Il faut mettre immédiatement fin aux pratiques de ce pourri !

Il faut mettre fin aux pratiques de ce pourri de docteur Mabuse ! M. Bernard Sainz ne peut continuer à opérer dans le milieu cycliste à engager la santé de ses prétendus patients !

Une enquête doit être rapidement diligentée afin d’envoyer ce pourri derrière les barreaux ! On doit mettre cet individu hors de nuire car il est un risque sur l’intégrité physique des coureurs, outre qu’il incite à la triche.

Il n’y a plus qu’à…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 25 juin 2016

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DOPAGE

Mabuse court toujours

On pensait Bernard Sainz retiré des pelotons depuis belle lurette. L’enquête du  » Monde  » et de  » Cash Investigation  » montre que le  » docteur Mabuse  » continue à prodiguer ses conseils, et pas seulement à doses homéopathiques
Bernard Sainz est un homme de formules. Formules philosophiques, qu’il griffonne au bas de ses petites fiches cartonnées, sûr de marquer l’esprit du destinataire. Formules homéopathiques, qu’il applique d’une manière qui étonne les professionnels. Formules chimiques, qu’il répète plusieurs fois pour inscrire ces codes dans la mémoire des clients :  » Chelidonium = Clenbutérol ; vitamine D = Diprostène « .

Depuis quarante ans, Bernard Sainz grenouille dans la mare du cyclisme français, jamais trop visible mais jamais caché. Cité dans plusieurs affaires de -dopage, il n’a jamais été condamné pour ces faits. Quand les limiers de l’anti-dopage pensaient l’avoir attrapé, Sainz mettait le grand plateau, comme il le -recommande à l’entraînement, et glissait des mains d’une justice qu’il épuise. Des substances dopantes ? Jamais, s’insurge-t-il aujourd’hui encore.

Pourtant, pour la première fois, Le Monde et  » Cash Investigation « , avec la complicité de coureurs professionnels,apportent les preuves que Bernard Sainz prescrit des produits interditsà des sportifs et qu’il est, à 72 ans, encore actif dans le milieu cycliste, malgré son inscription récente sur la liste noire de l’Union -cycliste internationale (UCI). Il prodigue aussi ses conseils à un joueur de rugby du Top 14 et à plusieurs athlètes.

 » Docteur Mabuse « , du nom du personnage manipulateur et hypnotiseur de Fritz Lang, est l’un de ces guérisseurs comme le cyclisme en a toujours connu, réputés dotés de recettes miracles. Dans la confrérie des dopeurs, il n’est qu’un -artisan de bord de route : il ne fournit pas de produits dopants, ne stocke pas des poches de sang dans ses bureaux et le très haut niveau ne constitue plus, aujourd’hui, l’essentiel de sa clientèle.

Mais sa longévité prouve son ingéniosité et sa capacité à renouveler ses -méthodes, trente ans après sa grande période de gloire. Elle montre aussi -l’incapacité du cyclisme à se débarrasser de ce vieil oncle encombrant et, en creux, à garder dans le droit chemin les coureurs en difficulté, qui sont ses meilleurs clients.

Dans le cyclisme français, on va chez Bernard Sainz comme à l’église, dans l’espoir d’un miracle. C’est d’ailleurs ce qu’il vend. Certains sportifs cherchent à sortir d’une mauvaise passe physique – problèmes respiratoires chroniques, surpoids, paramètres sanguins effondrés. D’autres viennent à lui à la suite d’une mauvaise chute ou pour soigner des tendinites. D’autres encore veulent savoir comment améliorer leurs performances tout en échappant aux contrôles.

Bernard Sainz dit prodiguer aux premiers des conseils de naturopathe et nutritionniste, reposant sur le jeûne ou des monodiètes de fruits acides. Le régime est impitoyable, certains y renoncent et coupent les ponts pour échapper à la dépression. Ceux qui choisissent de continuer perdent le plaisir de rouler mais maigrissent. Ses méthodes ont essaimé dans le peloton, un monde où on -observe en permanence les habitudes alimentaires de ses voisins. Ceux qui ne mangent que des pommes pendant deux jours et avalent de l’huile de Haarlem en course sont-ils des clients de -Mabuse ? D’anciens clients ? Des adeptes des régimes de l’ancien professionnel Erwann Menthéour ou des élèves de l’entraîneur Niels Brouzes,  » des anciens poulains qui reprennent mes méthodes de -nutrithérapie « , comme le rappelle Bernard Sainz ? Aujourd’hui, distinguer les  » mabusiens  » de leurs imitateurs relève de l’expertise scientifique.

