Quand la justice se fait justice elle-même

Il est inacceptable que la justice se fasse justice elle-même. Quand un juge est accusé, ce n’est pas le rôle de ses collègues de se venger.

Il faut donc trouver un autre moyen de juger le fautif, ce, en toute indépendance.

Dans cette histoire, une interdiction d’exercer pendant 3 ans pour avoir simplement dit : « qu’il était « préférable de connaître le code avant l’audience que de le découvrir pendant ou après » », est très clairement abusif.

Ces propos relèvent à 100% de la liberté d’expression et n’est aucunement ni un outrage, ni une diffammation.

Le jugement est donc bel et bien inique et honteux et est indigne de la France, pays unanimement reconnu pour les Droits de l’Homme.

Un article du journal ‘L’express’ daté du 23 juin 2016

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L’avocat Bernard Ripert interdit d’exercer pendant 3 ans
Actualité Société
Par AFP , publié le 23/06/2016 à 16:48 , mis à jour à 16:48

Grenoble – Bernard Ripert, ancien avocat de l’organisation armée d’extrême gauche Action Directe, a été condamné jeudi par la cour d’appel de Grenoble à trois ans d’interdiction d’exercer, dont un an avec sursis, dans le cadre de poursuites disciplinaires.

La cour d’appel n’a pas prononcé la radiation de l’avocat, requise par le procureur général Paul Michel, estimant que cette peine était « disproportionnée au regard des faits commis », selon l’arrêt consulté par l’AFP.

« Leur décision correspond pour moi à une radiation », a cependant estimé Me Ripert, qui vient d’avoir 66 ans.

« Une fois de plus, les magistrats de la cour d’appel de Grenoble se sont vautrés dans l’illégalité comme certains animaux le font dans leurs déjections », a poursuivi le pénaliste grenoblois, brièvement interné en psychiatrie fin mai.

Il a évoqué une « décision inique et inadmissible qui sera à coup sûr cassée » par la cour de cassation.

« C’est un tombeau que la cour d’appel vient de dresser », a commenté Me Ronald Gallo, un de ses défenseurs, parlant d’une « condamnation à mort sur le plan professionnel ». « Ils n’ont pas osé le radier mais ils font semblant, c’est hypocrite », a-t-il ajouté.

Le tonitruant avocat à la barbe blanche, soutenu par de nombreux confrères et des manifestants lors de son procès, était poursuivi pour divers manquements.

Dans son arrêt, la cour souligne ainsi « la gravité des propos » tenus par l’avocat devant une cour d’assises en mars 2015, propos qu’elle juge « motivés par la volonté » d’ »entraver le fonctionnement » de la cour en « déstabilisant son président ».

Me Ripert avait lancé au président qu’il était « préférable de connaître le code avant l’audience que de le découvrir pendant ou après ».

Les magistrats pointent aussi la « violence des accusations portées » par Me Ripert dans un courrier adressé à un directeur de maison d’arrêt: l’avocat avait demandé au fonctionnaire s’il se croyait « en 1942 avec son surveillant minable ».

Enfin, la cour d’appel relève la « volonté manifeste » de l’avocat de ne pas respecter les sanctions disciplinaires déjà prononcées (trois sanctions depuis 2009).

Alors qu’il était déjà sous le coup d’une interdiction d’exercer d’un an, Me Ripert avait voulu défendre des clients devant deux cours d’assises. Il avait alors invoqué l’article 275 du Code de procédure pénale qui permet à un accusé de se faire défendre par un ami aux assises.


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