Une preuve, encore une, de l’incompétence de nos politiques

Encore un article qui montre et démontre l’incompétence de nos politiques. A force de mettre leurs préoccupations électoralistes avant toute considération vis à vis de l’intérêt général, ils ne savent plus où ils vont et pondent des mesures inefficaces car largement non réfléchies…

Trop d’aides, dispensées vis à vis du mauvais public, effets d’aubaine à foison, sont les reproches les plus récurrents…

Mais est-ce si étonnant que nos jeunes peinent à trouver un emploi quand le seul « 80% d’une classe d’âge au bac » est mis en avant ?

Entre une éducation promouvant l’inégalité et un objectif bac gravé dans le marbre induisant que l’on baisse le niveau pour l’atteindre, nos jeunes ne peuvent que se retrouver dans les difficultés…

Pour que nos jeunes puissent s’insérer dans le monde du travail, c’est le travail éducatif sur lequel il faut reporter l’effort ! Au stade de la recherche d’emploi, il est trop tard !

On continue donc à dépenser de l’argent en pure perte, argent dont on aurait cruellement besoin pour mettre en place une éducation de qualité apte à former correctement nos chères petites têtes blondes (façon de parler 😉 ).

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 6 octobre 2016

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Les aides à l’emploi pour les moins de 25 ans jugées inefficaces

La Cour des comptes dénonce l’empilement des dispositifs et des acteurs

Ce sont les grandes victimes de la crise. En Grèce, en Espagne et jusqu’en France, les jeunes ont du mal à trouver un logement, à commencer une vie en dehors du foyer familial et à envisager sereinement l’avenir. En cause, un accès à l’emploi de plus en plus compliqué. Le sujet est suffisamment grave pour que la Cour des comptes s’en soit saisie dans un rapport rendu public mercredi 5 octobre. L’institution de la rue Cambon est revenue sur les mesures mises en place depuis plusieurs années pour faciliter l’accès à l’emploi des jeunes en France, et en a évalué les effets. Ses conclusions sont sans appel : a trop vouloir en faire, on ne fait pas bien. Ou du moins pas comme il faut.

 » En réponse à l’enjeu politique que constitue l’accès des jeunes à l’emploi, de très nombreuses aides, mises en œuvre par des opérateurs multiples, ont été déployées, mais sans toujours obtenir les effets escomptés « , écrivent les magistrats qui commencent par dresser un état des lieux de la situation.

Trop d’aides illisibles

Selon eux, il y a urgence : certes la précarité et les difficultés d’accès à un contrat stable ne sont pas un phénomène nouveau, mais ils se sont accentués avec la crise de 2008. L’écrasante majorité des embauches concernant cette population se fait aujourd’hui en CDD,  » dont deux tiers ont une durée inférieure à un mois « , selon la Cour des comptes. Surtout, les jeunes ne sont pas à l’abri de retourner au chômage après en être sortis même pendant quelques années.

Résultat, soulignent les magistrats, ils sont parfois obligés d’accepter des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés. Et les problèmes ne s’arrêtent pas là : une fois employés, les moins de 25 ans ne le sont pas forcément sous les formes classiques. Ils sont ainsi les premiers à expérimenter les nouvelles formes de travail (loin du salariat classique) introduites par l’arrivée de géants comme Uber et sont surreprésentés parmi les populations rémunérées au salaire minimum. A ces difficultés structurelles, s’ajoutent celles rencontrées par les jeunes déscolarisés assez tôt et habitant dans des quartiers sensibles. Pour eux, expliquent les magistrats, les obstacles sont deux fois plus importants. En tout, ils sont 750 000 à être en dehors du système, sans emploi, sans études ou formation.

Pour pallier le problème, la Cour le reconnaît, de nombreux dispositifs existent. Près d’une vingtaine pour un coût global de 10,5 milliards d’euros dénombrent même les magistrats. Or, c’est justement là que le bât blesse, trop d’aides sont devenues, relèvent-ils, illisibles. Difficiles à mettre en œuvre correctement. Les résultats sont donc loin d’être à la hauteur des moyens mis en œuvre.