Les deuxièmes, qui viennent se soigner, Bernard Sainz affirme les réparer beaucoup plus vite que la médecine traditionnelle. Plusieurs coureurs, y compris ceux qui ne l’ont pas gardé dans leur cœur, -assurent d’ailleurs de l’efficacité de ses méthodes de guérison. Ses amis dans le cyclisme louent ses talents thaumaturges et font aussi appel à lui pour soigner des membres de leur famille. Comme le président du syndicat des coureurs français (UNCP), Pascal Chanteur, qui y a emmené sa mère et son fils de 5 mois souffrant d’eczéma, après avoir lui-même suivi ses conseils pour se remettre d’un zona. En 2007, c’est lui qui mettait en -relation Sylvain Chavanel, qui disputera cette -année son 16e Tour de France, avec Bernard Sainz. Le représentant des coureurs français assume de  » très bien -connaître  » docteur Mabuse, et  » ose espérer  » qu’il ne prescrit pas de produits dopants.

On en vient aux troisièmes, qui cherchent un petit coup de fouet. Ceux qui -savent exactement pourquoi ils ont -décroché leur téléphone et appelé – » Mabuse « . Ceux-là, le naturopathe affirme les ramener dans le droit chemin.

Pour le vérifier, des coureurs professionnels ont accepté de se rendre au Dôme, une brasserie d’angle du 17e arrondissement de Paris. C’est là, près de son appartement de la rue du Rocher, que -reçoit  » Mabuse « . Grande terrasse, intérieur Art déco, cocktails à 14 euros et burrata à 19. Le sait-il seulement ? L’addition n’est jamais pour lui.

Notre coureur s’approche. Ce n’est pas son premier rendez-vous. Le naturopathe s’est déjà renseigné, comme il le fait toujours, sur sa famille, ses relations amoureuses, leurs connaissances communes, ses habitudes alimentaires. Il a dispensé ses conseils habituels : dormir nu avec un tee-shirt en coton, volets ouverts ; boire de l’huile d’olive au réveil ; finir sa douche à l’eau fraîche et ne pas sécher le bas du corps…

Le coureur demande s’il serait possible de  » faire un peu de cortisone « . Bernard Sainz lui explique comment s’injecter des corticoïdes avec une piqûre en haut de la fesse, en dessinant sur une fiche – qui sera déchirée – une seringue à -tuberculine :  » C’est comme ceci que, -depuis la nuit des temps, pratique le monde du cyclisme.  » Une corporation, se désole Bernard Sainz lorsque Le Monde l’interroge, dont 85 % des membres prennent des corticoïdes. Sauf ses clients, évidemment :  » Tous mes patients, je leur fais arrêter la cortisone. « 

Dans le complexe règlement de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur les corticoïdes, leur présence est autorisée jusqu’à un certain seuil – très élevé et quasiment impossible à atteindre. Mais elle doit résulter de l’application d’une pommade et non d’une injection. Or, les contrôles ne permettent pas de distinguer le mode d’administration des corticoïdes.

Bernard Sainz recommande ainsi aux coureurs de se faire prescrire une pommade à base de cortisone, dans l’éventualité peu probable où leur taux de corticoïdes dépasserait le seuil autorisé.Ils devront toujours avoir leur prescription sur eux, et la seringue dissimulée chez eux.

Depuis ses débuts dans le peloton, Bernard Sainz traîne la réputation d’être le roi des corticoïdes, administrés en -micro-doses. Mais s’est-il mis à la page ? Un autre coureur professionnel, qui n’a plus vu Sainz depuis plusieurs années, nous a aidés à vérifier. Ce coureur, qui souhaite garder l’anonymat et que nous appellerons Sacha, a repris contact avec une vieille connaissance, un membre éminent du peloton amateur français :

 » Je suis encompétition dans un mois.

– Ah, je comprends que tu veuilles voir Bernard…

– Il faut que j’arrive à le voir.

