Le meilleur frein à l’emploi reste la formation… de nos politiques !

Cet article le montre superbement bien : non seulement on n’a pas tout essayé en matière de lutte contre le chômage, mais on ne le fera pas tant qu’on gardera toujours les mêmes profils pour nos politiques !

La cause est donc entendue : si le chômage est si haut, c’est parce que nos politiques sont des incompétents en la matière !

Rien de bien étonnant à ça : de gauche comme de droite, ils sont tous sortis des mêmes écoles, ont donc suivi les mêmes formations qui les poussent à faire montre de populisme et de démagogie, ce qui est un frein pour lutter contre le chômage…

Cette démagogie et populisme à deux balles portent comme procédure de mettre en place les 35h qui sont de véritables freins pour lutter efficacement contre le chômage. De la même manière quand des gens jugent que des contrats pas aussi protégés que les autres forment la précarité, il faut savoir garder le cap des réformes et être courageux en ne cédant pas aux caprices des manifestants ! Il faut, au contraire, savoir dire à ces mêmes manifestants que la précarité principale est le chômage. En ce sens, Dominique de Villepin a échoué comme ont échoué tant de monde avant lui…

Il faut savoir rester fort vis à vis des mouvements sociaux car aucun mouvement n’est efficace pour lutter contre le chômage. Les mouvements sociaux ne proposent rien, ils ne savent que s’opposer. Il faut donc garder le cap coûte que coûte et savoir fixer sa route pour arriver au but que l’on s’est fixé et ce but doit toujours être l’intérêt général en n’oubliant jamais qu’il n’est pas la somme des intérêts particuliers.

Nos politiques actuels ont échoué car ils se disent que s’ils ne plaisent pas à la population, ils perdront leur mandat. C’est une politique lâche et pleutre qui ne les sert pas car l’inaction et les actions ratées ne les serviront pas…

Le renouvellement de nos élites est donc urgent et doit faire place à des gens courageux qui sauront mener les réforme à leur terme.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 15 Janvier 2016

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Sur le front de l’emploi, des échecs à répétition

Trente-neuf ans après le premier pacte de Raymond Barre, François Hollande détaille, lundi 18 janvier, son plan d’urgence pour l’emploi au Conseil économique, social et environnemental. Le rendez-vous a un air de déjà-vu. On ne compte plus, depuis 1977, les dispositifs testés à droite et à gauche pour faire baisser le chômage : exonérations de cotisations sociales, contrats aidés, développement de l’alternance. N’en jetez plus, la coupe est pleine !

Pour ce que l’on en sait, l’arsenal des mesures bricolé par l’exécutif pour assurer cette fameuse  » inversion de la courbe « , sans laquelle le président de la République aura du mal à prolonger son bail à l’Elysée, est des plus classiques : formation de 500 000 chômeurs aux métiers d’avenir, incitations à l’embauche dans les PME, effort supplémentaire en faveur d’un apprentissage qui n’avait pas la cote au début du quinquennat.

Le ministère du travail ayant prévu initialement la formation de 150 000 demandeurs d’emploi en 2016, l’effort supplémentaire porte sur 350 000 chômeurs particulièrement fragiles. Les former aux métiers du futur (numérique et environnement) et dans les secteurs en tension est une bonne chose, même si la dimension  » traitement statistique  » de l’opération est évidente. Pôle emploi fera ainsi passer plusieurs centaines de milliers de personnes de la catégorie A (sans emploi), ce baromètre gouvernemental du chômage, à la catégorie D des demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche. Un rêve à l’approche de l’élection présidentielle de 2017 !

Au demeurant, quelques mesures de plus ne changeront pas la face du marché du travail, dans un pays où quatre décennies d’expérimentations ont donné peu de résultats. La France est un des pays d’Europe où le chômage baisse le plus lentement, même quand la conjoncture s’améliore. Et ce n’est pas seulement dû à l’augmentation de sa population active. Les jeunes peinent à trouver un emploi stable, les seniors à garder le leur. Le marché du travail reste désespérément double avec ses  » insiders  » protégés et ses  » outsiders  » abonnés à la précarité.

 » Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé « , avait déclaré, dépité, François Mitterrand, en 1993. Cette année-là, alternance oblige, Martine Aubry avait transmis les clefs du ministère du travail au RPR Michel Giraud (1929-2011), en annonçant que le cap des 3 millions de chômeurs venait, pour la première fois, d’être franchi. On peut comprendre le pessimisme de l’ancien président. De là à lui donner raison, il y a un pas qu’il faut se garder de franchir.

peur des débordements sociaux
Non, la France n’a pas tout essayé ! Mais ses majorités successives se sont régulièrement arrêtées en chemin. La droite rêvait, en 2007, de jeter les 35 heures aux orties. A peine élu, Nicolas Sarkozy avait incité son premier ministre, François Fillon, à opter pour un détricotage tranquille. Pas question, estimait-il, de courir le risque de mettre dans la rue des dizaines de milliers de personnes, comme Dominique de Villepin l’avait fait, en 2005, avec son contrat nouvelles embauches, un CDI réservé aux PME, assorti d’une période de  » consolidation  » de deux ans et d’une possibilité de rupture simple. La droite et la gauche n’ont pas oublié que, en 1995, Alain Juppé avait provoqué l’un des mouvements sociaux les plus durs et les plus longs de la Ve République, en annonçant une réforme des régimes spéciaux de retraite et qu’il y avait perdu son poste de chef du gouvernement.

Toutes les tentatives d’assouplissement du code du travail – la dernière, pourtant prudente, est celle du ministre de l’économie, Emmanuel Macron – sont, à un moment ou à un autre, limitées dans leur ambition par la peur des débordements sociaux. Si l’on ajoute à cette crainte, partagée par tous les politiques, le souci, récurrent à gauche, de ne pas froisser les syndicats et de les associer à des réformes dont, fréquemment, ils ne veulent pas, on comprend mieux l’échec de la  » flexisécurité  » à la française. L’idée d’offrir de la souplesse aux entreprises, tout en garantissant aux travailleurs des protections attachées à leur personne et non à leur poste, a, pourtant, permis aux pays scandinaves, Danemark en tête, de progresser sur le terrain du social et de l’emploi.

En France, la faiblesse et le conservatisme des partenaires sociaux compliquent la donne. Les syndicats n’y sont ni assez représentatifs ni assez solides pour savoir à quel moment ils peuvent prendre le risque de l’innovation sociale et du compromis, et quand ils doivent dire non. Circonstance aggravante, selon Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, les réformes et les politiques sont trop souvent contracycliques.  » Les Allemands ont réformé leur marché du travail quand ils avaient de la croissance. Nous, nous menons tout de front : la consolidation budgétaire et les réformes structurelles « , analyse-t-il. Ce défenseur d’un  » keynésianisme raisonnable  » cite volontiers l’exemple des Etats-Unis : le marché du travail y est flexible, mais l’interventionnisme est fort sur les terrains budgétaire, monétaire et du change pour soutenir la croissance. On ne peut en dire autant de la zone euro.

En somme, l’emploi, en France, serait doublement pénalisé : par les faiblesses nationales et par celles de la zone euro.

par claire guélaud


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