Un voyage honteux !

Le rôle d’un ministre est-il d’utiliser les moyens de l’Etat mis à sa disposition pour aller voir un match de foot de son équipe favorite ? Franchement, je ne le crois pas.

L’avion de la République est fourni pour remplir les missions du ministre, pas de l’homme fan de foot qui en porte le costume.

La faute de M. Valls en était bien une et les tentatives de M. Platini de dire qu’il avait été invité ne tiennent pas ! En effet, ce n’est pas parce que l’on est invité à un évènement que l’on doit utiliser les moyens de l’Etat pour ce faire !

Le contexte professionnel ne tient pas non plus ! Si M. Valls veut parler à M. Platini, M. Platini peut faire le déplacement à Matignon.

Il est encore malheureux de constater cette constance qu’ont nos politiques à considérer la République comme une royauté où tous les avantages sont dus.

Il est temps de penser à l’intérêt général, ce que M. Valls n’a pas fait en l’occurrence.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 13 Juin 2015

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Manuel Valls tente d’éteindre la polémique sur son voyage à Berlin
En marge de sa visite sur l’île, le premier ministre a reconnu avoir pu  » se tromper « , tout en refusant de battre sa coulpe

Manuel Valls ne peut pas s’en empêcher : même à propos de la polémique après son déplacement, samedi 6 juin, à Berlin en Falcon gouvernemental pour assister avec ses fils à la finale de la Ligue des champions, il fait du Valls.

Jeudi 11 juin dans la soirée, en marge de son déplacement à La Réunion, il est revenu sur cette affaire devant la presse lors d’une rencontre à la préfecture de Saint-Denis. S’il reconnaît avoir pu  » se tromper « , le premier ministre refuse de battre sa coulpe et considère même qu’il ne ressortira pas affaibli de cette séquence.

Il en a vu d’autres, confie-t-il, faisant référence à l’affaire Leonarda en octobre 2013.  » Quand on a connu Leonarda, onpeut affronter tranquillement le reste « , relativise-t-il, distinguant cette crise de l’automne 2013, qui le visait lui directement, de la polémique de ces derniers jours, où  » on – le – vise par opportunité « . Face à ces événements, M. Valls fait même preuve d’un certain fatalisme.  » Je ne refais pas l’histoire, c’est fait. Et quand c’estfait, c’est fait ! « , explique-t-il, avant d’ajouter :  » Je sais où je vais, il n’y a pas d’affaiblissement au sens politique du terme. « 

Pourtant, le matin, le chef du gouvernement avait jugé bon d’organiser une prise de parole avant même le début officiel de son déplacement. Une allocution quasi solennelle, sur fond de drapeaux tricolore et européen, pour expliquer que  » si c’était à refaire, – il – ne le referai – t – pas « , et annoncer le remboursement du prix du transport pour ses deux enfants. La petite phrase, en forme de mea culpa minimal, était destinée à  » mettre un point final à cette polémique  » afin d’entamer sereinement sa visite réunionnaise, durant laquelle il a annoncé la création de 4 400 emplois aidés supplémentaires en 2015 pour soutenir un territoire miné par le chômage de masse, et une prime pour les planteurs de canne à sucre, confrontés à une baisse des prix.

Revenant le soir sur la polémique, le premier ministre s’est fait plus offensif, dénonçant un emballement médiatique.  » Je connaisbien les médias et la politique, le buzz, la manière dont on se jette sur des sujets, ce sont les règles du jeu, je les accepte « , explique-t-il. Mais M. Valls n’est pas du genre à faire pénitence publique.  » Je ne suis pas dans la morale ou la contrition « , prévient-il.
 » Une confusion « 

S’il a décidé mercredi après-midi, alors qu’il était encore à Paris, de réagir dès son arrivée à La Réunion, c’est uniquement parce qu’il avait senti  » un trouble  » et  » une confusion  » dans l’esprit des Français. Lui qui se veut  » impeccable  » dans son rapport à l’opinion, a mesuré tardivement le risque d’une interprétation négative de son comportement par les citoyens.

M. Valls pense néanmoins que l’affaire aura peu d’incidence sur son image. D’abord parce qu’elle n’a en rien entamé ses rapports avec François Hollande.  » Le président de la Républiquem’a soutenu du début à la fin, en public comme en privé. Le reste n’est que littérature « , dit-il, répondant aux échos de certains proches de M. Hollande faisant état de son mécontentement. Surtout parce qu’il estime avoir une relation forte avec les Français : « J’ai la même détermination à gouverner, à agir, àréformer. J’ai les mêmes soutiens et la même confiance. Les Français sont un peuple très intelligent, ils savent distinguer ce qui est important de ce qui est accessoire.  » Quand on l’interroge sur la trace que laissera cet épisode, le fan du Barça, répond, en souriant : la victoire de son club de cœur.  » Quel match ! Ça, ça restera ! « 

Bastien Bonnefous


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