– Oui, rien par téléphone. « 

Le cycliste amateur précise :  » Depuis l’an dernier, faut pas avoir le pouce trop musclé.  » Une façon de dire qu’il ne faut pas appuyer trop fort sur la seringue, et que les micro-doses sont à la mode.

La rencontre a de nouveau lieu au Dôme. Le succès de Sacha, depuis qu’il a quitté Bernard Sainz, impressionne le septuagénaire.  » Je suis ravi, parce que beaucoup de mes poulains réussissent dans la vie « , se félicite-t-il.

Après une longue séance de surplace, durant laquelle le coureur insiste sur sa volonté de réussir ce prochain objectif,  » docteur Mabuse  » se lance :  » Qu’est-ce que tu prends ?  » Les deux hommes ont déjà commandé. Là, il est question de produits interdits. Bernard Sainz suggère : corticoïdes ? Testostérone ? Ana-bolisants ? Puis se renseigne : quand le coureur est-il susceptible de subir des -contrôles antidopage ?

Au fil de l’entretien, durant lequel Bernard Sainz, lunettes sur le front, plonge longuement dans son téléphone, le  » naturopathe  » conseillera comment prendre du Diprostène,  » un petit cortico qui agit à cinq jours « , toujours en s’abritant derrière une pommade à la cortisone ; du clenbutérol, un stimulant permettant l’augmentation de la masse musculaire et une diminution des graisses, auquel Alberto Contador a été contrôlé positif sur le Tour de France 2010 ; et de l’EPO, de la manière suggérée par le coureur : 2000 unités tous les deux jours. On est loin des micro-doses de 400 ou 500 unités, désormais moins risquées, mais il sait qu’il ne sera pas contrôlé durant sa préparation. Bernard Sainz valide la préparation, et conseille d’arrêter l’EPO dix jours avant la compétition.

 » J’avais l’impression qu’il maîtrisait. Même sur l’EPO, il savait que les règles avaient changé, qu’on pouvait la détecter au-delà de trois, quatre jours avant la course, raconte Sacha. Il m’a dit : “Fais comme tu veux, mais monte à 48 d’hématocrite – proportion de globules rouges dans le sang – le plus vite possible, comme ça tu pourras t’entraîner et ça ne redescendra pas pendant trois semaines.” « 

Quand ils se quittent, Bernard Sainz précise que les correspondances sur les questions d’entraînement, les analyses sanguines ou la prise de caféine – qui n’est plus un produit interdit – peuvent se faire par mail, mais qu’il ne sera pas question du reste.

Ce qui se dit dans le peloton :  » Bernard va t’aider pour les protocoles, mais il faut lui demander.  » Plusieurs coureurs interrogés assurent qu’ils ne l’ont jamais -entendu parler de produits dopants, faute, selon eux, d’être restés suffisamment longtemps avec lui.

Il faut gagner la confiance du  » docteur Mabuse « . Et, un jour, la porte s’ouvre, comme nous l’a raconté Laurent, professionnel dans les années 2000 qui souhaite également conserver l’anonymat. Il affirme s’être fait prescrire sa première cure de Kenacort (un corticoïde) par le docteur, à l’initiative de ce dernier. Plus tard, Bernard Sainz lui expliquera aussi comment se faire une injection de testostérone à partir d’une capsule de pantestone, en la -mélangeant avec de l’huile d’olive. Une injection le soir, après 23 heures, heure limite des contrôles -antidopage à l’époque, et une le matin, après la première heure de contrôle.

Sylvain Chavanel, champion de France en 2011 et vainqueur de trois étapes du Tour, est l’un des rares coureurs à assumer sa relation passée avec Bernard Sainz. Il était, en 2007, le coureur français le mieux payé du peloton, chez Cofidis, et cherchait à perdre du poids pour assumer  » l’étiquette de futur coureur de grands tours « . Lui aussi témoigne, du bout des lèvres, que Bernard Sainz peut expliquer des protocoles de dopage :

 » C’est quelqu’un qui, je pense, conseille, mais après, c’est à l’athlète de faire son choix.

– Donc si on lui demande comment prendre des corticoïdes ou de l’EPO, il peut vous conseiller ?

– Oui, voilà.

– L’une de ses pratiques serait de -conseiller des micro-doses de corticoïdes et d’avoir une pommade, à côté, pour passer aux contrôles…

– Oui, voilà, ça s’appelle des micro-doses.

