Car ce sont eux qui créent l’emploi, il faut écouter les patrons en matière de lutte contre le chômage

Pour lutter contre le chômage, nos politiques ne doivent faire qu’une seule et unique chose : écouter ceux qui créent l’emploi, in fine, écouter les patrons…

Il faut donc que les politiques acceptent leur incompétence pour écouter, prendre des notes et agir dans le sens fourni par les patrons. Si on ne convainc pas les patrons, ça ne marchera pas, car la décision d’embauche ne passe que par eux…

Ainsi, il faut cesser de dilapider l’argent à tout va dans des plans de formation trop peu conséquents. L’éducation nous coûte suffisamment d’argent alors pourquoi ne pas former des gens à acquérir un emploi alors que l’éducation doit être faite dans ce but principal ?

Il faut donc en cesser avec de la complexité administrative qui tue l’emploi. A force de vouloir protéger à tout va, ce, contre le patronat, on tue l’emploi et on arrive à la situation que l’on voulait éviter !

Il faut aussi baisser les charges, en particulier pour les emplois les moins qualifiés, ce, afin de pouvoir répondre à la concurrence internationale. Les aides à l’embauche doivent être fortement limitées car elles n’offrent pas suffisamment de visibilité.

De plus, et ce n’est pas nouveau, les 35h agissent trop souvent comme un boulet pour, là aussi, lutter efficacement contre la concurrence due à la mondialisation.

Le contrat de travail agit comme un rempart particulièrement dur à franchir entre les gens qui ont un emploi et les autres. Il faut donc le rendre modulaire afin de le rendre beaucoup plus souple, en particulier, là aussi, vis à vis des emplois les moins qualifiés, ceux étant les plus concurrentiels.

Les indemnités prud’homales sont un faux sujet, comme l’est l’apprentissage qui doit, au contraire, être pleinement exercé par l’éducation nationale.

On le voit, il reste un gros boulot, en particulier vis à vis de la mentalité des syndicats, mais aussi de la population en général, ou le mot de patron est trop souvent associé au méchant qui licencie. On oublie trop souvent que sans patron, de même que sans salarié, il n’y a pas d’emplois…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 16 Janvier 2016

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Sur l’emploi, les patrons réclament un  » électrochoc « 
Lundi 18 janvier, François Hollande présentera un plan d’urgence contre le chômage
Il s’agira d’un  » plan d’urgence  » pour l’emploi. Rien de moins. Lundi 18 janvier, François Hollande devrait présenter devant le Conseil économique, social et environnemental, les détails des mesures annoncées lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre 2015. -Objectif : enrayer enfin la progression du chômage, qui touche au total plus de 5,4 millions de personnes. Et ainsi, occuper le terrain sur le front économique, l’une des principales préoccupations des Français, à peine plus d’un an de l’élection présidentielle.

Sur le terrain, l’intention est bien accueilli par les chefs d’entreprise.  » Toute prise de conscience de la nécessité de s’intéresser à l’emploi est à saluer « , relève Anne-Charlotte Fredenucci, à la tête du groupe Deroure, une PME fa-miliale du Maine-et-Loire qui conçoit et fabrique des ensembles câblés, comme les commandes de vol du Rafale.

Les pistes pour l’heure évoquées par l’exécutif – 500 000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une (nouvelle) prime à l’embauche pour les TPE-PME, et un élargissement de l’accès à l’apprentissage – peinent toutefois à convaincre, alors que le ministre des finances, Michel Sapin, a indiqué, jeudi 14 janvier, qu’un coût de 2 milliards d’euros évoqué pour ce nouveau plan emploi n’était  » pas loin de la vérité « .

 » Concurrence déloyale « 
 » Ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Un plan de formation, c’est très bien, mais cela reste homéopathique. C’est d’un électrochoc dont le pays a besoin ! « , martèle Bruno Grandjean, le PDG de Redex, un fabricant de machines-outils installé à Ferrières-en-Gâtinais (Loiret) et Senonches (Eure-et-Loir).

 » Mon principal problème pour créer davantage d’emploi, c’est la complexité administrative « , -insiste Mme Fredenucci.  » Nous -venons de passer les 300 salariés et nous connaissons une forte croissance. Mais compte tenu des obligations que cela implique – comme le renforcement de la base de données économique et sociale – qui renseigne les représentants du personnel sur l’état de l’entreprise – –, si j’étais en difficulté, je préférerais rester à 299 plutôt que 302 ! « , admet la dirigeante, qui a recruté une trentaine de personnes en 2015.

Autre grief récurrent : les baisses de charges. Dans une tribune parue le 10 janvier dans le Journal du dimanche, les présidents du -Medef, de l’Association française des entreprises privées (AFEP) ou encore de CroissancePlus, réclament une exonération totale de cotisations sociales patronales durant deux ans pour toute nouvelle embauche dans les petites entreprises, et une exonération sociale totale pour tout recours à un alternant (apprenti ou contrat de professionnalisation).

