Les étudiants et encore moins les lycéens, n’ont rien à foutre dans la rue !

Tout d’abord, les lycéens, au moins pour les non-majeurs, n’ont rien à foutre dans la rue. Ils n’ont pas la personnalité juridique, dès lors, ils n’ont pas le droit de manifester. Leur place est en classe, point ! C’est vrai que c’est marrant de ne pas avoir cours pour manifester, je l’ai expérimenté moi-même, mais quand on n’a pas encore toutes les connaissances sur le monde du travail, la seule chose que l’on a le droit de faire, c’est fermer sa bouche et laisser le contribuable manifester. En effet, c’est le contribuable qui finance les politiques mais aussi tous ces petits lycéens qui veulent faire croire qu’ils y connaissent quelque chose au monde du travail.

Même chose, à quelques nuances prêtes pour les étudiants. Un étudiant, par définition, ne connait rien au monde du travail car il n’y a encore pas mis les pieds. Râler pour râler ne sert donc non plus à rien, d’autant plus quand on entend les analyses de caniveau des étudiants. Il ne peut en être autrement pour ces analyses puisqu’un étudiant n’a pas encore la formation lui permettant de savoir si les mesures votées par nos dirigeants sont bonnes ou mauvaises.

Donc à tous ceux qui n’ont jamais foutu les pieds en entreprise, je leur conseillerais juste de laisser les gens qui s’y connaissent parler. C’est à dire ceux qui y bossent et ceux qui y ont exercé des responsabilités de représentants du personnel. Eux savent ce qu’est un chiffre d’affaire, un excédent brut d’exploitation, une marge brute et connaissent les implications des charges sur la bonne marche des entreprises.

Pour les autres, lycéens, étudiants, profs d’université qui se disent spécialistes en ne connaissant que la théorie, sans la pratique, je leur conseillerais juste de la fermer, ça nous fera des vacances.

Il ne faut jamais oublier que toutes les manifs étudiantes et lycéennes ne servent qu’à une chose : faire trouver de la place dans les cabinets ministériels aux présidents des différents syndicats étudiants. Entre Daniel Cohn-Bendit, Bruno Julliard et autres, la liste est longue de responsables syndicaux qui se retrouvent payés par le contribuable alors même qu’ils ne se sont servis de leur cause pour favoriser leur petite carrière.

Avant 2006, avant donc le CPE, il y avait 25% de chômage chez les jeunes. Aujourd’hui, il y en a autant. Le CPE n’est donc pas le coupable du chômage des jeunes. On voulait en faire une solution mais les râleurs imbéciles en ont décidé autrement. Je ne dis pas que la mesure était bonne ou mauvaise, je dis juste que lorsque l’on veut savoir si une mesure vaut le coup ou pas, il faut lui donner sa chance. On ne lui a pas donné, les difficultés restent donc là.

Quant aux mesures actuelles, elles sont risibles : depuis que le gouvernement a revu sa copie, de larges pans de la réforme veut promouvoir les jeunes. Les lycéens et étudiants restent butés. Ceci est bien la preuve que l’intérêt général n’est accessoire et que la lutte contre la réforme doit promouvoir les futurs chefs de cabinets de nos ministres.

Bref, renvoyons ces étudiants, lycéens et chers experts à leurs études et laissons les salariés décider si la réforme du Code du travail est une bonne mesure ou non, car ce sont d’eux dont on parle et ce sont eux qui financent.

Fermez le ban.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 17 mars 2016

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 » Loi travail  » : les étudiants toujours mobilisés

De nombreuses assemblées générales se tenaient dans les facs avant la journée d’action de jeudi
Après les annonces de Manuel Valls amendant le projet de loi travail, la journée d’action étudiante et lycéenne prévue jeudi 17 mars fera figure de test pour mesurer la mobilisation des jeunes. Environ 100 000 d’entre eux s’étaient mobilisés dans les cortèges intersyndicaux le 9 mars pour demander le retrait du texte. Les mêmes organisations – l’UNEF, les trois premiers syndicats lycéens (la FIDL, le SGL, l’UNL) et une vingtaine d’autres mouvements et d’associations comme Génération précaire, Maison des potes ou Osez le féminisme – appellent les étudiants et les lycéens à une nouvelle journée d’action.

De son côté, la FAGE, second syndicat étudiant – qui n’était pas dans les cortèges du 9 mars, tout en demandant des aménagements –, estime que les modifications apportées au texte permettent la poursuite du dialogue.

 » Nous ne minorons pas ce qui a bougé grâce à la mobilisation, en particulier sur les licenciements abusifs. Mais ce qui reste sur la table ne convient pas. On reste dans une logique de précarité : rien n’est prévu pour faciliter l’accès au CDI pour les jeunes, dénonce le président de l’UNEF, William Martinet. Avec les dispositions sur les accords d’entreprise et l’assouplissement des licenciements économiques, les salariés seront soumis à un chantage à l’emploi, et devront accepter de travailler plus pour gagner moins. « 

Pour Samya Mokthar, présidente du syndicat lycéen UNL,  » il y a eu effectivement un changement sur les apprentis… et c’est du pur bon sens ! Mais la philosophie générale est la même. On ne répond toujours pas aux objectifs de lutte contre le chômage de masse, notamment celui des jeunes « .