– Et vous, c’est ce qui vous est arrivé à cette époque-là ?

– Oui, et c’est pour ça que j’ai tout arrêté. Ça ne m’intéressait pas de faire du vélo comme ça. « 

Interrogé par Le Monde, Bernard Sainz persiste : jamais il n’a prescrit de produit interdit à un sportif. Parce qu’il se doit, dit-il, de protéger la santé des coureurs. Jamais, non plus, un coureur n’a fait -appel à lui pour se doper :  » Ils n’ont pas besoin de moi ! Pour les corticoïdes, tous savent comment faire. Quant aux micro-doses d’EPO, des experts antidopage expliquent tout sur Internet. « 

Malgré ce rapport très distant, selon lui, aux produits interdits, Bernard Sainz a été placé en juillet 2015 sur la liste des personnes faisant l’objet d’une  » association interdite « . Dans un courrier envoyé aux coureurs du peloton international, que Le Monde et » Cash Investigation  » se sont procuré, la fondation antidopage de l’UCI rappelle que constitue une infraction le seul fait de prendre auprès des personnes inscrites sur cette liste  » des conseils pour l’entraînement, la stratégie, la technique, l’alimentation ou sur le plan médical « , d’obtenir une thérapie, de fournir des échantillons pour analyse ou de les utiliser comme agent. La sanction est de un à deux ans de suspension.

Bernard Sainz est placé en haut d’une liste prestigieuse de sept noms, parmi lesquels Michele Ferrari, ancien préparateur de Lance Armstrong, et Eufemiano Fuentes, le médecin qui vient d’être blanchi par la justice espagnole dix ans après le démantèlement d’un vaste réseau de dopage sanguin dans le cadre de la -fameuse  » opération Puerto « . Si l’UCI n’a jamais fait la publicité de cette liste et -refuse de commenter la présence du  » docteur Mabuse « , jamais condamné pour des faits de dopage, l’intéressé en a rapidement été informé.  » Dès lors que vous rendrez cette liste publique, j’attaquerai l’UCI en justice, car c’est une -atteinte à mon image, dénonce-t-il. Quelle commission s’est réunie pour décider de me placer sur la liste, et sur quelle base ? On ne m’a même pas notifié que l’on utilisait mon nom, mon image, mes relations. On aurait dû me prévenir de ne pas entrer en contact avec un coureur ! « 

Les coureurs, eux, sont prévenus. Pourtant, certains continuent de se rendre au Dôme ou dans son manoir d’Almenêches, dans l’Orne, où le  » docteur Mabuse  » a accepté de se faire photographier.

C’est le cas de Kevin Ledanois, champion du monde Espoirs en 2015. Bien qu’il évolue au deuxième niveau mondial, dans l’équipe Fortuneo-Vital -Concept, le coureur de 22 ans confirme avoir reçu l’e-mail lui interdisant de travailler, de quelque manière que ce soit, avec Bernard Sainz. Mais ce n’est pas un problème :  » Je ne collabore pas avec lui. Je le croise de temps en temps parce que c’est un ami de la famille, mais c’est tout. Il m’a guéri de problèmes de santé quand j’étais petit, mais il ne me conseille pas du tout aujourd’hui, puisque c’est mon père qui m’entraîne. « 

D’après nos informations, le champion du monde Espoirs était pourtant en -contacts réguliers avec cet  » ami de -famille « , au moins jusqu’à ce fameux mois de juillet 2015 où Bernard Sainz a été ajouté sur la liste noire du cyclisme : compte rendu d’entraînements dans un sens, conseils dans l’autre et nombreux échanges sur l’alimentation et des remèdes homéopathiques. A la fin de la saison dernière, il lui communiquait encore son programme de l’intersaison.

Comme il le précise lui-même, Kevin Ledanois est pourtant censé être -entraîné par son père. Yvon Ledanois, directeur sportif de l’équipe professionnelle américaine BMC, est un fidèle de Bernard Sainz, qu’il décrit comme  » un défenseur de la corporation et de la santé des coureurs cyclistes « .  » Mon fils ne travaille pas avec lui, mais si demain il a des problèmes de santé il fera appel à lui. Si vous trouvez un peu de réconfort chez une personne qui vous remet sur pied au bout d’un mois et non quatre, vous irez peut-être vers lui. Il a soigné toute ma famille, c’est une relation de trente ans « , dit Yvon Ledanois, catégorique sur le fait que Bernard Sainz ne peut pas prescrire de produit dopant,  » parce que ce qui lui -importe, c’est de vous rencontrer dans vingt ans et que, grâce à ses méthodes -naturelles, vous soyez en bonne santé « .

