Trente mois de prison, c’est un peu léger pour un pourri

Des faits de ripoux condamnés par 30 mois de prison ferme alors même que 8 mois ont été faits et qu’il n’y en aura pas d’autres… Comprenne qui pourra…

Quoiqu’il en soit, c’est un peu léger… A la rigueur, si les 30 mois avaient été effectués complètement, on aurait pu comprendre et admettre. Là, 8 mois pour avoir sali à ce point les institutions, c’est faible, très faible…

Cela milite pour que les condamnations prononcées engagent l’intégralité des peines derrière les barreaux. Si on prononce 30 mois, il doit y avoir 30 mois. Si conduite exemplaire il y a, ça reste 30 mois, mais si on est dissipé, les punitions peuvent tomber et on peut se prendre plus…

Bref, la justice pénale ne punit pas assez et ce dossier en est la preuve la plus évidente : quand des pourris sont punis aussi peu, quel est l’intérêt de ne pas être pourri ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 07 juillet 2016

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Condamné, l’ancien  » super-flic  » Michel Neyret veut  » fermer la parenthèse « 

Une peine de prison a été prononcée à l’encontre de l’ex-directeur adjoint de la PJ lyonnaise
La scène se passe dans une brasserie proche du Palais de justice de Paris, mardi 5 juillet. Michel Neyret, l’ex-directeur adjoint de la police judiciaire de Lyon, vient d’être condamné à trente mois de prison ferme. Il lève une coupe de champagne.  » Une parenthèse de cinq ans se referme, une nouvelle vie commence « , confie l’ex super-flic aux chaînes de télévision et magazines people qui l’ont rejoint.

Une condamnation qui n’impliquera pas un retour à la case prison — Michel Neyret y a déjà passé huit mois en préventive, de septembre 2011 à mai 2012 —, sa peine étant aménageable. Il a décidé qu’il ne ferait pas appel. -Conforme au réquisitoire, la peine sanctionne surtout la dérive personnelle d’un haut fonctionnaire.

Les multiples consultations de fichiers, en violation du secret professionnel, ont essentiellement profité aux cousins lyonnais Gilles Bénichou et Stéphane Alzraa, lesquels ont accordé argent, cadeaux et séjours au commissaire.  » Le dossier démontre donc l’existence simultanée d’interventions de Michel Neyret et de libéralités dont il a bénéficié « , écrivent les juges, soit un  » pacte de corruption « . La thèse selon laquelle il entretenait des relations avec des informateurs potentiels dans l’intérêt du service a été balayée. Il n’a jamais reçu de renseignement de leur part.

 » Michel Neyret a protégé Stéphane Alzraa et Gilles Bénichou et permis à ces derniers de poursuivre leurs activités délinquantes, en déduisent les juges. En utilisant sa fonction et ses pouvoirs pour agir à sa guise et sans contrôle, Michel Neyret a non seulement commis des infractions graves mais il a aussi jeté la suspicion sur l’ensemble des services placés sous son autorité.  » Tout en reconnaissant  » ses résultats exceptionnels  » à l’époque où il dirigeait la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Lyon, de 1984 à 2004, les magistrats ont estimé que sa valeur professionnelle ajoutait au contraire à ses fautes, comme s’il trahissait à la fois sa fonction et son propre passé.

Intermédiaire incontournable entre son cousin et le commissaire, Gilles Bénichou, en fuite probablement en Israël, a été -condamné à cinq ans de prison ferme avec mandat d’arrêt, et 100 000 euros d’amende. Figurant dans Les Lyonnais, film d’Olivier Marchal tourné en 2010, Gilles Bénichou a joué sur tous les registres. Les juges écrivent :  » Compte tenu de son passé judiciaire, il ne s’agit pas là du comportement d’un mythomane mais bien de celui d’un pur escroc pour lequel les limites posées par la loi n’existent pas et pour qui tout est permis, dès lors que c’est susceptible de rapporter un profit. « 

Trio central

Nicole Neyret a été condamnée à huit mois de prison avec sursis pour recel de corruption et association de malfaiteur.  » Moins naïve qu’elle ne l’a laissé paraître « , selon les juges, l’épouse du commissaire a tout de même ouvert à Genève un compte offshore. En retrait, mais bénéficiaire des interventions du policier, Stéphane Alzraa a été condamné à deux ans de prison ferme et 250 000 euros d’amende, avec mandat d’arrêt. En fuite en Israël, il s’est marié en grande pompe durant le délibéré, selon plusieurs sources lyonnaises concordantes.

A côté de ce trio central, lié par la corruption, les autres pans du dossier se sont littéralement effondrés. Tout en s’étonnant de ses  » relations pour le moins hétérodoxes  » avec un Gilles Bénichou jouant les apporteurs d’affaires, le tribunal a relaxé l’avocat lyonnais David Metaxas du recel d’informations confidentielles. Le commissaire Christophe Gavat et le commandant Gilles Guillotin, à l’époque en poste à l’antenne PJ de Grenoble, ont été relaxés. Aucun détournement de stupéfiants n’a été démontré, disent les juges. Seul à reconnaître avoir donné trois plaquettes de haschich sur insistance de Michel Neyret, Jean-Paul Martya été condamné à une peine de trois mois avec sursis, sans inscription au casier judiciaire.  » On a voulu gonfler à tout prix une affaire contre des policiers pour aggraver le cas Neyret, la méthode était scandaleuse « , a vivement réagi Bernard Trenque, ancien patron de la PJ de Lyon, présent, en mai, à toutes les audiences du procès.

Richard Schittly


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