Ainsi,  » ce sont quatre jeunes sur cinq dont les salaires bénéficient d’une aide publique tous les mois « . Parmi ces aides, des dispositifs d’accompagnement (garantie jeune, accueil décrocheurs…), d’apprentissage et de formations ainsi que des contrats aidés comme les contrats uniques d’insertion ou encore les contrats d’avenirs si chers à M. Hollande.

Les magistrats ont observé les taux de retour à l’emploi de chacun d’entre eux et les résultats sont édifiants. A titre d’exemple seuls 9, 6 % des jeunes ayant bénéficié d’un accompagnement de Pôle emploi ont trouvé un travail à l’issue de leur prise en charge. Et ce chiffre cache des disparités : les plus diplômés, qui ont donc bénéficié d’un accompagnement moins intensif, ont été 12,4 % à se placer correctement sur le marché de l’emploi. Les moins qualifiés, éligibles à un suivi renforcé, n’ont, quant à eux, été que 7,7 %.

Les résultats sont un peu meilleurs pour ce qui est des missions locales, mais reflètent la même dichotomie entre jeunes qualifiés et moins qualifiés, qui plus est issus de quartiers sensibles. 47,3 % des personnes suivies trouvent un emploi. Un taux qui retombe à 35,9 % pour ceux qui ont décroché des études et à 33,5 % pour ceux issus des  » quartiers de la politique de la ville « .

 » Lourdeurs administratives « 

Pour ce qui est des contrats aidés, les magistrats pointent un effet d’aubaine. Pour eux, beaucoup d’embauches auraient de toute façon été faites. Selon la Cour, 47 % des nouveaux contrats signés dans le cadre d’un emploi d’avenir dans le secteur marchand l’auraient été de toute façon. Prévus d’abord pour les publics les moins qualifiés, ces contrats peuvent aussi être utilisés par les employeurs pour embaucher un jeune ayant fait jusqu’à trois ans d’étude en zone rurale ou sensible. Mais, d’après les magistrats, les dérogations se multiplient. Un tiers seulement des emplois en question serait occupé par une personne issue d’un quartier sensible.  » La sélectivité des dispositifs est insuffisante « , en conclut la Cour.

Autre problème : la multiplication des acteurs supposés mettre en place les dispositifs. Gouvernement, régions, Pôle emploi, missions locales… Nombreux sont ceux qui doivent  » prescrire  » une formation ou un contrat aidé à un jeune. De quoi en perdre son latin. En Normandie, la Cour des comptes a ainsi dénombré vingt-six instances compétentes en lien avec les jeunes demandeurs d’emploi ou les entreprises. Certains dispositifs (accompagnement, formation, mise en emploi et insertion) sont, par exemple, redondants et se retrouvent à l’identique à différents niveaux.  » Les financements s’enchevêtrent et leur mise en œuvre engendre des lourdeurs administratives considérables « , écrit la Cour des comptes qui n’a pas manqué, comme à son habitude, de conclure son rapport par des préconisations.

Parmi celles-ci : une simplification administrative grâce à la mise en place d’une instance unique chargée du suivi de tous les dispositifs. Ainsi ceux qui en ont le plus besoin auront les formations les plus adéquates.

Sarah Belouezzane

Les chiffres
2,02 milliards

C’est la somme totale, en euros, allouée par l’Etat aux contrats aidés. En 2014, 160 000 jeunes en bénéficiaient. 80 % d’entre eux dans les administrations et les collectivités territoriales, 20 % dans le secteur marchand.

1,45 milliard

Ce sont en tout, selon la Cour des comptes, les dépenses publiques (en euros) au titre du suivi et de l’accompagnement des jeunes, comme le suivi délégué par Pôle emploi ou encore l’accompagnement intensif jeunes.

5,95 milliards

C’est la somme, en euros, consacrée à l’apprentissage. 400 000 apprentis et 165 000 jeunes en contrat de professionnalisation sont concernés.


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