Un professionnel du cumul

Voici le plus parfait exemple de l’abus caractérisé. M. Poncelet est une honte pour notre République et la plus parfaite preuve que le cumul nuit à l’intérêt général. M. Poncelet dispose de 147 ans de mandats électifs, mais, posez la question à tout à chacun pour savoir ce que ce Monsieur a fait au sein de la France ? Vous aurez une réponse vague… quand vous aurez une réponse…

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 3 Juillet 2013

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Christian Poncelet, 147 ans de mandats électifs

En septembre 2014, Christian Poncelet, sénateur (UMP) des Vosges, aura 86 ans. Il est raisonnable d’imaginer qu’il ne briguera pas de nouveau mandat. Quoique… Quand on a, comme lui, goûté depuis cinquante ans à tous les honneurs ou presque que réserve la vie politique, difficile de se résoudre à tirer sa révérence.

Cinquante ans de vie politique, et le triple de mandats électifs cumulés. Incontestablement, Christian Poncelet est le prototype du  » cumulard  » comme on n’en fait plus, à la fois pour les mandats détenus et pour la durée de détention.

Tout commence en 1962, lorsqu’il obtient son premier mandat de député des Vosges, renouvelé en 1967 et en 1968, qu’il conservera jusqu’en 1972. Député : dix ans. Dans le même temps, il pose les fondations de ce qui deviendra son fief électoral. Elu conseiller général en 1963, il est systématiquement réélu depuis. Il devient président du conseil général en 1976, fonction qu’il occupe toujours depuis onze mandats consécutifs. Conseiller général : cinquante ans.

En 1965, il devient conseiller municipal de Remiremont. Il est ensuite premier adjoint et, enfin, maire en 1983, poste que la loi anti-cumul l’obligera à quitter en 2001. Elu municipal : trente-six ans. Il siège aussi au conseil régional de la Lorraine de 1978 à 1992. Conseiller régional : quatorze ans.

Au passage, il s’offre même une éphémère présence au Parlement européen de 1979 à 1980. Député européen : un an. Après avoir exercé différentes fonctions ministérielles dans les gouvernements successifs de Pierre Messmer, Jacques Chirac et Raymond Barre, de 1972 à 1977, c’est vers le Sénat qu’il se tourne. Elu sénateur en 1977, il achève actuellement son quatrième mandat de neuf ans, ayant même obtenu un petit rab d’un an en raison de la modification du calendrier électoral. Sénateur : trente-six ans.

Record absolu

En cinquante ans de vie politique, Christian Poncelet se targue de n’avoir perdu aucune élection. Une domination locale ininterrompue, à laquelle son accès privilégié à la réserve parlementaire, pendant ses douze années de présidence de la commission des finances du Sénat, de 1986 à 1998, puis en tant que président du Sénat, de 1998 à 2008, n’est certainement pas étranger. Impossible, hélas, de reconstituer les montants dont il a pu disposer à sa guise durant cette période.

Christian Poncelet est bien le dernier spécimen d’une espèce en voie de disparition. A lui seul, il cumule cent quarante-sept années de mandats électifs. C’est un record absolu, mais la fin de règne du monarque des Vosges approche.

P. Rr


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