un salarié moyen gagnait 4 020,8 $ aux Pays-Bas, tandis qu’il gagnait 3 479,2 $ en France.

On essaie donc de nous faire croire que le Français est dans la moyenne européenne, alors que l’on prend en compte les salariés en temps partiel, y compris subis, ce qui révèle une pauvreté de notre marché du travail…

Ce qui est encore le plus gênant, c’est que l’emploi en temps partiel est une notion très large : si il est subi, il est très différent du choisi ! Ainsi, comparer les temps partiels aux Pays-Bas et en France n’est pas sans risque !

Cet article est donc utile pour voir comment les Pays-Bas peuvent avoir une économie meilleure que la nôtre avec des temps partiels. Il est beaucoup moins utile pour justifier la faiblesse des heures travaillées Françaises…

En effet, le bénévolat peut être source de croissance ! Ce que la réception d’allocations chômages le cul assis devant la télé, n’est pas… De plus, quand on voit que des activités comme l’auto-entreprenariat sont pris comme des activités non salariées, ça laisse songeur, car c’est du travail !

L’article dit que le temps de travail est considéré comme le mal Français. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas le seul et loin s’en faut, mais il n’en demeure pas moins qu’il est d’importance car notre pays pousse, de multiples façons, à l’oisiveté en ayant dénigré sa valeur au travail. D’autres pays, dont les Pays-Bas, ont pris une voie annexe par le travail bénévole ou l’auto-entreprenariat.

Bref, je mets un gros bémol sur cet article qui a trop tendance à vouloir comparer des situations incomparables et, de par ce fait, à ne pas entrer suffisamment dans le détail. Bonne démarche, mais à fortement approfondir pour éviter les conclusions par trop hâtives !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 4 février 2016

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Aux Pays-Bas, on travaille en moyenne trente heures par semaine
Alors que la polémique sur les 35 heures rebondit en France, nos voisins néerlandais affichent les avantages sociaux et économiques de la réduction du temps de travail
Les nouvelles mesures économiques annoncées par le gouvernement Valls marquent une nouvelle charge contre les 35 heures. Véritable totem, le temps de travail légal français est accusé de nuire à la compétitivité en augmentant le coût du travail. Pour autant, plusieurs pays proposent un autre modèle, à l’instar des Pays-Bas, où la semaine de travail moyenne est bien plus courte que dans l’Hexagone.

Les salariés français travaillent-ils vraiment moins que leurs homologues européens ? La réponse dépend de la lecture adoptée. S’il est vrai que la durée française de travail à temps complet se situe parmi les plus basses d’Europe, avec 1 661 heures annuelles, elle est en revanche dans la moyenne européenne si l’on intègre les temps partiels : 1 536 heures travaillées, selon l’institut Cœ-Rexecode. Les Pays-Bas sont le pays d’Europe où, en incluant ces temps partiels, les habitants travaillent le moins en termes de volume horaire :1 357 heures par an, soit une semaine moyenne de… 30 heures !

Le temps partiel est particulièrement répandu aux Pays-Bas, où il concerne 50,4 % des employés, contre 18,9 % en France. Beaucoup travaillent aux 4/5e. Depuis 2000, une loi donne même aux citoyens le droit de demander un temps partiel. Ce type de contrat est en effet mieux considéré : loin de ne -concerner que les emplois précaires, il est appliqué jusqu’aux plus hauts niveaux de la hiérarchie. Il n’est pas rare de voir le directeur d’un département universitaire ou la responsable financière d’une entreprise ne pas travailler une journée par semaine.

A ce temps partiel s’ajoute une grande flexibilité du contrat de travail. Si la durée de travail maximum est de 45 heures hebdomadaires et de 10 heures par jour, il est possible d’adapter son temps de travail en fonction de ses obligations : concentrer un temps plein (environ 40 heures) sur quatre jours, adapter son temps partiel sur l’ensemble de la semaine, fixer des horaires de travail spécifiques, voire travailler depuis chez soi.

Cette moyenne de 30 heures permet de dégager du temps pour exercer d’autres activités favorisant le développement personnel : vie familiale, sociale, volontariat et formation. Les cours du soir notamment connaissent un succès considérable auprès des Néerlandais, qui continuent à se former tout au long de leur vie. Quant au volontariat, près de la moitié de la population s’y consacre à hauteur de quatre à cinq heures hebdomadaires.

Activités non rentables
Etre utile pour la société et favoriser son développement personnel, telles sont les motivations principales pour travailler en dehors du cadre salarié, selon Els van Schijndel, de l’Agence des volontaires d’Amsterdam (VCA). Au-delà de l’emploi, le travail permet d’être intégré socialement, de trouver sa place et son rôle dans une société qui valorise l’activité. La réduction du temps de travail et le développement d’activités non salariées participent du partage du travail et d’une réduction de l’exclusion sociale.

Le pays, pourtant considéré comme très libéral, mise largement sur les atouts des activités non salariées. Le temps libre gagné laisse en outre la possibilité de développer d’autres activités comme l’auto-entreprenariat, le travail indépendant ou les engagements associatifs.

Ces heures travaillées permettent, d’après Michaëla Merkus, chargée d’étude chez Movisie, organisme néerlandais de recherche sur le volontariat, d’assurer de nombreuses activités essentielles non rentables qui reposaient traditionnellement sur la collectivité. Elles offrent la possibilité de reproduire des solidarités locales en recréant du lien social et de la proximité. Le volontariat, traditionnellement très institutionnalisé aux Pays-Bas, renforce certaines missions de l’Etat. Il est essentiel au bon fonctionnement de la société néerlandaise, dont l’indice de développement humain (IDH), qui prend en compte le niveau de richesse, de santé et d’éducation, la place au 5e rang mondial en 2014, quand la France n’en occupe que le 22e.

Néanmoins, la crise économique a dévoyé la démarche initiale de réduction du temps de travail. La difficulté à s’insérer sur le marché de l’emploi incite de nombreux jeunes à effectuer du volontariat pour enrichir leur CV et accroître leur employabilité. L’Etat lui-même, dans un contexte d’austérité budgétaire, se désengage d’un nombre croissant d’activités, notamment dans le secteur de la santé, de l’éducation ou de la culture, que des bénévoles doivent donc reprendre.

L’exemple néerlandais invite à s’interroger sur la pertinence de faire du temps de travail la cause des maux de l’économie française. En atténuant la frontière entre emploi et travail, les Pays-Bas repensent la notion même d’activité, sans basculer dans une société  » ubérisée « . En choisissant un angle qualitatif plutôt que quantitatif, ils offrent ainsi un regard plus raisonné sur le travail. A l’heure où les risques socioprofessionnels deviennent un sujet majeur et où les burn-out se multiplient, il semble nécessaire de se pencher sur la qualité de vie au travail au-delà de sa simple durée. La question est également de partager le travail et les richesses avec l’ensemble des actifs. La France comptait ainsi, en novembre 2015, 10,1 % de demandeurs d’emploi, contre 6,8 % aux Pays-Bas.

Après avoir très largement contribué à l’émergence du capitalisme, notamment en créant en 1602 la première multinationale, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, les Néerlandais seraient-ils en train d’inventer une nouvelle relation au travail éloignée de celle développée par l’Allemagne et ses travailleurs pauvres ? Certaines initiatives semblent l’indiquer, comme l’expérimentation à Utrecht depuis janvier 2016 d’un revenu minimum universel sur un groupe de 300 citoyens au chômage.

par Céline L’Hostis


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