Un article nul d’un économiste qui voit des rapports là où il n’y en a pas…

Cet article laisse à penser qu’il existe un ‘capitalisme autoritaire’, une sorte de nouvelle gouvernance, qui serait néfaste à la démocratie…

En fait, il n’en est rien…

Le ‘capitalisme autoritaire’ n’existe que dans la tête de simili-économistes qui ont tendance à faire des liens là où il n’y en a pas…

Il y a des régimes autoritaires et des régimes démocratiques, point.

Le capitalisme n’est là que pour servir l’un ou l’autre car il est une structure de la mondialisation où les échanges sont poussées à leur paroxysme…

Il n’y a donc pas de « capitalisme autoritaire » ni de « capitalisme démocratique ». Et ces éléments ne sont pas nouveaux.

Le capitalisme contrôlé par l’Etat a toujours été la marque de fabrique de tout système autocratique : les dirigeants dictateurs ont toujours très très bien vécu, et en tous temps, merci pour eux…

Cet article montre donc qu’il ne suffit pas de grand chose à un simili-économiste pour écrire un sujet…

De là, à proposer des solutions dans l’intérêt général, on repassera…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 9 juillet 2016

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La montée du capitalisme autoritaire, principal défi pour les démocraties

La fusion de politiques autocratiques avec un capitalisme contrôlé par l’Etat a progressé dans le monde, démentant que la libération des forces du marché soit synonyme de démocratisation

L’un des plus profonds changements des dernières décennies aura été la montée du capitalisme autoritaire en tant que modèle politico-économique, notamment dans les pays en développement. Ce modèle se définit comme un mélange de gouvernance autocratique et de capitalisme népotique contrôlé par l’Etat.

Entre 1988 et 1990, des manifestations prodémocratie ont éclaté dans différentes régions du monde, depuis la Chine jusqu’à la Birmanie en passant par l’Europe orientale. Ces mouvements ont contribué à propager les -libertés politiques dans cette dernière région et ont renversé ailleurs dans le monde des dictatures dans des pays aussi divers que l’Indonésie, la Corée du Sud, le Chili et Taïwan. A la suite de la désintégration de l’Union soviétique, la Russie elle-même a paru être un candidat crédible aux réformes démocratiques. Le renversement de ces régimes totalitaires ou autocratiques a modifié le rapport de force mondial en faveur des courants démocratiques.

Pourtant, tous les mouvements prodémocratie n’ont pas été couronnés de succès. Les  » révolutions de couleur  » ont renforcé la méfiance des régimes autoritaires qui avaient survécu, les -incitant à mettre en place des contre-mesures. Plus d’un quart de siècle après la chute du mur de Berlin, force est de constater que l’avancée mondiale de la démocratie est bloquée.

La démocratie est sans doute devenue la norme en Occident, mais ailleurs, seule une minorité d’Etats sont de véritables démocraties. Le fait d’avoir utilisé les forces du marché pour libéraliser des systèmes politiques étroitement centralisés a peut-être, en réalité, contribué à faire émerger le capitalisme autoritaire. Dans -certains pays où l’autoritarisme est -solidement enraciné, la fusion de politiques autocratiques avec un capitalisme contrôlé par l’Etat a fortement progressé.

Rien n’illustre mieux ce fait que l’exemple de la plus grande et plus ancienne autocratie du monde, la Chine, qui s’est spectaculairement hissée au rang de puissance mondiale en combinant capitalisme de marché et monocratie politique.

Contrôle étroit

Le Vietnam et le Laos – deux pays qui, comme la Chine, se proclament officiellement communistes tout en pratiquant le capitalisme – ont eux aussi anéanti les espoirs de ceux qui -comptaient sur les forces du marché pour générer une circulation plus libre des idées et desserrer progressivement l’emprise de systèmes politiques autocratiques. Le Vietnam et le Laos ont commencé à partir de la fin des années 1980 à décentraliser le contrôle économique et à encourager l’entreprise privée, et ils se classent désormais parmi les économies asiatiques les plus performantes. Pourtant, leurs partis uniques continuent d’exercer un contrôle étroit sur l’expression politique.

Le capitalisme, en réalité, renforce la capacité d’un Etat communiste à utiliser de façon plus efficace la technologie et les autres moyens de répression interne et de contrôle de l’information. La fameuse  » Grande Muraille coupe-feu  » chinoise en est un exemple édifiant. Cet outil gouvernemental filtre et bloque les contenus internet, ce qui permet de créer un environnement d’information politiquement édulcorée. En pratiquant le capitalisme autoritaire, un Etat autocratique est en mesure de suivre l’évolution des innovations technologiques afin de priver les dissidents des moyens de dénoncer l’injustice. Ils peuvent par exemple bloquer ou censurer en temps réel les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook.

Le fond du problème est que, dans les pays où les communistes sont au pouvoir, un marché libre des biens et des services ne génère pas automatiquement un marché des idées. Les pays qui se libéralisent dans le -domaine économique ne se libéralisent pas forcément sur le plan politique, en particulier lorsque les circonstances politiques restent défavorables au changement.

En tant qu’idéologie, le communisme est sans doute en pleine dérive, mais il reste antithétique à la démocratie du fait qu’il est centré autour de la monopolisation du pouvoir politique. Dans tous les Etats dirigés par des communistes, des oligarchies protégées ont émergé à mesure que l’idéologie originelle cédait la place à de nouvelles façons de garder le pouvoir politique, parmi lesquelles les liens familiaux, les réseaux de connaissances, la corruption et l’autopromotion brutale.

Le communisme a ainsi contribué à propager le modèle du capitalisme autoritaire. Comme le montre l’exemple de la Chine, devenue puissance mondiale en l’espace d’une génération, le modèle du capitalisme autoritaire représente le premier défi direct à la démocratie libérale depuis la montée du nazisme.

Alors que cela n’a jamais été le cas du communisme, le capitalisme autoritaire constitue sans conteste un défi crédible à la démocratie libérale. Au travers de sa réussite, la Chine atteste que le capitalisme autoritaire est un chemin plus rapide et moins cahoteux vers la prospérité et la stabilité que le tumulte des politiques électorales et des querelles permanentes que connaissent les démocraties. Ce modèle est un encouragement pour les autres Etats autocratiques, car il prouve que le capitalisme autoritaire peut générer une croissance économique solide tout en assurant la stabilité politique.

A une époque où les principes de la démocratie et du libre marché se trouvent sous pression, la montée du capitalisme autoritaire pose une question fondamentale : pourquoi l’élargissement mondial de la démocratie s’est-il enrayé ?

(Traduit de l’anglais par Gilles Berton). Ce texte est extrait de l’intervention de M. Chellaney aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le 1er juillet.

par Brahma Chellaney


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