Les méthodes naturelles de Bernard Sainz se traduisent, dans ses conseils aux coureurs, par des recommandations -homéopathiques, bien qu’elles soient -réservées en Franceaux docteurs en -médecine, ce qu’il n’est pas.Nous avons transmis les prescriptions du  » docteur Mabuse  » à Charles Bentz, président du syndicat national des homéopathes. Il a manqué de s’étouffer.

Ainsi de celles prescrites à Jérôme -Coppel, qui a cédé son titre de champion de France du contre-la-montre à Thibaut -Pinot jeudi 23 juin et patient de Bernard Sainz durant les quatre premiers mois de la saison 2013. Il lui -recommande de prendre de la cortisone 9CH les 8 et 14 février ainsi que le 1er mars afin de relancer ses défenses immunitaires, puis le 12 mars, pour cicatriser d’une chute. A chaque fois dix granules, et toujours au coucher.  » Les -conseils et les explications liés aux médicaments sont complètement farfelus, -observe Charles Bentz. Par ailleurs, que vous preniez trois, cinq ou dix granules par prise ne change rien, ni que vous les preniez le matin, le midi ou le soir. « 

Jérôme Coppel, qui dit avoir fait appel à Bernard Sainz fin 2012 pour surmonter une mauvaise passealors qu’il arrivait chez Cofidis dans un rôle de leader, ne se souvient que vaguement de ses conseils homéopathiques et assure qu’il n’a -jamais été question de produits dopants.

Dans d’autres cas, les débats entre -Bernard Sainz et les coureurs portent sur la dilution – 4 CH ou 5 CH ? – ou le nombre de granules à prendre, alors même que  » la différence entre 4 CH et 5 CH est minime et qu’en homéopathie le nombre de granules par prise est indifférent « , rappelle Charles Bentz.

Y a-t-il derrière ces étonnantes prescriptions un langage codé, recélant des protocoles dopants ? C’est en tout cas l’une des précautions prises par le  » docteur Mabuse « , qui le rapproche en cela des références de ses cousins espagnol et italien Fuentes et Ferrari, passés maîtres dans l’art des sigles et autres codes.

Dans une affaire de trafic de produits dopants en Normandie, en attente de -jugement, plusieurs mis en examen ont affirmé aux enquêteurs que les protocoles étaient prescrits par Bernard Sainz en langage codé homéopathique. Laurent confirme :  » Pour moi, Cortisone 5 CH, c’était Diprostène et Hamamélis 9 CH, c’était du Kenacort. Mais il change souvent ses codes.  » De fait, ils ont changé. Au Dôme, avec Sacha, le  » docteur Mabuse  » a été très clair, au moment de noter ses recommandations sur une fiche cartonnée. Les codes sont à apprendre par cœur, rien ne doit être consigné :  » Là, il va falloir que tu fasses fonctionner tes neurones. La vitamine D, c’est le D de -Diprostène. Chelidonium, dix gouttes au coucher, mais en réalité c’est un comprimé de clenbutérol. « 

La prescription  » homéopathique  » est inscrite sur la fiche, avec le calendrier des prises. Les dix gouttes de Chelidonium deviennent un comprimé de clenbutérol, les 1 200 unités de vitamine D deviennent 0,12 ml de Diprostène, et les gouttes sont à prendre tous les soirs, deux minutes sous la langue avec beaucoup de salive. Pour l’EPO, rien ne sera noté. Avant de partir, Bernard Sainz s’assure une dernière fois que Sacha a retenu les codes.

Puis il signe sa fiche cartonnée  » Dr Mabuse « , et y ajoute une petite formule. L’une de ses préférées :  » L’esprit, c’est comme un parachute, il fonctionne mieux quand il est ouvert.  » Pour le  » docteur Mabuse « , l’atterrissage est proche.

Clément Guillou


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