Les colonies : quand l’illégalité est devenue la norme et la source principale du conflit au proche-orient !

Qui peut se permettre en ce bas monde d’aller construire dans un Etat voisin ? Personne !… Sauf Israël…

Quelle honte pour un pays dont le peuple à tant souffert que de montrer une nature humaine aussi basse et mauvaise ! Quand on se permet de voler des terres à ses voisins en opposant ses lois, peut-on demander le respect ?

Le respect est une notion qui ne peut s’appréhender que si elle est assortie de la notion de mutualité !

Demander le respect alors que l’on ne respecte rien est une hérésie !

Cette situation ne grandit personne : ni Israël qui ne respecte pas ses voisins, ni les Américains qui ferment les yeux pour faire les yeux doux à la population de confession juive de leur territoire, ni la communauté internationale qui laisse faire en bafouant les droits élémentaires des Arabes de la région considérés comme des sous-hommes…

Les Colons doivent donc partir et le droit international doit être soutenu par tous ! C’est le prix de la paix et le prix de la prospérité de la région !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 27 septembre 2016

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Les colons, la bombe à retardement d’Israël

Le documentaire en deux parties ( » La Prophétie  » et  » La Rédemption « ) de Shimon Dotan retrace l’épisode qui a vu, de 1967 à aujourd’hui, s’installer 400 000 Israéliens au milieu de 2,7 millions de Palestiniens de Cisjordanie

C’est une bombe à retardement plantée au cœur du Proche-Orient. Les colonies – ou implantations, ici le vocabulaire n’est pas qu’une question de style – israéliennes dans les territoires palestiniens occupés sont aujourd’hui le principal obstacle à un accord de paix au Proche-Orient et à la naissance d’un Etat palestinien viable à côté d’Israël. Ce problème, devenu inextricable, est le fruit du travail patient et opiniâtre d’une minorité active, les tenants d’un Grand Israël dont les frontières seraient définies par la Bible et non par le droit international, depuis bientôt un demi-siècle.

Les Colons, l’exceptionnel documentaire en deux parties de Shimon Dotan, retrace l’épisode qui a vu, de 1967 à aujourd’hui, s’installer 400 000 Israéliens au milieu de 2,7 millions de Palestiniens de Cisjordanie – la Judée-Samarie, comme la surnomment les colons –, effaçant la Ligne verte et toute idée de séparation territoriale. A l’origine de ce bouleversement géostratégique, le courant religieux sioniste du rabbin Zvi Yehouda Kook, fils du premier grand rabbin d’Israël, Abraham Isaac Kook. Moshe Levinger, membre fondateur du Goush Emounim (Bloc de la foi), est le représentant le plus actif et le plus emblématique de ce courant, qui a réussi la fusion explosive entre le nationalisme territorial et le messianisme juif.

Mort en 2015, le rabbin Levinger est à l’origine de la colonisation d’Hébron, l’un des trois lieux les plus révérés du judaïsme avec le mont du Temple à Jérusalem et la tombe de Joseph à Naplouse. C’est lui qui, à la tête d’un petit groupe d’activistes se faisant passer pour des touristes, a occupé le Park Hotel à l’occasion de la Pâque juive en 1968. Le film raconte en détail les étapes de l’installation des colons dans la ville palestinienne qui abrite les tombes d’Adam, Abraham, Isaac et Jacob, notamment la façon dont une mère de famille a transformé l’inhumation de son nourrisson dans la vieille ville en fait accompli. Hébron, encore, où vivait Baruch Goldstein, le colon ayant assassiné une trentaine de musulmans en prière au Caveau des Patriarches en plein ramadan 1994 pour faire capoter les accords de paix d’Oslo.

Etouffer la Cisjordanie

Entre le gouvernement et le Goush Emounim, les relations n’ont jamais été claires. Tantôt connivent, comme à l’époque où Ariel Sharon et Menahem Begin ont été au pouvoir, tantôt hostile, comme au temps où Yitzhak Rabin a été premier ministre, l’Etat d’Israël n’a jamais désavoué ses  » enfants terribles « . Au contraire, il dépense sans compter pour assurer leur sécurité, leur bien-être et leur transport. Il faut entendre Rabin tonner, de sa voix d’outre-tombe, contre le Goush Emounim,  » un cancer qui ronge la démocratie israélienne « , dès 1975. Deux décennies plus tard, il était assassiné par un extrémiste juif, Ygal Amir.

A bien des égards, la stratégie des colons et celle de l’Etat d’Israël se rejoignent : couper les communications entre les villages palestiniens, encercler les villes, voire s’installer en leur cœur pour y assurer une présence militaire. Le réseau de routes, de ponts et de tunnels – sans compter les murs – tracés pour protéger les colons de tout contact avec la population palestinienne est un carcan destiné à étouffer la Cisjordanie et à la découper en autant de petites enclaves. Le film de Shimon Dotan montre également le massacre du paysage engendré par la colonisation. Les oliviers sont arrachés, les collines arasées pour laisser place à des  » gated communities  » (quartiers enclos) à l’américaine, avec toits en tuiles orange et shopping malls.

Ce  » développement séparé  » et une mise en œuvre arbitraire du droit ont engendré un apartheid, que déplore même une femme colon, au grand dam de ses convives, qui lui intiment l’ordre de se taire. Ironie de la situation : ces quartiers qui leur sont interdits sont construits par des ouvriers palestiniens ; et ce sont des Palestiniens qui travaillent dans les usines installées en territoires occupés ou qui cultivent les champs des colons.

Aux colonies, déjà illégales au regard des conventions de Genève mais considérées comme pérennes, s’ajoutent les avant-postes, souvent tenus par  » les jeunes des collines « , dont le porte-parole tient un discours ouvertement raciste et hégémonique, revendiquant un Grand Israël qui irait du Nil à l’Euphrate. Encouragée, voire rejointe, par des fidèles des Eglises évangéliques américaines, cette frange extrémiste des colons dispose désormais de soutiens au sommet du pouvoir, à l’instar de Naftali Bennett, ministre et chef du Foyer juif, un parti d’extrême droite, venu fêter ouvertement l’anniversaire d’un avant-poste.

Aujourd’hui, les colonies ne sont pas seulement une menace pour la paix mais aussi pour Israël lui-même. Le refus d’Israël de tracer ses frontières le conduit à garder sous domination une population palestinienne qui, immanquablement, dépassera les juifs en nombre : maintenir des droits égaux reviendra à renoncer au caractère juif d’Israël, garder les Palestiniens sous occupation entraînera la fin de la démocratie…

Christophe Ayad

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