Quand M. Urvoas préfère la paix sociale face au respect de l’intérêt général

Quand on est homme politique, la priorité des priorité est de respecter l’intérêt général. L’ensemble des Français ont le droit d’avoir l’ensemble des fonctionnaires dirigés justement et efficacement par les politiques car ce sont ces Français, et personne d’autre, qui paie ces fonctionnaires !

Ainsi, s’il y a des abus vis à vis des personnels pénitentiaires, le respect de l’intérêt général commande et ordonne que ces abus soient corrigés sur le champ !

Le risque du blocage social doit être évalué à cette aune. Si ça ne plaît pas aux syndicats et personnels de passer par les fourches caudines de l’intérêt général, rien ne les empêche d’aller chercher du boulot ailleurs. L’intérêt général doit primer et il n’y a pas d’exceptions à ce principe dans un état de droit et démocratique comme le nôtre !

M. Urvoas doit donc agir prestement et efficacement afin de remettre l’intérêt général et la bonne gestion des deniers publics au coeur de son action.

Si tel n’est pas le cas, le citoyen saura se rappeler de l’incompétence du ministre et en tirer les conséquences qui s’imposent en temps et en heure.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 25 mars 2016

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Prisons : Urvoas temporise sur la mauvaise gestion du personnel
Dans sa réponse au rapport accusateur de la Cour des comptes, le ministre de la justice revendique  » le temps nécessaire au dialogue social « 
Surtout ne pas souffler sur les braises d’une administration pénitentiaire passablement échaudée. Quelques jours après la révélation par Le Monde, vendredi 18 mars, d’un sévère rapport de la Cour des comptes sur la gestion coûteuse et inefficace des personnels pénitentiaires, Jean-Jacques Urvoas s’est empressé de rassurer les syndicats.

Ce rapport qui dénonce en particulier la façon dont la paix sociale a été achetée au cours des vingt dernières années, parfois au moyen de primes sans statut légal ou d’avantages accordés aux représentants syndicaux, a suscité émotion et inquiétude. L’urgence était d’éviter un nouveau blocage social, après l’accord signé en décembre 2015 entre la chancellerie et les organisations syndicales pour mettre un terme à un mouvement national de protestation.

Dans sa lettre au président de la Cour, qui l’avait sommé au moyen d’un référé de répondre avant le 23 mars, le ministre de la justice explique vouloir prendre le temps nécessaire pour mettre fin aux problèmes et désordres pointés du doigt par ces auditeurs de l’argent public. Sur un ton tout en diplomatie, M. Urvoas prend soin de répondre aux six recommandations du référé et d’expliquer les actions qu’il compte engager. Il ne conteste pas vraiment le diagnostic au vitriol sur l’absence de rigueur dans la comptabilisation du temps de travail et des heures supplémentaires, l’existence d’un accord à la limite de la légalité sur l’exercice du droit syndical, ou l’inefficience de la gestion centralisée des effectifs.

Clarifier les règles
 » Il prend le sujet au sérieux, mais ne peut pas d’un coup déstabiliser toute une organisation née d’une réglementation complexe et de la particularité du travail en détention « , plaide-t-on place Vendôme pour justifier de prendre le temps.  » J’appelle votre attention sur le souhait du ministère de mettre en œuvre ces évolutions de façon progressive et dans le temps nécessaire au dialogue social « , écrit le garde des sceaux en conclusion de sa missive à Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes.

Pour  » mettre en conformité avec les dispositions réglementaires de droit commun  » l’accord signé en 2005 par Dominique Perben, alors ministre de la justice, qui octroie notamment des jours de décharge et des primes aux élus, M. Urvoas va demander le concours de la ministre de la fonction publique et de la direction générale de l’administration et de la fonction publique.

Ainsi, les 226 agents qui bénéficient d’une décharge de service de 40 % mais n’effectuent pas la moindre journée à leur poste de travail dans l’année ne devraient pas voir leur situation chamboulée dans l’immédiat, bien que les magistrats de la Cour des comptes y voient une  » situation irrégulière « .

Le ministre promet néanmoins de prendre un arrêté qui clarifiera les règles en matière de temps de travail effectif des surveillants et de comptabilisation des heures supplémentaires. La Cour dénonçait un recours massif aux heures supplémentaires dû à une -organisation du travail inadaptée engendrant à la fois une inflation de la masse salariale et des absences du personnel épuisé par les rythmes. M. Urvoas promet également une  » extension du -badgeage à l’ensemble des -personnels de surveillance « .

M. Urvoas ouvre une réflexion sur une déconcentration de la gestion du personnel au niveau des directions interrégionales des services pénitentiaires. Recommandée par la Cour des comptes, elle apporterait de la souplesse à une administration au bord de la thrombose. Un but non avoué serait aussi de contourner le poids des syndicats au niveau national.

Le chantier est d’une telle ampleur que les douze mois qui restent à M. Urvoas au portefeuille de la justice apparaissent bien courts pour faire bouger ce que ses prédécesseurs n’ont pas voulu voir.

Jean-Baptiste Jacquin


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