Un gros problème de rémunération et de recrutement dans les organismes des collectivités

Au conseil régional d’Ile de France, il faut bon être recruté. Un président du Comité régional du tourisme touche près de 12000Euros / mois. Un salaire d’un cadre dirigeant d’une très grande entreprise. Bref, on prend un peu le citoyen pour une vache à lait car, pour moi, rien ne justifie qu’un tel président puisse toucher une telle somme. Un tel poste doit être rémunéré au maximum dans les 6000Euros… sous principe qu’il soit effectué à plein temps.

Ce qui est quand même risible, c’est que ce Monsieur dit remplacer trois postes… Trois postes à 4000Euros chacun donc. Ce qui est choquant, c’est que s’il remplace 3 postes, il ne dort donc pas. Et s’il ne dort pas, il est donc fatigué, et s’il est fatigué, il prend donc de mauvaises décisions, donc, il ne mérite pas ses 12000Euros : CQFD.

A quand une révolte citoyenne pour virer ce genre de personnage de cette situation ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 12 décembre 2012

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De vives critiques internes sur les rémunérations et les recrutements

DES  » FROMAGES « , selon les uns, des  » hochets  » selon les autres,  » un système féodal qui permet au roi d’avoir des suzerains « , pour les plus critiques : qu’ils soient UMP, écologistes, du Front de Gauche ou socialistes, de nombreux conseillers régionaux d’Ile-de-France voient dans la multiplication des organismes associés de la collectivité un  » système  » propice aux dérives.  » Certaines petites choses font tache « , résume un membre de l’exécutif régional en pointant les salaires élevés de certains directeurs et les soupçons de  » copinage  » dans les embauches de salariés.

Parmi les pratiques les plus problématiques, figure le Comité régional du tourisme (CRT), situation révélée par le Canard enchaîné cet été. D’abord la rémunération de son directeur. Jean Pierre Blat ne s’en cache pas : il perçoit 12 000 euros net par mois. Une rémunération qu’il justifie en expliquant qu’il accomplit à lui seul le travail de trois personnes après la fusion de plusieurs organismes au sein du CRT. Un niveau de salaire impossible dans une collectivité locale mais autorisé dans les organismes associés.

Les critiques sur le CRT portent aussi sur le recrutement de salariés liés, familialement ou politiquement, à des élus du conseil régional. Parmi le personnel, figurent ainsi une adjointe (PS) au maire du 14e arrondissement de Paris, un membre d’EELV, un adjoint au maire socialiste de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne).

Le trombinoscope mentionne également la femme d’un élu régional EELV, Eric Chevaillier, l’épouse du maire UMP de Saint-Mandé (Val-de-Marne), Patrick Beaudouin. Sont aussi salariés un fils et une fille d’élu régional de la majorité, ainsi que le collaborateur d’un élu UMP.  » Le CRT un lieu où l’on recase les copains et les copines « , résume un élu EELV en réclamant l’anonymat.

 » Il n’y a jamais eu de passe-droits dans aucun domaine « , s’est défendu le directeur général du CRT, auditionné par la commission des finances de la région, le 18 septembre dans le cadre de la mission sur les organismes associés.  » Que parfois certains salariés portent des noms connus n’est pas mon problème. Jamais le choix de la personne recrutée n’est en inadéquation avec le poste occupé « , s’est justifié M. Blat.

Dernier épisode, en août, le CRT a emmené une délégation d’élus pour un coût de 4 000 euros par personne aux Jeux olympiques de Londres. La  » manifestation était promotionnelle  » selon M. Huchon.  » J’ai découvert dans le TGV les élus auxquels je ne m’attendais pas « , reconnaît néanmoins M. Feldzer. Face aux critiques, celui-ci, président du CRT, élu EELV a décrété le gel des embauches et envisage de mettre en place un comité de recrutement et de rémunération.  » Je resterai in fine le décisionnaire s’agissant des gens avec qui je pense justifié de devoir travailler « , prévient toutefois M. Blat.

Au-delà du cas du CRT, la région a commencé à réduire ses coûts. Notamment les rémunérations des directeurs de ces structures. Lorsqu’il était directeur général du Motif, organisme régional dédié à la promotion du livre, Vincent Monadé était rémunéré plus de 8 000 euros brut. Son successeur, Philippe Coudray, a été recruté avec un salaire limité à 5 000 euros brut. Pour la première fois, son embauche a donné lieu à la mise en place d’un comité de recrutement. Lama Sharara, la nouvelle directrice du Crips, organisme chargé de la prévention contre le Sida perçoit un salaire inférieur d’un tiers à celui de son prédécesseur (10 000 euros brut).

Outre les niveaux de rémunération élevés, Roger Karoutchi président (UMP) de la commission des finances de la région, pointe les effets pervers de présidences confiées à des élus. Une fois nommés à la présidence de ces structures, une partie des conseillers régionaux se révèlent, selon lui, trop attachés à leur  » autonomie  » pour accepter de les voir fusionner ou disparaître.

Pour mettre un terme à ce  » patriotisme d’organismes « , peu propice aux économies budgétaires, M. Karoutchi a proposé à M. Huchon de supprimer les postes de président. Des fonctions qui ne sont pas rémunérées dans la mesure où ceux-ci perçoivent déjà leurs indemnités d’élus. A l’exception de Christophe Borgel : le conseiller régional (PS), devenu député de Haute-Garonne, touche en effet une indemnité annuelle de 21 000 euros brut en tant que patron de la Saerp (Société d’aménagement chargé des travaux dans les lycées).

B. J.

     » La région est une petite France « , selon M. Huchon

     » La question de ma succession ne se pose pas. Personne ne se la pose « , confie au Monde Jean-Paul Huchon, élu depuis 1998 à la présidence de la région Ile-de-France.  » Je suis le garant de l’unité à gauche avec une volonté d’élargir le plus possible la majorité, car l’Ile-de-France ne se gouverne qu’avec des politiques qui dégagent un consensus le plus large possible. La région, c’est une petite France « , affirme-t-il.

    Alors que Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et député (PS) de Seine-Saint-Denis, prône l’avènement d’une communauté urbaine en Ile-de-France, M. Huchon, également élu des Yvelines, estime qu’il serait  » difficile pour le président de région de faire des arbitrages équitables pour la région, s’il avait en face de lui un monstre institutionnel de 9 millions d’habitants. Il y a un risque politique de voir le périurbain basculer dans les extrêmes si les habitants des franges de la région ont le sentiment d’être victimes d’une relégation « .


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