Quand M. Tapie joue les esclavagistes modernes

Décidément, les emmerdes volent en escadrille pour M. Tapie ! Après ses déboires avec l’Etat, il a affaire avec un ex-fan qui ne veut pas que l’on le traite comme un esclave ! Un comble ! Depuis quand le fan se rebelle-t-il quand on le traite comme un moins que rien ? Vraiment, ce petit personnel est une calamité, n’est-ce pas M. Tapie ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 4 Octobre 2013

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Ecoeuré par ses conditions de travail, l’ancien régisseur de  » La Mandala  » porte plainte

DÉJÀ POURSUIVI par les juges dans l’affaire de l’arbitrage avec le Crédit lyonnais, Bernard Tapie va devoir faire face à un nouveau front. Mais, cette fois, les sommes en jeu sont dérisoires. Dans les prochains jours, Eric Delhougne, l’ancien régisseur de sa somptueuse propriété varoise –  » La Mandala  » -, va en effet simultanément saisir le conseil des prud’hommes de Fréjus et déposer plainte auprès du parquet de Draguignan. La première procédure concerne le non-paiement d’heures supplémentaires, la seconde, pénale, vise le délit de  » travail dissimulé « .

Le conseil de M. Delhougne, Me Laurent Latapie – ça ne s’invente pas -, assure que son client est  » fermement décidé à obtenir réparation du préjudice subi. M. Delhougne a tout simplement été exploité, maltraité, et une grande partie des heures de travail qu’il a effectuées à La Mandala cet été ne lui ont pas été réglées « . Il ajoute :  » Ma plainte pénale visera aussi la société-écran luxembourgeoise utilisée par M. Tapie pour gérer La Mandala. « 

Râblé, le regard franc, Eric Delhougne n’a pas l’air du genre à transiger sur les principes. Cet ancien parachutiste de l’armée belge, qui veille sur des propriétés luxueuses dans la région depuis une quinzaine d’années, ne s’est toujours pas remis du mois qu’il a passé au service des époux Tapie dans leur résidence tropézienne, dont il a claqué la porte début septembre.

Pourtant, tout avait commencé comme un conte de fées.  » Au mois de juillet, scandalisé par le traitement réservé par les médias à M. Tapie, je lui ai proposé, au bluff, mes services « , dit l’intéressé. Fin juillet, Eric Delhougne est reçu par le couple. L’affaire est conclue : moyennant un salaire de 1 300 euros chacun, M. Delhougne et sa femme sont embauchés le 1er août pour veiller sur les 2 hectares de La Mandala. Un contrat de travail est établi.

 » Corvéables à merci « 

La rémunération est modeste, mais l’homme d’affaires, selon le régisseur, aurait promis de se montrer  » généreux « , s’engageant à accorder rapidement au couple  » une augmentation substantielle « . Au total, ils sont sept employés, dont un jardinier, un cuisinier…

Les Delhougne vont vite déchanter. Logés dans une annexe  » insalubre  » ( » On était trois dans une chambre, avec ma femme et ma fille « ), les Delhougne découvrent l’ampleur de la tâche.  » On était corvéables à merci, rapporte le régisseur. Il fallait entretenir la propriété, aller chercher le pain, amener la fille de M. Tapie à la gare, prendre soin du jardin : rien que pour couper le gazon, à deux personnes, il faut une journée entière ! C’était plus que du temps-plein, puisque nous travaillions seize heures par jour sept jours sur sept, alors que M. Tapie était la moitié du temps à Paris. « 

Surtout, Eric Delhougne dit découvrir une facette de l’ancien patron de l’OM qu’il ne soupçonnait pas.  » Moi qui l’admirais, je suis tombé de haut. Outre qu’il est d’une maniaquerie maladive, il est cyclothymique. Il vous tape dans le dos, et quelques minutes plus tard vous insulte. Il passait son temps à me dénigrer, et faisait de même avec les autres membres du personnel, comme cet employé philippin qu’il n’a pas déclaré. « 

Fin août, M. Delhougne décide d’aller trouver son patron pour lui rappeler sa promesse d’augmentation.  » Il était furieux, il m’a hurlé dessus, me disant que mes conditions salariales étaient parfaites. Il a ajouté : « De toute façon, c’est bien assez payé, vu que tu n’auras rien à foutre cet hiver. » Cette fois, c’en était trop, j’ai décidé de partir et de porter plainte.  » Et voilà comment cet admirateur inconditionnel de Bernard Tapie a rejoint la cohorte de ses plus farouches détracteurs.

Interrogé par Le Monde, M. Tapie s’est dit  » consterné que la presse tombe si bas « . Sur le fond, M. Tapie explique :  » M. Delhougne, au bout de trois mois, est venu me trouver pour réclamer une augmentation. Je lui ai répondu que c’était quand même un peu rapide, qu’il fallait au moins qu’il termine sa période d’essai ! Il m’a répondu qu’il ne resterait pas à ce tarif-là. Si je comprends bien, maintenant, il essaie de me faire chanter, c’est pitoyable. « 

Le conflit pourrait dégénérer. Mercredi 2 octobre, les deux hommes se sont croisés par hasard à Saint-Tropez. Selon M. Delhougne, M. Tapie lui aurait lancé :  » Je vais m’occuper de toi.  » Le régisseur a décidé de déposer plainte pour  » menaces « .

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G. Da. et F. Lh


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