Pour préparer la mobilisation, 75 assemblées générales étudiantes devaient se tenir – la plupart mercredi –, selon l’UNEF, contre 50 la semaine dernière.

Questions posées par écrit

Mardi 15 mars à midi, celle de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense (Hauts-de-Seine) n’a pas déplacé les foules. Près de 150 places n’ont pas trouvé preneur alors que l’amphi D1 en offre 400. Première à prendre la parole, Alice a été interrompue par un jeune homme qui lui a lancé :  » Ce qui me pose problème, c’est que Valls était à l’UNEF, et que toi t’es à l’UNEF.  » Elle a dû quitter la tribune, tout en prenant le temps de dire ce qu’elle pensait du projet de cet ancien de l’UNEF :  » Ce texte, c’est plus de précarité, une augmentation du temps de travail et une baisse des salaires. « 

Le mot d’ordre de retrait du projet de loi a fait l’unanimité, le débat se portant sur la question du blocage de l’université. Une option à laquelle l’UNEF n’appelle pas et qui ne séduit pas tout le monde, surtout pas en période d’examens.  » La semaine dernière, une trentaine d’autonomes ont bloqué, de leur seul fait, l’ensemble de la fac. Ce n’est pas bien passé auprès des étudiants « , a souligné Martin pour l’UNEF. Finalement l’AG a voté pour l’installation de barrages filtrants pour convaincre les étudiants de la nécessité de se mobiliser sans arrêter l’université.

La mobilisation du 9 mars devait beaucoup aux réseaux sociaux : les AG et leurs débats souvent byzantins ne sont pas le seul lieu de débat. A l’université de Bordeaux, près de 300 étudiants du campus, même en médecine, sont venus mardi écouter attentivement une conférence-débat sur le projet de loi travail dans un amphi de la fac de droit, avec Eric Berr, professeur d’économie, et Matthieu Montalban, maître de conférences, tous deux membres des  » économistes atterrés  » – un collectif né en 2010 qui conteste la doctrine néolibérale et la financiarisation de l’économie –, ainsi que Christophe Radé, professeur de droit spécialisé dans le droit du travail et un jeune doctorant en droit. La plupart des questions des étudiants ont été posées par écrit sur des feuilles A4 déchirées en morceaux et récupérés en bout de rangée.

 » Il n’y a rien à garder « 
Dans une atmosphère très sérieuse – loin des AG tonitruantes et mouvementées –, avec ordinateurs ouverts pour prendre des notes, on y a parlé dualisme du marché du travail, diminution de la protection des salariés, inversion de la hiérarchie des normes, lien de subordination mis à mal, flexibilité interne et externe, déficit politique et choix de société. Avec un parti pris argumenté et détaillé contre le projet de loi gouvernemental.

 » Je suis venue car je suis déçue par les infos données jusque-là dans les assemblées générales « , a expliqué Clémentine D., en master arts plastiques à l’université de Bordeaux.  » Comme je n’ai pas lu toute la loi, je suis venue pour conforter mes infos sur le sujet, mais je sais déjà que cette loi est trop radicale et qu’il n’y a rien à garder « , a ajouté la jeune fille, sûre de participer jeudi à la manifestation bordelaise.

Une décision moins évidente pour Clément Corbal, 20 ans, en seconde année d’administration économique et sociale :  » On sait qu’il faut changer les choses, mais est-ce que cette loi est la bonne solution aux problèmes de l’emploi ? Si libéraliser le marché du travail peut être intéressant, est-ce que les entreprises vont jouer le jeu ? « 

Clément, de son côté, a changé de point de vue à l’issue de la conférence, ayant désormais  » l’impression que la loi va diminuer les droits des salariés sans leur faciliter l’accès à d’autres postes. Il n’y a qu’un tranchant. La réforme devrait être aussi plus globale notamment sur la prise en compte de l’économie de la demande et pas uniquement de l’offre des entreprises « . Le débat continue jusqu’au test de la rue.

Claudia Courtois (à Bordeaux), Adrien de Tricornot et éric Nunès

Garantie jeunes : extension incertaine
Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, lundi 14 mars,  » l’universalisation  » de la  » garantie jeunes  » en 2017, une revendication consensuelle parmi les organisations de jeunesse, sans donner plus de détails sur le financement de cette mesure qui pourrait s’élever à quelque 5 milliards d’euros. La FAGE avait notamment insisté pour que ce dispositif d’insertion pour les 18-25 ans sans emploi ni formation – qui concerne aujourd’hui 50 000 bénéficiaires – devienne un droit pour les 900 000 jeunes potentiellement concernés. L’objectif de seulement 200 000 garantie jeunes semble en réalité avoir été budgété, à ce stade. Mardi, l’UNEF dénonçait un  » enfumage « .

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