Des mesures, selon eux, plus li-sibles que les aides à l’embauche.  » Quand j’embauche un jeune ingénieur, il met en moyenne trois ans à être complètement opérationnel. Ce n’est pas une prime qui va décider de mon choix « , indique M. Grandjean.  » C’est la baisse des charges qui donnerait à notre pays de la compétitivité à long terme « , confirme Philippe Petitcolin, le directeur général du motoriste Safran, l’un des poids lourds du CAC 40, qui emploie près de 42 000 personnes dans l’Hexagone.

Dans les TPE, les artisans ont des préoccupations plus concrètes encore. A la tête d’une petite entreprise de rénovation parisienne, Olivier (qui a souhaité garder l’anonymat) n’a pas renouvelé les trois CDD qu’il employait en 2015.  » Notre principal problème pour nous développer, et donc embaucher, c’est la concurrence déloyale des travailleurs des pays de l’Est, Pologne, Roumanie, Bulgarie, qui se bradent pour 50 euros la journée, alors qu’un gars déclaré nous coûte environ 22 euros de l’heure « , déplore ce quadragénaire, qui aimerait  » les mêmes bases sociales pour tous « .

Les aménagements du contrat et du temps de travail font également partie des doléances des chefs d’entreprise.  » En tant que sous-traitant industriel, j’aimerais que mes salariés puissent venir plus de 39 heures durant une semaine, quand un client me demande d’urgence une centaine de pièces, puis leur donner un ou deux jours la semaine suivante. Mais notre convention collective, métallurgie, nous demande de prévoir ces pics et creux de charge très longtemps à l’avance « , regrette Mme Fredenucci, qui rappelle que,  » dans nos métiers, un client peut tout à fait aller chercher un fournisseur en Tunisie ou au Mexique si nous ne pouvons pas livrer « .

Dans leur lettre commune, les organisations patronales plaident pour  » un contrat de travail agile « ,  » prévoyant des motifs de rupture liés à la situation de l’entreprise ou la réalisation d’un projet « .  » Le contrat de travail est un facteur qui nous asphyxie. Ce qu’a fait Matteo Renzi en Italie – avec sa réforme du travail en 2015 – , en prévoyant des droits du salarié qui augmentent avec l’ancienneté, me semble une piste intéressante « , abonde M. Petitcolin, chez Safran.  » En France, on a préféré le maxi-chômage aux mini-jobs « , tacle M. Grandjean.

Relance de l’apprentissage
Pour l’heure, le sujet demeure tabou pour les syndicats comme pour l’exécutif. En revanche, le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse, également appelé de leurs vœux par les patrons, reste d’actualité. Censurée par le Conseil constitutionnel en août 2015 au motif qu’elle constituait une rupture d’égalité entre grandes et petites entreprises, la mesure est au menu des travaux de la ministre du travail, Myriam El Khomri, qui planche pour début mars sur une réforme du code du travail.

Seule la relance de l’apprentissage est unanimement saluée par les chefs d’entreprise.  » Mais au-delà des mesures prises, il y a aussi un problème culturel : cette filière reste une voie de garage en France, il est donc difficile de trouver des candidats motivés « , souligne M. Grandjean, qui emploie une quinzaine d’apprentis sur ses 250 salariés.  » J’ai eu un apprenti plombier en 2015 : il ne voulait poser que des sanitaires neufs, et surtout pas se mouiller ou se salir les mains… « , déplore Olivier, l’artisan parisien.

Certaines entreprises ont pris le taureau par les cornes. Safran, qui emploie 3 000 apprentis, envisage d’ouvrir cette année, avec plusieurs de ses sous-traitants (Mecachrome, Aubert et Duval…), sa propre école de formation dans l’Essonne.

Reste que les nouvelles lois ne régleront pas tout.  » Les syndicats aussi doivent évoluer, remarque M. Petitcolin. En 2014, nous avons eu besoin de fermer un des centres de recherche et développement dans notre branche sécurité en raison de la chute du prix des cartes à puces. Nous avons choisi l’Allemagne, les négociations syndicales nous ont pris trois mois et la mise en œuvre de l’accord, neuf mois. En France, deux ans après, nous y serions encore. « 

Audrey Tonnelier

7 000
C’est le nombre de TPE qui ont bénéficié de l’aide à l’embauche de 4 000 euros (sur deux ans) pour le recrutement d’un premier salarié en CDI ou en CDD de plus de douze mois, selon les chiffres du ministère du travail. Cette mesure faisait partie du plan annoncé par -Manuel Valls en juin 2015 pour stimuler l’embauche dans les PME et TPE. Le gouvernement envisagerait de mettre en place une nouvelle prime de 2 000 euros en 2016, pour l’embauche d’un salarié payé jusqu’à 1,3 smic par une PME, selon Reuters.


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