Encore une preuve de l’incompétence de nos politiques

Quand on recrute des juristes parmi nos décideurs, rien d’étonnant à ce qu’ils soient nuls !

Science Po et ENA forment des juristes, pas des gestionnaires !

A l’arrivée, ils agissent avec des manières de juristes : quand l’argent vient à manquer, on va le chercher dans la poche du citoyen et on ne réduit pas son train de vie à la tête de l’Etat ! Si le citoyen peut financer le président qui vit dans un palais, on ne va pas se priver !

Et tant pis si on finance tout par le travail et que celui-ci vient à partir ailleurs car trop peu compétitif en France !

Après tout, quand on recrute des tocards, il ne faut pas s’étonner que les résultats soient mauvais !

Il ne reste plus qu’au citoyen à voter pour d’autres profils…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 10 septembre 2016

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Mon amie, c’est la baisse d’impôt

Le président de la République, François Hollande, n’aime pas la finance mais il aime bien la fiscalité. Principal outil aux mains de l’exécutif, il est l’instrument et le miroir de toute politique économique. Et de la politique tout court. A huit mois de l’élection présidentielle, le gouvernement dégaine opportunément ce vendredi 9 septembre une petite enveloppe d’1 milliard d’euros pour cinq millions de ménages. Histoire d’atténuer l’image de  » matraqueur fiscal  » qui lui colle aux basques. Ce n’est pas la première fois qu’il s’y emploie puisque, depuis 2014, trois baisses successives de l’impôt sur le revenu ont été votées pour un total de 5 milliards d’euros. Mais rien n’y fait, il subsiste toujours cette impression désagréable qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de la fiscalité française, à la fois peu rentable, inefficace et nuisible à la croissance et à l’emploi.

Comme le rappelle opportunément une récente note de France Stratégie, l’impôt sur le revenu, miné par les niches, est au final payé aux deux tiers par 10 % des Français. L’impôt le plus égalitaire et le plus visible est aussi le moins utilisé. D’où l’utilité de la discrète CSG, individualisée et payée par tous, qui rapporte désormais bien plus que l’impôt sur le revenu. De la même manière, la TVA, truffée d’exonérations sectorielles, génère bien moins que chez nos voisins nordiques, et sa part diminue d’année en année. Enfin, l’impôt sur les sociétés n’échappe pas à cette règle puisque son taux théorique est le plus élevé d’Europe (33,3 %) mais son rendement est grevé par les crédits d’impôt. Ses recettes en pourcentage du PIB sont inférieures à celles de pays comme le Luxembourg, le Danemark ou la Suède, aux taux pourtant bien inférieurs.

Tropisme pour l’immobilier

Notre système fiscal révèle un autre défaut majeur. Tout ce qu’il ne prélève pas au moyen de l’impôt, il le ponctionne sur le travail et l’appareil productif. Avec 17 % du PIB, c’est le premier prélèvement obligatoire de France. Il dépasse même ceux des pays de tradition bismarckienne, comme l’Allemagne. D’où la mise en place là aussi d’un maquis d’exemptions en direction des bas salaires pour tenter de restaurer la compétitivité d’emplois menacés.

Autre facteur, enfin, lui aussi peu favorable au travail, le tropisme vers une faible taxation des placements d’épargne sans risque au détriment de la taxation des dividendes, ce qui encourage l’investissement dans l’immobilier plutôt que dans l’économie productive.

Pourquoi donc les gouvernements successifs, informés de l’incohérence et de l’inefficacité du système, le laissent-ils ainsi perdurer ? En grande partie parce que, comme dans les grandes entreprises, l’exécutif trouve son pouvoir dans la complexité, qu’il est le seul à maîtriser et qui lui permet un pilotage fin en fonction des circonstances. Contenter chacun au détriment de tous. Une vue de court terme qui coûte cher à l’économie française.

Philippe Escande

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